Le dandysme et ses représentations

Zeender Marie-Noëlle

Description

Le présent ouvrage réunit une quinzaine de chercheurs d'horizons divers, dont l'ambition n'est pas tant de définir le dandysme en soi - attendu que la notion demeure vague et se prête à de multiples interprétations - que d'analyser ses modes de représentations, ses personnages emblématiques et ses manifestations dans des contextes différents. (Des articles en anglais et en français).

Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2014
• Nombre de lectures: 31
• EAN13: 9782336338699
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Le dandysme et ses représentations

textes réunis par MarieNoëlle ZEENDER

Lacollection du CTEL THYRSE n n ° ° 1 5 Université de NiceSophia Antipoli LaLaoalcccolloeltioctectlieiocnondduduCCTTETLEL 11 revisétisrneUvinUeétdidNeicNeicSeopShoipahiAantAinptoilipsoli

Le dandysme et ses représentations

T HYRSE Collection du C.T.E.L. C e n t r e T r a n d i s c i p l i n a i r e d ’ É p i s t é m o l o g i e d e l a L i t t é r a t u r e e t d e s A r t s v i v a n t s de l’Université Nice-Sophia Antipolis  Qu’est-ce qu’un thyrse ? nous explique Baudelaire : «[...] ce n’est qu’un bâton, un pur bâton, perche à houblon, tuteur de vigne, sec, dur et droit. Autour de ce bâton, dans des méandres capricieux, se jouent et folâtrent des tiges et des fleurs, celles-ci sinueuses et fuyardes, celles-là penchées comme des cloches ou des coupes renversées. Et une gloire étonnante jaillit de cette complexité de lignes et de couleurs, tendres ou éclatantes. Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dansant autour dans une muette adoration ?» numéros parus 1. D OMENECH Jacques [dir.],L’œuvre de Madame d’Épinay, écrivain-philosophe des Lumières, août 2010. 2. B ONHOMME Béatrice, G ANNIER Odile,La robe des choses, juillet 2012. 3. B ONHOMME Béatrice, D I B ENEDETTO Christine, T RIFFAUX Jean-Pierre [dir.],Babel revisitéevol. 1L’intervalle d’une langue à l’autre, du texte à la scène, novembre 2012. 4. P ÎRVU Cristina, B Maria ONHOMME B Béatrice, ARON [dir.], Dumitra Traversées poétiques des littératures et des langues, juillet 2013. ********** R e m e r c i e m e n t s  Je tiens à exprimer tous mes remerciements à Sylvie Ballestra-Puech, co-organisatrice de ces journées, ainsi qu’à Danielle Pastor, qui a assuré la mise en page. Merci également à nos étudiants de Master 2, Margaux Legrand et Thibaut Danel qui ont accueilli les participants.

Le dandysme et ses représentations

textes réunis par Marie-Noëlle Z EENDER

Actes du colloque Le dandysme et ses représentations organisé par le C.T.E.L. (Université Nice-Sophia Antipolis) 6 et 7 décembre 2012 L’H ARMATTAN

© L’H ARMATTAN , 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-02097-6 EAN : 9782343020976

Avant-Propos Marie-Noëlle Z EENDER Université Nice-Sophia Antipolis – CTEL  Les communications rassemblées ici sont une partie des interventions faites en français et en anglais lors des journées d’étude qui se sont déroulées à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université Nice-Sophia Antipolis les 6 et 7 décembre 2012 sous l’égide du C.T.E.L. (Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts vivants).  Le thème retenu,Le Dandysme et ses représentations, a réuni une quinzaine de chercheurs d’horizons divers, dont l’ambition n’était pas tant de définir le dandysme en soi – attendu que la notion demeure vague et se prête à de multiples interprétations – que d’analyser ses modes de représentations, ses personnages emblématiques et ses manifestations dans des domaines et des contextes différents. Ainsi, les communications ne se limitent-elles pas à la seule littérature, mais elles abordent aussi bien la philosophie et les arts que les mœurs, au cours des siècles et dans divers pays. Subdivisé en trois volets, respectivement « Dandysme et esthétique », « Dandysme et identité » et les « Métamorphoses du dandy », ce présent volume apporte donc un éclairage éclectique sur la question. Sebastian Hüsch (« Dandy désespérément. Le séducteur kierkegaardien et les limites de l’existence esthétique ») ouvre le débat avec la figure de Johannes, le séducteur décrit par le philosophe danois dans son œuvre de jeunesseOu bien/Ou bien.S’il y brosse le portrait du dandy esthète accompli, qui rejette toute valeur bourgeoise, il montre qu’au final la quête du dandy ne peut aboutir qu’à la désillusion.  Pour sa part,Marion LemaireFigure de dandy sur scène : (« l’exemple de Robert Macaire 1823/1848 ») a choisi d’analyser l’exemple d’un personnage aux antipodes du précédent en la personne de Robert Macaire, bandit imaginaire créé par Benjamin Antier. Ce fut Frédérick Lemaître qui le façonna volontairement en « bandit dandy » quand il en

