Chrétien de Troyes
191 pages
Français

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Chrétien de Troyes , livre ebook

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Description

Chrétien de Troyes, dans ses cinq "romans" -Erec et Enide, Cligès ou la fausse morte, Le chevalier de la charrette, Le chevalier au lion, Le Conte du Graal-, dessine la figure d'un roi derrière laquelle se devine celle du Capétien, Louis VII. Si le "trouvère" Chrétien de Troyes est considéré comme le père de la littérature européenne, comme en témoignent les travaux qui lui sont consacrés de par le monde, il peut aussi être tenu pour un fin connaisseur des institutions capétiennes qui expriment, en cette seconde moitié du XIIème siècle, l'affirmation de la puissance royale et de la souveraineté retrouvées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 167
EAN13 9782296704619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHRETIEN DE TROYES
Père de la littérature européenne
Mise en page Françoise Pont-Bournez, Paris, 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12549-0
EAN : 9782296125490

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Françoise P ONT- B OURNEZ


CHRETIEN DE TROYES

Père de la littérature européenne


L’Harmattan
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


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Que le professeur Eric Bournazel soit remercié pour son indéfectible soutien.
I NTRODUCTION
« Ce défunt à qui tu survis, successeur de sa dignité,
Tu manques à ta lignée, si tu manques à sa renommée » {1}


« Maintenant, je peux commencer l’histoire qui à tout jamais restera en mémoire autant que durera la Chrétienté ». « Voilà de quoi s’est vanté Chrétien » – non sans un certain humour teinté d’orgueil – dont la prétention d’offrir à son auditoire une estoire vraie est renforcée par la confiance qu’il a en la durée de son entreprise {2} : « Chrétien sème et fait semence d’un roman qu’il commence et il le sème en si bon lieu qu’il ne peut être sans grand profit » {3} . L’auteur de ces vers qui figurent au début de sa première grande œuvre, Erec et Enide , rédigée dans les années 1170, et de la dernière, Le conte du Graal , est « maître » Chrétien de Troyes {4} , pour nous encore aujourd’hui presque un inconnu, voire une énigme {5} .
« Maître », il le fut, selon l’un de ses nombreux continuateurs du tout début du XIIIe siècle, Wolfram von Eschenbach, dont on peut raisonnablement penser que ce dernier n’a pas, à la légère, accolé au nom de Chrétien ce titre que les écoles cathédrales décernaient aux clercs dès lors qu’ils avaient clos le cycle régulier de leurs études, leur conférant la maîtrise ou la licence d’enseignement. Pour autant, nombreux étaient ceux qui se détournaient de cet art difficile et compliqué en une époque d’intense bouillonnement intellectuel où l’Eglise, dans le cadre souvent strict de ses écoles, bridait par trop leur appétit et leur curiosité pour toutes les disciplines {6} .
A la différence de nombre de ses illustres contemporains, Pierre de Celle, Pierre de Blois, Etienne de Tournai, Jean de Salisbury, Giraud de Barri, Gautier Map et tant d’autres encore, Chrétien a mis sa plume au service de la littérature profane qui reste cependant nimbée et comme auréolée d’une constante présence divine. Sans doute la voie « romanesque » était-elle celle qui permettait au génie du Champenois, dans la seule contrainte de l’octosyllabe à rime plate où il excelle, de glisser une multitude de connaissances en tous les domaines, pour le plus grand émerveillement, jamais démenti, de ses lecteurs.
Celui qui se nomme une seule fois de Troyes fut conduit, comme tant d’autres maîtres de son temps, à fréquenter les cours princières et royales où son œuvre connut un vif et immédiat succès. Son originalité et la vivacité de ses intrigues, son sens de l’ordonnancement, l’exaltation de maintes valeurs royales et chevaleresques, en somme le talent fou qui se dégageait de ses deux premières œuvres, valurent à Chrétien admiration et commandes pour les suivantes, sans que jamais il ne sacrifiât à sa liberté créatrice.
Son œuvre imposante, « pentateuque » profane que scandent Pâques, Pentecôte, Ascension, ces temps forts de l’année liturgique, occupe pleinement le second XII e siècle, ce cœur du cœur du Moyen Age occidental. A l’instar des bâtisseurs anonymes des cathédrales dont les flèches se dressent toujours plus haut dans le ciel azuré de l’Ile de France, Chrétien, pierre après pierre, arc après arc, érigea cinq « monuments » : Erec , Cligès , Le Chevalier de la Charrette , Le chevalier au Lion , Le Conte du Graal , dont il soigna particulièrement le sen que révèle une organisation fort complexe, la conjointure {7} .
Au sommet de l’édifice à cinq branches, il posa la royauté d’Arthur, clé de voûte d’un univers auquel le maître d’œuvre avait prédit, en son temps, une destinée qui depuis lors et sans jamais se démentir, confine à l’éternité : « C’est pour cette raison que je prends plaisir à raconter quelque chose qui vaut la peine d’être écouté, concernant ce roi qui marqua si bien son époque qu’on parle de lui dans tous les pays. Ainsi, je partage cette opinion des Bretons que son nom survivra jusqu’à la nuit des temps » {8} .
Du roi des Bretons, bien des critiques contemporains ne retiennent, en un portrait le plus souvent partiel et partial, que ses hésitations, ses manquements, voire ses fautes ou encore ses absences {9} . La dignité royale s’en trouve quelque peu éclipsée par les figures plus lumineuses des héros chevaleresques de la compagnie du roi : Gauvain, Erec, Yvain, Lancelot, Alexandre, Cligès ou encore Keu, le sénéchal. Ce n’est pas l’image qu’a voulu donner d’Arthur le clerc champenois qui, le plus fréquemment, le désigne en majesté par sa titulature royale et le présente en ses différentes actions, qu’elles soient publiques ou privées, en la compagnie de la reine, du cercle rapproché de ses intimes, ses « familiers » et de tous ceux, chevaliers, barons, vavasseurs, qui composent sa "société de cour", les curiales {10} Un monde que Chrétien connaît bien pour l’avoir fréquenté et observé sur le vif, et qu’il restitue par touches hautes en couleurs avec un art consommé, déjà impressionniste, le plus souvent sous le mot de cort {11} .
L’auditoire de Chrétien appartient aux cours de Champagne, de Flandre, mais aussi à celle du roi de France, à Paris, et au-delà aux cours anglo-normandes, au sens le plus large du terme, tant il est vraisemblable que les idées à notre époque circulent entre le royaume de France et l’Ile de Bretagne autant que les hommes et sans doute davantage. C’est d’ailleurs autour de ce thème général que Martin Aurell s’est récemment inter

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