Averia
147 pages
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Averia , livre ebook

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Description

Deux années se sont écoulées depuis l’insurrection qui a secoué Averia. Sur la colonie occupée, la vie a repris son cours normal. La nomination d’Haraldion, l’allié de Seki au temps de son emprisonnement, au poste de Gouverneur laisse présager un avenir meilleur pour les habitants de cette
planète. Alors que Seki s’efforce de rattraper son retard dans ses études, Myr, elle, éprouve plus de difficultés à retrouver une vie paisible. La révolution qu’elle chérissait de tout son être lui a été arrachée des mains et ce qu’elle a vu sur Terre a terminé de souffler ses convictions. Dans l’obscurité, à l’abri des regards, Myr se lie à des gens dangereux. Partagée entre son désir de protéger sa famille et sa quête pour rallumer les braises qui agonisent en elle, Myr posera des gestes qui enflammeront beaucoup plus que son propre coeur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 décembre 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782896836994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2012 Patrice Cazeault Copyright © 2012 Éditions AdA Inc. Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet Révision linguistique : Daniel Picard Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand Photo de la couverture : © Patrick Lemay Image de la couverture : © Thinkstock Mise en pages : Sébastien Michaud ISBN papier 978-2-89667-713-9 ISBN PDF numérique 978-2-89683-698-7 ISBN ePub 978-2-89683-699-4 Première impression : 2012 Dépôt légal : 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc. 1385, boul. Lionel-Boulet Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7 Téléphone : 450-929-0296 Télécopieur : 450-929-0220 www.ada-inc.com info@ada-inc.com Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Cazeault, Patrice, 1985- Averia Sommaire : t. 3. Myr. ISBN 978-2-89667-713-9 (v. 3) I. Titre. II. Titre : Myr. PS8605.A985A97 2012 C843’.6 C2011-942705-2 PS9605.A985A97 2012
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
à Martin dont l’imaginaire nourrit le mien
Première partie
Il attendait dans la pénombre dans une immobilité inquiétante. Même ses yeux semblaient figés au fond de ses orbites. Malgré son inactivité, de la sueur perlait sur sa peau habituellement sèche. Affalé dans un large fauteuil, les bras pesamment appuyés sur les accoudoirs, il se livrait à une intense réflexion.
Il pouvait entendre les bruits de la réception que donnait sa famille dans la pièce adjacente : les verres qui s’entrechoquaient, les toasts prononcés en l’honneur des hôtes, les invités qui se congratulaient. Il discernait également les conversations. On parlait des conquêtes, des nouvelles colonies, des rencontres diplomatiques…
Nous vivions dans un âge de promesses. Il s’agissait d’une ère de découvertes. Une époque grandiose pour l’Empire.
Et on allait tenter de l’écarter de tout ça.
Il n’était pas dupe. Il pressentait les signes avant-coureurs. Il devinait les intentions.
Des tractations se livraient depuis les coulisses. On en parlait ouvertement dans certains milieux. Malgré sa position privilégiée, il existait des moyens de lui dérober ce qui lui appartenait de droit. Ça s’était déjà vu dans le passé. Il ne comptait pas les laisser faire…
Il s’absentait de la réception depuis plus d’une heure, prétextant devoir répondre à un important message. En vérité, toute cette hypocrisie le dégoûtait au plus haut point. Toutefois, quelqu’un remarquerait bientôt qu’il tardait à retourner dans la grande salle. On enverrait des domestiques pour s’assurer qu’il revienne porter son masque devant les autres invités.
Le Tharisien pencha finalement son regard sur ses genoux. Appuyé sur ses cuisses trônait un puissant désintégrateur. Il l’empoigna d’un geste lent et vérifia qu’il était armé.
Il quitta son siège et rejoignit les autres convives dans l’antichambre de l’amphithéâtre où se tenait la réception.
* * *
