Contes, souvenirs d enfance et histoires
246 pages
Français

Contes, souvenirs d'enfance et histoires , livre ebook

-

246 pages
Français

Description

Ion Creanga est, jusqu'au bout de la langue, un conteur emporté par son récit qu'à son tour il transcende en maître. Quand ses contes et ses histoires nous renvoient au « Décaméron », au « Federigo » de Mérimée ou encore aux « djinns » et autres « éfrits » des Mille et une nuits, ses « souvenirs d'enfance » penchent du côté de « Lazarillo de Tormes » pour offrir un récit autobiographique des aléas d'un gamin tout sauf modèle mais croquant la vie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2016
Nombre de lectures 76
EAN13 9782140003837
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contes, souvenirs d’enfance et histoires Ion CREANGA
Ion Creang ă est, jusqu’au bout de la langue, un conteur
emporté par son récit qu’à son tour il transcende en maître.
Tel un Bartleby rural, le « cossard » de L’histoire du Paresseux,
réfractaire par principe à la ruche humaine, se laisse pendre
haut et court. L’attitude des « sots » de Petite histoire rappelle
celle du père de Tristram Shandy. La revanche féroce des brus Contes, maltraitées de La Belle-mère aux trois brus, et la truculence
anticléricale du conte grivois L’Histoire des histoires, renvoient
au Décaméron. Le vétéran Ivan Tourbinka, qui a reçu du souvenirs d’enfance
« bon Dieu » un drôle de pouvoir, est un « trompe-la-mort »
apparenté au Federigo de Mérimée, au Charlot de Fabio
Stassi. Chirică le diablotin de L’histoire de Stan l’Averti rejoint, et histoires
Pages choisieslui, le Diable boiteux d’Alain Lesage, les djinns et autres éfrits
des Mille et une nuits : des esprits du mal amenés à servir
d’attachants humains et à faire le bien. L’histoire du Cochon
sème dans le terroir roumain le mythe d’Éros et Psyché.
Souvenirs d’enfance, récit autobiographique des aléas d’un
gamin tout sauf modèle mais croquant la vie, « heureuse
nature », penche un peu du côté de Lazarillo de Tormes, tout
en déguisant les gens bien réels en ogres, en sorcières, en
silènes, en bonnes ou mauvaises fées…
Né en 1837 à Humulești (Moldavie roumaine),
fi ls de paysan, prêtre orthodoxe (défroqué), puis
instituteur, décédé en 1889 à Iași, Ion CREANGĂ Traduction du roumain,
mérite bien le surnom de « Rabelais roumain », préface et notes
tant pour son œuvre de conteur que pour son de Dominique ILEAdestin. Il aura été le tout premier à faire entrer par
la grande porte de la littérature roumaine le langage
populaire, mélangé à une magistrale narration
« cultivée ».
Illustration de couverture : masques traditionnels
roumains. Grosescu Alberto Mihai - Thinkstock
LettresISBN : 978-2-343-08587-6
21,50 € Roumaines
LETTRES_ROUMAINES_CREANGA_13,5_CONTES.indd 1 22/02/16 21:34:14
Ion CREANGA
Contes, souvenirs d’enfance et histoires









Contes,
souvenirs d’enfance
et histoires




Lettres roumaines

Cette collection est consacrée à la littérature roumaine
classique et contemporaine. Elle accueille des œuvres
traduites du roumain ou rédigées directement en langue
française.

Déjà parus

Lucian RAICU, Cent lettres de Paris, 2016.
Ion CREANG Ă








Contes,
souvenirs d’enfance
et histoires

Pages choisies


Traduction du roumain,
préface et notes de Dominique ILEA





























































































































































Ouvrage traduit et publié
avec le soutien de l’Institut culturel roumain




































Première édition : Pove ști. Amintiri din copil ărie. Povestiri, in
Scrierile lui Ion Creang ă, I, II, éditions posthumes, H. Goldner
éditeur, Ia şi, 1890, 1892.

















© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-08587-6
EAN : 9782343085876
Un Rabelais du terroir dans la capitale moldave
Né en 1837 à Humule ști, village du pays du Neam ț, en
Moldavie roumaine, Ion Creang ă mérite bien le surnom de
« Rabelais roumain », tant pour son œuvre de conteur que
pour son destin.
L’aîné des huit enfants d’un couple de paysans libres mais
sans terre, il doit à l’ambition de sa mère Smaranda de le voir
accéder à la haute prêtrise d’être envoyé, après le cours
primaire, à l’« usine des popes », l’école préparatoire de
F ălticeni, puis, en 1855, au séminaire central de Socola, à
Ia și. Pour pouvoir être ordonné, il épouse en 1859 la fille du
ministre en place de la grande église orthodoxe des
Quarante-Saints d’Ia și, où il est nommé diacre en 1860, l’année
même de son inscription à la faculté de Théologie. Il
changera trois fois de paroisse.
En parallèle, il fait l’Institut normal, puis gagne le
concours pour un poste d’instituteur à l’école primaire auprès de
l’église métropolitaine des Trois-Hiérarques d’Ia și, où il
enseigne de 1865 à 1870, muté ensuite en banlieue, à l’école
primaire de garçons n° 1. En 1865, sa signature paraît sur
l’ouvrage collectif Nouvelle méthode d’apprentissage de l’écriture et
de la lecture à l’usage des élèves du cours primaire.
Mais les ennuis commencent : en 1871, accusé par le
consistoire d’aller au théâtre, de tirer des corneilles sur la flèche
de l’église, de vivre séparé de corps et de couper ses cheveux,
il se voit défroquer, ce qui entraîne aussi, en 1872, son renvoi
de l’école. En 1873, il peut enfin divorcer légalement.
Après trois éditions d’un nouvel ouvrage collectif, Le
Conseiller des enfants : Manuel de lecture des classes primaires pour les
deux sexes avec lettres, caractères et alphabet, comprenant des fables
morales et instructives (1871-1874), il retrouve un poste à la
campagne, ce qui lui vaut en 1875, à la faveur d’une
commission didactique, de rencontrer le poète Mihai Eminescu (de
treize ans son cadet), qui sera son grand ami jusqu’à sa mort
(en janvier 1889), et qui l’introduit au cénacle « Junimea »
dirigé par l’insigne critique et théoricien littéraire Titu
Maiorescu (1840-1917).
Il commence à publier dans la revue de ce dernier,
Convorbiri literare, ses contes, ses anecdotes, puis les trois
premiers volets de ses Souvenirs d’enfance : grâce à un heureux
mélange de termes idiomatiques savoureux et d’une
magistrale narration « cultivée », il est le tout premier Roumain à
faire entrer le langage populaire par la grande porte de la
littérature.
En décembre 1889, après quatre années de souffrances, il
est emporté par son épilepsie congénitale dans sa fameuse
bojdeuc ă (« chaumière ») de Țic ău, et inhumé au cimetière
Eternitatea d’Ia și. Ses œuvres complètes, posthumes,
paraîtront dès 1890.
Même quand il agit en mémorialiste, en
pédagogue-moraliste ou en styliste lyrique émaillant ses phrases de rimes,
d’assonances, voire de bouts de poèmes, Ion Creang ă reste,
jusqu’au bout de la langue, un conteur emporté par son récit
qu’à son tour il transcende en maître, fondant la «
substantifique moelle » de sources narratives et linguistiques variées,
roumaines et d’ailleurs, populaires et cultivées, dans son
propre langage succulent, reconnaissable entre mille,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents