La trilogie du Voile, 1
194 pages
Français

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La trilogie du Voile, 1 , livre ebook

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Description


Perdue dans un monde aux fééries monstrueuses, une ado troublée doit découvrir qui elle est et pourquoi ses souvenirs ont été volés, avant d’être rattrapée par ceux qui veulent sa mort.

Elle se choisit le nom de « Memory » et n’a plus qu’un seul but : retrouver le chemin de sa maison où qu’elle puisse être. Mais ces contrées sont étranges, aucune technologie à l’horizon et l’acier est banni, en raison d’un pacte entre les humains et les créatures magiques qui cohabitent dans ce royaume aux codes du passé. Avec son t-shirt et son jean déchiré, Memory sait qu’elle est différente.

Hantée par son passé, chassée par un dragon, désirée par le roi et suivie par un mystérieux et beau sauvage qui semble la connaitre, tout le monde est après elle ; et elle suspecte que ce n’est pas juste pour sa tenue décalée. Sa mémoire perdue renferme de dangereux secrets qui remettront en cause tout ce qu’elle connait et menaceront tous ceux qu’elle aime.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2016
Nombre de lectures 28
EAN13 9782375680209
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SELINA FENECH

Editions du Chat Noir

Pour tous les fans qui ont cru en moi lorsque j’ai troqué mes dessins pour des mots.

