99 contes fantastiques
159 pages
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99 contes fantastiques , livre ebook

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Description

Ces contes se présentent en ordre croissant, du plus court au plus long. Leur facture est d’une part, classique (rigueur, regard souvent féroce sur la réalité) et, d’autre part, ils privilégient la fantaisie, l’imaginaire, le mystère et même parfois le surnaturel. Sans oublier, bien sûr, la poésie.

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2013
Nombre de lectures 132
EAN13 9782312009940
Langue Français

Extrait

99 contes fantastiques

Francis Crespin
99 contes fantastiques








LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Du même auteur :

Poésie :
– Le loup, l’agneau, le renard, le lièvre… et les autres, Fables d’aujourd’hui , Thélès, 2003.
– Entre l’âne et l’orignal, le lion, Fables des 3 continents , Nouvelle Pléïade, 2006.
– Plaisir de fables, Fables du monde , PAVP, 2007.

Contes et nouvelles :
– Baby, pardonne, Plongée au cœur d’une Amérique insolite , L’Harmattan, 2010.
– Miniroman, Le cri du cadre , ILV Edition, 2011.















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00994-0
Avant-propos
Comment obtenir l’usage optimum de ces contes ?
Avant tout, sachez qu’ils se présentent en ordre croissant, du conte le plus court au conte le plus long.
Et pourquoi ce titre de « contes fantastiques » ? On le sait, ce qui se conçoit clairement, s’explique aisément. Au cours de mes études, mes préférences littéraires se sont portées vers deux écrivains du XIX e siècle influencés par l’extraordinaire mode du romantisme. Cette révolution esthétique se traduisit par l’adoption d’une forme littéraire nouvelle : le fantastique. Forme sitôt adoptée par des auteurs tels que Poe, Cazotte, Hoffmann…
Le premier écrivain auquel je me suis intéressé a été Auguste Villiers de l’Isle-Adam (1838-1889). Baudelaire le considérait comme l’artiste le plus doué de sa génération, avec ses Contes cruels , ses Nouveaux contes cruels et son roman L’Ève future .
Le second fut Guillaume Apollinaire (1880-1918). Victime de la Grande Guerre, cet écrivain peut être considéré comme un des précurseurs de la poésie moderne. Il est l’auteur de contes fantastiques, en particulier avec L’Enchanteur pourrissant et L’Hérésiarque et Cie .
Bien sûr, ces deux écrivains ne furent pas les seuls à être victimes de ma fringale estudiantine ! Bien d’autres écrivains vinrent s’ajouter par la suite à mon étude. Mon penchant pour le fantastique s’en trouva naturellement fortifié par des œuvres de la même veine. D’un côté, par celles, de facture classique, épicées de rigueur, de dureté, de rudesse, autrement dit par un certain regard, souvent féroce, cruel, sur la réalité. De l’autre, par des œuvres plus modernes qui privilégiaient le monde intérieur, la fantaisie, l’imaginaire, le surnaturel…
Ainsi, dans ce dernier registre, naquirent ces contes « fantastiques » nourris par le rêve, la peur, la superstition, le remords… Comme l’écrivait P.-G. Castex ( Le Conte fantastique en France ), le fantastique, est « une intrusion brutale du mystère dans le cadre de la vie réelle ». Autrement dit, le fantastique c’est l’espace du dedans. Il est dans votre regard. Disparus les fantômes, les vampires, les morts-vivants, les sorciers et autres revenants du XIX e siècle !
Une chose encore. J’ai privilégié une variété de textes qui permettent au lecteur de respirer à son aise, à son rythme, suivant ses préférences. À mes yeux, l’important est qu’il me lise sans ennui. Voilà mon souhait le plus vif.

F. C.
L’humour, c’est l’état de grâce de l’intelligence. C’est la conscience de la relativité des choses humaines. C’est le premier mot de la culture et le dernier de la sagesse.

Doris Lussier (humoriste québécois).

Un mot, un de plus… et la pensée s’éveille.

1 – V ENGEANCE
Furieux de s’être atrocement essoufflé en montant les marches, il prit son fusil et, de rage, descendit l’escalier.
2 – F ATALITÉ
En salle d’opération, on lui retira le martel qu’il s’était mis en tête. Il ne put survivre à l’opération.
3 – O SMOSE
Dans la glèbe enfoncé, il eut une chienne de vie. Une vie terre à terre, pendant laquelle il récoltait, à pleins tombereaux, des tonnes et des tonnes de merde.
4 – S OUFFRANCE ORNITHOLOGIQUE
Le pire désagrément pour un ornithologue, quel est-il ? Commencer à se déplumer ? Se faire plumer ? Du tout : pour lui, le pire, c’est de tomber sur un bec.
5 – I MPRUDENCE
À force de se creuser la tête (bien inutilement d’ailleurs) pour tenter de résoudre d’insolubles problèmes, il tomba raide mort, la cervelle vidée.
6 – L E FEU SOUS LE POIL
Étincelante sous son maquillage jusqu’au bout des ongles, gainée de bottes montantes incarnadines, elle allumait sur son passage les mâles leur laissant entrevoir qu’elle était nue sous le vison.
7 – V IRTUOSITÉ
L’artiste jongle avec douze assiettes pleines à ras bords, hérissées de douze coupes disposant chacune de leurs douze baguettes. Il jongle, jongle, jongle, les doigts dans le nez, sans laisser échapper un seul grain de riz, une seule goutte de champagne.
Une ligne, une autre encore… et la pensée ondoie, prend forme, s’affermit.

