L Islam et l Occident
104 pages
Français

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L'Islam et l'Occident , livre ebook

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Description

Quels rapports l'Islam entretient-il avec la modernité actuelle ? Comment la conscience musulmane réagit-elle à l'invasion des valeurs de la civilisation moderne ? Quelles réponses l'Islam apporte-t-il aux défis de la science et la technique européennes ? Telles sont les grandes questions que pose l'œuvre de Cheikh Hamidou Kane et qui font l'objet de ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336351520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

C HEIKH M BACKÉ D IOP






L’Islam et l’Occident
Étude de L’aventure ambiguë et des gardiens du temple de Cheikh Hamidou Kane




Préface de Souleymane Bachir Diagne
Copyright













Contacts de l’auteur
dcheikhmbacke@yahoo.fr
facebook.com/cheikhmbacke.diop.39?ref=tn_tnmn
Tel : 775160490






© L’H ARMATTAN , 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-70163-9
Citation

« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine ».
Teilhard De Chardin
P RÉFACE
Ce qui fait qu’une œuvre est un « classique » de la littérature universelle c’est sa capacité de se renouveler continument, de s’offrir à chaque lecture en n’étant, selon le mot du poète, « ni tout à fait la même ni tout à fait une autre ». Nous sommes nombreux à faire cette expérience, qui avons lu L’aventure ambiguë d’abord comme jeunes élèves fiers de découvrir « dans le programme » un livre si beau et bien « de chez nous », et qui le relisons encore et encore aujourd’hui, éternels amoureux de la littérature, afin de retrouver cette fascination première pour un récit admirable de profondeur et de poésie. Les nombreuses manifestations qui, partout dans le monde, ont salué récemment le cinquantenaire de sa publication ont donné à ses lecteurs l’occasion de partager cette fascination et de constater l’éternelle jeunesse de l’œuvre. Ce livre de Cheikh Mbacké Diop est donc publié dans le prolongement des célébrations du cinquantenaire.
Le choix qui est fait ici, est celui de lire le « récit » de la vie de Samba Diallo comme un texte soufi où le chercheur marche dans la voie qui le ramène à celui qu’il a à être en déchiffrant dans les lettres du Coran arabe la Parole qui lui donne vie, et en découvrant dans la maîtrise de l’alphabet latin le pouvoir d’écrire sa propre trajectoire. Parmi les nombreuses dimensions de L’aventure ambiguë , il y a celle-ci, peut-être la plus essentielle : c’est un livre dont le propos est de célébrer l’écriture, celle de la Parole divine sur la tablette du cœur humain (c’est le sens du magnifique passage dit de « la nuit du Coran), celle d’une langue, le français, dont il n’est pas vrai de dire qu’elle m’est étrangère dès lors qu’elle me permet de tracer le chemin où j’apprends à me perdre pour mieux me retrouver. C’est du reste ce que souligne Cheikh Hamidou Kane lui-même lorsque dans l’important entretien qu’il accorde à C.M. Diop et qui est reproduit en annexe ici, il indique que le respect pour la langue que manifeste le bien-dire est ce à quoi l’a éduqué aussi l’enseignement coranique. Cela explique d’ailleurs sans doute que les dernières pages du récit s’achèvent en pure célébration du langage, c’est-à-dire en poème. Soufi, bien entendu.
Il faut cependant préciser, et C.M. Diop le fait dans son étude et dans la dernière question qu’il pose à C.H. Kane, qu’il ne s’agit pas d’un soufisme de l’annihilation de soi, celui qui ne viserait que le néant, la disparition dans la négation de soi. Cheikh Mbacké Diop a certainement raison d’indiquer que dans Les Gardiens du Temple Salif Bâ et Thierno Seydou Barry continuent la question que constitue Samba Diallo et qu’au bout du compte, c’est de l’affirmation de soi qu’il s’agit, par l’action de transformer le monde pour le rendre meilleur. « Après tout », disait Samba Diallo dans L’aventure ambiguë, « je n’ai que moi-même ». Certes, mais une fois cela dit, tout reste à faire, c’est-à-dire à créer : d’abord un monde où se trouvent réconciliés le travail et la prière, la foi et la réflexion, le rationalisme et le mysticisme, la modernité et la fidélité ; ensuite ce « moi » qui se découvre ainsi. Car c’est seulement dans le mouvement de créer, dans la solidarité, un tel monde, que je me retrouverai aussi, moi.
C’est sur les notions de conciliation et « d’accouchement de la modernité » que se termine le livre de Cheikh Mbacké Diop. C’est là, en effet, l’horizon, au bout de l’aventure.
Souleymane Bachir Diagne
A VANT-PROPOS
De nos jours, le défi majeur des grandes religions est, semble-t-il, l’envahissement de la civilisation technicienne et matérialiste promue, depuis deux siècles, par l’Occident. Il existe, en effet, comme un rapport d’exclusion mutuelle entre la modernité occidentale et les valeurs religieuses.
C’est que la religion, par son essence, place l’existence sous la tutelle d’une transcendance divine ; alors que l’Occident, du fait de la science et de la technique fait de plus en plus fi de la dimension religieuse, et place la liberté individuelle au cœur de son mouvement. La religion cherche le salut éternel de l’Homme ; l’Occident prône essentiellement son bonheur immédiat.
Toutes les religions révélées, y compris le christianisme, pourtant entité essentielle de l’Occident moderne, font face, aujourd’hui, à ce qu’on pourrait appeler le défi de la modernité. L’Église, en effet, s’est trouvée confrontée dans le passé, et aujourd’hui encore, aux valeurs séculières de l’Occident, qui est, d’ailleurs, en passe de rompre totalement avec ses racines religieuses.
C’est à l’Islam, toutefois, plus qu’à toute autre religion, que ce problème semble se poser avec plus d’acuité, pour la principale raison que celui-ci conçoit autrement les notions du sacré et du profane.
Si le christianisme fait bien la part entre un « royaume de Dieu » et un « royaume de César », l’Islam, par contre, entend maintenir étroitement le fidèle dans la sphère du sacré et ne distingue pas le spirituel et le temporel. C’est donc cette vision unitaire et totalisante du sacré en Islam, ainsi que sa vocation universelle, qui semblent constituer le principal point d’achoppement dans son dialogue avec l’Occident.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont cristallisé, de manière frappante, l’antagonisme entre l’Islam et l’Occident. Ces évènements ont révélé, ne serait-ce que par leur symbolisme, le tragique de cet affrontement qui devient, à la fois, géopolitique, culturel et spirituel.
Si, en Occident, la liberté individuelle a pu émanciper l’homme, et l’amener à des niveaux considérables de créativité, elle a, du même coup, entraîné ce dernier dans les gouffres d’un vide existentiel, d’un dessèchement spirituel. Ainsi, l’homme est, chaque jour davantage, embarqué dans le tourbillon de la poursuite effrénée du gain, de l’accumulation de gadgets technologiques.
La grande menace qui pèse sur l’homme moderne est moins le sida, le réchauffement climatique ou la guerre nucléaire que cette liberté aveugle qui frise le libertinage et dont le seul objet est l’assouvissement des désirs égoïstes de l’individu, la quête du plaisir dans tous ses sens. Que dire du « mariage » homosexuel qui, au nom des droits de l’homme, légalise et institutionnalise la perversité ! Comment, par ailleurs, ne pas s’indigner devant ce formidable matraquage médiatique fait autour d’une déviation qui défie la morale, la foi et la nature même ? Et dire que c’est cet Occident amoral qui brocarde la polygamie islamique !
Ce terrorisme intellectuel qui, par la puissance des mass medias, entend imposer un mode de pensée unique, ériger en modèle le système de valeurs occidental et l’étendre chez tous peuples du monde, constitue un péril pour les spécificités culturelles dont l’humanité a tant besoin aujourd’hui plus que jamais.
Le cri d’alerte de Cheikh Hamidou Kane, il y a plus d’un demi-siècle, contre l’adhésion aveugle des peuples à la « folie de l’Occident » demeure plus que jamais actuel :
« L’Occident est possédé et le monde s’occidentalise. Loin que les hommes résistent, le temps qu’il faut, à la folie de l’Occident, loin qu’ils se dérobent au délire d’occident

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