Jusqu au bout
304 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Jusqu'au bout , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
304 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Pierre, jeune instituteur, est nommé dans un petit village des Côtes-d’Armor, en Bretagne. C’est son premier poste, une classe unique avec 8 enfants.


Tourmenté, cherchant à donner un sens à sa vie, il s’engage dans cette tâche avec une folle énergie. Mais il se heurte rapidement à l’autorité et à la violence de Miossec, un des parents d’élèves qui semble entraîner tous les autres derrière lui.


La relation privilégiée qu’il développe avec les enfants le stimule, mais une angoisse tenace le submerge rapidement. Il accepte mal la dictature imposée par les programmes scolaires, qui le prive trop souvent d’un lien affectif essentiel.


Malmené par les événements qui vont s’enchaîner, et qui vont réveiller ses instincts les plus dangereux, Pierre ira jusqu’au bout de sa quête existentielle, entraînant avec lui les enfants.


***



Ce que nous écrivons est comme une matière en nous, un organe supplémentaire, une boule lumineuse et qui parfois s’éteint, comme entrée dans le repos, comme une plongée nécessaire dans la source des mots. La lumière revient toujours, les mots remontent des profondeurs. Tant qu’on les aime.



L’histoire, à ses premiers instants, n’est qu’une boule de glaise. Il faut s’asseoir et la prendre dans ses mains, la modeler, en sentir la matière, en extraire la lumière, ne rien forcer, juste se réjouir de cette vie qui rayonne et de l’hommage que les mots nous font en nous accordant leur confiance, aimer les personnages, les regarder vivre, écouter leurs tourments, rire avec eux et accompagner leur éveil... Et s’éveiller avec eux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 février 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782374536484
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Pierre, jeune instituteur, est nommé dans un petit village des Côtes-d’Armor, en Bretagne. C’est son premier poste, une classe unique avec 8 enfants.
Tourmenté, cherchant à donner un sens à sa vie, il s’engage dans cette tâche avec une folle énergie. Mais il se heurte rapidement à l’autorité et à la violence de Miossec, un des parents d’élèves qui semble entraîner tous les autres derrière lui.
La relation privilégiée qu’il développe avec les enfants le stimule, mais une angoisse tenace le submerge rapidement. Il accepte mal la dictature imposée par les programmes scolaires, qui le prive trop souvent d’un lien affectif essentiel.
Malmené par les événements qui vont s’enchaîner, et qui vont réveiller ses instincts les plus dangereux, Pierre ira jusqu’au bout de sa quête existentielle, entraînant avec lui les enfants.

***

Ce que nous écrivons est comme une matière en nous, un organe supplémentaire, une boule lumineuse et qui parfois s’éteint, comme entrée dans le repos, comme une plongée nécessaire dans la source des mots. La lumière revient toujours, les mots remontent des profondeurs. Tant qu’on les aime.
L’histoire, à ses premiers instants, n’est qu’une boule de glaise. Il faut s’asseoir et la prendre dans ses mains, la modeler, en sentir la matière, en extraire la lumière, ne rien forcer, juste se réjouir de cette vie qui rayonne et de l’hommage que les mots nous font en nous accordant leur confiance, aimer les personnages, les regarder vivre, écouter leurs tourments, rire avec eux et accompagner leur éveil… Et s’éveiller avec eux.






Thierry Ledru vit en Savoie. Après un BAC litté/philo, il est entré à l’école Normale, en Bretagne. Passionné par l’escalade et l’alpinisme, il est allé vivre dans les Alpes. « J’ai eu la chance immense d’avoir un prof de Français et une prof de philo extraordinaires. J’adorais lire et écrire et peu à peu ils m’ont permis d’avoir avec eux une relation privilégiée, des échanges extrêmement enrichissants, non seulement d’un point de vue cognitif mais surtout sur le plan humain. Krishnamurti, Ouspensky, Platon, Gurdjieff, Camus, Sartre, Saint-Exupéry, Lanza del Vasto, Gandhi, Koestler, Conrad, Steinbeck, Heminghway, Prajnanpad, Vivekananda, Sri Aurobindo, London, Moitessier, Arséniev, tout ce qu’ils m’ont fait connaître ! Tout ce que je leur dois ! J’écrivais des nouvelles, ils les lisaient, les critiquaient, m’encourageaient. Ils disaient tous les deux qu’un jour je serai édité. »
Dans ses romans, Thierry Ledru pousse ses personnages à l’extrême d’eux-mêmes, il les confronte à des questionnements et à des événements qui les font avancer, leur ouvre un cheminement intérieur que le lecteur emprunte à leur suite avec un grand bonheur.


