Guerres africaines et écritures historiques
294 pages
Français

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Guerres africaines et écritures historiques , livre ebook

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Description

Ce livre refuse les compromissions faciles à propos des guerres qui ravagent l'Afrique. L'auteur affronte les souffrances, au lieu de pressentir les abjections lorsqu'elles se déchaînent. La guerre : des millions de morts, des "femmes violées", des enfants orphelins, une "montagne de cadavres"... L'Ecrivain engendré par les violences de la mort doit échapper aux pièges des redondances littéraires figées par la dénonciation. Les discours qu'il institue permettront l'émergence des mythologies célébrant la terre de la liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 222
EAN13 9782296459076
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GUERRES AFRICAINES
ET ÉCRITURES HISTORIQUES
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale, 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien, 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah, 2011.
B. Y. DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008, 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique, 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD, Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux stratégies des Télécoms d’État africains, 2011.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable, 2011.
Badara DIOUBATE, Bonne gouvernance et problématique de la dette en Afrique. Le cas de la Guinée, 2011.
Komi DJADE, L’économie informelle en Afrique subsaharienne, 2011.
Hifzi TOPUZ, Un Turc au Congo, 2010.
Djakalidja COULIBALY, Agriculture et protection de l’environnement dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, 2011.
Lofti OULED BEN HAFSIA, Karima BELKACEM, L’avenir du partenariat Chine-Afrique, 2011.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Un Pygmée congolais exposé dans un zoo américain, 2011.
Pius NGANDU Nkashama


GUERRES AFRICAINES
ET ÉCRITURES HISTORIQUES
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com .
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54393-5
EAN : 9782296543935

Fabrication numérique : Socprest, 2012
à la mémoire de Floribert Chebeya
assassiné lâchement par les sbires de l’imposture pour
avoir défendu la vérité et la paix
le 1 er -2 Juin 2010


et pour Armand Tungulu Mudiandambu

une pierre brise les carrosses des usurpateurs
elle fait trembler les tortionnaires imbéciles
ils t’ont torturé ils t’ont meurtri
mais ils ne t’ont pas anéanti
et ta "pierre " Tungulu
doit changer le destin de tout un Peuple !

"Levez-vous, vous êtes la race des Vainqueurs"

« Si tu parles, tu meurs, si tu ne parles pas, tu meurs aussi. Alors parle et meurs. Pas en attendant la mort, mais débout ».
(Tahar Djaout).
ANTÉ-LUDE
umvwayi musambu wanyi wa majiya
ncivwa nanshi muswa kuwimba e
mbabu bakwiya kuwingibishisha
umvwayi kwimba kwanyi e
mema kuwimba mema kudidila e
binsonji bipweka munda emu e

vous devez écouter ma chanson de totale souffrance
je n’éprouvais aucune envie pour la fredonner
mais la douleur me l’a fait entonner
pour que les larmes intérieures douces lentes
descendent en moi et me remplissent mon ventre
DU MÊME AUTEUR
Romans et récits

La malédiction, Paris, Silex, 1983 (réédition Yaoundé, Silex-Nouvelles du Sud, 2000).
Le fils de la tribu, suivi de La mulâtresse Anna, Dakar, Nouvelles éditions africaines, Coll. « Créativité 10 », 1983.
Le pacte de sang, Paris, L’Harmattan, Coll. « Encres noires », n° 25, 1984.
La mort faite homme, Paris, L’Harmattan, 1986.
Vie et mœurs d’un primitif en Essonne quatre-vingt-onze, Paris, L’Harmattan, Coll. « Encres noires », n° 44, 1987.
Les étoiles écrasées, Paris, Publisud, n° 8, 1988.
Des mangroves en terre haute, Paris, L’Harmattan, 1991.
Un jour de grand soleil, Paris, L’Harmattan, 1991.
Le doyen Marri, Paris, L’Harmattan, Coll. « Encres noires », n° 131, 1994.
Yakouta, Paris, L’Harmattan, Coll. « Encres noires », n° 139, 1994.
Le fils du mercenaire, suivi de Yolène au large des collines, Paris-Vanves, EDICEF, 1995 (réédition, 2010).
Mayilena, Châtenay-Malabry, Éditions Acoria, 1999.
Mariana, suivi de La chanson de Mariana, Paris, L’Harmattan, 2006.
En suivant le sentier sous les palmiers, Paris, L’Harmattan, 2009.

Romans en cilubà

Bidi ntwilu, bidi mpelelu, Lubumbashi-Paris, Éd. Impala-Saint-Paul, 1998.
Tuntuntu, ntuntu, Baton Rouge, Difunda, 2002 (Paris, Éditions Giraf, 2003).
Mulongeshi wanyi (novel), Paris, Éditions Giraf, 2003.

Traduction

A day of blistering sun over the mountains of Ethiopia, A novel by Pius Ngandu Nkashama, by Robert Levine and Jimi Yuma (2003).
Mayilena und Bulakali, Eine Gestchichte aus Ostzaire, "NZZ Folio", Nr 6, Juni 1997, pp. 39-44.
In der Nacht gehetzter Schatten (Dans la nuit des ombres traquées), dans Die Gazette, Das Politische Kulturmagazin, Nummer 20-Winter 2008-2009, Matthes & Seitz Berlin, pp. 74-83.
Constellations abroad, New Orleans, University Press of the South, 2008 (U.S.A.)
I. SCÉNOGRAPHIES ET DIDASCALIES : " SONS ET LUMIÈRES"
À la suite d’un travail assidu, l’écrivain consacre ses énergies par une hypocrisie attentive et « sans faille » avec l’univers impitoyable des systèmes médiatiques, car pour décrire des scènes horribles à travers le genre « thriller », les producteurs d’images psychédéliques insistent : il faudra du sang, oh ! oui, beaucoup de sang rouge, « l’hémoglobine, nos lecteurs adorent ça ». Ils ressassent à l’envi : « notre public, vous savez, reste sensible à ces métaphores belliqueuses, dans la mesure où nos pays n’ont plus connu de telles scènes depuis la dernière Guerre Mondiale ».
En effet, une question primordiale s’impose désormais, et elle concerne les destinataires objectifs pour ces types de littératures. Il est évident que des textes sur les guerres seront lus par les instigateurs présumés de ces horreurs (qui sont-ils ?), s’ils échappent eux-mêmes aux hécatombes (?) qu’ils engagent ou aux « Tribunaux » hypothétiques érigés par les instances internationales (qui punissent les criminels démunis), malgré le fait que leur crédibilité reste encore à prouver. Ils ne visent nullement les victimes elles-mêmes, si jamais elles ont survécu, et cela dans la mesure où les ouvrages ainsi ciblés semblent s’orienter exclusivement (ou presque) vers les démocraties situées en dehors des « zones directes de conflits ».
Un autre paradoxe, et non des moindres, vient du fait que les armes avec lesquelles ces massacres sont perpétrés proviennent pour une large part de ces mêmes démocraties. La filmographie du genre a excellé dans ces représentations fortes relayées par une littéralité à sensation : Chiens de Guerre (War Dogs), Les Seigneurs de la Guerre (Lords of War), Blood Diamonds, et tant d’autres.
Les millionnaires allègres qui avaient été des fabricants d’armes dans une vie antérieure se mettent à reprographier leurs prouesses au rythme affolant de ces ouvrages patentés. Ils ne s’empêcheront pas de ricaner jusqu’à des rires jubilatoires. En effet, ils gagnent « sur tous les fronts » et les Prix qui couronnent des prouesses inspirées de leurs perfidies d’experts ne peuvent que les encourager dans leurs supercheries mercantiles.
Des publicistes en mal des gloires éphémères conseillent vivement aux jeunes scribouillards piqués par le démon de la conquête :

« des scènes macabres, de plus en plus caustiques, érotiques, mais sans effets pathétiques… Pas trop de passionnel ni de sensiblerie inutile : les souffrances dans le Tiers-Monde, vous savez, c’est bon pour le ramassage des petits orphelins, au Darfour ou ailleurs, peu importe ».

Blood Diamond, Hotel Rwanda, Congo River, Katanga Business, Primeval : les titres ronflants s’enchaînent et s’évertuent dans la « monstrativité » des ignominies perpétrées. Hollywood excelle dans des fresques « captivantes » sur les boucheries, à la tronçonneuse, à la baïonnette, à la machette, aux « armes sophistiquées ». La traque des populations, les humiliations répétées.
Ils ont dépêché des équipes hautement spécialisées autour des théâtres des opérations afin de capturer sur le vif des « images réelles et réalistes », au même moment où les abominations se commettent. Des précautions astucieuses vont atténuer les frais de surproductions, et qui rendent encore plus rentable la visibilité des hos

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