Valery Larbaud et l aventure de l écriture
323 pages
Français

Valery Larbaud et l'aventure de l'écriture , livre ebook

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323 pages
Français

Description

Valery Larbaud et l'aventure de l'écriture vise à démontrer que notre "écrivain, critique et traducteur" participa activement dans l'avant-garde littéraire du premier quart du XXe siècle, contribuant pleinement et de façon personnelle au renouvellement d'une conception bourgeoise de la littérature rentrée en crise au crépuscule du XIXe siècle. Ainsi les quatre chapitres de l'ouvrage mettent-ils en relief jusqu'à quel point les fondements de l'écriture de Valery Larbaud reposent sur une conception novatrice de la littérature rompant avec la traditionnelle transitivité du langage, jouant sur la pratique intertextuelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 216
EAN13 9782296263239
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Valery Larbaud
et l’aventure de l’écriture

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12552-0
EAN : 9782296125520

María Isabel Corbí Sáez

Valery Larbaud
et l’aventure de l’écriture

Préface de Françoise Lioure

L’Harmattan

Critiques Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Emmanuelle ROUSSELOT, Ostinato, Louis-René des Forêts. L'écriture comme
lutte, 2010.
ConstantinFROSIN,L'autre Cioran, 2010.
Jacques VOISINE,Au tournant des Lumières (1760-1820) et autres études,
2010.
Karine BENAC-GIROUX,L’Inconstance dans la comédie duXVIIIe siècle,
2010.
Christophe Désiré Atangana Kouna,La symbolique de l’immigré dans le roman
francophone contemporain, 2010.
Agata SYLWESTRZAK-WSZELAKI,: l’identitéAndreï Makine
problématique, 2010.
Denis C. MEYER,Monde flottant. La médiation culturelle du Japon de Kikou
Yamata, 2009.
Patrick MATHIEU,Proust, une question de vision, 2009.
Arlette CHEMAIN (Textes réunis par),« Littérature-Monde » francophone en
mutation, 2009.
Piotr SNIEDZIEWSKI,: le silence et la modernitéMallarmé et Norwid
poétique en France et en Pologne, 2009.
Raymond PERRIN,Rimbaud : unpierrotdansl’embêtement blanc. Lecture de
La Lettre de Gênesde 1878, 2009.
Claude MAILLARD-CHARY,Paul Éluard et le thème de l’oiseau, 2009.
Idrissa CISSÉ,Césaire et le message d’Osiris, 2009.
Christine RAMAT,Valère Novarina. La comédie du verbe, 2009.
David N’GORAN,Le champ littéraire africain, 2009.
Carlos ALVARADO-LARROUCAU,Ecritures palestiniennes francophones.
Quête d’identité en espace néocolonial, 2009.
Gabriella TEGYEY,Treize récits de femmes (1917-1997), de Colette à Cixous,
2009.
Christopher BOUIX,L’épreuve de la mort dans l’œuvre de T.S. Eliot, Geroges
Séféris et Yves Bonnefoy, 2009.
Françoise J. LENOIRJAMELOT,Stéréotypes et archétypes de l’altérité dans
l’œuvre romanesque de Stendhal, 2009.
Gisèle VANHESE,Par le brasier des mots. Sur la poésie de Jad Hatem, 2009.
e
Bénédicte DIDIER,Petites revues et esprit bohème à la fin du XIXsiècle
(1878-1889), 2009.
Georice Berthin MADEBE,Francophonies invisibles, 2009.

A mes parents in Memoriam

Pour mon épouxet pour ma fille

Laissez-moi seul, laissez-moi seul avec la mer !
Nous avons tant de choses à nous dire, n’est-ce pas ?
Elle connaît mes voyages, mes aventures, mes espoirs ;
C’est de cela qu’elle me parle en se brisant
Sur les cubes de granit et de ciment de la jetée ;
C’est ma jeunesse qu’elle déclame en italien.

Un instant nous chantons et nous rions ensemble ;
Mais déjà c’est l’histoire d’un autre qu’elle raconte.
Jetons du sable et des caillouxà l’oublieuse,
Et allons-nous en !