AUTRES TITRES :
Là-Haut , Les Editions du 38
Les Héros sont tous morts , Les Editions du 38
Kundalini, L'étreinte des âmes , Les Editions du 38
JUSQU'AU BOUT
Thierry LEDRU
38 Lignes blanches Les Éditions du 38
Je n’aime pas la culture occidentale, car elle contient, à mon avis, beaucoup d’erreurs qui sont à l’origine d’une crise de civilisation, non pas récente, mais très ancienne : une crise qui dure depuis un millénaire. Cette culture a produit beaucoup de choses admirables, mais une tradition qui se coupe de ses propres racines, des lieux sauvages extérieurs et de cet autre lieu sauvage qu’est notre intérieur, une telle culture est vouée à un comportement très destructeur, et peut-être en fin de compte, à un comportement autodestructeur. Gary Snyder Former les esprits sans les conformer les enrichir sans les endoctriner les armer sans les enrôler leur communiquer une force dont ils puissent faire leur force les séduire par le vrai pour les amener à leur propre vérité et leur donner le meilleur de soi sans attendre ce salaire dérisoire qu’est la ressemblance . Jean Rostand
I
Écraser les pédales, pousser la machine dans ses derniers retranchements, jusqu’à l’extase de l’épuisement, appuyer toujours plus fort, sans répit, vider la nausée des jours, s’étourdir et ne plus penser, s’enfuir.
Pierre longeait la côte au milieu de la lande. Un sentier étroit qui dominait des falaises. Le vent charriait des nuées salées. Le ronronnement des vagues diffusait dans l’air une symphonie exaltée. La vitesse ajoutait à ce chant épique un souffle rageur. Quelquefois des descentes escarpées débouchaient sur une plage, des criques serties dans des écrins de rochers. L’océan agité se dentelait d’écume, des flocons duveteux arrachés par les vents du large.
Écraser les pédales. La bave aux lèvres, les battements cardiaques comme des percussions déchaînées, un tempo assourdissant, le courant de son sang, l’énergie arrachée des enceintes musculaires, tout le corps en action, les yeux exorbités sur les pièges du chemin, l’équilibre maintenu sur le fil du rasoir, cette impression de voler, cette force magnifiée, la vie comme un rêve, s’extraire de la fange, briser le flux continu des pensées, entrer dans l’absence, plonger en soi comme dans un gouffre lumineux.
Un raidillon escarpé, des cailloux, une ornière, les doigts crochetés sur le guidon, deviner l’itinéraire, écraser les pédales, ne rien lâcher, maintenir la tension, calciner les forces, exploiter les résidus, cracher les cendres dans des flots de sueur, descendre encore, descendre encore dans les profondeurs des fibres, explorer les filons dans les moindres recoins, arracher l’énergie, parcourir les galeries, ne rien oublier, ne rien oublier, écraser les pédales.
Il passa le haut de la bosse.
À cent mètres, devant lui, un tracteur. Une remorque. Une silhouette dressée.
Une cassure dans l’absence.
Garder la vitesse.
Il s’approcha.
Un homme. Il tenait une pelle. Des gravats qui volaient.
Mauvaise intuition. La colère qui montait. Il devinait déjà.
Il ralentit. Calmer son souffle, récupérer un peu. Il connaissait la suite.
L’homme l’entendit, il tourna la tête et reprit sa tâche. Un sac de toile qu’il vidait, des déchets épars, des plastiques que le vent emportait.
La remorque surplombait le vide. Un chemin venant de la route conduisait à la falaise.
Dérapage. Il avala sa salive.
Un regard sur le chargement. Des briquettes rouges en miettes, du placoplatre, polystyrène, plastique, fils électriques, tuyaux… Un artisan. Bleu de travail, une carrure de poids lourd.
Le dégoût.
— Bonjour, pourquoi vous balancez tout ça ici ?
La colère dans la voix. Impossible de se retenir.
Un regard interrogateur du bonhomme. Plein de mépris. La remorque comme le piédestal de sa connerie. Il se redressa, prit appui sur le manche de la pelle.
— Eh, oh, t’es qui toi ? T’es pas d’ici alors t’as rien à dire. Je travaille moi.
La honte d’être surpris. Des yeux mauvais, le teint rougeaud, la moustache en bataille, la casquette vissée comme une appartenance, un signe de reconnaissance.
— Putain, mais c’est dégueulasse.
— À la première tempête, y’aura plus rien alors tu m’emmerdes pas.
Un con. Un de plus. Il en a tellement vu. Le dégoût.
— Ça va juste partir un peu plus loin, ça sera éparpillé, mais ça ne disparaîtra pas. Y’en a partout des saloperies.
— Putain, mais fous-moi la paix. Je paye mes impôts ici alors je fais ce que je veux.
La pelle qui reprenait sa tâche. Indifférence totale.
— J’en ai marre de tous ces cons dans votre genre qui salopent la nature, j’en ai marre des gens qui se croient tout permis. Et si j’allais vous dénoncer aux flics du coin ?
Les jambes tremblotantes, les mains moites, l’envie de frapper, de le jeter dans le vide, qu’il s’écrase au milieu de sa merde, que la haine nourrisse ses forces, qu’elle soit son arme.
La pelle qui s’arrête. Le visage qui se tourne.
— Et si je te foutais ma pelle dans la gueule ? Ça te dirait ça ? Allez, casse-toi et laisse-moi bosser, j’ai pas que ça à foutre.
— Comment vous vous appelez ?
— Mais t’es vraiment con toi hein ? T’as pas compris ce que j’ai dit ! Casse-toi ! Mon beau-frère, il est chez les flics, t’imagines même pas comment il va te recevoir !
Un éclat de rire. Son pus cérébral jeté à la figure.
Il ne pouvait rien. Le dégoût.
Il contourna la remorque.
Nouvelle pelletée.
Une arme à feu. Lui exploser le crâne, regarder gicler en l’air la viande putride de ce cerveau infâme.
— Sale con.
Écraser les pédales.
— Casse-toi, pauvre pédé !
L’insulte suprême. Il l’a tellement entendue. À croire que seuls les pédés sont capables de respecter la nature.

