D un auteur l autre
185 pages
Français

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D'un auteur l'autre , livre ebook

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Description

Dans D'un auteur l'autre, Jean-Pierre Brèthes présente des auteurs célèbres ou méconnus, ou des livres qui l'ont particulièrement touché, qui expriment l'idéalisme (Romain Rolland, Panaït Istrati, Tolstoï et Dostoïevski) ou l'esprit de révolte (Georges Darien, Jules Verne, Victor Serge, Howard Fast), ainsi que la description des milieux populaires et prolétariens (matelots chez Josef Kjellgren, paysans chez Marius Noguès, petit peuple égyptien chez Albert Cossery, exilés chez Erich-Maria Remarque, indios mexicains chez B. Traven).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 72
EAN13 9782336272542
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Le Journal d’un lecteur : le Poitou-Charentes et l’Aquitaine à bicyclette. — Geste éditions, 2009.
D'un auteur l'autre
Albert Cossery, Georges Darien, Fédor Dostoïevski, Howard Fast, Panaït Istrati, Josef Kjellgren, Marius Noguès, Erich Maria Remarque, Romain Rolland, Victor Serge, Léon Tolstoï; Jules Verne

Jean-Pierre Brethes
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296101371
EAN : 978229601371
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace Introduction C comme Albert Cossery - Le montreur d’hommes D comme Georges Darien - À genoux, jamais ! D comme Fédor Dostoïevski - Mon ami l’idiot Fcomme Howard Fast - Le rêve brisé de l’Amérique I comme Panaït Istrati - L’amitié vagabonde Kcomme Josef Kjellgren - Les forçats de la mer N comme Marius Noguès - Le nomade et le sédentaire R comme Erich Maria Remarque - Coupables d’être nés Rcomme Romain Rolland - Au-dessus de la haine Scomme Victor Serge - L’homme debout Tcomme Léon Tolstoï - Les âmes apaisées T comme B. Traven - Avoir le droit d’être un être humain V comme Jules Verne - L’éternel révolté Note Remerciements Espaces Littéraires
Pour Philippe Pineau, évidemment
Introduction
Quaud je lis, j’adhère plus profondément à la vie et ce que j’ai de meilleur entre en effervescence.
(Charles Juliet, Accueils : Journal, 1982- 1988)

Il y a trop de livres, trop d’auteurs, pour que chacun soit soutenu, aimé, reconnu. C’est donc souvent par le hasard qu’on parvient jusqu’à eux. Mais la rencontre peut aussi bien ne pas arriver. Si personne, ni un parent, ni un ami, ni une librairie, ni une bibliothèque, ni une revue, n’ont su vous présenter tel ou tel écrivain, vous passez à côté, vous l’ignorez, et à la limite, vous ne savez même pas qu’il existe.
Moi qui ne suis qu’un lecteur somme toute ordinaire, et qui lis cependant beaucoup depuis longtemps, aussi bien par plaisir et par goût que par nécessité, par thérapie peut-être aussi, il est certain qu’il y a beaucoup d’écrivains que je ne connais pas.
Par contre, il y en a bien une centaine qui, ma vie durant, m’ont aidé à vivre mieux, à guider mes choix personnels, à me révolter devant la laideur et la violence du monde, à admirer aussi ses beautés, à être un témoin parmi les hommes, et à ne pas me contenter d’exercer mon métier de bibliothécaire en simple fonctionnaire du prêt de livres.
Ce sont quelques-uns de ces écrivains que je propose ici aux lecteurs, qui risqueraient de passer à côté d’eux. Dans des pages sans prétention, sinon celles du plaisir que j’ai eu à les fréquenter. Qu’ils soient quasiment inconnus (Josef Kjellgren ou Marius Noguès), méconnus (Albert Cossery, Georges Darien, Panaït Istrati), presque oubliés (Erich-Maria Remarque, Romain Rolland, B. Traven), célèbres mais à redécouvrir sans cesse (Dostoïevski, Tolstoï, Jules Verne), ou bien engagés et donc pas tout à fait dans le littérairement correct d‘aujourd’hui (Victor Serge et Howard Fast).
Il faut souligner que la présentation que j’en fais est celle d’un lecteur amoureux, elle n’a rien de scientifique ou d’universitaire, il n’y aura pas de notes de bas de page, elle est simplement destinée à faire lire. C’est plutôt un appât, une amorce, pour que le lecteur intéressé par la littérature découvre, à travers tous ces auteurs, une certaine euphorie de lire, le goût de la révolte, le sens de l’amitié, de l’amour et de la solidarité, le désir éventuel de ne pas entrer dans la norme, et pourquoi pas, de changer sa vie ou d’écrire aussi.
Oui, il y a des écrivains qui nous rendent plus ouverts au monde, qui nous font prendre conscience de sa complexité, qui deviennent mieux que des amis, des frères, et qui nous transfigurent. Ce sont parfois de grands écrivains, mais d’autres, considérés comme des écrivains mineurs ou populaires, méritent aussi le détour.
J’aurais pu en choisir d’autres, car dans mon panthéon personnel, des phares (Shakespeare, Balzac, Proust, Tchékhov) voisinent avec des loupiotes (Pierre Véry, Michel Zévaco, Georges Bonnet, André Dhôtel, Jean Ray, Henri Bosco), des lampes de mineur (Louis Guilloux, Knut Hamsun, Primo Levi, Jack London, Naguib Mahfouz), des étoiles lointaines (Jorge Amado, Yukio Mishima, Nicolas Gogol, Machado de Assis), des feux clignotants (Philip K. Dick, Rousseau, Garcia Lorca, Tove Jansson), des vers luisants (Marcel Aymé, Jean Giono, Cocteau, Aragon, Guillevic) et des lampes incandescentes (Herman Melville, Annie Emaux, Colette, Marguerite Duras, Jean Genet, Charles Juliet). Et tant d’autres !
Impossible de tous les citer, ces écrivains qui m’ont éclairé, diverti, cultivé, soigné, agrandi. Eh oui ! Sans leurs livres, je serais resté petit.
On ne lit pas assez en France. Toutes les statistiques le prouvent. Pour reprendre le mot du divin marquis, j’ai envie de lancer : « Français, encore un effort pour devenir lecteurs ! »
Puisse ce petit livre encourager à la découverte de la littérature.
C comme Albert Cossery
Le montreur d’hommes
Puis ils se serrèrent l’un contre l’autre et s’endormirent, indifférents au labeur forcené des hommes, sous le lent regard des étoiles paresseuses.
( Albert Cossery, Les fainéants dans la vallée fertile )

