Littérature et société au Cap-Vert
356 pages
Français

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Littérature et société au Cap-Vert , livre ebook

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Description

Sous la colonisation et l'influence de l'école réaliste brésilienne des auteurs du Nord-Est, les poètes et auteurs cap-verdiens des différents courants et mouvements littéraires, tels que Jorge Barbosa, Baltazar Lope da Silva ou Manuel Lopes ont traité la sécheresse et la famine sous différentes visions. Ces thèmes omniprésents reflètent l'histoire d'un peuple et deviennent symboles de ses souffrances, des épreuves traversées, mais également source d'évasion et d'espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336372709
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72281-8
Titre
Amet KÉBÉ






Littérature et Société au Cap-Vert
Dédicaces
A la mémoire de mes parents
A mon épouse et à mes enfants
A la mémoire de mon ancien professeur et ami Benjamin Pinto Bull, précurseur de l’enseignement du portugais au Sénégal,
Mon souvenir éternellement attaché.
Citation

« Le monde de la littérature est un monde triste. »

Grazia Maria Saviotti, cité par Fernando Namora,
in Post-face à O Trigo e o Joio , roman 12 e édition, 1974.
Préface
Par le Prof. Etienne Teixeira, Faculté des Lettres – Université Cheikh Anta Diop de Dakar

