Littérature et spiritualité en Bretagne
123 pages
Français

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Littérature et spiritualité en Bretagne , livre ebook

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Description

L'identité bretonne témoigne d'une expression identitaire corollaire de la revendication spirituelle, et pose ainsi la question de l'avenir de l'identité d'un peuple, s'il venait à être dépourvu de spiritualité. Ce livre étudie les différentes approches de la notion d'identité à partir de textes littéraires en langues française et bretonne, choisis au fil des siècles, témoignant de cette différence spirituelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336662077
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66207-7
Titre
Sous la direction de
Jakeza LE LAY







Littérature et spiritualité
en Bretagne


Actes du colloque du 9 octobre 2010 à l’Institut catholique de Rennes
Espaces Littéraires Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
André LUCRECE, Aimé Césaire. Liturgie et poésie charnelle , 2013.
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Les voix et les voies de l’aventure, 2013 .
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Un art d’habiter la Terre, 2013 .
David BANKS, Le texte épistolaire du XVII e siècle à nos jours. Aspects linguistique, 2013.
Matthieu GOSZTOLA, Alfred Jarry à La Revue blanche . L’intense originalité d’une critique littéraire, 2013.
Virginie GIRAULT, Femmes et nation dans la littérature contemporaine , 2012.
Guy SABATIER, Le théâtre de Robert Pouderou. Le rêve d’une société plus équitable (1971-2011). Questions à la Cité. Questions à l’Histoire , 2012.
Paula DUMONT, Les convictions de Colette, Histoire, politique, guerre, condition des femmes, 2012.
Sylvie CAMET, Nourredine SABRI (sous la dir. de), Les Nouvelles Ecritures du Moi dans les Littératures française et francophone, 2012.
Samuel LAIR (sous la dir. de), Fortunes littéraires de Tristan Corbière , 2012.
Claude HERZFELD, Gérard de Nerval. L’épanchement du rêve , 2012.
Tommaso MELDOLESI, Textes et poèmes autour de l’accident ferroviaire de Meudon, 1842. Une poésie de la catastrophe, 2012.
Ygor-Juste NDONG N’NA, La folie des discours identitaires dans les nouvelles littératures , 2012.
Richard Laurent OMGBA, André NTONFO (dir.), Aimé Césaire et le monde noir , 2012.
Milan BUNJEVAC, Lire la poésie d’Aleksandar Petrov , 2012. Fabrice BONARDI (sous la dir. de), Les Nouvelles Moissons , 2012.
INTRODUCTION Littérature et spiritualité, une composante de l’identité bretonne
Jakeza Le Lay
In mémoriam Annaig Renault
Le colloque du samedi 9 octobre a soulevé pour la première fois, croyons-le, la question de l’identité bretonne sous l’angle d’une de ses composantes : la spiritualité. En effet, l’étude de cette identité s’inscrit le plus souvent dans l’analyse sociologique des habitudes, des goûts, des tendances politiques des bretons ou encore dans l’évocation de la primauté de la langue bretonne comme vecteur identitaire incontournable. Il revenait donc à l’Institut Catholique de Rennes d’ouvrir ses portes pour explorer cet aspect peu évoqué de nos jours.
Nous avons tenté d’approcher différemment cette notion à partir de textes littéraires, choisis au fil des siècles afin de retracer l’ensemble de la production écrite en français et en breton. Nous avons dû nous limiter et n’avons pu évoquer les écrivains bretons soucieux de spiritualité, avouée ou latente, comme Lamennais ou Tristan Corbière, figures éminentes qui marqueront leur siècle en littérature française. Le temps, l’espace nous auraient manqué tant les écrivains sont nombreux en Bretagne.
Les communications avaient pour ambition de retenir des figures littéraires qui interrogent (Perros, Max Jacob) qui marquent des tournants après la Révolution (Villiers de L’Isle-Adam), qui sont peu connus (les Parnassiens bretons) et ce, du Moyen Âge à aujourd’hui. Cette ambition était animée par l’envie de réveiller d’autres noms, de solliciter d’autres points de vue afin de regrouper les écrivains bretons dans une même démarche, une même perspective : la quête de l’au-delà.
Force est de constater que la spiritualité occupe une part importante dans cette création et qu’elle évolue au cours des siècles ; les actes du colloque qui vont suivre nous permettront de mieux appréhender cette certitude.
