Colère
167 pages
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Colère , livre ebook

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Description

J’avais perdu la mémoire. Je ne savais pas comment, ni même pourquoi d’ailleurs. Je me rappelais quelques bribes. La ruelle dans laquelle j’avais été trouvée. Le corps gisant près de moi. Mes mains recouvertes de sang.
Je me souvenais également d’une sensation particulière. Celle d’être observée par quelqu’un. Ou quelque chose.
Pourtant, dans cette ruelle, il n’y avait que moi. Un cadavre.
Et mon ombre.

Informations

Publié par
Date de parution 23 octobre 2017
Nombre de lectures 32
EAN13 9782897678135
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2017 Marie-Eve Dion
Copyright © 2017 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand, Amélie Bourbonnais Sureault
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Kina Baril-Bergeron
ISBN papier 978-2-89767-811-1
ISBN PDF numérique 978-2-89767-812-8
ISBN ePub 978-2-89767-813-5
Première impression : 2017
Dépôt légal : 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.







Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Prologue
Qu’est-ce qui m’arrivait ? Mes mains étaient recouvertes de sang… Pourquoi ? Que s’était-il passé ?
Un homme gisait à quelques mètres de moi, le visage contre la pierre humide. Il ne bougeait pas…
Oh non… Je ne l’avais pas… Non… Je ne pouvais pas l’avoir… tué ? Non… Non. Je ne…
Un grognement derrière moi me fit sursauter. Je me retournai.
Rien.
Rien que mon ombre.
Qui m’observait.
Chapitre un
J e me réveillai. Où m’étais-je endormie ? Surtout : où étais-je ? Je me redress ai du mieux que je le pus, avec les muscles de mes bras qui me faisaient souffrir, comme si je m’étais battue. Mon cœur battait dans mes tempes. Ma bouche était sèche.
J’observai la pièce dans laquelle je me trouvais. Ce n’était pas chez moi, même si je n’étais pas certaine de pouvoir clairement identifier de quoi avait l’air ma demeure. Malgré la douleur qui assaillait mes membres, j’avais l’impression que c’était l’une des premières fois que je dormais dans un lit aussi confortable.
Je tentai le diable et sortis du lit, sans savoir si mes jambes allaient pouvoir soutenir mon poids. La chambre était immense et les ornements au plafond, ainsi que la largeur de la fenêtre protégée par des rideaux — sans compter les meubles pouvant certainement renfermer les vêtements d’une armée — suffirent à m’apprendre que je me trouvais probablement dans le logis d’un noble.
Pourquoi ? Qu’avais-je fait pour pouvoir m’attirer les faveurs ou la pitié d’un riche ? Je me raidis et fis confiance à mes pieds pour me porter loin du lit. Mes genoux tremblaient, mais je les forçai à tenir bon jusqu’au miroir installé près de la fenêtre. J’avais mal et je craignais comprendre pourquoi.
Celui qui m’avait ramenée chez lui avait pris la peine de me changer. La chemise de nuit recouvrait mes bras et descendait jusqu’à mes mollets. Je relevai les manches, croyant retrouver les ecchymoses habituelles. Rien. Pas la moindre égratignure, sinon quelques cicatrices qui ne me surprirent guère.
J’observai attentivement mon reflet. Je me raidis. J’avais été… lavée ? Dans quel genre de sommeil avais-je été plongée pour que quelqu’un me lave et me change sans que je me réveille ? Ma migraine m’attaqua à nouveau, manquant de me faire perdre l’équilibre. Je posai mes mains de chaque côté du miroir.
Un rire glissa hors de ma gorge. Je commençais à croire que les vagues souvenirs de ma vie n’étaient qu’un rêve. C’était la seule explication logique pour que je me trouve dans un endroit pareil, intacte. Mais non. Mon nez avait toujours cette courbe, conséquence d’un coup de poing bien envoyé de sa part.
