Mémoire et compulsion
367 pages
Français

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Mémoire et compulsion , livre ebook

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Description

Elle se réveille seule et égarée. Son identité appartient au passé, mais son futur s’articule autour d’une idée unique: trouver l’homme qui est son seul souvenir.
Le Marquis Vicael est un homme méfiant, et avec raison: en 2929, à l’aube d’une révolution menée par le peuple, il est un noble de réputation. Lorsqu’une roturière amnésique et dévouée le supplie de l’engager, il n’hésite toutefois guère. La curiosité est une vieille ennemie, et l’étrangère aux cheveux mauves un mystère irrésistible.
«Ton nom sera Djeva. Pour toi, je serai le Marquis.»
Téméraire et passionnée, Djeva devient très vite aussi importante pour Vicael qu’il semble l’être pour elle. Un tel rapprochement serait idéal si elle était satisfaite de sa situation. Mais elle veut se rappeler qui elle est. Et si une Djeva amnésique est dangereuse pour qui se dresse sur son chemin, qu’en est-il d’une femme en pleine possession de ses souvenirs? Celle-ci pourrait changer le monde…
Il faut juste qu’elle se souvienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898033339
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Rébecca Mathieu
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : L.P. Sicard
Révision éditoriale : Stéphanie Lapré
Révision linguistique : Myriam Raymond-Tremblay
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89803-331-5
ISBN PDF numérique : 978-2-89803-332-2
ISBN ePub : 978-2-89803-333-9
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Mémoire et compulsion / Rébecca Mathieu.
Noms : Mathieu, Rébecca, 1991- auteur.
Description : Mention de collection : Collection Panache
Identifiants : Canadiana 20190011351 | ISBN 9782898033315
Classification : LCC PS8626.A833 M46 2019 | CDD jC843/.6—dc23
Aux premières fascinations, qui laissent toujours une marque.
CHAPITRE I
LE VISAGE
L es ténèbres approchaient.
L’être soumis à ces ténèbres se rappela la douleur passée et appréhenda celle à venir. Puis une lueur d’espoir lui apparut : aussi vive soit la douleur, n’aiguisait-elle pas le tranchant d’une détermination encore plus intense ? C’était une arme humaine qui gisait là, sur cette table froide. Tuer était tout ce qu’elle avait voulu et tout ce qu’elle voudrait jamais.
— Tu luttes pour rien.
Au regard brûlant qui domina le corps, puis l’esprit, s’ajouta le sourire de la certitude.
— Bientôt, tu verras… Tout sera tellement plus simple.
Tuer. Le désir appartenait à l’arme, mais les ténèbres s’insinuaient en elle, altéraient les détails. Fuir était impossible ; obéir, vital.
Ses souvenirs rougeoyèrent une dernière fois, puis le feu devint cendres.
• •
Le froid était sans merci.
Elle glissa les mains sous ses aisselles et rentra la tête dans les épaules. Le vent la giflait quelle que soit l’orientation de son visage, comme s’il se moquait de sa confusion. Elle serra les dents et contourna un rocher, trébucha à moitié.
Quelqu’un de moins fort aurait cédé aux éléments, mais pas elle ; l’aurait-elle voulu qu’elle n’aurait pu abandonner si près du but. Alors, elle marchait. Et marchait. Elle persistait en dépit des vertiges et des nausées. Ignorer ses extrémités gelées était devenu presque aussi facile que renoncer au sommeil. Sa seule véritable inquiétude se résumait à un mot : où.
Où était-elle, et dans quelle direction devait-elle aller ?
L’horizon était saturé de plaines, et les quelques montagnes égarées au loin ne l’aidaient en rien. Malgré tous ses efforts, son ventre vide la distrayait trop souvent de cet instinct qui la poussait en avant. Elle avait essayé de manger les herbes hautes, mais les mastiquer requérait beaucoup trop d’énergie. De toute façon, il y avait plus important, comme boire.
Et puis il y avait l’essentiel : trouver…
Un visage s’imposa à son esprit. Les traits étaient brouillés, comme un portrait plongé dans l’eau, mais il n’y avait pas le moindre doute que c’était celui d’un homme.
Elle tomba à genoux, se frotta les yeux, serra ces poings qu’elle ne sentait plus. L’urgence se déversa dans ses veines, lui coupant le souffle. Elle manquait de certitudes, mais un besoin plus fort que sa propre survie la fit se relever. Se détournant de la peur et de tout ce que son corps demandait, elle se mit à courir, incertaine de tout sauf d’une chose : elle devait trouver cet homme avant qu’il ne soit trop tard.
• •
Les miasmes de chair en décomposition auraient dû la répugner, mais la faim commandait à son corps. Avec un sanglot muet, elle se jeta à genoux et plongea les mains dans la carcasse dédaignée par les charognards. Son estomac protesta. Elle tint bon et mâcha les filaments de viande avariée aussi vite que ses doigts gourds le lui permettaient, s’imaginant un rôti cuit à point. Dès la fin de ce festin, elle pourrait reprendre sa course.
Lorsqu’elle s’essuya les lèvres du dos de la main, un fluide brunâtre et nauséabond coula le long de ses jointures. Le banquet n’en était plus un, et il était temps de continuer. Elle s’essuya les mains dans l’herbe et se releva en dépit des vertiges.
Les étoiles étaient encore visibles lorsqu’elle s’écroula au sol et vomit avec violence. Parcourue de frissons, assaillie de visions d’un visage inconnu, elle se recroquevilla sur elle-même, inspirant et expirant par à-coups. Le malaise passerait. Il devait passer.
Elle s’endormit bercée par le visage flou derrière ses paupières.
• •
À son réveil, elle cria. Ou plutôt, elle laissa échapper un râle sourd.
Surprise, elle porta la main à sa gorge, mais la sévérité de sa condition s’était déjà imposée. Perplexe, elle frôla ses lèvres gercées. Aurait-elle dû pouvoir parler ? Pour tout ce qu’elle en savait, elle était née muette. Elle essaya de se rappeler sa voix, le passage d’un rire ou d’un cri dans sa gorge. Un début de migraine la ramena dans le droit chemin.
C’était sa voie qui importait, pas sa voix.
Un point sur sa gauche attira son attention. Elle se releva à toute vitesse et se mit en garde, tous ses muscles tendus dans l’attente d’une attaque.
Une bête aussi dangereuse que familière la contemplait de l’autre côté d’un ruisseau desséché.
Un renoir.
L’animal devait mesurer plus de 1 mètre 50 au garrot, et faire le double de long. De longues oreilles dentelées surmontaient son crâne aplati, et de sa gueule carrée de carnassier émergeaient des crocs effilés, chaque canine de la taille d’un doigt. Son pelage noir et fourni en faisait le prédateur nocturne par excellence, et aussi une ombre à craindre pendant le jour : les renoirs étaient non seulement réputés pour leur intelligence et leur ruse, mais aussi pour leur odorat extrêmement développé, qui leur permettait de débusquer leurs proies à plusieurs kilomètres de distance.
Sans baisser sa garde, elle s’avança lentement vers le renoir. Elle ne devait pas le menacer, car alors il attaquerait, mais elle devait l’intimider avec respect.
Quand elle ne fut plus qu’à quelques pas de lui, elle redressa les épaules et vrilla ses yeux dans les pupilles rougeâtres de la bête. Puis elle attendit. Une roche roula sous une patte griffue lorsque le renoir combla l’espace entre eux. L’impression de familiarité grandit, dissipant le froid.
Sans avertissement, le renoir gronda et fit volte-face d’un bond puissant. Elle le regarda s’éloigner, le cœur battant. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait levé une main pour le toucher.
• •
La cité s’étendait au-devant, immense et assourdissante. De hautes tours surplombaient des rangées de maisons entassées, et des gens s’affairaient partout, courant et criant. Tout était si bruyant et odorant, tout d’un coup.
Elle enfouit ses orteils meurtris dans la glaise et soupira d’aise. Partout serpentaient des empreintes de pas et de… pneus. Tant de mots nouveaux, qu’elle avait l’impression de réapprendre. Voitures : ainsi appelait-on les véhicules à quatre… roues qui dépassaient les piétons, ces gens qui marchaient. Elles étaient peu nombreuses, ces voitures, mais rapides.
L’une d

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