Proverbes sur le vif
174 pages
Français

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Proverbes sur le vif , livre ebook

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Description

La richesse du parler africain exprimée au travers des proverbes n'est plus à démontrer. Signes à la fois de sagesse et de finesse d'esprit, ces derniers émaillent les échanges de propos tant dans la vie courante que dans les circonstances les plus solennelles. Les proverbes étant censés puiser leur origine dans des faits réels ou imaginaires du quotidien, l'auteur a placé chacun dans son contexte, ce qui leur donne plus de vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2016
Nombre de lectures 53
EAN13 9782140021930
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
BONOTA TOURÉ
PROVERBES SUR LE VIF
Recueil de proverbes africains
Copyright

© L’ HARMATTAN M ALI , 2016
Bamako – Niamakoro
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-77429-9
Préface
Dans Proverbes sur le vif, l’auteur nous propose de partager un choix de proverbes qui expriment la profondeur et la sagesse de la culture malienne, africaine, voire universelle. C’est un recueil de proverbes illustrés, chacun, par une petite histoire qui permet au lecteur de mieux comprendre leur sens, ainsi que le contexte de leur utilisation.
Cette approche originale donne à ce livre toute sa valeur pédagogique.
Pr Aly GUINDO
Pourquoi, au passage d’une automobile, l’âne, le chien et la chèvre adoptent des attitudes différentes ?
Pourquoi, au passage d’une automobile, l’âne, le chien et la chèvre adoptent des attitudes différentes ?
Un jour, l’âne, la chèvre et le chien empruntèrent la même automobile pour se rendre à une foire. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, l’âne paya le prix de transport convenu. Le chien qui, n’ayant pas de petites coupures, sortit un gros billet dont le convoyeur avait de la peine à faire la monnaie. Profitant du fait que ce dernier était occupé à trouver de la monnaie, la chèvre s’éclipsa sans payer son dû. Le convoyeur n’ayant pas trouvé de monnaie garda le gros billet du chien en demandant à celui-ci de repasser récupérer le reste de son argent avant la fin de la foire. Mais quand le chien revint chercher son argent, l’automobiliste, qui avait sans doute fait le plein de passagers, était déjà parti.
C’est pourquoi, lorsqu’une automobile se retrouve en face d’un âne même en plein milieu de la chaussée, celui-ci ne se croit nullement obligé de céder le passage, puisqu’il ne doit rien à l’automobiliste.
La chèvre par contre, dès qu’elle entend le bruit d’un moteur ou d’un klaxon, détale loin de la route, craignant que l’automobiliste ne lui réclame sa dette de transport.
Quant au chien, c’est par des aboiements qu’il accueille le passage de l’automobile, se lançant parfois même à la poursuite de celle-ci pour réclamer sa monnaie.
1- Même une querelle de margouillats n’est pas à négliger :
Coiffé d’or et gainé d’une tunique bleu saphir, un margouillat squattait un pan de mur, brûlé par les rayons du soleil au zénith. Levant la tête et jetant un regard circulaire sur son royaume décrépi, à la quête de quelque colonne de fourmis ou autre, il ne voyait venir aucune proie potentielle, la chaleur obligeant tout ce monde à se réfugier dans les moindres trous et anfractuosités du mûr. Seules les cigales, inaccessibles, l’agaçaient par leurs cris stridents.
Soudain déboucha à l’autre bout du mur un jeune et fringant margouillat au port presque identique au sien. Le maître des lieux, ne pouvant accepter aucune concurrence en ces temps de disette, fondit sur l’intrus qui, confiant en la force de sa jeunesse, fit face au vieux. Alors, crêtes hérissées et gorges en lame, les deux protagonistes engagèrent une épreuve de bousculades, chacun cédant du terrain et le reprenant aussitôt, sous les regards indifférents des passants.
Après de longs moments de combat, le jeune margouillat, moins aguerri, sentit ses forces le lâcher. Il sauta du sommet du mur pour chercher son salut dans la fuite. Poursuivi par son adversaire vindicatif tenant à le reconduire le plus loin possible, il allait de palissades en toits de case. Il se retrouva toujours poursuivi jusque sous un gourbi de paille où, à l’abri de la chaleur, des femmes cardaient et filaient du coton. Notre fugitif, dans sa course éperdue, sauta dans une corbeille de coton cardé d’où il sortit avec des flocons accrochés à sa queue qu’il laissa malencontreusement s’enflammer quand il passa par-dessus d’un foyer couvant de braises. Les femmes avaient à peine eu le temps de crier leur frayeur que le jeune margouillat s’enfonçait, comme une flèche ardente, dans un passage à travers un secco en paille qui s’embrasa. Le temps que les appels au feu des femmes aient des réponses, l’incendie consuma leur abri et les toits des cases contigües avant de se propager au reste du village.