Je me rappelais la douleur, mais pas celui à qui ­appartenait le poing qui avait heurté mon visage. Je me ­laissai tomber sur le sol et respirai un bon coup. Plus je passais de temps dans cette pièce, plus j’avais l’impression que mes souvenirs s’effaçaient. Je baissai la tête sur mes mains. Elles étaient propres, mais c’était comme si le sang s’était imprégné dans mon esprit.
— Qu’est-ce qui m’arrive ? murmurai-je en prenant ma tête entre mes mains.
Je fis la recension de mes cicatrices pour tenter de calmer ma respiration et, voyant que ça ne fonctionnait pas, me mis à jouer avec mes cheveux. Ils avaient déjà été débarrassés de leurs nœuds. Je serrai mes genoux contre ma poitrine. Je ne savais pas où j’étais, j’avais du mal à me fixer sur mon identité. Pourtant… j’éprouvais le sentiment d’être libérée.
Je me redressai, baissant les yeux sur mon ombre. Malgré le feu dans l’âtre, elle semblait blottie à mes pieds.
Quelqu’un tourna la poignée de la porte de la chambre, me faisant sursauter. Je reculai de manière à ce que le lit se trouve entre moi et la porte, comme s’il me serait utile en cas de danger. Une femme se glissa dans l’embrasure de la porte et posa les yeux sur moi. Elle me sourit et entra.
Ses cheveux étaient tenus sur sa tête dans un chignon lisse et parfait, et elle portait un tablier par-dessus ses vêtements. Une servante, pensai-je. La présence de l’homme richement vêtu derrière elle me le confirma. Il entra à son tour, me forçant à reculer un peu plus.
La femme s’aperçut de sa présence et le poussa vers la sortie. Il enchaîna une suite de protestations avec une telle rapidité que j’eus du mal à capter plus de deux mots d’affilée.
— Monsieur ! le sermonna-t-elle. Ayez au moins la décence de la laisser se vêtir d’une tenue plus convenable, je vous prie !
Il abaissa les bras en signe d’abandon et sortit en grommelant. La servante ferma la porte derrière lui et s’approcha de moi. Je gardai mes distances. Elle était très mince, beaucoup plus que moi, et, malgré son visage aux traits secs, ses yeux se voulaient doux et rassurants, ponctués de pattes d’oie. Même si une aura de bonté émanait d’elle, je demeurai sur mes gardes.
Elle m’adressa un grand sourire puis se dirigea vers la penderie, située à côté de lit, d’où elle sortit une longue robe bleue accentuée de rubans jaunes. Une robe magnifique, juste assez bouffante pour ne pas être trop encombrante. Plus belle que tout ce que j’avais pu porter jusqu’à maintenant au cours de ma vie, j’en étais certaine. Je demeurai immobile à la dévisager.
Je n’avais jamais vu son maître, alors pourquoi prenaient-ils la peine de me vêtir de la sorte ? Voyant que je ne faisais rien pour prendre la robe, la servante la posa sur le lit et lissa le tissu, comme si elle craignait que quelques secondes suffisent à lui faire prendre un faux pli. Elle prit une grande inspiration et répondit à toutes les questions qui me traversaient l’esprit :
— Vous devez excuser monsieur Fairchild, Mademoiselle.
— Qui…
— Disons que c’est une personne assez enthousiaste, ce qui lui fait souvent oublier ses manières, s’empressa-t-elle d’ajouter, presque fébrile, en continuant de lisser le tissu de la robe. Vous devez être légèrement confuse…
— Oui, comment…
— C’est moi qui vous ai lavée et changée, m’interrompit-elle. Comme je suis la seule servante du manoir, monsieur Fairchild a aidé à vous transporter dans la chambre des invités.
— Depuis…
— Vous êtes ici depuis maintenant un peu plus de vingt-quatre heures. Comme vous deviez être épuisée pour dormir aussi longtemps ! Voulez-vous que je vous apporte à boire ?
— Je…
— Ou à manger ? reprit-elle, ne me laissant pas placer plus d’un mot. Ma pauvre enfant, vous devez mourir de faim !
Voyant qu’il m’était impossible de placer plus de deux mots de suite sa

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