Expresso Love
157 pages
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Expresso Love , livre ebook

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Description


Au XXVème siècle, le meilleur de l'humanité a émigré sur la plupart des planètes habitables de la galaxie au premier rang desquelles brillent Déliciosa, Somptuosa et Voluptuosa. Dans cet empire digne du meilleur des mondes, la vie de ces favorisés est parfaitement encadrée sous l'égide bienveillante d'un lointain triumvirat idolâtré. Mais, voilà que certains êtres déchus semblent atteints d'un mal étrange. Pour eux, le temps se met soudain à accélérer. Ils grandissent puis vieillissent à toute allure. Sans que personne ne comprenne pourquoi. L’agent secret JB Lenoir mène l’enquête sur une Terre dévastée, abandonnée à tous les malheureux qui n’ont pas pu participer au “Grand Déménagement” vers ces lieux plus hospitaliers qui leur sont restés inaccessibles. Parviendra-t-il à empêcher que ce terrible virus sorti du dernier cercle de l'enfer ne se propage partout et ne condamne l’espèce humaine à une trop rapide extinction ?


Bernard Viallet nous propose un nouveau livre de science-fiction et d'anticipation plein de péripéties et de rebondissements qui ne manque ni d'humour ni de fantaisie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mars 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782372223089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BERNARD VIALLET
 
 
 
 
EXPRESSO LOVE
Roman
 
© Bernard Viallet
BOOKLESS-EDITIONS
Tous droits réservés
Février 2016
 
 
 
 
 
 
 
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Joëlle, Emmanuelle, Marianne et Benoît
 
DU MEME AUTEUR
 
 
Le Mammouth m'a tué (Editions Tempora)
Ulla Sundström (TheBookEdition)
Dorian Evergreen (TheBookEdition)
Les Faux As (TheBookEdition)
Bienvenue sur Déliciosa (TheBookEdition & Lulu)
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CHAPITRE I
 
