Nation et nationalisme dans la littérature gambienne
216 pages
Français

Nation et nationalisme dans la littérature gambienne , livre ebook

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Description

Cet ouvrage se penche sur le sentiment national dans la littérature écrite gambienne d'expression anglaise. C'est une question majeure parce qu'elle est, dans le champ littéraire, le reflet de l'existence problématique du pays lui-même en tant que nation.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336326108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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ISBN : 9782336304403 22 €
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Pierre Gomez
NATION ET NATIONALISME DANS LA LITTÉRATURE GAMBIENNE Nation, francophonie, anglophonie
Nation et nationalisme dans la littérature gambienne Nation, francophonie, anglophonie
PIERREGOMEZNationetnationalisme dans la littérature gambienne Nation, francophonie, anglophonie
© L'HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-30440-3 EAN : 9782336304403
INTRODUCTION
Nous essayerons dans ce travail de combler un vide et d’apporter une contribution à la littérature écrite négro-africaine. Car, si la plupart des littératures africaines ont été étudiées, tel n’est pas le cas de la littérature gambienne. Il n’existe, à ce jour, aucun livre (ni en anglais ni, à plus forte raison, dans d’autres langues) sur cette jeune littérature. La réflexion critique ne crée pas l’objet qu’elle étudie, mais elle le reconnaît et le fait reconnaître et c’est bien ce que nous souhaitons démontrer, parmi d’autres, dans ce travail. Notre premier objectif est de faire connaître et d’intégrer la littérature gambienne au sein de la littérature du continent africain – travail que 1 nous avons déjà entamé dans notre mémoire de maîtrise en 2000 et dans 2 notre DEA en 2001. Car, en dépit de ce qu’avancent les quelques rares critiques littéraires qui se sont intéressés à son cas, la production littéraire en Gambie, certes peu volumineuse sur le plan quantitatif, ne fait pas figure de parent pauvre sur le plan qualitatif du moins. Voici, à titre d’exemple, ce qu’a déclaré Stewart Brown : “With the exception of a pioneer novelist who happened to be born in Bathurst but lived all his life elsewhere and a “Minimally African” – in their terms - poet who also spent much of his life overseas,there is no 3 Gambian literature.Pourtant, à la fin de son article, Stewart Brown a reconnu de façon très explicite, l'émergence de la littérature gambienne d'expression anglaise : “A distinctive literature in English is being created, a literature which -perhaps with a little poetic licence - can be understood as part of a 4 cultural resistance to the political fiction that was a Senegambian state”.
1  GOMEZ (Pierre),L’émergence de la littérature écrite gambienne d’expression anglaise,Université de Limoges, 1999-2000 (98 p. + annexes). 2  Gomez (Pierre),L’idée de nation dans la littérature écrite gambienne, Mémoire de DEA, Université de Limoges, 2001. 3 BROWN (Stewart), “Gambian Fictions” inWasafiri, Spring 1992 N°15, p. 2. 4 Ibid.p. 6.
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Or, même si, en l’état actuel des choses, la littérature écrite gambienne n’est pas considérable, elle est, du moins, en train d’émerger et de prendre corps. Et l’on comprend que si nous nous proposons d’étudier un problème majeur de la littérature gambienne, il faut déjà accepter qu’elle existe. Et puisque nous constatons qu’en aucun moment, dans aucune anthologie, la littérature gambienne écrite d’expression anglaise n'a été 5 mentionnée comme tel , on a donc jugé opportun de combler ce vide. Car d'après l'écrivain sénégalais, Birago Diop, «l'arbre ne s'élève vers le ciel 6 qu'en enfonçant ses racines dans la terre nourricièreest évident qu'il n’est pas». Il possible à l'heure actuelle de parler de « génie national » ou de grand écrivain en Gambie, car déjà en Afrique cela est rare à l'exception peut-7 être du Nigeria, du Sénégal et de l'Afrique du Sud . Ce genre de comparaison n’est d’ailleurs pas si