Instit en Guyane
256 pages
Français

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Instit en Guyane , livre ebook

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Description

Si j'étais au Vietnam ou au Cambodge, je serais déjà en vacances, et dans l'extrême sud du Sahara, c'était fin avril que nous étions en congé pour cinq mois. Maintenant, je dois accepter ce que connaissent tous les instits de France, enviés par beaucoup pour leurs longues vacances". L'année scolaire me semble ne jamais finir. Heureusement, il fait enfin beau. Paradoxalement les quatre enfants sont enrhumés à cause de l'appartement qui n'est plus chauffé. Lors du mouvement, j'avais demandé la Guyane, justement pour ne pas souffrir du froid une autre année et j'apprends ce jour que je suis nommé à Cayenne. Ouf!" Une carrière plan-plan et cantonnée dans les seules limites de l'Hexagone? Très peu pour Jean Dupouy qui, après le Sahara et Djibouti, prend un poste d'enseignant en Guyane. À lui donc la découverte de ce bout de France situé en Amérique du Sud et de ses régions frontalières. À lui de nouveaux paysages, de nouveaux climats, la confrontation à une faune et une flore intrigantes, mais surtout à une population guyanaise qu'il apprendra peu à peu à connaître. Porté par ce franc-parler immédiatement identifiable, par un regard acéré sur les sociétés et les moeurs, cet opus inédit sur les pérégrinations professorales de l'auteur est l'occasion d'une nouvelle immersion déstabilisante dans un territoire français des antipodes, dont on sait finalement bien peu...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2015
Nombre de lectures 13
EAN13 9782342033038
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0086€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Instit en Guyane


Du même auteur




Instit au Sahara,
éditions Publibook, 2008

Né en 37,
éditions Publibook, 2012 Jean Dupouy










Instit en Guyane






















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les
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14, rue des Volontaires
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IDDN.FR.010.0119079.000.R.P.2013.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014


À Caroline.


