Entre femmes
282 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Entre femmes , livre ebook

-

282 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La plupart des gens ignorent que de nombreux ouvrages mettent en scène des lesbiennes. Afin de pallier cette carence, Entre femmes recense des romans, des oeuvres dramatiques, des recueils de poèmes, des bandes dessinées, des témoignages et des biographies qui mettent au premier plan l'amour d'une femme pour une autre. On trouvera ici les notices de plus de trois cents ouvrages résumés et commentés, publiés de 1900 à 2014. Voici un choix d'héroïnes auxquelles d'identifier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 127
EAN13 9782336370101
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright























© L’H ARMATTAN , 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72021-0
Titre

Paula D UMONT




Entre femmes

*

Trois cents œuvres lesbiennes
résumées et commentées
Ouvrages de la même autrice


OUVRAGES DE LA MEME AUTRICE
– Mauvais Genre, parcours d’une homosexuelle , L’Harmattan, 2009.
– La Vie dure, éducation sentimentale d’une lesbienne , L’Harmattan, 2010.
– Lettre à une amie hétéro, propos sur l’homophobie ordinaire , L’Harmattan, 2011.
– Le Règne des Femmes , conte philosophique, L’Harmattan, 2012.
– Les Convictions de Colette , Histoire, politique, guerre, condition des femmes , L’Harmattan, 2012.
– Portée disparue, Aller simple pour Alhzeimer , L’Harmattan, 2014.
AVANT-PROPOS
De même que les femmes se sont contentées pendant longtemps de lire des ouvrages n’offrant pour la plupart qu’un point de vue masculin, de même les lesbiennes ont dû se retrouver avec plus ou moins de bonheur dans les livres hétérosexuels pour transposer un vécu difficilement transposable. Pourtant l’importance de la culture lesbienne n’est plus à démontrer. Si Anne Rambach et Caroline Fourest ont découvert l’homosexualité dans des films tels que Victor Victoria pour la première et When the night is falling pour la deuxième, ce sont les livres de Colette qui l’ont révélée à Marine Rambach.
Mais ces ouvrages sont largement occultés ; tout d’abord par des écrivaines, qui refusent de restreindre la portée de leur œuvre au cadre étroit du lesbianisme : certaines, comme Marguerite Yourcenar, la plus célèbre, parce qu’elles visaient à l’universalité, se sont abstenues d’aborder un sujet qu’elles auraient pu traiter en orfèvre ; ensuite par des éditeurs qui souhaitent vendre le plus grand nombre de livres, et non se limiter à une clientèle particulière, réputée peu fortunée. Rares sont donc les livres qui annoncent clairement dans leur titre et sur la quatrième de couverture qu’ils traitent du saphisme, à moins qu’il ne s’agisse d’ouvrages dits « de charme », c’est-à-dire pornographiques, qui sont destinés à un lectorat masculin. C’est ainsi que les quatrièmes de couverture des ouvrages de Mireille Best, écrivaine de talent qui met les femmes et les lesbiennes au centre de tous ses livres, sont très discrètes sur ce sujet. Ce qui explique que cette littérature est souvent inconnue de la plupart des lesbiennes.
Celles-ci, même parmi les plus cultivées, ignorent souvent l’existence de certains chefs-d’œuvre de la littérature lesbienne. Une anecdote éclairera mon propos. Il y a deux ans, j’ai découvert qu’une de mes amies, qui enseigne la biologie à la faculté et qui aime la littérature, ignorait l’existence d’ Olivia , pur chef-d’œuvre non seulement lesbien, mais aussi chef-d’œuvre tout court. Je lui ai aussitôt prêté ce roman ainsi que le film dans lequel Edwige Feuillère incarne une Julie inoubliable. Un peu plus tard, je me lamentais auprès d’une autre amie, agrégée de lettres, à propos de cette ignorance quand, dans la foulée, j’ai cité Carol de Patricia Highsmith. A ma stupéfaction, mon interlocutrice n’en avait jamais entendu parler. A sa décharge, et pour expliquer une telle lacune, le livre a été publié pour la première fois sous le pseudonyme de Claire Morgan.
