La Dernière Aube
222 pages
Français

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La Dernière Aube , livre ebook

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Description

Chez lui, les phases de l'histoire sont marquées de façon spectaculaire, théâtrale. En 60, après une lutte inégale contre une troupe de tabasseurs, il s'est réveillé un matin à moitié mort dans son appartement vide et dévasté d'où sa femme et ses enfants avaient disparu. Il a survécu. À sa surprise, il a survécu. Il a traversé une longue période d'entêtement qui s'est terminée sur un îlot de la Seine sous le pont Neuf. C'était trois bonnes années après les Événements. Trois ans... ou quatre? Il aurait donc dans les 35 ou 36 ans. Ce détail le laisse indifférent. Autrefois, si on lui demandait son âge, il répondait sans hésiter. Comme c'est bizarre! Dans sa tanière, il n'a jamais compté les jours. D'ailleurs, tout cela n'a maintenant plus aucune importance. Que signifie l'âge pour qui n'a ni famille, ni carrière, ni perspective d'aucune sorte? Que signifie le temps? Dans un Paris d'après la ruine, bien des siècles après le nôtre, "La Dernière Aube" s'attache aux pas d'un ermite, d'un reclus, Bubu, qui se voit rattrapé par ses semblables. Roman d'anticipation aux notes rugueuses et austères, au goût de cendres, cette oeuvre signée R. Collas énonce, par-delà la survie d'un homme dénué de tout, une réflexion sur la marche de l'histoire qui fait et défait les sociétés humaines, qui les conduit à leur apogée ou les entraîne dans la décadence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782342042672
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0079€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Dernière Aube
René Collas La Dernière Aube
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0120184.000.R.P.2014.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2015
Le muet L’homme se retourne doucement sur le sol dur. Lente-ment, sans faire de bruit, il se retrouve couché sur le dos. On n’entend qu’une vague rumeur venue par-dessus le mur ébréché qui le maintient à l’ombre de la pleine lune. Bien qu’il retienne sa respiration, il ne perçoit plus rien. Le bruit qu’il lui a semblé entendre dans son demi-sommeil a disparu. Il n’a pas la moindre idée de sa nature. Quand on est réveillé par un bruit incongru, tous les dou-tes sont permis. S’agissait-il seulement d’un bruit ? D’un bruit venu de l’extérieur ? Ce qu’il a cru percevoir ne se-rait-ce pas plutôt, tout simplement le fruit de son rêve ? Le mieux serait peut-être de se rendormir. Mais il ne peut se défendre de prêter l’oreille à la ru-meur obscure de la nuit. Il sent une douleur sourde au fond de son estomac. Il pousse un long soupir silencieux. Il est tout à fait réveillé. Quelle heure peut-il bien être ? Il aime-rait pouvoir consulter sa montre comme il le faisait encore il y aquoi ? Trois ans, peut-êtreTrois ans qu’il a ces-sé de mesurer le temps qui passe. En regardant la position des ombres que projette la lune sur le plancher inégal, il déduit que la nuit doit avoir largement dépassé son milieu, et qu’elle ne tiendra pas beaucoup plus d’une heure. En été, les nuits sont courtes par ici. Est-on en juin ou en sep-tembre ? Il a parfois la curiosité stérile de se poser des questions oiseuses auxquelles il se trouve bien en peine de répondre. Pourtant, on gratte. Cette fois, il l’a entendu distinctement. Quelqu’un a gratté. Un bruit ténu, mais net dans le silence de la nuit.
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Couché maintenant sur le dos, il relève légèrement la tête, pour maintenir son regard par-dessus son corps, la nuque tendue, le cœur battant. C’est un bruit infime et il faut tout le silence de l’heure pour le percevoir, un silence profond, presque absolu. C’est un bruit comme si on raclait un sol rugueux avec un balai minuscule, avec trois aiguilles de pin. Deux petits crissementslong silence un  trois crissements presteset le silence encorele silenceCe n’est pas un homme. Non ! Aussi discret soit-il ce bruit est moins fort que tout ce que pourrait produire un homme à l’affût. Non, décidément, ce n’est pas un homme. Et il en ressent le soulagement. Il n’arrive pas, tant le bruit est ténu à localiser sa provenance. Il ne l’a entendu distinctement qu’une seule fois, la dernière. Cela semble bien venir de sa droite, de la partie de la pièce qui reçoit à plein le clair de lune. Pourtant, il ne voit rien. Rien qui bouge sur un sol recouvert de gravats qui luisent au clair de la pleine lune. Si seulement il avait pu balayer ! C’est étrange : un être vivant respire à moins de quatre mètres de lui ! Quelque animal, sans doute, puisque ce ne peut pas être un homme. Un petit animal discret. Quelque rat ? Mais il n’y a plus de rats ! On manque absolument de tout, même de déchets. Le silence se prolonge. N’est-il pas victime d’une hallucination ? Il ne voit rien dans la pé-nombre. Et pourtant il a de bons yeux. Où diable un animal pourrait-il se cacher ? Il attend, immobile, la tête érigée, retenant sa respira-tion. Le petit bruit se répète encore. Alors, doucement, il se retourne sur le ventre, plie le genou, et, prenant bien garde de ne pas faire le moindre bruit, il prend appui sur le coude, et se retrouve debout, tenant un morceau de brique dans chacune de ses mains. Il est resté dans la moitié de la pièce plongée dans l’ombre. Maintenant, il domine de toute sa haute taille les quelques vingt mètres carrés de la pièce vide. On ne distingue rien. « Même une sauterelle, pense-t-il, même une sauterelle, je la verrais dans la lu-
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