L Emerveil
74 pages
Français

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L'Emerveil , livre ebook

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Description

Le propos de l’Émerveil est simple : réussir à voir la beauté dans le monde et oser s’en émerveiller. Le réapprendre peut-être ? La beauté est présente dans tout, au point qu’elle est comme une intention inhérente à la création et renouvelée sans cesse. Si on s’y laisse prendre, le livre devient alors une invitation à poser le regard comme on pose une question, une jubilation mêlée d’interrogations. Il est alors un chemin que l’on prend à sa guise et dont on ne sait où il finit vraiment. Un silence dans le vacarme, un antidote aux urgences et aux laideurs qui s’imposent comme seule réalité et qui, à force, nous rétrécissent l’âme.

Informations

Publié par
Date de parution 05 mai 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312036403
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Émerveil
Joseph Delcourt
L’Émerveil
Notes de peinture











LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015
ISBN : 978-2-312-03634-2
A B. avec qui je parcours l’Émerveil
depuis si longtemps.
« Pay attention »
C. Jones
Avant-Propos
L’Émerveil est un monde à part entière, notre monde. Ou plutôt, une façon de le voir et de l’appréhender, de passer de l’autre côté en se laissant ravir par l’impensable beauté et la perfection qu’il recèle. Que l’on croie à un créateur ou non n’est pas le sujet. Simplement, on ne peut nier que la beauté est partout, il suffit de vraiment regarder pour s’en apercevoir, se laisser toucher, comme par une intention qui l’aurait justement précédé, ce monde.
Ce petit livre est une invitation à parcourir cet Émerveil qui nous entoure et se révèle pour peu qu’on y prête attention. Nous y cheminerons de concert, en de courtes étapes qui dessinent un passage, ouvrent une perspective peut-être, paisibles et rythmées comme une partition égrenée de silences.
Lecteur, lectrice, prends-en la mesure et qu’elle soit à la tienne. Ouvre ce livre où tu veux et parcours-le comme il te sied. C’est finalement ce que tu en tires, ce que tu ressens et ce que tu y vois qui ouvre en toi la porte de cet Émerveil-là. Ce qui y est écrit n’est là que pour entrer en résonnance avec qui tu es, ce que tu vis et connais. A chaque fois, tu verras, quelque chose de plus nous est accessible, proposé. Quelque chose de beau qui nous donne à penser. Que ce soit cela dont on se souvienne. Et rien d’autre.
Terra Incognita

