Aliette Renoir, Tome 1
188 pages
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Aliette Renoir, Tome 1 , livre ebook

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Description

En arrivant à Paname, les Allemands s'étaient rendu compte qu'une menace plus dangereuse qu'eux sévissait déjà. Alors, en accord avec leurs autorités, ils laissèrent ma famille, les Renoir, continuer leurs petites affaires. Je vais vous dire : cela aurait été plus simple si j'avais dû zigouiller des rongeurs et encore... j'en avais horreur. Bon, je ne vais pas vous mentir plus longtemps, je déteste toutes les bestioles, qu'importe l'espèce animale. Sauf que la plus terrible de toutes, celle que je traquais chaque nuit demeurait mon pire cauchemar. Mais voilà, l'honneur de ma famille restait ma priorité. Si bien que même si j'avais le trouillomètre à zéro, je devais quand même braver mes peurs en affrontant mon ennemi juré : le vampire.

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2020
Nombre de lectures 6
EAN13 9782365387989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ALIETTE RENOIR
1 – La secte d'Abaddon
Cécilia CORREIA
 
www.rebelleeditions.com  
Chers amis lecteurs,
Je ne vais pas vous dire qu’en lisant mon histoire, vous aurez une vision du vampire qui va bouleverser votre existence. De ce côté-là, rien de nouveau sous le soleil, tous les vampires sont les mêmes, ou presque.
Vous ne risquez pas de lire de la poésie… Voyez-vous, je suis une gosse de Paname, et chez moi, on a tendance à avoir la langue truffée d’un jargon pas très catholique. Le principal, c’est de passer un bon moment ensemble, sans se farcir la tête d’idées noires. Et n’oubliez pas de laisser les soucis aux vestiaires, accrochés à un magnifique portemanteau.
Ne vous attendez pas non plus à une visite des chouettes coins de Paris, j’ai pas la bobine d’un guide touristique ! Tous les endroits décrits dans cette histoire sont véridiques. Oui, oui, je vous assure, ils existent tous… Tous sauf : la tour Eiffel, Montmartre, le Lapin Agile, le Père-Lachaise, les Catacombes, Saint-Germain des prés… Mais quelle imagination ! Où vais-je donc trouver tout ça ?
En tout cas, je peux vous certifier une chose, avec mes deux acolytes, Lawrence et Sytry, nous avons vécu de sacrées aventures.
Maintenant, c’est à votre tour…
Aliette Renoir,
la plus brillante des chasseuses de vampires de l’Hexagone.
1
Ma montre affichait dix heures du soir, mon père et mon frère étaient sacrément en retard. Je bouillonnais de rage. Comment avaient-ils osé m’abandonner dans cette ruelle inquiétante ? Je frissonnai, boutonnai mon manteau jusqu’au cou – il n’était pas de trop en ce mois d’avril – et vérifiai pour la énième fois mon armement. Quelle chance d’avoir des laissez-passer ! J’allais pouvoir vadrouiller librement dans les rues, sans avoir peur de me faire arrêter pour non-respect du couvre-feu. Les Parisiens l’ignoraient sûrement, mais c’était une bénédiction pour eux, parce qu’à la nuit tombée, ils risquaient de se faire tuer – et pas forcément par ceux que l’on pensait. Et non ! Je n’étais pas une collabo, ni même une résistante. Seulement, les SS toléraient ma profession qui semblait très utile en cette période d’occupation. Et pour cause…
En arrivant à Paname, les Allemands s’étaient rendu compte qu’une menace plus dangereuse qu’eux sévissait déjà. Alors, en accord avec leurs autorités, ils laissèrent ma famille, les Renoir, continuer leurs petites affaires. Je vais vous dire : cela aurait été plus simple si j’avais dû zigouiller des rongeurs et encore… j’en avais horreur. Bon, je ne vais pas vous mentir plus longtemps, je déteste toutes les bestioles, qu’importe l’espèce animale. Sauf que la plus terrible de toutes, celle que je traquais chaque nuit, demeurait mon pire cauchemar. Mais voilà, l’honneur de la famille restait ma priorité. Si bien que même si j’avais le trouillomètre à zéro, je devais quand même braver mes peurs en affrontant mon ennemi juré : le vampire.
Pour bien vous expliquer ma situation, mes phobies avaient débuté le jour de la mort de ma mère et elles ne m’avaient pas quittée depuis. Il s’agissait pour moi de quelque chose d’extrêmement handicapant. Le moindre bruit suspect me faisait sauter au plafond. Quelle honte pour une soi-disant professionnelle !
