L Ange blond des tilleuls
60 pages
Français

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L'Ange blond des tilleuls , livre ebook

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Description

Pétillante, fille de la nature, des blés et des arbres: telle est Simone, solaire, lumineuse, si différente des membres tellement corrects de sa famille. Peut-être parce qu’elle a été élevée à part, loin des siens et d’une mère qui ne la désirait pas… Une jeune femme, toute en candeur et en pureté, qui sait se montrer ferme aussi quand il s’agit de son bonheur, de son amour pour Lucien qu’elle veut épouser et ne plus jamais quitter. Alors, face à sa décision, un mariage est précipité… Toutefois, loin de l’euphorie attendue, de la joyeuse noce espérée, c’est une cérémonie austère qui est livrée, inaugurant des temps de silence entre les deux époux… Mais il en faut bien davantage pour décourager Simone… Bien que porté par trois voix féminines, L’Ange blond des tilleuls palpite au rythme des coups de cœur et amours de Simone, personnage pivot d’un roman qui, par-delà la simplicité des existences, donne à lire ces filiations que l’on refuse ou que l’on bâtit en marge des cadres traditionnels. Un roman sur les mères et les filles, sur leurs liens puissants aussi bien dans l’indifférence que dans l’affection, voilà donc ce que nous tend M.-P. Michaud à travers cette œuvre épurée et touchante.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 20
EAN13 9782748354621
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Ange blond des tilleuls
Marie-Pascale Michaud L’Ange blond des tilleuls Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0115038.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
A Natalie. Merci à Clément, Elsa, Isabelle et Hélène pour leur patience et leurs précieux conseils.
Chapitre I Le « cube gris » est froid et silencieux ce matin, les douleurs ont commencé hier soir après les festivités de Noël, de petites contractions presque imperceptibles. Je n’ai rien dit à personne et mon visage n’a rien montré comme d’habitude. La nature est recouverte d’un gros tapis neigeux qui étouffe tous les bruits. Seules quelques corneilles cher-chent désespérément un peu de nourriture, près de la ferme. Firmin a dû nourrir les bêtes, comme chaque matin. La maison paraît vide, même le piano de Marthe est silen-cieux, elle a dû recevoir des consignes. Ernestine est là dans la pièce à côté. Elle veille à main-tenir l’eau bouillonnante et entretenir le feu dans la chemi HMM !!! Une contraction plus douloureuse que les autres, il me semble qu’elles se rapprochent. Georges a veillé toute la nuit près du feu, habillé, prêt à aller chercher le docteur. Au matin il s’est endormi et, quand je me suis levée pour aller sur le seau d’aisance, il ronflait. À la lueur du feu, je vois son gros estomac monter et descendre cal-mement, ce qui m’endort. C’est vrai que je ne désire plus d’enfant et lui en fais le reproche silencieusement. Geor-ges est d’ailleurs plus attentionné que d’habitude. Issue d’une famille nombreuse, j’ai toujours connu Mère, vieille et épuisée par ses onze enfants, courant partout dans la grande maison de Rouen. Ces voiturées énormes et bruyantes, pour se rendre en vacances à Veulettes : à peine arrivés, nous remplissions la plage entière, une véritable invasion. Jamais de silence, même la nuit, toujours ces ronronnements et ronflements de treize personnes, collées
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les unes aux autres, quoiqu’on fasse, où qu’on aille, pas un instant de solitude. Depuis la naissance d’André, je lui ai autorisé mon corps deux fois avec retenue. Cette fois à 44 ans, je pen-sais bien être à l’abri. André est une telle joie, nous sommes comblés, pourquoi un quatrième enfant ? Ce charmant et joyeux petit garçon est un cadeau du ciel, la gaieté même. Il ne cesse de taquiner ses deux grandes sœurs : Marthe la réservée et la froide Suzanne. Ses éclats de rire remplissent cette silencieuse maison. Souvent me prend l’envie de courir avec lui, de le serrer fort dans mes bras, mais je me ressaisis et détourne le regard de ses fan-taisies. Ernestine rentre pour charger le fe… HMM !!! Une au-tre plus violente, je n’ai pu lui dissimuler ma douleur. Déjà présente aux trois autres naissances, attentive, elle reste un moment près de moi et voyant que les douleurs se rappro-chent. Elle court prévenir Firmin, son mari, d’aller quérir le docteur Couturier. Patachon est déjà attelé prêt à partir. Georges est allé à Rouen, malgré le mauvais temps ce ma-tin, pourtant il sait que c’est pour aujourd’hui. Il est vrai que, de toute façon, il n’assiste pas aux naissances, je ne le veux pas car l’entendre arpenter le couloir m’exaspère ! Une contraction plus longue, plus intense, a raison de mes douleurs et délivre l’enfant. Quand arrive le médecin, deux heures plus tard, retardé par la neige, tout est terminé, Ernestine et moi, avons tout fait seules. Il découvre cette drôle de chose, toute ronde, toute rose, chauve, c’est une fille… Une troisième fille au teint de pêche ! Il me fait les derniers soins et convoque les enfants pour admirer le bébé. André et ses sœurs vien-nent voir le poupon sans nom après le déjeuner, ils le regardent étonnés, un baiser sur le front et repartent en silence. Georges est rentré vers trois heures, l’enfant dor-mait, Il ne l’a pas réveillé, un regard attendri et un sourire vers moi. Je suis si fatiguée, trop vieille et je n’ai pas de
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