 
Je m’appelle Kader Moktari, mais mon nom ne vous dira sans doute rien. C’est simplement celui sous lequel je suis inscrit sur le registre d’état-civil numérisé et centralisé de la Confédération Galactique et si j’en fais mention c’est uniquement pour qu’il n’y ait pas la moindre confusion dans votre esprit entre le monde réel et le monde virtuel. J’ai acquis une certaine notoriété sous une autre identité, disons que j’ai porté un nom de scène plus connu, mais au moment où j’écris, ce 24 décembre 2446, il n’a plus aucune importance. Je préférerais même qu’on l’oublie ainsi que tout ce dont j’ai pu me rendre responsable sous ce maudit pseudonyme. D’ailleurs j’en arrive parfois à me demander si ma propre existence a eu une quelconque réalité. Si ce que je viens de vivre n’est pas une simple illusion ou un long cauchemar. Une suite d’erreurs et de coïncidences, tragiques ou lamentables, j’hésite entre les deux. Et dire que toute cette affaire n’a duré qu’environ un an. Une petite année, à peine douze mois, 52 semaines, 365 jours, 8760 heures, 525 600 minutes, 31 536 000 malheureuses secondes. Pas grand-chose dans la vie d’un individu. Environ 1% du temps qui pourrait lui être alloué. À condition de vivre un siècle, bien sûr. Mais à notre époque, les centenaires foisonnent. On parle de cinquième âge, on se demande même où on va pouvoir les caser, tous ces vieux à trois chiffres. Donc pas grand-chose et en même temps, énormément. Tout dépend de la vitesse à laquelle s’enchaînent les évènements. Selon les circonstances, le temps ne s’écoule pas à la même vitesse. Enfin c’est une impression parce qu’en réalité les secondes s’égrènent toujours de la même façon. Les horloges en sont les témoins impartiaux. Et pourtant cette vitesse relative dépend de ce qu’il se passe, de ce que nous vivons et de la manière dont nous le ressentons…
Moi, j’ai toujours vécu à cent à l’heure, ce qui est une manière de dire que je ne suis jamais resté les deux pieds dans le même sabot, à attendre l’heure du déjeuner, puis celle du souper par exemple. Au boulot, je n’ai jamais regardé les aiguilles de la pendule en me plaignant de la lenteur de leur rotation. Je me suis rarement soucié de l’heure à laquelle j’allais quitter mon bureau. Je bossais par plaisir, par passion, ce qui change totalement la donne. Je n’ai pas une nature à m’ennuyer et je suis même quelqu’un d’optimiste par principe. J’aime bien que ça bouge, que ça fonce, qu’il se passe des choses. Les gens me voient dans le style : « I’ll sleep when I die ». (« Je dormirai quand je serai mort »). Pourtant, au cours de cette maudite année, combien de fois n’ai-je pas souhaité de toutes mes forces que ce rythme effréné ralentisse un peu…
Mais je m’aperçois que je digresse, que je m’égare et j’ai très peur de lasser, ce qui serait la pire des choses. Je n’arrive pas à accepter l'idée que ce que j’ai vécu se perde dans les ténèbres de l’indifférence. En dehors de ce ridicule message que je vais lancer comme une bouteille à la mer, je n’ai plus aucun autre moyen pour communiquer, moi qui n’avait qu’à claquer des doigts, passer un coup de perso ou brailler : « La une sur moi, Serge ! » pour que mon image et mes interventions aussi creuses que convenues inondent les écrans des mondoviseurs et les unes de la plupart des médias de l’infosphère…
Mon véritable nom est donc bien Kader Moktari. Je suis né le 4 août 2415 sous un mauvais signe, celui du Lion orgueilleux, susceptible, coléreux, vaniteux et arrogant. Bien sûr, je me vois personnellement plutôt comme volontaire, généreux, sincère et courageux. Mais vu qu'il est difficile d’être juge et partie, je préfère passer très vite là-dessus parce que j'ai pour  principe de ne pas croire à l’astrologie. D'ailleurs, je ne crois pas à grand-chose, c’est du moins ce que pensent les gens qui disent me connaître. Ni Dieu ni Maître. L’anar, le rebelle de luxe, c’est du moins l’image que je donnais autrefois. Parce que maintenant, je commence à douter, à me poser des tas de questions. Et s’il y avait une justice immanente ? Et si quelque part nos actes étaient pesés sur une sorte de trébuchet céleste ? Et si des entités nous manipulaient dans les coulisses ? N’ai-je pas été le dindon d'une mauvaise farce, le pantin dont on a tiré les ficelles ? Vu l’état dans lequel je me trouve, elles ont dû être coupées les ficelles… mais par qui ?
J’ai été conçu il y a un peu plus de trente ans sur l’astéroïde Or-well 1984, autant dire dans le trou du cul de la galaxie, loin des grands centres comme Déliciosa, Voluptuosa ou Somptuosa. En dépit de ce nom charmant, sur Or-well, pas la moindre parcelle d’or, rien que du sable et de la caillasse et une chaleur à crever le jour, accompagnée d’un gel à pierre-fendre la nuit. Je me suis toujours demandé pourquoi ma pauvre mère, une blonde zélandaise de bonne famille,  avait accepté cette mission d’assistante sociale sur cette petite planète perdue. Certainement pas pour l’argent. Peut-être par altruisme, philanthropie ou exaltation romantique. Elle était jeune, belle et enthousiaste. Son service lui avait proposé de venir en aide à une misérable bande de chercheurs de pépites qui grattait le sol de ces déserts sans trouver grand-chose. Elle avait dit OK, sans avoir beaucoup réfléchi aux conséquences. Peut-être même avait-elle visionné un reportage montrant ces nouveaux esclaves pouilleux et dégoulinants de sueur en train de déblayer leurs caillasses dans des paniers d’osier sans grand espoir de gain. Elle avait dû être apitoyée…
En fait, elle ignorait que ces travailleurs n’étaient que gens de sac et de corde, voyous, trafiquants et gangsters ou pire encore, déviationnistes politiques opposés au pouvoir fédéral ou même dissidents religieux. Des relégués auxquels on avait proposé de remplacer leur détention dans un pénitencier spatial par un séjour « libre » sur Or-well. Appâtés par la possibilité de découvrir de l’or ou d’autres métaux précieux, un grand nombre avait accepté. Taulards et geôliers étaient certains d’avoir conclu une excellente affaire. Mais c’étaient surtout les responsables de la Justice Galactique qui se frottaient les mains. Ils faisaient faire des économies à la Confédération tout en vidant les prisons. D’une pierre, deux coups. Peu leur importait que ces pauvres diables crèvent de chaud ou de froid, de faim ou de soif sur cette saloperie d’astéroïde désertique…
En tant que fonctionnaire du Ministère de la Réhabilitation, ma mère, née Suzy Huysmans, bénéficiait de conditions de vie un peu plus correctes que celles de ses protégés. Une UH, (Unité d’habitation, sorte de grosse gélule en matériau composite avec air conditionné, pile à combustible ainsi que centrale de retraitement des déchets et de recyclage des eaux en interne). Posée à même le sable et munie d’un sas d’entrée et de quelques hublots, cette UH fut mise à sa disposition par le gouvernorat local. Le boulot de ma mère consistait à recenser les relégués et à leur distribuer nourriture, habits et couvertures en fonction de leurs besoins. Très rares étaient les chercheurs qui avaient trouvé quelque chose. L’immense, que dis-je, l’écrasant

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