Avant-propos



Après quatorze ans passés à l’étranger comme
instituteur, je retrouve en 1974 la vie mesquine des gens moroses
en France. Oui, on était bien là-bas ! Non, je ne suis pas
fait pour vivre ici.
Spectacle navrant dans le métro, les Français sont ou
chétifs, voûtés et maladifs ou trop gros et surtout trop gras.
Leur teint trop blanc les fait ressembler à des cadavres et
leur nez est bien grand lorsqu’on revient d’Asie. Celui tout
petit des Asiatiques est quand même plus joli. S’il y a de
très grands nez inesthétiques en France, il en est de trop
petits là-bas et bien disgracieux il est vrai, lorsqu’ils
montrent de larges narines ouvertes comme les sorties
doublées des canons de fusil de chasse. Mais les peaux
dorées unies, sans poils ni taches, soyeuses, sont bien
agréables à côtoyer au quotidien.
Les jeunes Français sont particulièrement affreux avec
leur tignasse sur la nuque qui déborde sur les tempes.
Qu’il est loin le temps de mon adolescence où nous
portions des coupes en brosse pour ressembler aux athlétiques
Américains, qui, avec les Allemands, gagnaient presque
toutes les médailles aux Jeux olympiques. Nous buvions
aussi du lait comme eux et pratiquions des activités
sportives naturelles comme le vélo, la natation et le canotage,
sans parler du foot et du rugby. Tout a changé. Les petits
clubs d’athlétisme disparaissent, les équipes de foot et de
rugby s’amenuisent. Ceux qui portent un uniforme,
bidasses, policiers et mêmes employés de la SNCF, sont
combien ridicules avec les casquettes ou calots juchés tout
en haut de leur chevelure qui n’a rien de viril, n’en
dé9 plaise au mythe de Samson. On dirait des hommes des
bois déguisés. Avec ça, ils paraissent bien mous. Vive la
Légion nom de Dieu ! Vive les crânes rasés et merde aux
paresseux ! Si je suis si violent, c’est que j’ai honte de voir
ce qu’est devenue la France après les événements de
Mai 68. Je les ai suivis du Vietnam, de loin donc, sans les
comprendre, tout heureux d’avoir vécu en ascète durant
les six années passées au Sahara et de presque rien les sept
autres passées en Extrême-Orient, dans deux pays en
guerre où la vie n’était pas toujours facile.
Je n’aime pas non plus les nouveaux présentateurs de la
télévision qui se croient obligés de briller par leur esprit à
tout moment, dans des jeux de mots continuels qui
tournent souvent à la méchanceté, à la critique facile et
imbécile. Confucius, 500 ans avant Jésus-Christ, a donné
aux Chinois de merveilleuses règles de vie faites de
silence, d’obéissance et de respect. Pourquoi ne pas profiter
du prestigieux outil de communication qu’est la télévision
pour ouvrir des débats honnêtes, instructifs,
pédagogiques ? Pourquoi cette chape de la langue de bois sur tout
excepté sur le sexe qui devrait justement être mis en
sourdine, puisqu’il fait descendre l’homme au rang de bête au
lieu de l’élever vers de hautes et édifiantes spiritualités ?
Que le Vietnam soit tombé aux mains des
communistes, c’est très bien, entend-on dire partout. Le régime était
corrompu, à la solde des Américains. On applaudit
lorsqu’on apprend que les sœurs des églises et les putains des
rues ont été « recyclées » à faire, sans jeu de mots qui
serait mal placé, des roues de vélo. On dit que tout le peuple
était pour les Rouges. Eh non ! la preuve, tous ces boat
people qui fuit le nouveau régime et la barbarie. Si les
autorités des trois pays de l’ancienne Indochine ne
s’opposaient pas à leur départ, ce serait toute l’élite
intellectuelle qui disparaîtrait pour aller peupler l’Amérique du
Nord en priorité, puis l’Australie et en dernier lieu la
10 France, lorsque les trois pays d’accueil privilégiés ne
veulent pas d’eux.
Même la sanglante politique de Pol Pot au Cambodge
trouve une justification auprès de nos intellectuels qui,
pour être au goût du jour, se veulent tous de gauche, mais
restent peinards dans le beau pays de cocagne qu’est la
France. Malheur à eux qui préparent de bien mauvais jours
aux futures générations. Mais pourquoi donc ne veulent-ils
pas comprendre que le communisme c’est la privation de
toutes les libertés. Sont-ils donc aveugles ou simplement
idiots ?
Phnom Penh vidé de ses habitants, tous les citadins
emmenés de force dans les rizières, les malades arrachés
de l’hôpital et poussés sur les routes dans leur lit roulant,
le goutte-à-goutte au bras, les exécutions par bastonnades
ou par asphyxie, la tête dans un sac en plastique, l’argent
des banques jeté dans les rues et maintenant les camps de
rééducation. N’est-ce pas de la folie ? Le régime ainsi que
ses serviteurs étaient pourris, c’est vrai. Et alors, n’en
estil pas de même partout, même chez nous ? Les hommes
seraient-ils différents sous d’autres latitudes ?
Sommesnous à l’abri de la concussion, de la prévarication ? Non,
c’est trop facile de toujours critiquer les autres.
Et puis les Français ont tort de croire qu’ils sont un
modèle en Occident. Un peu de modestie, s’il vous plaît.
Depuis la disparition du président de Gaulle, un vrai
Français celui-là, le monde entier ne considère plus la France
comme un grand pays. Même nos amis belges ou suisses,
lassés des lazzis à leur égard, se détournent de nos
institutions pour copier le modèle allemand, fait d’efficacité, de
travail et d’honnêteté foncière, ou bien le monde
anglosaxon fait lui de pragmatisme moins irrévérencieux que le
nôtre. Restent les pays arabes avec lesquels nous
entretenons une politique hypocrite d’amitié sans faille au
détriment d’Israël qui pourtant se bat pour nous, contre la
montée des islamistes. Politique dictée par l’achat de
pé11 trole, lui-même compensé par le profit scandaleux des
ventes d’armes qui font tourner nos arsenaux. Quelle
honte ! Quelle ignominie ! Lorsque nos yeux s’ouvriront,
ce sera trop tard. Mais tant pis pour nous, nous le méritons
bien.
12





Malchance, comme toujours
Août 1975. Nous campons sur le terrain acheté il y a
trois ans au bord de la mer. C’est un lotissement qui porte
un numéro, dans une rue centrale, donc connue des
facteurs il me semble. Pourtant, lorsque ma mère fait suivre
une lettre du ministère de la Coopération reçue chez elle,
personne ne viendra me la remettre et elle repartira vers
l’envoyeur. À n’en pas douter, c’était une proposition de
poste pour le Maroc, car tous les profs renvoyés
d’Extrême-Orient sont recasés dans les pays du Maghreb
et beaucoup au Maroc. J’avertis aussitôt le ministère mais
ne reçois rien en retour. Nous sommes en août et les gens
sont en vacances. À la fin du mois p

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