Femmes et nations dans la littérature contemporaine
216 pages
Français

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Femmes et nations dans la littérature contemporaine , livre ebook

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Description

Jim Harrison, André Brink et Jorge Amado, trois auteurs masculins de la littérature contemporaine, imaginent chacun le parcours d'un personnage féminin dans le contexte de la seconde moitié du XXe siècle. L'image de la femme, et en particulier de la femme métisse, véhiculée dans la littérature contemporaine, reste-t-elle le fruit d'un imaginaire à la fois nationaliste, colonialiste et par là même esclavagiste et raciste ? Que révèle l'emploi des concepts de nation et de métissage quand ils sont associés à l'image de la femme ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336286198
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Tommaso MELDOLESI, Textes et poèmes autour de l’accident ferroviaire de Meudon, 1842. Une poésie de la catastrophe , 2012. Ygor-Juste NDONG N’NA, La folie des discours identitaires dans les nouvelles littératures , 2012.
Richard Laurent OMGBA, André NTONFO (dir.), Aimé Césaire et le monde noir , 2012.
Milan BUNJEVAC, Lire la poésie d’Aleksandar Petrov , 2012. Fabrice BONARDI (sous la dir. de), Les Nouvelles Moissons , 2012.
Jean SÉVRY, Un voyage dans la littérature des voyages , 2012. Christine FRENOT, Théodore Monod, le poète itinérant , 2012.
Anton PAVLOVITCH TCHEKHOV, Correspondant de guerre, 2012.
Ida JUNKER, Le monde de Nina Berberova , 2012.
John BAUDE, Jean Giono, de Colline à Que ma joie demeure , Le temps suspendu, le Tout retrouv é, 2012.
Éliane ITTI, Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle (1645-1720) , 2012.
Victor MONTOYA, Les contes de la mine. Conversation avec le Tio , Traduit de l’espagnol par Émilie BEAUDET, 2012.
Nathalie AUBERT, Christian Dotremont, La conquête du monde par l’image , 2012.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 3 : Ecrits 1969-1980 , 2011
Ricardo ROMERA ROZAS, Jorge Luis Borges et la littérature française, 2011.
Deborah M. HESS , Palimpsestes dans la poésie. Roubaud, du Bouchet, etc ., 2011.
Alexandre Ivanovitch KOUPRINE (Traduit du russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre ) , Récits de vie dans la Russie tsariste, 2011.
Titre
Virginie GIRAULT