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interpréta le rôle dansL’Auberge des Adrets. Par l’extravagance de son costume, et par sa grandiloquence, l’acteur conféra à Macaire le statut de dandy mondain, et par la suite celui de fashionable « autonome ».  Dans « Trois dandys en quête d’auteur »,Alice de Georges-Métral revient aux sources en quelque sorte, en prenant pour point de départ les particularités du dandysme aurevillien.Cependant, s’il s’avère que le e Brummellde Barbey d’Aurevilly demeure au XIX la première siècle référence théorique du dandysme, néanmoins les figures de Brummell, Barbey d’Aurevilly et du Chevalier Des Touches « occupent la scène scripturale avec brio, l’un par le style, l’autre par les témoignages de contemporains, le troisième enfin par la fiction ». En outre, si le style du texte dandy reste encore à définir, il apparaît que dans tous les cas, l’écriture dandy repose sur « une survalorisation des signes et une mise en abyme de la représentation ».  AvecSylvie Ballestra-PuechLe dandy “produit d’extrême (« civilisation” dansMonsieurdePhocas de Jean Lorrain ») le lecteur est plongé dans le monde glauque et décadent du duc de Fréneuse. Sorte d’avatar de des Esseintes mais aussi de Dorian Gray, le duc n’aspire qu’à faire de sa vie une œuvre d’art, expérience qui se solde de façon tragique et se résume à l’expression d’un malaise dans la civilisation. Neslihan Ekmekçioglu(« The Self-Fashioning Mirror of the Dandy in Wilde’sThePictureof Dorian Gray») reprend en substance les influences majeures et les œuvres critiques qui inspirèrent l’unique roman de Wilde. Le personnage de Dorian – incarnation du dandy, narcissique et voué au culte de l’art et de l’apparence – incarne l’une des conceptions essentielles de l’auteur selon lequel la surface renvoie toujours à la profondeur. Ignacio Ramos Gay (« Wilde raisonneur ») aborde pour sa part un aspect peu exploré du théâtre d’Oscar Wilde en analysant les influences françaises du théâtre de boulevard sur les comédies de l’auteur. De toute évidence, celui-ci s’est inspiré d’un des personnages les plus e représentatifs de la littérature française du XIX  siècle : leraisonneur, homme d’esprit à la langue acérée et toujours prompt à tourner les travers de la société en ridicule et que l’on trouve déjà dans les comédies d’Eugène Scribe, d’Alexandre Dumasfils, d’Émile Augier et d’Alfred de Musset. Ainsi, le dandy wildien aurait des racines plus françaises qu’il n’y paraît. Gilbert Pham ThanhBodies That Won’t Do: Dandies (« Male in Late-Eighteenth-and-Early-Nineteenth-Century Satirical Poems ») aborde à travers des chansons et des poèmes la représentation du corps masculin. Étant l’incarnation même de l’oisiveté – en effet, par définition

A VANT - PROPOS

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un dandy est « une chose qui ne sert à rien » – il se situe toujours loin des préoccupations quotidiennes comme le travail et la productivité, d’où l’insistance sur sa tenue et sa religion de l’art. Giuseppe Florain Nineteenth Century Bengal – An (« Dandyism Exploration ») nous entraîne dans un voyage lointain aux confins des e Indes au XIX siècle, plus précisément au Bengale. Le point de départ de ce vaste panorama est la figure de Henry Louis Vivian Derozio, jeune poète d’origine indienne et portugaise, très influencé par Byron,et son « dandysme héroïque ».Il introduisit le dandysme en Inde, où il enseigna la littérature et la civilisation anglaises. Subversif dans ses enseignements, portant des habits occidentaux, il suscita parfois des réactions violentes dans la communauté indienne traditionnelle. Mort prématurément à l’âge de 22 ans, il fut à l’origine du mouvement Young Bengal et ouvrit la voie entre autres à l’emblématique Rabindranath Tagore. Jacques Coulardeau (« Pakistani Islam and escapism Dandyism away from the shariah ») consacre son analyse à deux œuvres différentes, d’une part le film de Ian Iqbal Rashid,Touch of Pink(2004) et d’autre part le livre d’Ayad AkhtarAmerican Dervish (2012). Toutes deux mettent en scène des personnages d’origine pakistanaise émigrés aux États-Unis. Pris entre deux civilisations, influencés par la religion musulmane, en proie à diverses frustrations, ils incarnent une forme parfois aigüe de tension identitaire.  Dans un autre registre,Hélène Gaillard: paradoxe (« Andy Warhol d’un dandy pop ») analyse la figure d’Andy Warhol. Le « dandy pop », adepte du culte de l’apparence et de la différence, chantre de la superficialité, toujours en représentation à la célèbre Factory, Warhol s’est façonné en être androgyne. Ainsi, dansSelf Portrait in Drag, il se représente en double de Marilyn Monroe. Cependant, le paradoxe de l’artiste se trouve au cœur de son art dans lequel il glorifie l’ordinaire pour en faire un art populaire.  Enfin,Marie-Noëlle Zeender (« : leSexe, drogues et rock and roll dandysme dansDorian») se penche sur la figure du dandy de Will Self dans la réécriture par Will Self de l’œuvre phare d’Oscar Wilde. Henry e Wotton, aristocrate décadent de la fin du XX siècle y campe un « dandy trash » qui se vautre avec Dorian et d’autres dans une orgie de sexe et de drogues. Après avoir été contaminé par le sida, dans sa lente agonie, il analyse avec une lucidité étonnante le monde entropique qui l’entoure où pop music, showbiz, art et pouvoir se combinent pour influencer tous les aspects d’une société en perdition.