pertinent, car toute littérature a dû se développer et constituer son histoire. Or, précisément, nous sommes dans un cas d’émergence et on doit affirmer que, dans la situation présente, dans certains pays d'Afrique, la richesse des productions littéraires, sur le plan thématique et stylistique, est telle qu'on peut déjà «déceler certaines 8 caractéristiques propres à ces pays». Il faut cependant s’entendre au préalable sur les mots et, comme le fait Terry Eagleton, qu'il nous soit permis de poser, au préalable, la question 9 de savoir ce que nous entendons ici parlittérature. En effet, définir et préciser le sens de ce terme n’est pas inutile, quand on sait l’usage large qu’on a l’habitude d’en faire en zone anglophone, pour désigner tout ce qui est écrit. En ce qui concerne la littérature gambienne proprement dite, voici ce que nous entendons : Est littérature, toute œuvreécritela marque de portant préoccupations esthétiques, et relevant des Belles-lettres, à savoir « les romans et nouvelles, les poésies et les pièces de théâtre, à l'exclusion des
5 Des auteurs on pu être cités comme Lenrie Peters qui figure à treize reprises dans l’Anthologie de la poésie de Wole Soyinka, mais pas la littérature gambienne comme tel. 6  DIOP (Boubacar Boris), “Où va la littérature africaine ?” inNotre Libraire 1996– 1998/9, p. 11. 7 Entretien avec L. Kesteloot à l'IFAN. 8  BERTE (Abdoulaye Abdarahmane), « Le Roman malien de 1978 à 1995 », thèse pour le doctorat de troisième cycle de Lettres modernes, UCAD, p. 8. 9  Eagleton (Terry),Critique et théorie littéraire, Paris, Presses universitaires de France, juin 1994.
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essais sur des problèmes sociaux ou politiques et des récits proprement 10 historiques » ; La langue d’écriture, du fait de la colonisation britannique, est l’anglais. S’il existe des productions littéraires gambiennes écrites en d’autres langues (français, arabe), elles sont, pour l’instant, si minimes qu’elles ne peuvent être prises en considération. D’autre part, il va de soi que nous ne réduisons pas la littérature gambienne à la littérature écrite, d’autant qu’en Gambie la littérature oraleest majeure et diverse (à la fois dans les langues et dans les genres de productions), mais simplement la littérature orale ne sera pas ici l’objet de notre étude. « Littératuregambienne» signifie que ces œuvres littéraires écrites en anglais sont produites par des auteurs nés en Gambie, même si, avant la parution de leurs œuvres, certains s'étaient installés à l'extérieur, volontairement ou involontairement. Le critère « légal » et externe, c'est-à-dire la « nationalité gambienne » peut être aussi utile et par conséquent retenu. Ajoutons enfin que, pour cette littérature écrite gambienne d’expression anglaise, nous prendrons comme point de départ les années trente avec le premier journal rédigé par des Gambiens,The Gambia Echo, où paraîtront quelques textes littéraires (principalement de rares poèmes et nouvelles). L’année 2003, qui est celle où est publié le romanWhen The Monkey Talks de Baaba Sillah, marquera la limite de notre analyse. Au total, l’étude portera sur soixante-dix ans environ, bien que le vrai démarrage de cette littérature date de 1964-1965 et correspond à l’indépendance du pays. Mais notre travail n’est pas une histoire de cette littérature ainsi définie. Simplement, il importait de rappeler que notre objet d’étude existe bel et bien. Cela peut paraître redondant de l’affirmer, mais on y est amené par ceux qui le contestent. La Gambie est un petit État, situé autour du fleuve homonyme, et dont la longueur est de plus de trois cents kilomètres, mais dont la largeur ne dépasse pas, au mieux cinquante kilomètres. Enclavé dans le Sénégal, ce territoire est un espace dont les frontières n’ont été fixées arbitrairement entre deux puissances coloniales, le Royaume-Uni et la France, qu’au début du XXème siècle – et qui ont encore donné lieu à de 10  DÉJEUX (Jean),Littérature maghrébine de langue française, Sherbrooke, Québec Canada Naaman, 1978, C.P. 733. 9
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