Les Êtres artificiels
192 pages
Français

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Les Êtres artificiels , livre ebook

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Description

La vie est morne et simple à la fois pour Tess, qui vit dans un futur assez rapproché où le gouvernement, confronté à l’extinction de l’humanité, va de l’avant avec la création des Élus, des êtres artificiels qui sont extraordinairement beaux, incroyablement forts et imperturbablement mortels. C’est alors qu’elle commence à travailler à Templeton, un centre d’entraînement pour les Élus, que Tess fait la connaissance de James. Ils sont aussitôt attirés intensément l’un vers l’autre, et cette attirance est terriblement dangereuse. Tess sera également exposée à plus de choses qu’elle ne s’attendait à Templeton. Pourra-t-elle tenir tête à ses oppresseurs, même si cela devait lui faire renoncer à la seule joie que la vie lui apporte?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mars 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782897336639
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2012 Tiffany Truitt
Titre original anglais : The Lost Souls: Chosen Ones
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Entangled Publishing, LLC
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Guillaume Labbé
Révision linguistique : Daniel Picard
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89733-661-5
ISBN PDF numérique 978-2-89733-662-2
ISBN ePub 978-2-89733-663-9
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Truitt, Tiffany
[Chosen ones. Français]
Les êtres artificiels
(Les âmes perdues ; 1)
Traduction de : Chosen ones.
Pour les jeunes de 13 et plus.
ISBN 978-2-89733-661-5
I. Labbé, Guillaume. II. Titre. III. Titre : Chosen ones. Français.
PZ23.T782Et 2014 j813’.6 C2014-940117-5
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
À mon neveu :
Puisses-tu avoir toujours suffisamment de courage pour dire ce que tu penses et être suffisamment imprudent pour aimer totalement.
Ils nous ont appris toutes les mauvaises choses en grandissant.
Ils ne nous ont pas appris ce que signifiait vouloir quelque chose.
Ni qu’il y avait un certain genre de pureté dans le fait de ressentir des choses.
Ils nous ont appris le désir, mais pas l’amour.
Ils nous ont appris ce que c’était que de perdre le pouvoir, mais pas de le gagner.
Ils ne nous ont pas appris à nous, les filles, ce que nous avions besoin de savoir.
Au lieu de cela, ils nous ont damnées.
Chapitre 1
Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il soit si brutal avec moi. Ce n’était pas la raison d’être des élus. Ils étaient censés nous protéger et nous guider.
Mon bras élança à l’endroit où sa main s’était refermée, me tirant hors de ma cachette. La seule pensée d’être touchée par quelqu’un, en particulier par un élu, serait suffisante pour que le visage de n’importe quelle fille s’empourpre sous l’effet de la gêne, mais je ne ressentis que de la con­fusion. C’était étrange de seulement ressentir quelque chose.
Il était bon. L’élu ne trahit pas la férocité de son emprise devant la foule qui s’était réunie pour assister à mon marquage. Il demeura exactement comme nous étions censés le percevoir : un salut magnifique. Aucun défaut ne gâchait son visage. Il était parfaitement symétrique. Il avait l’air humain. Seules les couleurs distinctes de ses yeux, l’un vert et l’autre bleu, indiquaient son statut artificiel, et ce, malgré tout le travail génétique accompli pour que nous soyons rassurés par son apparence. Et il était humain. Il était le seul espoir d’un avenir pour l’humanité.
— Vous comprenez bien pourquoi vous êtes ici ? demanda l’élu.
Je voulus esquisser un petit sourire à la causticité qui émanait de sa voix, mais je ne croyais pas que cela trouverait grâce à ses yeux. Je me contentai plutôt de hocher la tête. Je n’allais pas parler tant qu’il ne m’obligerait pas à le faire.
— Est-ce que quelqu’un peut le faire taire ? dit l’élu.
C’était la troisième fois qu’il demandait à ce que les sanglots de Robert soient réduits au silence. Robert avait craqué dès que l’élu avait sorti son fer à marquer. Je refusai de le regarder.
Louisa, ma sœur cadette, s’approcha de lui. Ses sanglots cessèrent pendant un moment, soit juste assez longtemps pour qu’il écoute ce qu’elle avait bien pu lui chuchoter, mais ils recommencèrent peu de temps après. Je ne pou-vais m’empêcher de penser à elle à ce moment-là. Emma. C’était à cause d’elle que je me faisais ainsi marquer.
Elle était morte quelques heures auparavant, et je pouvais encore entendre ses cris perçants se répercuter dans cet endroit sombre où je conservais tous mes autres souvenirs.
N’importe qui d’autre se serait rué vers elle, mais je ne tenais pas tant que ça à regarder le sang suinter d’elle pendant que cette chose tentait inutilement de sortir en rampant. J’étais restée figée sur la chaise tordue dans le vestibule à l’extérieur de l’infirmerie du complexe.
Cette chaise brisée, rejetée et oubliée, s’accrochait à moi autant que je m’accrochais à elle. Elle n’était qu’un autre rappel de la condition de mon peuple. Elle existait encore, mais personne ne semblait disposé à remarquer qu’elle était endommagée.
J’avais su que ma sœur se mourait. Je la regardais entrer non pas dans le confort d’une maison heureuse, mais dans le complexe, un endroit où nous étions obligés de vivre pendant la guerre, lorsque l’incapacité de nos femmes à se reproduire avait amorcé la création des élus.
Elle avait crié. Je pouvais entendre ses cris coincés dans sa gorge, retenus par un mélange de salive et de sang. Je ne savais pas ce que j’étais censée faire. Pleurer ? Courir frénétiquement dans toutes les directions ? Priez Dieu pour sa délivrance ? C’étaient là les actions des filles dans les vidéos que l’on nous ordonnait de visionner sans cesse dans le complexe. D’innombrables exemples de faiblesse. Il n’y avait rien à faire. Aucune solution. Je ne pouvais pas livrer cette bataille pour Emma. De ressentir quelque chose était plus que dangereux.
J’avais jeté un coup d’œil dans le vestibule à l’extérieur de l’infirmerie et je les avais vus attendre — la foule. Elle était petite, mais je savais que chaque cri perçant, chaque tollé, chaque signe à l’effet que la fin était proche la rapprocherait. Ils avaient besoin de regarder sa mort. Ils voulaient regarder. Il m’arrivait de penser que le seul moyen que nous avions de nous rappeler que nous étions en vie était d’éprouver ces moments de mort.
Ce qui est arrivé à Emma était une conséquence du fait qu’elle avait transgressé les règles. Elle avait entendu les mêmes leçons que moi. Elle les connaissait par cœur. Les enchevêtrements émotionnels pouvaient uniquement mener à des transgressions physiques. Nous, les humains, étions faibles. On ne pouvait pas faire confiance à nos émotions. À la différence de beaucoup de naturels, elle semblait comprendre cela, mais elle était tombée amoureuse. Elle avait cédé. Elle perdait la tête quand elle se retrouvait avec Robert.
Je n’allais pas être comme elle. J’avais l’intention de survivre à tout cela. Elle, partie, je serais libre de tous les liens et de toutes les relations parasitaires qui menaçaient de faire en sorte que je me soucie de quoi que ce soit dans un monde où le fait d’agir ainsi était une perte de temps. Il y avait encore Louisa, mais je n’avais jamais su comment être là pour elle. Robert allait devoir se charger de toutes les deux.
Je ne pouvais me soucier de rien ni de personne.
J’avais donné un coup de pied à la chaise avant d’entrer dans l’infirmerie. C’était là la seule réaction que j’allais me permettre. Emma était couchée sur un lit de camp, le tissu s’imprégnant d’elle.
La sueur

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