C’est à partir de cette expérience que j’ai décidé de réunir dans un volume des livres qui ont pour sujet le lesbianisme. Après avoir jeté un coup d’œil aux ouvrages en ma possession, j’ai pensé regrouper dans un premier temps une cinquantaine de chefs-d’œuvre de la littérature lesbienne. Mais des amies m’en ont indiqué d’autres, intéressants à plus d’un titre, auxquels se sont ajoutés certains volumes qui font partie de notre culture. A titre d’exemple, chacun sait que Natalie Barney, riche Américaine et lesbienne affirmée, a tenu à Paris, pendant la première moitié du XX e siècle, un salon où se réunissaient des artistes et des écrivains, mais aussi de nombreuses lesbiennes de diverses nationalités. La forte personnalité de Natalie a inspiré de nombreuses écrivaines : elle est la Vally de Renée Vivien, la Flossie de Colette et de Liane de Pougy, la Valérie Seymour de Marguerite Radcliffe Hall, la Laurette Wells de Lucie Delarue et l’Evangéline Musset de Djuna Barnes. Après un tel constat, comment ne pas dire quelques mots des ouvrages de ces autrices, même s’ils sont de qualité inégale et si certains n’ont qu’un intérêt anecdotique ? D’autres livres, comme Les Deux Baisers de Raymonde Machard, paru en 1930, qui repose sur des idées reçues et qui, de ce fait, a eu un grand succès, peut être utilement comparé aux ouvrages-phares de cette époque riche en chefs-d’œuvre lesbiens, qu’il s’agisse du Puits de Solitude et d’ Orlando , publiés tous deux en 1928, de Demoiselles en uniforme paru en 1931, de Ces plaisirs , (première version de Le Pur et l’Impur ), paru en 1932 et du Bois de la Nuit , publié en 1936.
Forte de telles certitudes, j’ai réuni dans ce volume un peu plus de trois cents œuvres ayant pour sujet les relations amoureuses entre femmes. Il s’agit de romans sentimentaux, policiers ou de science-fiction, de récits, de nouvelles, d’œuvres dramatiques, de témoignages, de bandes dessinées, de recueils de poèmes qui ont tous été écrits par des femmes. Ces ouvrages ont pour autrices des lesbiennes revendiquées, des bisexuelles et peut-être des hétérosexuelles talentueuses. Comme il est impossible de demander à une écrivaine de donner des preuves de son orientation sexuelle, le fait qu’elle soit une femme lui ouvre ma bibliothèque. Mais on se rendra vite compte, en lisant ses ouvrages, de ses opinions sur ce sujet. Les livres lesbophobes écrits par des femmes peuvent être écrits après une expérience malheureuse ou être dus à une misogynie plus ou moins assumée. Comme le plus grand risque couru par les lesbiennes est l’invisibilité, mince est la probabilité d’avoir affaire à des écrivaines qui ne visent que les grosses ventes. Outre ces ouvrages littéraires, j’ai recensé une vingtaine de biographies d’écrivaines et de célébrités homosexuelles ou bisexuelles. En effet, il est important de constater que nombreuses sont les écrivaines lesbiennes et bisexuelles de talent, à une époque où les homosexuelles sont encore trop souvent suspectées d’être des femmes agressives, voire castratrices.
Parmi ces ouvrages, on trouvera, outre les genres littéraires les plus divers, des livres dont le modernisme consiste à détruire les tabous en introduisant l’homosexualité sans masque dans le domaine littéraire. On trouvera également une grande variété dans les formes, des plus classiques, comme les romans et les poèmes de Jeanne Galzy, aux plus avant-gardistes comme les livres de Monique Wittig. Là encore, rappelons qu’on crie au génie quand un homme mêle plusieurs genres, mais qu’on ignore pendant des décennies une femme comme Claude Cahun qui écrit des essais-poèmes ou des poèmes-essais ; à moins qu’on n’invoque des motifs mesquins : ainsi Colette, créant l’autofiction cinquante ans avant Serge Doubrovsky, est suspectée de mêler, dans La Naissance du Jour, des éléments romanesques à un poème en prose pour des raisons bassement commerciales. J’ai lu récemment que Colette était un classique, certes, mais un classique mineur. Et je ne sais plus quel obscur critique a aussi classé Carson McCullers parmi les écrivains mineurs. Enfin l’éditeur de Joanne Rowling lui a conseillé de ne porter que l’initiale de son prénom sur la couverture de ses livres, son appartenance au sexe féminin risquant de diminuer les ventes de moitié. Si c’est à de telles réalités que sont confrontées les femmes, qu’en sera-t-il pour les lesbiennes ?
J’ai conscience qu’un livre qui recense des ouvrages écrits par des femmes sur les lesbiennes ne peut que surprendre et susciter les critiques. J’entends d’ici le chœur des personnes cultivées s’écrier qu’il est impossible de parler de littérature homosexuelle,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents