L art de la nouvelle en Afrique subsaharienne francophone
264 pages
Français

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L'art de la nouvelle en Afrique subsaharienne francophone , livre ebook

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Description

La nouvelle en Afrique subsaharienne francophone fait ressortir deux tendances du point de vue de sa caractérisation. La première tendance se met au diapason de la nouvelle occidentale aussi bien sur le plan de l'écriture que des formes et des types. Cependant, elle ne l'est pas toujours à certains niveaux : l'oralité, le traitement particulier des personnages et des espaces sont des pratiques particulières des nouvellistes de l'Afrique subsaharienne francophone. La seconde tendance se caractérise par sa rupture formelle d'avec la première. À l'instar des nouveaux romanciers, les auteurs africains de la deuxième génération innovent dans l'écriture de la nouvelle en y apportant divers éléments qui la définissent indépendamment de celle de l'Occident.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336861050
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’art de La nouveLLe
en afrique subsaharienne
francophone
Formes, techniques et stratégies
de renouvellement d’un genre

Antonin ZIGOLI

cuLture
africaine

Antonin ZIGOLI

Série
Études Littéraires

L’art de la nouvelle
en Afrique subsaharienne francophone
CULTURE AFRICAINE
Cette collection regroupe des monographies et travaux d’études divers sur la vie culturelle en Afrique. Organisée par thèmes, elle concerne l’ensemble du continent africain du nord au sud.
Déjà parus
Ibrahima Diagne et Hans-Jürgen Lüsebrink (sous la dir. de), L’intertextualité dans les littératures sénégalaises. Réseaux, réécritures, palimpsestes , 2018.
Richard Laurent Omgba, Désiré Atangana Kouna (dir.), La littérature camerounaise d’expression française et ses nouveaux horizons , 2018.
Moussa Coulibaly, Vers une théorie de l’héroïsme féminin dans le roman africain francophone , 2018.
Abdirachid Doāni, ‘Elmi Bodheri. L'amour absolu d'un poète , 2017. Paul N’Da, Alliances à plaisanterie, proverbes et contes en Afrique de la tradition. Pour une société d’entraide, de solidarité et de justice , 2017. Diakaridia Koné et Aboudou N’golo Soro, De l’altérité poétique du vivre ensemble dans la littérature africaine , 2017.
Bidy Cyprien Bodo, La question du picaresque dans la littérature africaine , Théories et pratiques , 2016
Ahmad Taboye, Panorama critique de la littérature tchadienne en langue française , 2016.
Kadar Ali Diraneh, Regards croisés entre colonisateurs et colonisés. Français et Djiboutiens dans la littérature , 2016.
Liss Kihindou, Négritude et Fleuvitude, Et autres observations littéraires , 2016.



Ces derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Antonin ZIGOLI

L’art de la nouvelle
en Afrique subsaharienne francophone
Formes, techniques
et stratégies de renouvellement d’un genre
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-15001-7
EAN : 9782343150017
A
Pierre N’Da, mon maître
Ma reconnaissance !
A
Emilie, mon épouse
Que de chemin parcouru !

A mes fils

Lévi-Hébron Antonin José-Emmanuel Antonin Beaucoup d’abnégation !

PRÉFACE
Nouvel essai au pays clairsemé de la nouvelle

La République des Lettres est une Cité codifiée, normée, avec ses généraux, ses colonels, ses lieutenants, ses soldats de rang… Elle a aussi ses pratiques dont l’une des plus importantes est son rapport à sa vie comme savoir. Ce rapport forme la trame de ce que l’on nomme la critique. De la critique, il est vrai, Gérard Genette a pu dire que « une de ses tâches est de reverser sur la littérature du passé l’expérience littéraire du présent ». Mais cela ne semble pas suffire, car le mouvement de la critique est bien celui d’un balancier où, pendant longtemps, l’expérience littéraire du passé a semblé s’imposer à l’expérience littéraire du présent. Les Arts poétiques , d’Aristote à Kundera en passant par Horace et Boileau, confirment une telle lecture. De la sorte, bien curieusement, l’historiographie critique rappelle que les outils de la critique se constituent et se consolident dans une démarche de sédimentation d’outils, de pratiques, de notions des sciences humaines, mais aussi de tout outil pris çà et là dans les autres domaines de la connaissance…
Dans l’espace des anciennes colonies, nouveaux territoires des écritures émergentes, si la question s’est posée quelques fois en termes de recherches d’une critique endogène, actuellement elle semble s’être accordée sur le fait que la pertinence de la critique est liée à sa capacité à dire l’état du monde pris dans la nasse de l’affect de l’écrivain (ce qui, au fait, ne la spécifie pas par rapport à la création elle-même). Aussi, les approches socio-historiques et structuralistes se complètent-elles de mieux en mieux dans un environnement fait de circulation des objets et des valeurs… De nouvelles approches émergent aussi avec des inspirations génétiques et autres…
Mais, cette République bruit aussi d’un certain nombre de rumeurs : des idées reçues parfois justes, parfois discutables. Parmi
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celles-ci, il y a cette confusion entre la nouvelle et le roman. Cette situation se traduit par le nombre important de travaux consacrés à la création romanesque. Et même si parmi les auteurs étudiés certains ont produit des recueils de nouvelles, bien des travaux acceptent d’intégrer cela au corpus de travaux sur le roman, moyennant souvent quelques précisions théoriques pour rappeler qu’on connaît la nuance entre les deux mais que, volontairement, l’on prend le parti d’intégrer les nouvelles au corpus de romans. La pratique présente deux conséquences majeures.
La première est de l’ordre de la logique qui est que si l’on peut adjoindre la nouvelle à la création romanesque, on devrait pouvoir adjoindre aussi et sans risque le roman à l’analyse de recueils d’un auteur. Or il n’y a presque pas d’exemple de travaux de ce type…Dans les deux cas, la spécialité y perd en précision et la pratique transpire une logique de phagocytose, de minoration voire de déni dont le roman lui-même a longtemps été victime. La seconde est la rareté de travaux spécifiquement attachés à la nouvelle pour elle-même et en elle-même. Cette remarque générale est particulièrement vraie dans le champ de la critique littéraire subsaharienne africaine.
Des critiques spécialistes de la nouvelle en Afrique au Sud du Sahara, on connaît Guy Ossito Midiohouan 1 , Didier Amela 2 , Bede Damien 3 , Kitia Touré 4 , Zigoli Antonin et autres…Les deux premiers ont produit des essais. Spécifiquement en Côte d’Ivoire, si la thèse de Kitia Touré portait sur la nouvelle, elle ambitionnait de cerner les enjeux de volumisation et mise en discours dans un champ périphérique de la littérature : celui de la radio. Bede Damien et Zigoli Antonin se consacrent à un corpus de recueils de textes littéraires au sens premier du terme. Spécialiste de la nouvelle, Bede Damien semble s’être, par la suite, essentiellement intéressé à l’étude des œuvres romanesques. Au surplus, sa thèse et celle de Kitia n’ont pas fait l’objet de publication jusqu’alors. Or un de nos aînés rappelle « qu’il n’y a d’opinion publique que d’opinion publiée ». Les travaux
1 Outre Guy Ossito Midiohouan, et Mathias Dossou, La nouvelle d’expression française en Afrique noire, formes courtes , Paris, Harmattan, 1999, 258 p., voir la bibliographie que Antonin Zigoli en donne à la fin de son travail.
2 Didier Amela, La nouvelle en Afrique noire francophone, Production, communication et réception, Paris, L’Harmattan, 2014, 264 p.
3 Damien Bédé, L’univers de la nouvelle africaine : formes, typologies et contenus , thèse de doctorat (unique), Université de Lille III, 1989
4 Kitia Touré, La nouvelle radiophonique en langue française , thèse de doctorat 3 e cycle en littérature, Université Paris IV, 1985.
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de thèses semblent plus que de simples opinions. Menés souvent sur plusieurs années, ils ont été évalués par des spécialistes qui les ont lus, les ont pesés, soupesés, les ont déconstruits pour, en définitive, dire qu’ils sont recevables, dignes d’être considérés comme des contributions.
L’universitaire, le chercheur, a vocation à faire de tout, objet de savoir, non par souci de démontrer qu’il sait, qu’il connaît, mais parce que, du questionnement des évidences, naissent les questions qui questionnent. La publication s’impose alors comme devoir, mais aussi droit de voir pour la communauté scientifique. On revient à la devise d’une maison d’édition qui marque : « Pour que, plus jamais, un Maître ne laisse ses disciples sans héritage. » L’héritage ne devrait pas se constituer au moment du départ, au soir d’une vie d’accumulation patiente érudite et solitaire. Onanisme intellectuel ou tour d’ivoire où l’on a tôt fait d’exiler le chercheur. Peut-être l’héritage devra-t-il être ce que, patiemment, obstinément, méthodiquement, l’on a compilé et transmis dans le feu de la recherche , comme au soir de la carrière, ce que l’on estime avoir préservé et qui a besoin d’être remis à la postérité. Du premier geste naît une humilité de soumettre, au sens de mettre sous le regard, pour améliorer, mieux expliquer, peut-être même repréciser ou réorienter. Du second, on a un argument d’autorité, le respect des morts ou dû aux

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