L acoustique
154 pages
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L'acoustique , livre ebook

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Description

Extrait : "Le son, c'est le mouvement qui devient sensible à distance. Le repos est muet. Tout son, tout bruit annonce un mouvement. C'est le télégraphe invisible dont se sert la nature."

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EAN13 9782335043365
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335043365

 
©Ligaran 2015

I Le son dans la nature

Bruit et son musical. – Voix des animant. – Langage des bêtes. – M. L*** et les singes, – L’animal Haüt. – Oiseaux chanteurs. – Insectes. – Reptiles et poissons. – Vie nocturne des animaux dans les forêts.
Le son, c’est le mouvement qui devient sensible à distance. Le repos est muet. Tout son, tout bruit annonce un mouvement. C’est le télégraphe invisible dont se sert la nature.
Aussi bien le son est un appel ; on ne le comprend pas sans l’oreille qui l’écoute, comme on ne comprend point la lumière sans l’œil qu’elle impressionne. Voix, parole, chant, il devient l’auxiliaire le plus précieux et le plus important de la vie de relation. On sait que les aveugles qui entendent et parlent sont bien supérieurs aux sourds-muets, qui n’ont que les yeux pour comprendre. C’est par la voix, fille de l’air, que les êtres vivants se communiquent le plus complètement leurs impressions et leurs besoins ou leurs désirs ; la voix appelle, attire ou repousse, excite ou caresse, implore ou maudit… Lorsqu’elle se fait parole dans la bouche de l’homme, elle exprime tout ce que l’esprit peut concevoir ou le cœur sentir. Incarnation merveilleuse qui prête un invisible corps à la pensée, elle porte d’esprit en esprit les passions, la foi ou le doute, le trouble ou la paix. Conçoit-on une humanité muette ?