Bonjour, Monsieur Cossery,

Vous êtes né au Caire le 2 novembre 1913, d’une famille originaire de Damiette. Vous avez étudié dans les écoles françaises d’Egypte, à une époque où le français était la langue étrangère choisie par les élites égyptiennes, par opposition à l’anglais, langue du colonisateur, et donc de l’oppresseur. Et c’est ainsi que vous êtes devenu un écrivain français, quoique de nationalité égyptienne. Mais enfin, vous n’êtes pas le seul étranger à être entré dans notre langue et à avoir enrichi sa littérature : au vingtième siècle, on ne compte plus les écrivains à avoir choisi le français comme langue d’écriture, qu’ils soient d’origine roumaine (Panaït Istrati, Mircea Eliade, Eugène Ionesco, E.M. Cioran), irlandaise (Samuel Beckett), tchèque (Milan Kundera), américaine (Julien Green), argentine (Hector Bianciotti), russe (Andréi Makine) et aussi égyptienne (Georges Henein, Edmond Jabès), entre autres, sans négliger les excellents auteurs des anciennes colonies françaises. Et nous vous en savons gré, car vous avez tous enrichi notre langue et notre littérature d’une œuvre cohérente et profondément originale, qui marque à jamais le lecteur.
Dans plusieurs entretiens que vous avez accordés, vous vous revendiquez cependant égyptien, même si vous ajoutez que la littérature n’a pas de patrie, qu’elle est universelle. Et c’est un fait que l’Egypte est votre sujet et votre source d’inspiration quasiment unique, cette Egypte que vous avez quittée en 1945 pour vous installer à Paris. En une soixantaine d’années, depuis la publication de votre premier livre, Les hommes oubliés de Dieu, vous avez publié sept autres romans, à une cadence donc assez lente, mais qui s’accorde avec votre philosophie. On peut regretter que vous ne soyez pas assez connu, mais vos livres sont traduits à l’étranger, régulièrement réédités en France, certains même adaptés en bande dessinée ! Et il y a tant d’écrivains pressés qu’on apprécie en vous le flâneur, celui qui prend son temps, en bon oriental que vous êtes.
Ce qui frappe quand on vous lit, c’est l’unité de votre thématique. En résumant, on pourrait dire que vous proposez une philosophie de la vie qui est celle de Samantar, le héros d ’Une ambition dans le désert  : « Je suis d’une autre civilisation, celle qui met au-dessus de tout le simple fait de vivre ».
Et c’est ainsi que vous présentez toute une galerie de personnages qui sont vos porte-parole, qui refusent toute ambition, qui rejettent aussi la consommation et ses mirages, et qui préfèrent finalement la pauvreté et parfois la misère à une réussite qui se fait toujours sur le dos des autres et par l’exploitation des hommes : Samantar pense ainsi que la misère est « un état paradisiaque comparée au dur labeur accompli quotidiennement par la multitude des travailleurs dans les froids pays de la furie industrielle ». Dans cette perle du désert qu’est l’émirat de Dofa, miraculeusement préservé, par manque de pétrole, « des chacals des sociétés internationales », « terre désertique, démunie de toutes matières premières rarissimes et assez rebutante pour décourager les âmes mercantiles », les habitants ne sont pas encore «

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