CHAPITRE 1

Je tombe, pensa-t-elle.
L’air qui s’engouffrait en elle la déchirait telles des griffes et son estomac chavirait. Elle ne connaissait que les ténèbres et cet horrible et détestable vent.
Elle revint à la conscience comme si elle se réveillait d’un cauchemar, un songe si réel et si intense qu’il avait laissé son âme ébranlée. Tout ce dont elle se souvenait, c’était le bruit; un grondement furieux comme la grogne d’un dragon affamé dans un sombre conte de fées. Cela la secoua autant que la sensation de chute. Maintenant qu’elle était totalement réveillée, elle ne comprenait pas pourquoi elle continuait de l’entendre, pourquoi elle avait toujours cette impression d’être plongée en Enfer. D’autres sons retentirent, impossibles à identifier et perdus dans les rafales.
Que se passe-t-il ? Il y a quelqu’un ? Où suis-je ?
La douleur la submergea et les questions s’évanouirent. Elle se sentait sur le point de vomir.
Elle perçut une voix. Comme un bruit de fond, hystérique et brouillé.
Elle appela, s’irritant la gorge dans l’effort, tentant de faire porter sa voix au-delà du vide, vers celui qui avait parlé.
Je n’arrive pas à vous entendre. Aidez-moi, s’il vous plaît, j’ai mal !
Les voix se turent. Le vent gémissant et le grondement douloureux continuaient. Un râle lui échappa, c’était comme si sa cage thoracique avait été vidée puis remplie de béton.
La sensation de deux mains l’agrippant lui arracha un cri. Ensuite, comme une porte claquant un jour de vent, l’air déchirant cessa et le monde redevint tangible. Sa peau picotait toujours jusqu’au bout des doigts, mais la douleur était partie, remplacée par une sensation de brûlure dans sa poitrine. La panique rampa le long de son dos, la tiraillant de sa poigne glacée.
Arrête. Regarde. Sens, s’intima-t-elle en respirant lentement.
Ses yeux piquèrent quand elle les ouvrit. De sombres cheveux lui tombaient devant la figure, bloquant sa vue. Elle était allongée au sol, face contre terre. Était-elle tombée ? Son corps lui faisait mal partout, alors peut-être que oui. De vieilles feuilles noircies dégringolèrent devant ses yeux ; l’odeur de saleté et de pourriture augmenta sa nausée persistante. De fines brindilles la piquaient à travers son jeans. Elle cracha la boue qu’elle avait dans la bouche.
L’autre parla à nouveau.
Nom d’une fée, que s’est-il passé ? Peux-tu m’entendre ?
C’était une voix de fille, jeune, comme elle. Un accent étrange rendait sa diction curieusement élégante et musicale. Le tremblement de peur qu’on pouvait y percevoir ne faisait qu’accentuer cet aspect.
Combattant la faiblesse de son corps, elle hocha la tête et parvint à se retourner. Elle prit appui sur ses coudes, et regarda autour d’elle la forêt crépusculaire, faite de ronces sauvages et d’arbres géants. À côté d’elle, une fille se tenait accroupie au sol, un peu potelée mais incroyablement jolie, avec une peau et des cheveux si pâles qu’ils paraissaient presque blancs dans la pénombre des bois. La chevelure cascadant autour de l’étrangère la faisait ressembler à un spectre, beau mais effrayé.
Leur respiration s’accordait ; rapide, laborieuse et apeurée. Le signe d’une intense concentration fronça le visage de la fille-fantôme, comme si elle pesait le pour et le contre, évaluant les risques, cherchant des réponses. De son côté, elle ne ressentait qu’un stress menaçant sa santé mentale.
Elle dévisagea cette fille-fantôme, espérant la reconnaître. Aucun nom ne lui revint, mais elle ressentit comme une étrange connexion entre elles, presque une attraction physique. Elle se demanda ce que cela pouvait bien signifier et réprima un fou rire hystérique. Ce n’était pas le moment de se poser des questions sur sa sexualité. Ses pensées se dispersaient dans tous les sens, dans une course frénétique pour trouver des réponses à ses interrogations de plus en plus nombreuses.
Alward ? cria la fille-fantôme en direction des arbres. Alward ? Oh non, cela n’a pas marché, je ne suis pas là où je devrais être. Est-ce toi la responsable ? M’as-tu amenée là ? Quelle est donc ta magie ? Comment t’es-tu retrouvée prise dans le Voile ?
Elle restait à fixer la fille-fantôme. La magie ? Est-ce pour cela que ma peau picote ainsi ? Mais la magie, ça n’existe pas. Elle n’était pas sûre de pouvoir déterminer, en cet instant, ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas, cependant ces accusations la perturbèrent. Elle était certaine de n’avoir rien amené . Il y avait dû avoir un accident, car elle se sentait comme une victime. Elle se concentra pour retrouver ses mots.
Qu’est-ce que…
Elle s’arrêta, ne sachant par quelle question commencer.  
Qu’est-il arrivé ?
La fille-fantôme la regarda en fronçant les sourcils.
Tu ne sais pas ? S’il te plaît, dis-moi la vérité, c’est important. Si tu as jeté un sort non autorisé, sache que je ne suis pas une ennemie.
Elle fit un geste compliqué de la main et comme aucune réponse ne venait, son air devint franchement effrayé. Elle haleta et dit – comme pour elle-même :
À moins que… Non, tu ne peux pas être l’un des chasseurs de mages de Thayl ?
Les chasseurs de qui ? demanda-t-elle faiblement. Y a-t-il eu un accident ? Devons-nous appeler à l’aide ?
Elle s’assit et repoussa les mèches de devant son visage, grimaçant lorsqu’elle toucha une zone sensible sous son œil.
Tu es blessée, mais je ne sais pas à quel point, je…
La voix de la fille-fantôme s’envola vers des aigus paniqués et elle s’efforça d’en reprendre le contrôle.
J’ai besoin de savoir où je suis.
Elle se détourna, se pencha puis enfonça ses doigts dans la terre. Elle se mit à parler à voix basse. Le sol trembla dans un frisson qui se répandit rapidement vers les troncs d’arbres, le long des branches, chatouillant les feuilles à la cime. Des milliers de voix chuchotèrent.
Fabuleux, je suis en train d’halluciner . Elle porta une main à son front, étourdie par les voix désincarnées. À quel point suis-je blessée ? Commotion cérébrale ? Traumatisme crânien ? La blonde tenait encore des propos incohérents, les mots s’envolaient.
…trop près de la maison. Le Voile ne m’a pas emmenée assez loin. Ils m’ont trouvée, n’est-ce pas ? Les chasseurs, ils arrivent. Nous devons partir. S’il te plaît. Je ne sais pas comment tu t’es retrouvée ici, mais tu dois m’écouter. Il y a des gens qui me pourchassent. S’ils te voient là, ils vont penser que tu es l’un d’entre nous. Nous devons fuir.
Elle se redressa dans une cascade de tissus fripés, le visage tourné vers le feuillage, dévoilant un ciel crépusculaire.
Ils seront bientôt là, et leur bête… leur dragon…
Tout allait trop vite. C’était trop, trop de mots, trop de chaos ; et elle continuait à sentir ce vide intérieur. Chaque question semblait creuser un nouveau trou, la laissant de plus en plus déchirée. Elle avait besoin d’une pause, de repartir de zéro pour trouver des réponses, avant qu’il ne reste plus rien d’elle.
Est-ce qu’on se connaît ?
Parler à voix haute était douloureux. Elle pleura, ferma ses yeux de toutes ses forces et plaqua ses mains contre son crâne.
Elle sentit la main de la fille-fantôme, douce et charnue sur la sienne. Finalement, ce n’était pas un spectre.
Je ne te connais pas, mais je ne peux pas te laisser ici alors qu’on me pourchasse. Viens avec moi. Je m’appelle Eloryn.
La blonde sourit, mais l’urgence de la situation durcit son expression.
« Je suis… Mon nom… » Rien. Rien du tout.
Ce vide intérieur. Cela devint d’une clarté parfaite et terrifiante. Elle ne savait absolument rien d’elle-même.
Pas de nom.
Pas de foyer.
Pas de souvenirs.
Seulement un trou dans lequel sa vie paraissait avoir été engloutie.