Nous nous proposons d’étudier le son sous différentes formes, sans nous préoccuper d’abord de la nature intime des phénomènes auxquels il donne lieu. On verra ensuite que ces phénomènes s’expliquent aussi complètement qu’on peut le désirer, par des considérations tirées de la théorie des vibrations, et que les règles de la musique même découlent en grande partie d’un certain nombre de faits physiques ou physiologiques qui sont du domaine des sciences d’observation. Il ne faut pas cependant que le lecteur s’effraye de cette perspective ; nous ne ferons qu’effleurer ce côté de notre sujet, et nous nous bornerons, dans la plupart des cas, à l’indication des résultats obtenus, sans entrer dans aucun détail sur la démonstration des lois que nous ferons connaître. De cette façon, ce livre pourra être lu sans effort d’esprit par tous ceux qui aiment à comprendre les phénomènes au milieu desquels se passe notre existence.
Les impressions que perçoit l’oreille se distinguent habituellement en sons musicaux et en bruits . La distinction est vague ; on ne saurait admettre entre les sons et les bruits une différence d’essence ou de nature. Tous les bruits se composent de sons de très courte durée, presque instantanés et plus ou moins dissonants.
D’un autre côté, les sons musicaux, ou pour parler avec plus de précision et ne rien préjuger sur les débilitions, les sons employés par les musiciens ont souvent une durée excessivement courte, et les combinaisons dans lesquelles on les fait entrer peuvent être parfaitement dissonantes. Où est la limite qui sépare le son musical du bruit ? Elle est tracée par le degré de plaisir ou de déplaisir que nous causent les impressions perçues par un organe dont la sensibilité varie d’un individu à l’autre, et il ne faudrait pas en demander la définition à une personne qui sortirait d’un de nos spectacles de foire.
Le caractère le plus saillant du bruit c’est l’irrégularité et la discontinuité de l’impression. Le roulement d’une voiture sur le pavé se compose d’une série d’explosions discordantes ; le bruit que fait l’eau qui tombe du robinet d’une fontaine, est de même une suite rapide de notes saccadées. Dans le doux murmure d’un ruisseau, dans le bruissement des feuilles, les transitions sont déjà moins brusques ; enfin, dans d’autres bruits tels que les longs mugissements du vent qui s’engouffre dans les cheminées, les notes montent et descendent par degrés insensibles. Dans tous ces cas, cependant, nous rencontrons des successions irrégulières de sons hétérogènes, qui se suivent trop rapidement pour laisser à la sensation musicale le temps de naître, tandis que les impressions que constituent les sons musicaux sont assez prolongées pour être perçues distinctement. C’est dans le même fait que réside la différence entre le langage parlé et le chant. D’habitude, on appelle aussi bruit un mélange confus de sons que l’oreille ne parvient pas à confondre dans une sensation une et homogène. Ainsi, on produira un bruit en posant la main étendue sur les touches d’un clavier de manière à faire entendre à la fois toutes les notes de la gamme. Il est clair, d’après ces exemples, que la distinction entre bruit et son peut n’être qu’une affaire de convention, et qu’on peut passer par mille transitions de l’un à l’autre, quoique la distance soit grande aux extrêmes. Tout le monde appelle bruit le cliquetis que produisent en tombant des morceaux de bois. Cependant, voici une expérience qui se fait souvent. On prend sept lames de bois dur, de même longueur et de même largeur, mais dont les épaisseurs décroissent de l’une à l’autre suivant une certaine loi. On en laisse tomber une seule sur le plancher ; elle donne un bruit qui paraît n’avoir aucun caractère musical ; ensuite on les jette l’une après l’autre, suivant l’ordre de leurs épaisseurs décroissantes, et l’on entend parfaitement les sept notes de la gamme.
En frappant sur des cailloux convenablement choisis et suspendus à des fils, les Chinois produisent des sons assez agréables pour composer une mélodie. Beaucoup d’instruments employés dans les orchestres ne produisent, à parler proprement, que des bruits cadencés, qui viennent se mêler à la musique pour soutenir le rythme ; tels sont les cymbales, les castagnettes, les triangles, etc.
La nature inorganique ne produit que des bruits. La voix du tonnerre, celle de l’ouragan et celle de la mer, ne sont que des bruits confus. Cependant, on peut obtenir du vent des notes musicales, en lui offrant une harpe éolienne, dont les cordes ne résonnent que d’une manière déterminée.
Dans le monde des animaux, on rencontre une variété infinie de bruits et de sons musicaux ; ces bruits et ces chants constituent le langage des bêtes. « Les oiseaux, dit le P. Mersenne, les chiens et les autres animaux font un autre cri quand ils se fâchent, qu’ils se plaignent ou qu’ils sont malades, que quand ils se réjouissent et se portent bien, et la voix est plus aiguë en la tristesse et en la colère, que hors de ces passions ; car la bile fait la voix aiguë, la mélancolie et, le phlegme la fait grave, et l’humeur sanguine la rend tempérée… Mais la voix des animaux est nécessaire, et celle des hommes est libre ; c’est-à-dire que l’homme parle librement, et que les animaux crient, chantent, et se servent de leurs voix nécessairement… Plusieurs disent qu’ils ne crient pas nécessairement, d’autant qu’il n’y a, ce semble, rien de plus libre que le chant des oiseaux, comme du rossignol, du chardonneret, et des autres, et néanmoins il faut avouer qu’ils ne chantent que par nécessité, soit que la volupté ou la tristesse les pousse à chanter, ou qu’ils soient excités par quelque instinct naturel, qui ne leur laisse nulle liberté de se taire, ou de cesser quand ils ont commencé à chanter. Et quand ils oyent un luth ou quelque autre son harmonieux, et qu’ils chantent à l’envi les uns des autres, les sons qu’ils imitent ou qui les excitent à chanter, frappent tellement leur imagination qu’ils ne peuvent pas se taire ; car leur appétit sensitif étant échauffé par l’impression de l’imagination, commande nécessairement à la faculté motrice de mouvoir toutes les parties qui sont nécessaires à la voix. »
Cette théorie de la voix nécessaire ne laisse pas d’être passablement subtile, car on ne peut nier que beaucoup d’animaux ne parviennent à tenir entre eux de véritables conversations.
Il faut citer ici l’intéressant livre de G.-E. Wetzel, intitulé : Nouvelle découverte sur le langage des bêtes , basée sur la raison et l’expérience (Vienne, 1800). Le frontispice représente un groupe d’animaux supérieurs avec cette légende : Ils ne mentent point ; la vérité est leur langue . L’auteur s’efforce de démontrer que les animaux se font comprendre les uns des autres par des combinaisons de sons qui constituent la plus simple des langues, une langue pleine de répétitions… qu’ils cherchent à

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