8 – H ISTOIRE D ’ UN GRAND DISTRAIT , QUI ATTENDAIT À LA STATION DE MÉTRO RÉAUMUR - SÉBASTOPOL , PAR UNE SPLENDIDE MATINÉE DE MAI , CELLE QUI LUI AVAIT PROMIS , LA VEILLE AU SOIR , D ’ ÊTRE À LUI POUR TOUJOURS
Au moment précis où la rame entra dans la station, il avança d’un pas. Crunchchch…
9 – S YSTÈME D
Du fond de sa cellule, le prisonnier sortit de sa poche son couteau suisse, échappé par miracle à la fouille. Il dégagea la lame ouvre-boîte. Prenant son temps, tirant la langue, il découpa la porte et prit la poudre d’escampette.
10 – J USTE RETOUR DES CHOSES
À force de casser du sucre sur le dos de ses voisins, son ascension se poursuivit, irrésistible. Jusqu’au jour où une de ses victimes, s’étant aperçue du manège, se rebiffa, s’empara du pilon et réduisit en poudre son calomniateur.
11 – A PPÉTISSANTE
Appétissante comme du bon pain, elle était bonne, tendre, croustillante, parfumée, nature. On la désirait au point de rêver y mordre à belles dents, sans penser à mal. Comme il fallait s’y attendre, un mec la dévora, toute chaude, le plus naturellement du monde… Il ne resta d’elle que des miettes.
12 – A MOURS ANCILLAIRES
La servante mettait les pieds dans le plat avec une candeur, une grâce, une maladresse telles, que son maître, subjugué par ses manières et ne voulant à aucun prix qu’elle fasse tourner la sauce ou rendît son tablier, se forçait, le sourire aux lèvres, à mastiquer, jusqu’à la dernière arête, le brochet mayonnaise.
13 – L A COQUILLE DE G ÉDÉON
Gédéon donna l’exemple : il emboucha sa coquille (trompette). Ses guerriers l’imitèrent. Et les murailles de Jéricho commencèrent à trembler sur leurs bases. Pris de remords, Gédéon mit la sourdine (dispositif sur des instruments à vent pour amortir les sons) pour ne pas (trop) déranger les assiégés. Ensuite il emboucha à nouveau sa coquille et, cette fois, les murailles de Jéricho tombèrent.
Ce qui indisposa fort les habitants de la ville.
14 – L E SECRET DE LA LONGÉVITÉ
Le rire défrise. Le rire ride. Le rire déforme.C’est la raison pour laquelle de sa vie il ne rit. (À part de fugaces sourires, avaricieux, tout juste, lesquels étirèrent ses lèvres, à peine, et ne firent rire personne.)
Pleurer, s’emporter, courir… à quoi bon ?, ça use, ça épuise, ça enlaidit, ça vous donne les yeux rouges et les poches sous les yeux.
Une machine bien huilée qui ronronne, ronronne, ronronne, doucement, dans la naphtaline.
Telle fut sa vie.
À vivre sans effort, sans vivre, il vécut centenaire*.

*Pour les curieux de littérature, il s’agit de Bernard Le Bouvier de Fontenelle, académicien, un immortel – ou presque !
15 – L A TÊTE
« Tu me fais la tête, vraiment, tu me fais la tête ? » me demanda-t-elle, un soupçon d’impatience dans la voix.
Je lui fis signe que oui, je lui faisais la tête.
Après tout, n’ai-je pas le droit de lui faire la tête ? De bouder ? Ne suis-je pas son petit canard adoré, par hasard ?
Alors, j’ai choisi une feuille de papier, sorti ma boîte de couleurs, choisi un crayon fusain.
Avec amour, avec tout le talent dont j’étais capable, je lui ai fait la tête qu’elle réclamait. Le jour de la St Valentin, je la lui ai offerte, sa tête. Celle d’un canard.
Un paragraphe ou deux et voici la pensée qui s’installe et s’épanouit.

16 – L A CLANDESTINE
Ficellé sur son siège d’avion, respirant à grand peine, une mouche vint se poser sur son nez. Aussitôt d’un revers de main, il la chassa. « Ouste ! Va-t-en, sale bête ! »
Ses voisins lui lancèrent de suspicieux regards, croyant sa raison envolée.
Mais non ! ce fut la sale bête, qui, tout naturellement, s’envola pour se poser sur le

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