Le menton appuyé dans la paume, je regardais le soleil se coucher au loin. Distraite, j’agitais une cuillère de bois dans le chaudron bouillant. J’étais seule, et je me sentais bien. Alors que mes nouilles ramollissaient lentement sur la cuisinière, je laissai vagabonder mes pensées. En quelques enjambées, j’approchai de la grande fenêtre et m’y postai. Sans surprise, je compris que je me remémorais encore une fois mon voyage sur la Terre. Il s’agissait d’images que je chérissais, et elles revenaient tout naturellement à la surface lorsque le calme m’envahissait.
La Terre. Avec ses gigantesques villes tentaculaires, ses bâtiments qui s’étendaient jusqu’au ciel, sa population hétéroclite… J’avais finalement pu la visiter. J’en avais tant entendu parler à l’école. De plus, j’y étais allée accompagnée d’un Tharisien, le Moniteur Haraldion. Ils en avaient fait un événement historique : la première humaine d’Averia à se rendre sur Terre depuis la conquête, ainsi que le premier Tharisien à y être invité depuis la fin de la guerre.
Je quittai la fenêtre pour surveiller mes pâtes. Celles-ci semblaient prêtes. Assaisonnée et recouverte d’un fond de sauce rescapé du souper de la veille, la portion me parut un tantinet trop grosse pour une personne. En m’assoyant pour les déguster, je replongeai dans mes souvenirs. La visite avait amené son lot d’entrevues et de discours. Un miracle que j’aie survécu à tant d’attention ! On disait qu’il s’agissait d’un événement unique, que c’était l’occasion idéale de rapprocher le peuple humain des Tharisiens. Les relations demeuraient glaciales depuis la fin de la guerre, et tout avait failli voler en éclat pendant l’insurrection sur Averia. Pour ma part, j’avais fait de mon mieux pour ne pas m’écrouler sous l’acharnement médiatique qui pesait sur moi. En comparaison, notre Charal Assaldion m’avait paru bien discret ! Alors qu’on me harcelait de toutes parts, je n’avais souhaité que contempler de mes propres yeux la planète qui peuplait si souvent mes rêves.
Heureusement, peu après notre arrivée, d’autres dignitaires tharisiens étaient venus sur Terre. Nous avions pu souffler un peu et poursuivre notre visite de façon plus anonyme. J’étais plus que soulagée de passer le flambeau de cette mission diplomatique.
Myr avait été des nôtres pendant le voyage. La vie avait été si dure avec nous pendant les quelques semaines qui avaient précédé notre départ d’Averia. Avoir ma petite sœur à mes côtés pendant ce périple, malgré tout ce qui nous avait opposées auparavant, s’était avéré d’un réconfort indescriptible.
Nous avions tant de choses à nous dire, tant de conflits à régler.
En plongeant à nouveau mes ustensiles dans mon plat, je trouvai soudainement à mes pâtes un goût amer. Je les retournai quelques fois dans mon assiette avant de décider de les abandonner à la poubelle. De toute façon, soupirai-je, cuisiner pour soi est d’un ennui.
Je jetai un autre coup d’œil dehors. Il se faisait tard, et Myr ne rentrait toujours pas…
* * *
La musique était trop forte, mais ça me plaisait. Les décibels entravaient toute prétention de conversation tenue à un volume normal et ça empêchait tous ces abrutis de venir m’embêter.
— Hé, me lança tout de même l’un d’eux. Ton mec n’est pas là ce soir ?
Il devait crier pour se faire entendre et ça lui conférait un air débile.
— Non, et ce n’est pas mon mec, pestai-je.
Il s’agissait probablement du bar le plus sale dans le quartier le plus infâme d’Averia. Tout y était repoussant. Les tables, parsemées de graffitis et de gravures, étaient si collantes que je me demandais sincèrement si quelqu’un s’était donné la peine de les nettoyer depuis l’ouverture. De vieilles affiches couvraient les murs suintants et sombres. Certaines, de toute évidence, servaient à dissimuler les trous béants qui décoraient l’établissement, brèches parfois démesurées, cicatrices des nombreuses bagarres qui ne manquaient pas de se déclarer tôt ou tard pendant la soirée. De plus, il régnait dans le bar une forte odeur nauséabonde. On s’y habituait, certes, mais cela contribuait à rendre cet endroit peu accueillant.
Et je préférais ne pas penser à l’hygiène des toilettes…
Le type avait pris la liberté de s’asseoir à mes côtés, près du banc que j’avais choisi pour surveiller l’entrée.
— Tu veux une bière ? m’interrogea-t-il.
Je détesta

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