Avec Bach et ses fugues





Jacques Perret, qui connaissait son affaire, savait qu’on ne peut s’embarquer sans avoir préalablement décidé d’une destination. Partir sans but manque terriblement de bienséance. Du coup, il avait décrété qu’il partait pour le Zipangu, un joli nom avec juste ce qu’il faut de mystère et d’exotisme pour déhaler sans reproche, en partance pour nulle part.
En ce qui nous concerne, c’est pour l’Émerveil que nous partons. La balade qui s’annonce sera probablement tout aussi erratique que celles du susnommé, mais elle ne nous mènera pas si loin : point de côtes insolites, de brumes spongieuses ou de borborygmes marins, non, juste le monde qui nous entoure, ce monde d’à-côté et franchir, aussi souvent que possible, cette frontière invisible qui nous sépare du merveilleux. Atteindre à tout moment ce moment magique et miraculeux.
Magiculeux.
S’y lancer comme on part vers l’horizon. Ne pas retenir le plaisir ou l’envie, les lâcher amples et sûrs comme on jette une senne. Ou du grain. Ouvrir une page avec une curiosité impatiente, comme on ouvre les yeux, y poser chaque mot, lentement, précisément et les regarder pousser.
Je t’invite à plonger dans le spectacle du vivant, le vrai, celui qui apparaît quand on s’y attend le moins. Le vivant par surprise. A t’enfoncer dans le grand inconnu, tels Magellan, Colomb ou de Gama quand l’aventure était sur mer, droit devant, se perdre en longitudes et frôler les abîmes. T’immerger dans la création, y perdre pied forcément et oublier la surface, laisser ce qui vit apparaître sous un jour nouveau, au fil des mots et des images. D’abord évanescent, résistant et fugace puis de plus en plus présent, un monde naît, comme un mirage monte de la terre brûlante et t’annonce quelque chose, quelque part, plus loin.
Il te faudra écouter.
Comprendre. Te laisser transporter.
Dire la création telle que rarement on se donne le temps de la regarder. Sentir cet au-delà justement, s’y jeter, entendre ce qu’il raconte et le chanter comme un remerciement. Des pages témoins de ce qui est derrière, loin, qui pousse irrésistiblement et fait naître la vie comme le vent la houle. De ce qui… peut être. Je préfère dire sans doute. Un lieu où laisser les pensées de côté, écouter l’autre face, là à portée, quand on s’intéresse à l’avers des choses. Des lignes à lire sans forcer ni construire, comme on regarde tranquillement un fleuve couler sans espérer la pêche, concevoir le barrage ou chercher le bateau.
C’est tout cela que tu trouveras dans les pages qui suivent: une halte, une reconnaissance, une redécouverte de ce que nous sommes et de ce que nous vivons. Un temps à part, un autre regard peut-être ? Une autre intention surtout. Ne rien prendre, ne rien garder, se réjouir de tout. Des lignes aux résonnances joyeuses ou graves, emplies des silences et de l’ivresse de la musique, du délice des fleurs, des rires de la danse ou des parfums d’une cuisine bien amenée.
Des feuilles en marées, des chapitres à prendre et à abandonner au gré des lunaisons, un temps qui contient l’esprit comme il borde l’océan : sans presse, les mots vont et viennent à des rythmes d’ailleurs, s’enroulent et reposent quand on se prend à les écouter. Nous baignent, bercent et nous parlent.
Des pages tentatives où c’est autre chose, ni elle ni lui, ni toi à qui je pense ni surtout moi, qui porte le stylo. Dire ce qui est au-dedans des moments, des images et des gens, ce qu’on pressent et qui affleure parfois, qu’il ne faut pas nommer et qu’on n’ose toucher, comme une blessure ouverte. Oser, simplement oser et frotter la lanterne, vas-y, appelle le djinn, accepte sa présence à tes côtés, sans crainte ni vanité, sans trop savoir ce qu’il va faire. Laisse-le raconter son monde, nous porter en un clin d’œil de géant vers cette Terre Inconnue qui se laisse deviner au-delà de toutes parts et se donne à voir parfois, quand le temps est moins brumeux, si on regarde suffisamment loin, haut, longtemps. Un monde voisin, le monde d’ici-bas mais vu du versant d’en face.
Le voyage commence ainsi, quand, par inadvertance, on se met à penser, on se prend à croire qu’à côté du monde où l’on nait, ou plutôt en dedans, il y a quelque chose, une réalité seconde, première peut-être, qui nous est accessible, comme une vie analogue, dont nous serions le jeu ou le rêve ou l’ombre? Celle de Platon passe soudain devant sa caverne et lentement s’efface. Cette pensée persistante d’un monde voisin, transparent, mitoyen, est comme une clé qui me serait venue dans la main, une nuit ou plutôt un bon matin, surprenante et, il faut le dire, un peu suspecte. Du coup, on cherche la serrure et la porte qui convient.
La porte sur l’autre côté des choses, qui attend qu’on la trouve. Parfois.
Cette porte, si tu l’ouvres, fais attention. Ah, surtout, que jamais ne s’y glisse avec toi cette sournoise attention à soi. Passer de l’autre côté, c’est passer seule à seul et surtout s’oublier, soi et ses jugements, n’être qu’attention et émerveillement.
Décrire, simplement.
Décrire un monde en devenir, en abîme, abysses dont on sait que des choses y vivent mais qu’on ne voit pas. Écrire pour la joie de dire, pour la lettre qui se pose, le mot qui advient et la phrase qui se forme. Écrire pour le son qui se donne au sens, pour le silence entre les mots, sonnants et trébuchants comme des notes. Comme un piano remplirait lentement une pièce de sonorités qui se suivent et se cherchent, s’attendent, s’espèrent et se taisent, se laissent ramasser par ceux qui passent et toi qui es restée.
Ces mots chuchotés comme des mystères venus d’un autre côté, ces élancements comme des ombres au couchant, peuvent-ils aussi donner du plaisir à l’oreille ? Celui de la note, de l’arpège et du jeu des octaves ? Des pages à lire partitions, un dièse à la marge et des mots triples croches.
Ouvrir la porte du monde où l’on vit comme d’un jardin oublié, celle aux gonds rouillés qu’il faut un peu forcer, y entrer prudemment, en interrogation muette, attendre la réponse dans le silence qui suit ou des pages et des pages plus loin. Ne pas chercher trop vite le sens qui t’échappe en vapeur, happé par ce mouvement des arbres, la voix des autres et le bruit dans la maison.
Et le regard tranquille et la joie qui monte par anticipation de ce qu’on va découvrir.
Et le grand blanc de la page, excitant comme une course à traineau dans le temps froid et sec et les images qui viennent, en meute qu’il faudra aligner, tel un attelage de chiens libérés de la chaîne.
Mush !
Ce qui s’annonce derrière la porte, bribes, musiques et parfums, est une histoire de fête, grandiose, présente de

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