Lundi 3 septembre 1979, assis sur la dernière marche de l’escalier menant à la classe, Pierre regardait les enfants entrer dans la cour de l’école.
Un nœud au ventre. Ne pas rater le premier contact.
Une fille, la plus grande du groupe, tenait la main d’une adorable boule blonde, engoncée dans une salopette en jean, les cheveux en bataille, des joues de hamster.
Trois garçons. Le plus solide par son air décidé semblait rassurer ses compagnons légèrement en retrait.
Un petit bonhomme en short tirait d’un air pressé une fille aux longs cheveux qui n’osait lever les yeux. Ils s’arrêtèrent à quelques mètres de lui.
— Bonjour, je m’appelle Pierre. J’avais hâte de vous rencontrer. On va s’asseoir ? proposa-t-il en désignant le tapis d’herbe qui bordait le mur de l’école.
Il les devança pour les décider à bouger et s’assit. Face à lui, les enfants l’imitèrent.
— Avec ce soleil, on sera mieux dehors pour faire connaissance. Toi, comment t’appelles-tu ? demanda-t-il au plus grand des garçons.
— Rémi Le Renard, répondit une voix ferme, lui c’est Fabrice, c’est mon petit frère.
Un sourire timide confirma.
Il s’amusa du visage rieur et rusé de Rémi. Son nom de famille lui convenait à merveille !
— Moi, je m’appelle Léo, continua gaiement le petit garçon brun qui semblait chargé d’une quantité d’énergie inépuisable.
— Moi, ch’est Morgane, coupa la blondinette frisée dont la voix menue, mais déterminée laissait entendre quelques imperfections.
— C’est ma petite sœur monsieur, moi je m’appelle Marine.
Cette voix si calme et si mesurée. La délica

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents