Jours tranquilles à l hôpital
75 pages
Français

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Jours tranquilles à l'hôpital , livre ebook

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Description

Un hôpital quelque part dans le nord de la France. Un service de pédiatrie et des destins croisés de soignants et de patients qui se rencontrent autour de la maladie. Des liens se créent et se défont au rythme des admissions et des transmissions. Mais que connaît-on réellement du quotidien des personnels hospitaliers ? Que sait-on de leurs motivations, de leurs envies, de leurs joies, de leurs tristesses, de leurs découragements et de leurs peurs, pudiquement cachés derrière la blouse blanche ?
Jours tranquilles à l’hôpital nous livre des épisodes de vie de ce service de pédiatrie imaginaire qui ne survivrait pas sans la solidarité des soignants et la passion qu’ils vouent à leur métier. Au travers de ces chroniques romancées, justes et touchantes qui révèlent l’envers du décor, Abderrahmane Hamriti raconte la difficulté de soigner des enfants tout en rassurant les parents. Et sans jamais tomber dans des travers de dénonciation ou de rancœur, l’auteur réussit à montrer la (dure) réalité de l’hôpital public, avec sensibilité et humour.

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2017
Nombre de lectures 6
EAN13 9782312051208
Langue Français

Extrait

JOURS TRANQUILLES À L’HÔPITAL
Abderrahmane Hamriti Jours tranquilles à l’hôpital Chroniques médicales
LEN 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Avertissement Ces chroniques romancées sont inspirées de faits réels. Les noms des personnages ont bien entendu été changés.
F la mémoire de mes parents F Ines, Sami et Pascale
Docteur, ça fait quoi… ? À la sortie de l’ascenseur, le Dr Salem croisa sa collègue Sylvie, qui pestait contre les travaux envahissant la ville – l’acculant à faire des détours alambiqués et rageants – et qui lui annonça que Caroline, l’autre collègue, était souffrante ce jour-là. – On se partagera le boulot. Notre jeune confrère Florent se chargera des urgences. À l’entrée du service, Sylvie, l’une des infirmières la plus ancienne et celle qui l’abreuvait de blagues salasses à longueur de journée, sortait d’une chambre avec son chariot. – Bonjour Docteur. J’espère que vous êtes en forme, parce qu’il y a pas mal de boulot aujourd’hui. C’est le souk comme on dit. – Hier aussi, je te signale… – Eh oui, c’est l’hiver ! Ce matin-là, le Dr Salem et son interne, avaient une trentaine d’enfants à examiner. De tous les coins du service, fusaient pleurs et toux de nourrissons luttant contre la bronchiolite. L’épidémie était à son acmé et les hôpitaux débordés. Alors qu’ils sortaient d’une chambre, une petite fille s’avança vers eux dans le couloir, les mains derrière le dos, le regard inquiet. Le médecin lui sourit puis rédigea quelques notes dans le dossier du patient qu’il venait d’examiner, pendant que l’interne classait résultats d’examens biologiques et radiographies dans la pochette respective. La routine ; – Au suivant ! enchaîna le Dr Salem, suspendant sans le vouloir la parole dans la bouche de la petite fille qui s’apprêtait à dire quelque chose. Ainsi se déroulaient les visites, de chambre en chambre. Rituel immuable. La veille, le Dr Salem s’était couché tard à cause d’une insomnie tenace – déjà vieille de quelques mois, qui ne le lâcha qu’au bout de la nuit. En fait, depuis qu’Ophélie, une jeune et jolie employée de la FNAC de Valenciennes, l’avait quitté après une banale dispute. Il en était tombé amoureux, un jour de déprime. Nullement son genre de fille – il les aime plutôt cérébrales – mais ses formes voluptueuses et sa longue chevelure bouclée couleur or, en auraient aguiché plus d’un, malgré ses nombreux piercings et son maquillage exagéré. D’ailleurs, dès les premières semaines, il se rendit compte qu’elle n’était pas faite pour lui, mais il avait du mal à couper les ponts, gardant pour elle une certaine tendresse, en dépit de ses sautes d’humeur et des moments où – devenant subitement agressive et complètement hystérique – elle lui crachait à la figure de disparaître à jamais de sa vie, de retourner à ses babouches, ses chameaux, son thé à la menthe au goût de pisse, et à ses fatmas qui disent Amen à tout, puisqu’il n’était même pas foutu de l’emmener en boîte, quand elle en avait envie. Et un jour, il la surprit dans un café, sirotant une bière avec un gars au crâne rasé, blouson cuir et bottes à éperons. Le genre tatoué, criblé de piercings. Elle semblait si gaie avec ce grossier sosie d’Elvis Presley. Curieusement, sur le coup, il n’en ressentit aucune colère, ni aucune jalousie. Pire, il en fut même soulagé, et pensa – du haut de ses quarante ans, que c’était mieux ainsi. À la chambre suivante, la maman de Logan donna du fil à retordre au Dr Salem. Non seulement, elle était bavarde – il se demanda d’ailleurs si elle respirait entre deux phrases – mais elle l’interrompait à tout bout de champ, hermétique à toute explication. – Écoutez Madame, à un moment ou à un autre, il faudra bien nous faire confiance. – Bien sûr que je vous fais confiance, Docteur, mais… – On en reparlera cet après-midi si vous le voulez bien, quand j’aurais les résultats des examens. Dans le couloir, la petite fille était toujours plantée près du chariot, dans la même position, les mains derrière le dos et un mélange d’interrogation et de peur dans le regard. – Comment t’appelles-tu ? lui demanda le Dr Salem. – Flore. – C’est un joli prénom. Il interpella une infirmière qui passait dans le couloir : – Elle est dans quelle chambre, cette petite ?
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