Même si mon père pensait que ma dernière mission avait été une grande réussite, il ignorait l’entière vérité. Émile Renoir, brillant chasseur de vampires, reconnu pour avoir plus de trophées à son palmarès que de dents dans ses mâchoires, avait été si fier de moi, ce soir-là, que je n’avais pas osé le contredire. C’était tout de même un comble, lorsque j’y repensais : j’avais eu deux vampires pour le prix d’un ! Hélas, je n’avais pas levé le petit doigt pour les massacrer. Je m’étais contentée de les regarder s’entre-tuer, les quilles flageolantes, prête à m’évanouir sur les pavés. Ces diables m’avaient fauché les pieux que j’avais mis dans ma trousse. Quel toupet, tout de même ! Quand je vous dis que les bonnes manières se perdent…
À cette époque, la pénurie de vivres ne concernait pas que la population humaine. Le couvre-feu empêchait certains vampires isolés, la nuit venue, de se nourrir correctement, si bien qu’une guerre éclatait à chaque fois qu’ils trouvaient une proie. Et ils ne se contentaient pas de topinambours ou de rutabagas, ça va de soi. Le butin, ce soir-là, c’était bibi !
Cette histoire m’avait valu, par la suite et malgré moi, un début de réputation. Aliette Renoir, la digne héritière du plus célèbre chasseur de vampires de l’hexagone, était devenue en un seul coup de chance, la terreur de toutes les créatures à quenottes.
Je soupirai et cachai mon visage à l’aide de mon chapeau-feutre. Je n’avais pas du tout envie de me faire remarquer à cet instant. Je priais pour que mon père et mon frère, Vincent, arrivent vite. D’ordinaire, c’était toujours moi qui jouais la cible à sangsue. La famille me surveillait et guettait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un individu doté de crocs et qui mordrait à l’hameçon. Mais ce soir-là, ni Vincent ni papa n’étaient arrivés. Je ne me sentais pas en sécurité dans ce coin du huitième arrondissement, juste derrière Saint-Lazare. En plus, assise sur un banc éclairé par la lueur froide d’un lampadaire, je n’y voyais quasiment rien. Et au loin, les bruits d’une fusillade ne faisaient qu’augmenter mon envie de déguerpir d’ici.
Je serrai plus fort le pieu que je tenais fermement dans ma poche, jusqu’à ce que mes jointures deviennent blanches. Je tremblais jusqu’aux extrémités. Au moins, j’avais une arme adéquate au cas où…
Des gens approchaient. J’eus si peur, que mon cœur était prêt à partir au galop. Je voulus calmer cet idiot en inspirant profondément, mais il avait décidé de faire la sourde oreille et de battre au même rythme que les chaussures qui claquaient sur le trottoir. Quatre souliers, donc deux personnes… À mesure qu’elles avançaient, j’enfonçais la tête dans mes épaules. Les passants arrivèrent devant moi et s’arrêtèrent pour m’observer. Un gloussement féminin s’échappa de l’un d’entre eux, puis ils continuèrent leur route. Apparemment, je ne les intéressais pas plus que ça.
Je relevai immédiatement les yeux et examinai les silhouettes. J’aperçus une femme aux formes généreuses, habillée comme une danseuse de cabaret, avec une robe moulante, une fourrure et un boa. Même à cette distance, j’étais sûre qu’il s’agissait d’une humaine. Son accompagnateur, un homme grand en costume clair, avait des cheveux mi-longs rassemblés en fine queue-de-cheval derrière la nuque… Une coupe pas très à la mode pour ce siècle, me fis-je remarquer en levant un sourcil circonspect.
Ce dernier tourna son visage vers moi et esquissa un sourire narquois, laissant dépasser une canine scintillante à la lumière du réverbère.
Oh, oh, oh… mince ! Un vampire !
Si j’avais pu disparaître, je l’aurais sans doute fait. Cependant, c’était mon métier, je devais sauver cette innocente, non ? Et les Renoir ne sont pas réputés pour être des lâches.
Prenant mon courage à deux mains, je bondis de mon assise et secouai mon pieu devant moi – sans grande conviction, il fallait le dire.
— Hé ! Toi ! hurlai-je. Tu ferais mieux de lâcher cette demoiselle avant que je ne t’enfonce ce machin-là dans la carcasse !
Comme un écolier pris en flagrant délit d’espionnage dans un internat de jeunes filles, le vampire détala. J’émis un couinement jouissif. Pour une fois que ce n’était pas moi la peureuse ! Bien décidée à le traquer, je m’engageai alors dans une course-poursuite. Même si j’étais d’une faible constitution, petite et maigrichonne, j’étais plutôt rapide.
Vous ai-je déjà dit que j’avais été championne d’athlétisme à l’école ? Non ? Eh bien, je peux vous assurer que mon vampire, lui, ne faisait pas le fier ; il avait beau cavaler, il ne parviendrait pas à me semer.
Visiblement, la sangsue ne connaissait pas le quartier, car elle se retrouva dans une impasse. J’arrivai à vive allure, brandissa

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