On peut, avant même de se consacrer à la lecture des différentes communications, s’interroger sur le motif de cette constante dans la création littéraire bretonne. Cette alliance particulière interpelle, notamment au début du XX e siècle, tandis que dans le reste de la France le peuple s’éloigne de plus en plus du spirituel même si sa christianisation a été effectuée à la même époque que celle des Bretons, que leur histoire religieuse apparait semblable, que leurs racines sont également celtes et, de surcroît, qu’ils sont issus de peuples essentiellement agraires.
D’une part, le caractère péninsulaire peut expliquer en partie ce phénomène : les courants de pensée modernes ont mis plus de temps à percer en Bretagne et la pratique religieuse s’est ainsi mieux perpétuée qu’ailleurs. D’autre part, le Breton est enclin à l’imaginaire – ce que Renan nomme l’idéal – et la préoccupation spirituelle correspond à son état d’esprit. Enfin, on trouve dans l’histoire de la Bretagne une différence majeure qui expliquerait très certainement ce phénomène, il s’agit des procédés d’évangélisation. Le christianisme breton s’inscrit dans une continuité de cultes plus anciens. La Bretagne contrairement à la France a été évangélisée par des saints gallois, irlandais, autrement dit celtes. Ce christianisme est monastique, caractérisé notamment par la contemplation, la mortification et la prière (contrairement au christianisme épiscopal – christianisme romain centré sur l’évêque – dans le reste de la France). Il est rural et missionnaire. Les différences entre ces pratiques religieuses et celles de l’Église romaine peuvent sembler à première vue insignifiantes mais elles sont cependant suffisantes pour donner un autre aspect à cette spiritualité, même si les questions religieuses restent sensiblement identiques et si, dans les deux cas, la Bretagne comme le reste de la France reconnaît la prééminence du siège de Rome 1 . La différence contemporaine résiderait donc dans la place accordée au culte des éléments : pierre, eau, feu. Tradition ancestrale qui remonte aux druides et qui perdure en Bretagne laquelle est évangélisée par des Grands-Bretons qui eux-mêmes avaient gardé ce culte en venant évangéliser la Bretagne, tandis que les Romains, en s’installant en Gaule, avaient éliminé ces cultes qui ne correspondaient à rien pour eux. Les Gaulois se trouveront ainsi démunis d’une tradition païenne tandis que les Bretons armoricains verront ces cultes anciens christianisés. Par exemple, le culte de l’eau donnera naissance aux fontaines miraculeuses où se font les ablutions, les menhirs se verront couronnés d’une croix, et le feu prendra forme d’un tantad (feu de joie) réalisé lors des pardons. Cette continuité se fera sans heurts. Le cosmos prend ainsi part intégrante à la spiritualité et accentue par là même le rite ancestral qui caractérise la croyance bretonne et qui la démarque de celle des autres Français. Cette proximité avec la nature est propice à l’imaginaire, à la création poétique. On touche ici probablement un point essentiel de l’identité bretonne. C’est en effet cette pratique religieuse qui va alimenter la croyance des Bretons et qui va les distinguer des autres peuples.
Aussi le Breton se définit par sa foi particulière, par son intensité et son originalité, et elle devient indissociable de son identité nationale qui s’est constituée parallèlement à sa christianisation. Cette spiritualité n’est cependant pas restée collée au christianisme celtique. La pensée des Parnassiens bretons et de Louis Tiercelin leur chef de file est, à cet égard, significative. Ils ont compris l’originalité de la foi bretonne mais ils font évoluer ce christianisme vers un christianisme universel, sans renier pour autant le passé, en le rappelant même. Tiercelin ne voit pas la France ennemie de la Bretagne. Ces deux peuples ont combattu pour la christianisation. Il rappelle volontiers Clovis, saint Louis comme des bienfaiteurs pour ces deux terres. Ce que Tiercelin met en avant est la christianisation et non les moyens pour y parvenir, seule la spiritualité est essentielle et elle doit être respectée même si elle apparaît différente dans son approche : la spiritualité bretonne peut être différente de la spiritualité française mais cette différence ne doit pas diviser. « Je crois qu’il suffit d’être simplement catholique et fi

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