La jeunesse au miroir
278 pages
Français

La jeunesse au miroir , livre ebook

-

278 pages
Français

Description

Le personnage de fiction ne cesse de fasciner les lecteurs ; miroir magique, déformant, grossissant, autant de reflets de soi et d'images de l'Autre. Des chercheurs et des enseignants ont étudié les jeux d'identification et de distanciation programmés par les récits de fiction en interrogeant les diverses représentations du "méchant", du héros, de l'adolescent(e), des parents... dans des genres aussi divers que l'album, le roman, le théâtre, la bande dessinée, le journal...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296502185
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait




















LA JEUNESSE AU MIROIR
Les pouvoirs du personnage

















Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Richard Laurent OMGBA et Désiré ATANGANA KOUNA (dir.), Utopies
littéraires et création d’un monde nouveau, 2012.
Jean-Louis CORNILLE, Les récits de Georges Bataille. Empreinte de Raymond
Roussel, 2012.
Samia SELMANI, Romans francophones et représentations du féminin, 2012.
Laurence OLIVIER-MESSONNIER, Guerre et littérature de jeunesse
(19131919). Analyse des dérives patriotiques dans les périodiques pour enfants,
2012.
Ali CHIBANI, Tahar Djaout et Lounis Aït Menguellet. Temps clos et ruptures
spatiales, 2012.
Alexandru MATEI, Jean Echenoz et la distance intérieure, 2012.
Mohammed-Salah ZELICHE, Mohammed Dib, L’homme épris de lumière,
2012.
Claude Herzfeld, Stendhal, La Chartreuse de Parme. Héroïsme et intimité, 2012.
Titaua Porcher-Wiart, Pierre Jean Jouve, Mystère et sens dans l’œuvre
romanesque, 2012.
Georice Berthin MADEBE, Sylvère MBONDOBARI, Steeve Robert
RENOMBO, Les chemins de la critique africaine, Actes du colloque
international de Libreville, 2012.
N’guettia Martin KOUADIO, Poétique africaine, rythme et oralité, L’exemple
de la poésie ivoirienne, 2012.
Nassurdine Ali MHOUMADI, Littérature comorienne, Mohamed Toihiri :
fiction d’un témoignage et témoignage d’une fiction, 2012.
Adama COULIBALY, Philip Amangoua ATCHA, Roger TRO DEHO, Le
postmodernisme dans le roman africain. Formes, enjeux et perspectives, 2012.
Denise BRAHIMI, Quelques idées reçues sur Maupassant, 2012.
Ridha BOURKHIS, Lionel Ray. L’intarissable beauté de l’éphémère, 2012.
Krzysztof A. Je żewski, Cyprian Norwid et la pensée de l’Empire du milieu,
2011.
Camille DAMEGO-MANDEU, Laisse-nous bâtir une Afrique debout de
Benjamin Matip. Une épopée populaire, 2011.
Bogdan GHITA, Eugène Ionesco, un chemin entre deux langues, deux
littératures, 2011.
Debroah M. HESS, Maryse Condé : mythe, parabole et complexité, 2011.
Armelle LACAILLE-LEFEBVRE, La Poésie dans A la Recherche du Temps
Perdu de Marcel Proust, 2011.
Vera CASTIGLIONE, Emile Verhaeren, Modernisme et identité générique
dans l’œuvre poétique, 2011.

Sous la direction de
Myriam Tsimbidy et Aurélie Rezzouk






















LA JEUNESSE AU MIROIR
Les pouvoirs du personnage
























































































































































































































































© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96785-4
EAN : 9782296967854

AVANT-PROPOS



Myriam Tsimbidy (Université/IUFM de Haute-Normandie)



Les pouvoirs du personnage ne cessent de s’affirmer dans les récits de
fiction, et les approches formelles étudiant cet « être de papier » comme une
construction de mots, une mise en scène énonciative, une représentation ou
un support d’action vérifient aussi finalement ce « je ne sais quoi » qui rend
le personnage « vivant » dans l’esprit du lecteur. Cette métamorphose a
toujours été l’objet d’une fascination que bien des auteurs et des critiques ont
tenté de décrire, sinon d’analyser – peut-on d’ailleurs analyser cette
opération de projection, d’identification dont le processus est à la fois une
énigme et une réalité? Disons qu’au fil des pages, la distance entre le lecteur
et le personnage disparaît, et « les actions, les émotions de ces êtres d’un
nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons
1faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent ». Cette
possession de soi par un autre peut alors agir de l’intérieur, car « ces
personnages fictifs et irréels nous aident à mieux nous connaître et à prendre
2conscience de nous-mêmes » écrivait Mauriac en 1933. Une découverte de
soi qui ne s’accomplit pleinement que si elle s’ouvre sur les autres et élargit
notre horizon, car entrer dans la « peau » d’un personnage, c’est acquérir une
3« nouvelle capacité de communication avec des êtres différents de nous » , et
c’est donc savoir penser ou apprendre à penser en adoptant la place de
l’autre.
Ces effets d’identification ou de « mise en sympathie » qui concernent
ici des lecteurs adultes sont sans aucun doute transposables aux jeunes
lecteurs. Une transposition dont la force pourrait être plus intense sur un
esprit en formation et en quête de modèle. L’enfant se situe en effet dans la
cartographie lectorale décrite par Vincent Jouve du côté du lisant,
c’est-à4dire du lecteur « crédule », cet « enfant qui a survécu dans l’adulte » . Ce

1 Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Ed. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,
t. I, p. 85.
2 François Mauriac, Le romancier et ses personnages, Paris, Presses Pocket, 1990, 125 p.,
p. 77.
3 Tzvetan Todorov, La littérature en péril, Flammarion, 2007, 94 p., p. 77.
4 Vincent Jouve, L’effet personnage, Paris, PUF, « Écriture », 1992, 271 p., p. 85.


Moi du Narcissisme, selon Octave Mannoni, se trouve par excellence « le
5lieu des reflets et des identifications » passées et possibles. La frontière
entre le lisant et le lu, posture dans laquelle l’on projetterait ses propres
fantasmes, reste perméable ; l’identification et la distanciation participent de
ces deux mouvements du lisant et du lu qui se manifestent par la curiosité,
6voire le voyeurisme et toujours par une absorption de soi et une immersion
dans la fiction qui suspend le sens critique.
Les auteurs de littérature de jeunesse savent que cet effet-personnage
est au centre du succès de leurs ouvrages. Certes, l’illusion d’une vraie
présence est accentuée par les jeux des discours qui s’adressent au narrataire,
par le mimétisme du monde et des personnages fictifs, mais elle s’appuie
aussi sur une donnée ontologique : l’enfant considère instinctivement le
7personnage qui parle comme une personne . Cette assimilation
personnepersonnage, source d’effets d’identification, présente deux modalités :
l’immersion qui établit dans l’esprit du lecteur une perméabilité entre
l’univers fictif et sa réalité (ce sont les dangers du bovarysme), et l’effet
d’entrainement ou la « projection modélisante »

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