La canopée, au-dessus de leurs têtes, frémit aussi violemment que leurs cœurs. Une incroyable créature emplit leur vision. Il heurta les arbres, griffes en avant pour attraper Eloryn. Le dragon affamé de son rêve. Bien sûr, je suis toujours en train de rêver. Fantômes, mages, dragons, rien de tout cela n’existe . Mais les mâchoires semblaient si aiguisées, si réelles. Elle serra la main d’Eloryn plus fort, puis réagit en poussant la jeune fille avant qu’elle ne se fasse attraper par les terribles griffes.
Pars, cria-t-elle, à Eloryn, elle-même ou au dragon, elle ne savait pas vraiment, cependant tous se mirent à bouger.
Le dragon trembla, étendant ses ailes au-dessus des chênes massifs. Les branches gémirent et se brisèrent en éclats sous la force de la bête, créant une pluie de brindilles coupantes et de feuilles. Les larges troncs retenaient la masse sombre qui siffla de frustration, ses serres fouettant l’air au-dessus de la tête des filles.
Par là !
Eloryn la tira fermement par la main. Les filles trébuchèrent sur les ronces et s’effondrèrent sur la couche de feuilles et de mousse.
À travers les arbres, elles virent des hommes portant des vestes militaires en cuir s’approcher d’elles. Ils hurlaient des ordres, le métal de leurs armes reflétant la lumière, leurs bottes piétinant les fougères, et foulant le sol avec lourdeur. Les ailes battaient dans le ciel, projetant de la poussière et des feuilles mortes. Ses serres raclaient la cime des chênes. Les filles coururent plus vite, main dans la main. Le dragon hurla.
Eloryn la guida à travers la forêt, ses jupons entravant son avancée et les ralentissant. En jeans, la fille aux cheveux noirs avait plus de liberté de mouvement, mais ses jambes demeuraient faibles. Elle peinait à suivre Eloryn et les chasseurs étaient si près.
À leur gauche, un homme de la taille d’un ours surgit. Elle recula, s’attendant à sentir des mains la saisir et la jeter au sol. Rien ne vint. Elle se retourna pour voir. Il était parti. Elle tenta de repérer leurs poursuivants et observa le sol. Les troncs défilaient. Une ombre rapide se mouvait de l’un à l’autre. Quelque chose attaqua un chasseur à leur droite ; une silhouette sombre tomba des

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