(Valery Larbaud,Europe, XI)

Les Jeux de l’écriture

Soutenir en 2006 une thèse sur Valery Larbaud à Alicante est une
heureuse coïncidence qui rend à l’écrivain un hommage particulier, puisque
c’est en 1916 que celui-ci vint s’établir pour trois ans dans la «Terreta »
restée chère à son souvenir.Cette thèse, soutenue par Madame María Isabel
Corbí Sáez, est devenue un livre, ce livre qui est une contribution nouvelle
aux travaux universitaires déjà publiés sur l’œuvre de Larbaud et recueillis
dans leFonds Larbaud de la Médiathèque de Vichy.
Se plaçant dès le titre de son ouvrage,Valery Larbaud et l’aventure
de l’écriture, sous le patronage de JeanRicardou, selon qui lalittérature
serait «aventure du récit et non plus le récit d’uneaventure »,Maria Isabel
CorbíSáez propose une nouvellea» depproche du « modernismeLarbaud,
aspect de l’œuvre que des travaux dispersés et fragmentaires ont déjàabordé.
Mais ce livre envisage de mettre en lumière, dans l’ensemble de la
production romanesque deLarbaud, les « jeux » d’une écriture qui se veut en
ruptureavec les traditions naturaliste et symboliste.Sans doute d’autres
auteurs à lamême époque, convaincus de lanécessité de renouveler laforme
du roman et de lanarration, ont expérimenté des procédés nouveaux dans
leurs œuvres, mais il était opportun de tenter de cerner l’originalité de
Larbaud dans cette entreprise qui caractérise le début du vingtième siècle.
C’est ce que tente d’illustrerMadameMaria IsabelCorbíSáez dans un
travail très documenté et judicieusement mené.
LesPoésiesdeBarnabooth rompent délibérémentavec le ton
d’effusion lyrique du romantisme et l’hermétisme d’une partie de lapoésie
symboliste.Mais le rythme du vers inventé parLarbaud, résolument libre de
toute convention, se souvient souvent de latradition classique pour
provoquer des ruptures significatives.Dans leJournal intime, le récit d’un
narrateur objectif qui triomphe dans le roman naturaliste est refuséau profit
des notations impressionnistes de laperception et d’analyses tâtonnantes

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Françoise Lioure

d’un « je » dont le statut est lui-même douteux.En effet, s’effaçant tout à fait
de son œuvre (dans la dernière édition deBarnabooth, en 1913, il ne se
présente que comme éditeur des poésies et du journal du « riche amateur »),
Larbaud laisse place à un auteur fictif qui évolue dans les pays et les villes
où il a vécu, auquel il prête ses propres interrogations, ses aspirations et un
itinéraire spirituel qui ressemble beaucoup au sien.Ainsi l’emploi de
l’hétéronymie suscite un jeu d’interférences entre un moi réel et un
personnage imaginaire. Les analyses convaincantes de MadameCorbí Sáez
permettent de souligner qu’avant le débat qui aura lieu quelques années plus
tard dans les milieux littéraires à ce sujet, Larbaud pose la question de la
place de l’auteur dans l’œuvre.
Il joue de la même façon avec les ressources de la langue.Par
l’intrusion fréquente dans ses écrits de mots étrangers, de citations
appartenantaux diverses langues qui font partie de saculture,Larbaud se
montre, semble-t-il, sensibleau moinsautant à larésonance musicale des
mots qu’à leur sens référentiel.Les méditations sur le langageauxquelles se
livrent les héros de ses nouvelles, ses propres réflexions, sur le mode
ludique, à propos des variations de sens et de son de vocables français et
étrangers,attestent laprédilection deLarbaud pour le « plaisir des mots ».Et
il réussit, grâce à ce maniement du verbe, à évoquer des situations hardies
dans une langue à lafois sensuelleet élégante.
Lamodernité deLarbaud est habituellement reconnue surtout dans
l’écriture des trois nouvelles du recueilAmants, heureux amants…, par
l’emploi du monologue intérieur quiauraun belavenir dans lalittérature du
vingtième siècle.MaisMadameCorbíSáez se propose de montrer que les
références intertextuelles – qui relèvent de l’une des catégories essentielles
de lacritique moderne –, réalisent une unité thématique et formelle entre ces
trois textes.L’itinéraire sentimental et spirituel des trois héros quiaboutitau
même renoncement à lafemme constitue,avec un jeu d’échos et de
complicitéavec le lecteur (autre trait de «modernisme »)un «principe
structurapour les trois œuvres.nt »C’est surtout dans les références
littéraires etartistiques que se réalise l’unité de ton et de sens des trois
nouvelles.Lesabondantesallusions à l’artantique et les citations de poètes
anciens confèrent à ces œuvres – etLarbaud l’alui-mêmeaffirmé –, une
tonalité élégiaque qui devient le registre commun de ces trois nouvelles.De
nombreuses comparaisonsavec lastatuaire et lapeinture enrichissent et
grandissent l’image de lafemme et établissent un réseau de correspondances
entre le texte littéraire et lesautresarts.
Larbaud, en complicitéavecJacquesRivière, souhaitait l’avènement
du «roman d’aventure »pour le vingtième siècle co

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