C’est connu, les îles du Cap-vert, sur le plan climatique, souffrent énormément de la sécheresse. Aussi est-il heureux que M. Amet Kébé ait consacré une étude sur cette question lorsqu’il traite, précisément, de « la problématique de la sécheresse dans la littérature des îles du Cap-Vert ». Ce thème, qui se révèle comme l’objet d’une histoire, ou d’un sujet, a longtemps préoccupé un certain nombre d’écrivains cap-verdiens, romanciers ou poètes, du moins jusqu’en 1958. Il a, pour ainsi dire, constitué une source d’inspiration pour ces auteurs, tant à travers différents courants que différentes revues littéraires qui ont marqué l’horizon culturel des îles créoles.
M. Amet Kébé a tenté, dans un premier temps, d’évoquer et de dégager les conditions historiques et les structures géographiques qui ont permis et favorisé l’émergence de l’homme cap-verdien. Puis il a essayé de délimiter et de caractériser, sur le plan physique et climatique, l’espace insulaire qui a servi de cadre et de support à la littérature de l’archipel, une littérature fortement déterminée par le réalisme paysagiste.
Les différents cycles des sécheresses et des famines qui se sont succédé à des cadences plus ou moins régulières dans les îles ont entraîné dans la société de nombreux bouleversements et traumatismes, donnant lieu à une sorte de transformation du subconscient collectif du peuple cap-verdien.
Il convient de préciser que, dans leur démarche, les auteurs cap-verdiens se sont, en partie, inspirés des modèles littéraires de l’ancienne Métropole qu’était le Portugal, ainsi que du Réalisme brésilien des auteurs du Nordeste. Ce qui explique ce phénomène, c’est d’abord le même type de formation humaine dans les deux sociétés, ensuite la même nature physique, aride et désertique, qui caractérise le climat des deux pays.
M. Kébé a mis en exergue la conséquence socioéconomique de la sécheresse qu’est l’émigration, ces deux thématiques expliquant par ailleurs l’originalité et le caractère typiquement régionaliste de la littérature cap-verdienne dans le contexte colonial portugais de l’époque.
Mais force est de reconnaître que cette prise de conscience n’apparaît réellement que dans les années cinquante, laquelle révèle, d’une certaine manière, l’amorce du mouvement de libération nationale dont la littérature a été, précisément, le révélateur.
Le parallèle entre la production littéraire des îles du Cap-Vert, axée essentiellement sur la question de la sécheresse et de l’émigration, et les littératures des autres pays lusophones d’Afrique, marquées par la recherche de la revalorisation de l’identité culturelle du Noir et de l’indépendance nationale à travers le mouvement de la Négritude, fait que, d’une part, il existe une certaine convergence thématique et un caractère profondément engagé de ces deux types de littératures, et que, d’autre part, la dimension culturelle noire qui apparaît comme constitutive de l’identité cap-verdienne ne se perçoit pas facilement chez les écrivains de l’archipel. De ce point de vue, et pour reprendre les termes de Gilberto Freire, le Cap-Verdien est plutôt placé dans une situation « d’incaractérisation et d’instabilité culturelle ».
Pour en revenir à la problématique de la sécheresse, M. Kébé l’aborde aussi bien dans le domaine de la poésie que dans celui de la fiction chez les écrivains cap-verdiens. Les sous-thèmes évoqués sont variés. Il s’agit, entre autres, de la sécheresse comme déterminisme, de la pluie comme moyen de salut, de l’espoir dans un monde meilleur.
M. Kébé a eu le mérite, dans son ouvrage, de bien cerner la problématique de la sécheresse dans la littérature des îles du Cap-Vert, ce qui permettra au lecteur d’être bien au fait de cette triste réalité, avec, tout de même, l’espoir que la situation reviendra, sous peu, à la normale.
Introduction
La littérature des Iles du Cap-Vert, dans ses différentes composantes : (poésie, fiction, conte, nouvelle, etc.…), est essentiellement constituée, du point de vue du contenu, par une production où émerge et s’impose le thème de la sécheresse. Si, par définition, le thème se révèle, dans une œuvre romanesque ou poétique, comme l’objet d’une histoire, ou d’un sujet, qui revient sans cesse, devenant ainsi une préoccupation constante – une obsession – sous la plume de l’écrivain ou des auteurs, qui soulèvent cette problématique, c’est bien cette donnée socio-économique – la sécheresse – que reflète dans presque toute sa globalité depuis sa genèse jusqu’en 1958 1 la littérature de cet archipel.
Cette caractérisation physique de la société Cap-Verdienne a ainsi constitué l’axe fondamental autour duquel l’unanimité s’est faite, la source d’inspiration commune des différents courants et des différentes revues littéraires qui ont marqué l’horizon culturel des Iles créoles, malgré les divergences esthétiques et idéologiques qui ont pu opposer parfois les trois principales générations d’écrivains, celle de Claridade (1936), celle de Certeza (1944) et celle du Suplemento cultural (1958) 2 .
Tenter l’étude de cette thématique nous impose, d’abord, du point de vue méthodologique, certaines considérations préliminaires, qui nous permettront d’éclairer l’importance de la sécheresse dans la production littéraire Cap-Verdienne.
Il s’agira donc, d’une part, d’évoquer et de dégager – avant l’analyse proprement littéraire du thème – les conditions historiques et les structures géographiques – qui ont permis et favorisé l’émergence de l’homme cap-verdien, et d’autre part,de délimiter et de caractériser sur le plan physique et climatique, l’espace insulaire qui a servi de cadre et de support à la littérature de l’archipel, une littérature fortement déterminée par le réalisme paysagiste.
Nous mesurerons ainsi, en remontant en amont comme en descendant en aval dans l’histoire géophysique et socioculturelle, l’originalité de la formation de la population cap-verdienne et le statut particulier que celle-ci détenait dans le cadre de l’administration coloniale portugaise en Afrique nous expliqueront mieux par là la naissance précoce d’une élite métisse qui a pu cultiver les lettres. Nous verrons comment les différents cycles des sécheresses et des famines qui se sont succédé à des cadences plus ou moins régulières dans les îles, entraînant dans la société des bouleversements et des traumatismes, ont été perçus et incorporés, notamment à partir de 1935-1936 (la tendance ayant cependant commencé à la fin du XIX e siècle) par les différents écrivains cap-verdiens.
C’est pourquoi nous avons jugé utile, pour montrer l’importance que cette thématique allait avoir plus tard dans la production littéraire cap-verdienne de dresser le tableau évaluatif – à défaut d’être exhaustif – des nombreux cataclysmes qui ont jalonné l’histoire de l’archipel. C’est dans cette perspective qu’il faudra percevoir la partie de notre exposé consacrée à ce fléau et intitulée les cycles de sécheresse et les grandes f

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