2- Quand l’hyène regretta d’avoir trouvé de l’or :
Les temps étaient durs dans la brousse et la disette, à la limite du supportable, poussa les animaux à aller chercher le salut sous d’autres cieux plus cléments. Avec le lion en tête, la cohorte prit donc le chemin de l’exode quand, à la traversée du lit asséché d’un marigot, l’hyène ramassa une pépite d’or pesante et scintillante. Trop contente pour pouvoir garder le secret de sa trouvaille, elle voulut néanmoins se réserver le trésor pour elle seule. Des conseillers rapportèrent la nouvelle au lion en lui rappelant son droit exclusif sur tout trésor trouvé dans la brousse. L’hyène, accusée de crime de dissimulation, fut convoquée pour se voir retirer le bien indûment gardé par devers elle. Les curieux, et il y a n’avait beaucoup, qui formaient une haie, lui donnant chacun, à son passage, un coup de pied dans le derrière, l’hyène arriva devant le lion avec le postérieur si bas qu’elle ne put jamais plus le relever depuis.
3 – Le mépris de la chèvre pour le chien date du jour où on laboura le champ situé près des cases :
Un chien accompagnait chaque jour au champ son maître et n’en revenait qu’au soir sur les talons de celui-ci, haletant et apparemment exténué. La chèvre en avait conclu que le canidé devait être un bourreau de travail et lui marquait pour cela quelque déférence. Ce jusqu’au jour où le maître se contenta d’un champ tout près de la maison et que le caprin vit que le chien passa toute la journée à se prélasser sous les arbres dans la fraîcheur de la terre retournée.
Depuis, la chèvre, dépitée, n’eut aucune considération pour le chien.
4- L’antilope (“ Son ” en bambara) se désaltère toujours avec la première eau trouvée le matin :
Une élégante antilope « son » , dans sa promenade matinale, tomba sur une flaque d’eau. Le liquide lui ayant paru peu engageant, elle préféra attendre de parvenir à un ruisseau plus clair qu’elle connaissait. Mais continuant son chemin, elle aperçut de loin une famille de lions se désaltérant au dit ruisseau et projetant sans doute de se tenir en embuscade sur les lieux. L’antilope revint sur ses pas, décidée de se contenter de la flaque d’eau qu’elle avait négligée. Entre-temps, une cohorte de phacochères l’avait bue jusqu’à la boue avant de s’y vautrer.
Depuis l’antilope s’est faite une religion : se désaltérer à la première eau matinale trouvée.
5- Ce que coûte de tourner autour du fardeau d’autrui :
Pour les besoins de recherches effectuées par un ingénieur sur le cours d’un fleuve, l’équipement, démonté et mis en caisses, devait être transporté sur la tête par des jeunes gens réquisitionnés dans le cadre du travail forcé. Arrivé à une étape du chemin, l’un de ces jeunes gens, mal nourri et de surcroit malade, s’avéra incapable de continuer avec sa charge, suscitant de l’embarras chez les gardes de l’escorte et de la pitié des habitants du village. Un de ceux-ci, curieux, ne finissait pas de tourner autour de la caisse et de la soupeser en s’exclamant : « qu’elle est lourde ! ». Le chef de l’escorte ne trouva pas mieux que de lui ordonner d’enlever son boubou, de l’enrouler en une boule pour en faire un bât à poser sur la tête et de charger dessus la caisse, le tout accompagné de coups de cravache pour prévenir toute velléité de résistance. Le curieux ainsi réquisitionné dut porter jusqu’à destination le fardeau qui, à l’origine, n’était pas le sien.
6- Quand le petit oiseau envoyé en éclaireur dans le dii (plaine herbeuse fertile et humide) ne revient pas :
Un vol d’oiseaux se régalait de graminées précoces en attendant mieux. Un oisillon orphelin, relégué à la périphérie de la colonie, touchait à peine à un grain qu’on lui tombait dessus à coups de bec. Pour l’écarter du festin on lui intima l’ordre d’aller voir dans la grande pleine du « dii » si les graminées étaient à point et de revenir rendre compte. L’oisillon prit péniblement son envol, le ventre creux et les larmes aux ye

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