FEMMES ET NATIONS dans la littérature contemporaine
Copyright






© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782336286198
Avant-propos
Jim Harrison, André Brink et Jorge Amado, trois auteurs masculins de la littérature contemporaine sud-africaine, brésilienne et nord-américaine, imaginent chacun le parcours d’un personnage féminin dans le contexte de la seconde moitié du XX e siècle. L’image de la femme, et en particulier de la femme métisse, véhiculée dans la littérature contemporaine, reste-t-elle le fruit d’un imaginaire à la fois nationaliste, colonialiste et par là-même esclavagiste et raciste ? Que révèle l’emploi des concepts de « nation » et de « métissage » quand ils sont associés à l’image de la femme ? Les trois écrivains, au seuil de la fiction et de l’Histoire, propose la réhabilitation de la femme dans l’espace du roman et « au-delà », en élaborant des modèles de survie féminins. Tereza Batista, Dalva et Andrea Malgas sont de véritables forces de vie qui bricolent les moyens de leur résistance à la fois psychique et physique. Elles font face à un destin déterminé par leur sexe et leur couleur de peau. Chacune des femmes, à l’identité à la fois « une et multiple », devient la représentante d’une identité émergente qui aide à repenser la nation et ses symboles. Mais les œuvres de ces auteurs donnent également l’occasion de questionner la place de l’artiste et son sens dans un contexte d’urgence ou face à des réalités obscènes et insupportables qui se déroulent sous leurs yeux.
La réflexion menée autour des catégories du féminin et du masculin et des catégories raciales exige de grandes précautions langagières. En effet, rien de plus difficile que de vouloir remettre en question une réalité (celle de la distinction des races) tout en continuant de la nommer pour en comprendre le ressort imaginaire et les conséquences tragiques tout à fait attestées. Ainsi, nous réemployons des termes qui nous posent problèmes comme « race », « Blanc », « Métis », « Noir » afin de nous replacer dans un contexte mais aussi par aveu de faiblesse, parce que nous ne pourrions nous extirper à ce point de nos propres schémas de pensée dans la mesure où si nous désirons comprendre ce qui s’est passé, si nous ne voulons pas ignorer des réalités, nous sommes contraints d’user des catégories de pensées qui conduisent par exemple à l’ apartheid . J’espère donc avoir évité le plus possible la contradiction, celle de l’envie de ne plus considérer la réalité humaine sous l’angle de la race et l’envie de comprendre comment des auteurs acquiescent une réalité raciale en la rendant positive, c’est-à-dire en créant des personnages métis dignes de symboliser une nation.
La rédaction du mémoire achevé et que nous livrons en l’état, un certain nombre de questions se posent encore. Pouvons-nous davantage explorer le sentiment d’avoir affaire à des symboles de la nation ? La nation a-t-elle un genre ? Existe-il vraiment une identité de genre et de couleur ? Que dire de l’enfantement d’une nation métisse, sur les images de séparation et de perte liées à la figure de survie mais aussi à leur prise de conscience identitaire ? La question de la frontière qui découle non seulement des images de séparation mais en outre des territoires dont elles franchissent les limites doit, nous semble-t-il, être poursuivie. Nous avons déjà repéré à ce sujet les instants particuliers où le corps de Dalva ou d’Andréa est une frontière dépassée pour épouser allégoriquement le relief du paysage. L’espace dans les trois romans resterait un objet d’étude. Et aussi, de la même façon que nous avons comparé l’histoire des trois personnages, il serait utile de comparer plus avant le contexte de composition de ces romans ainsi que le parcours des auteurs. On l’aura compris, ces précautions sont avant tout une invitation à poursuivre le travail…
Introduction
Depuis les women’s studies , mouvement initié par les universités américaines des États-Unis dans les années soixante-dix, on publie davantage d’ouvrages intégrant la question du sexe et du genre. Mais si ce mouvement revendique à travers le slogan « we are one, we are women » l’identité féministe unitaire, les gender studies proposent dans les années quatre-vingt-dix, une approche plus globale de la question du genre. Cette approche, faisant suite à une décennie qui voit l’émergence du féminisme marxisme et du mouvement radical féministe favorable à la séparation des sexes, s’inscrit véritablement dans la pensée post-structuraliste décrite par Joan Scott ou Judith Buther 1 . Il s’agit de « transformer l’analyse sociale en analyse « genrée » de tout phénomène politique, social ou culturel » 2 . Ainsi, on s’intéresse non pas à une identité féminine particulière mais aux processus qui mènent à l’expérience individuelle ou collective de celle-ci. On démontre alors que les données du genre et même du sexe sont construites. Les Theories queer contemporaines des gender studies insistent bien sur un « jeu entre plusieurs identités possibles » 3 . Il est alors primordial de remettre en cause « la stabilité des identités individuelles » et l’étude du genre basée sur des faits biologiques qui permettraient d’universaliser et de légitimer la place attribuée – par l’homme – de l’homme et de la femme dans la société. Surtout, les gender studies s’orientent vers des études philosophiques et littéraires. La littérature en tant que produit culturel et individuel représente et crée un imaginaire, elle construit et est construite, elle est le fruit et la source 4 . Attentives aux modes de production du discours, les gender studies s’emploient à étudier la littérature pour en venir à la construction narrative des catégories sociales. Comme le préconise Jacques Derrida dans son explication sur le post-structuralisme 5 , il ne s’agit pas de considérer le texte objectivement et scientifiquement, de s’intéresser seulement à ses structures en faisant abstraction des modes d’évolution 6 , mais plutôt de cueillir la pluralité du texte grâce au décentrement de la pensée et du sujet 7 .
Longtemps, les concepts étaient étudiés de telle sorte que toute interrogation sur le genre était évacuée. Or, l’enjeu de notre recherche héritant des travaux post-structuralistes des gender studies 8 , est de redéfinir les concepts, précisément ceux de « nation » et de « métissage », en portant notre attention sur les

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