Les enfants de la guerre

Élisabeth Théorêt

Description

Les humains l’ignorent, mais un monde se cache en dessous du leur.
C’est dans celui-ci qu’a grandi Clara, l’une des guerrières d’élite de sa génération et membre de l’Ordre veillant à la sécurité des habitants d’Andallum. Clara vient d’une société en guerre – ravagée par les secrets et les alliances qui se jouent entre les cinq familles royales et les Rebelles. C’est dans un tel monde qu’elle entraînera Will Cassidy, un mystérieux garçon ayant grandi chez les humains, dont elle va jurer la protection.

Sujets

• Fiction Jeunesse
• Juvenilee Fiction

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 03 décembre 2018
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782897866457
• Langue: Français

Extrait

Copyright © 2018 Elisabeth Théorêt
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditorial : Patrice Cazeault
Révision linguistique : Nicolas Whiting
Correction d’épreuves : Émilie Leroux, Nancy Coulombe
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-643-3
ISBN PDF numérique 978-2-89786-644-0
ISBN ePub 978-2-89786-645-7
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
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L EXIQUE
Amogathis : Peuple aux capacités psychiques. Ils vénèrent la déesse Akmanéra.
Oramas : Peuple soumis à la société amogathi. Ils vénèrent les trois grands dieux de la Triade : Sojen, Mélieris, Frana-Itek.
Tatch : Enfant d’Amogathi et d’humain.
Nefas : Enfant d’Amogathi et d’Oramas.
Rebelles : Groupe basé à la surface de la Terre. Composé en majorité d’Oramas. Dirigé par Hadley et Naveah.
L’Armée blanche : Groupe de fanatiques amogathis.
Concenat : Regroupement des Commandants des cinq différentes dynasties. Ils possèdent tous le Gène unique inactif du chaman. Représente le cœur d’Andallum. Actuellement composé de : Seth Livingston (le Sinaï), Uriah Strey, Matsya Amirov, Eleanor Blackstone et Odan Fairfox.
Katala : Les héritiers du Concenat.
L’Airos : Les partenaires du Concenat et du Katala.
Ordre : Représente les mains d’Andallum. Dirigé par le Sheef Ezra Van Asten.
Les Magistrats : Représentent la tête d’Andallum.
Langue commune : L’hurdre.
Argent : Chens d’or et d’argent.
P ROLOGUE
U ne onde de choc traversa la salle alors que tous les regards étaient figés sur la projection au centre de la pièce. Tous unis dans un même souffle rompu, brisé par le chagrin. Personne n’osait croire que ce cauchemar qui se déroulait devant leurs yeux puisse être réel. Et pourtant…
Du haut de ses neuf ans, Clara avança lentement vers son oncle, qui observait d’un teint livide une partie de leur monde s’écrouler. Lorsque la petite arriva à la hauteur de l’homme, ce dernier posa une main sur son épaule.
— Est-ce qu’ils vont s’en sortir ? demanda l’enfant.
Pour la première fois de toute sa vie, la fillette vit des larmes submerger le regard de son oncle. Il secoua alors la tête.
— Non.
— Mais Papa… Papa était là-bas.
— Je sais.
C’est à ce moment que la petite comprit l’inévitable. Son père était mort. Jamais plus elle ne le reverrait. Cette pensée la fit pleurer pour de bon. Personne n’avança vers elle, personne ne tenta de la réconforter. Comment le pouvaient-ils ? Chaque individu qui se trouvait dans la pièce était en deuil. Tous avaient perdu un être cher en cette journée funeste.
— Que la déesse nous vienne en aide, murmura Eleanor.
Cette dernière porta aussitôt sa main devant sa bouche.
— C’est impossible, reprit Odan.
— C’est un acte de guerre ! renchérit Matsya avec mépris. Nous ne pouvons pas laisser ces barbares s’en tirer. Ils doivent payer.
Au même moment, les portes de la salle s’ouvrirent dans un fracas assourdissant. Le dernier membre du Concenat pénétra à l’intérieur de la pièce.
— Que s’est-il passé, exactement ? J’ai entendu des rumeurs, mais…
— Elles disent vrai, souffla Eleanor.
C’est d’une voix brisée que l’oncle de Clara murmura :
— L’Atlantide a disparu. Ils l’ont enfouie sous la mer.
C HAPITRE 1
L’ ORPHELIN DES RUES
W ill grelottait. Recroquevillé sur le banc d’un autobus mal chauffé, il glissa ses doigts sur le veston trop petit qui lui recouvrait les épaules et dont les manches criblées de trous laissaient filtrer l’air glacial de l’hiver. Il savait qu’il n’aurait pas dû s’enfuir. À quoi avait-il pensé ? Âgé de 10 ans, Will ne pouvait pas survivre seul dans la rue. Il avait besoin d’un toit pour le garder au chaud, surtout s’il espérait pouvoir s’en sortir sans aide. Pour manger, il pouvait toujours s’arranger : voler était devenu un art, un jeu auquel il excellait.
Il croyait pouvoir améliorer ses conditions de vie une fois loin de chez lui. Peut-être avait-il tort…
Chez lui. Will ne pouvait pas considérer la maison de John et de Cassie comme son foyer. C’était tout simplement la dernière solution qu’avait trouvée la travailleuse sociale assignée à son cas.
Will appuya la tête sur le rebord de la fenêtre et contempla l’obscurité en sentant une boule de terreur se former au creux de sa gorge. C’était la première fois que l’une de ses tentatives de fugues fonctionnait réellement : jamais il ne s’était rendu aussi loin. En général, la police arrivait à le retrouver assez rapidement. Cassie et John avaient-ils au moins remarqué son absence ? Probablement pas. Il fallait dire que cette fois-ci, le garçon avait tout planifié dans les moindres détails. Au fur et à mesure que l’autobus avançait, Will sentait ses paupières s’alourdir. Ses yeux brûlaient d’une fatigue qui ne voulait pas disparaître. Que faire ? Le garçon commençait à douter de son plan.
Le pire était la faim. Will avait tellement faim que son ventre en devenait douloureux. Le muffin qu’il avait volé trois heures plus tôt semblait bien loin, maintenant. Mendier dans la rue n’était pas une option : son jeune âge le ferait à coup sûr repérer par une dame au grand cœur qui appellerait la police. Cette inconnue ne réaliserait pas qu’elle lui causerait alors plus de mal que de bien. Et pas question de retourner chez sa famille d’accueil ! Will préférait se priver de nourriture et geler plutôt que devoir confronter encore une fois John et Cassie.
Enfin, il sentit la fatigue prendre le dessus sur son corps. Il allait fermer les yeux et se laisser sombrer dans un profond sommeil lorsqu’une forte brise le fit sursauter. Will ouvrit les yeux et se redressa. Les deux pieds plongés dans un sable chaud et doux, il faisait désormais face à une mer d’eau bleue et cristalline rayonnant à la lumière du soleil éclatant. Le vent fouettait son visage alors qu’une vague venait chatouiller la pointe de ses orteils.
— Tu n’aurais pas dû partir, Willem. Le monde extérieur est dangereux.
Will tourna la tête en direction de la femme qui venait de lui adresser la parole. Elle avait une peau mate assez foncée ainsi que de longs cheveux bruns tirant sur le noir. Elle était vêtue d’une longue robe en toile. L’inconnue ne souriait pas, mais regardait Will avec une certaine bienveillance maternelle. Plus étrange encore, le garçon n’avait pas peur. Il avait l’impression de rêver.
— Comment est-ce que je suis arrivé ici ?
Pour seule réponse, la femme pointa un index sur une table en marbre sur laquelle reposaient plusieurs plats ayant tous l’air aussi délicieux les uns que les autres. La vue des tartes, des beignets et des autres friandises lui donna l’eau à la bouche. Son premier réflexe fut de se précipiter sur le buffet, mais il se ravisa à la dernière minute. Will était intelligent ; il savait qu’il ne pouvait faire confiance à personne. Surtout pas à une étrangère. Et encore moins dans ces circonstances…
— Allez, mange ! Tu dois mourir de faim.
Il la dévisagea longuement. Will se sentait sur le point de faiblir.
— Je ne te veux aucun mal. Fais-moi plais