Les Anges de la Terre sacrée
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Les Anges de la Terre sacrée , livre ebook

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Description

Dans une famille divisée par des querelles foncières et l'absence du père, la vie du jeune Gamchara connaîtra plusieurs jalons désagréables mêlant les actes magico-spirituels et les mésententes familiales. Cependant, rien n'est jamais complètement perdu lorsque la détermination s'acquiert dans le travail. Celui qui était méprisé par les siens trouvera t-il du bonheur et surtout de l'amour loin de sa terre ancestrale ?



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9782490414031
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L ES ANG ES D E L A TER R E SACR EE
de
Simplice MELI
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays.
No part of this book may be reproduced in any form, by print, photoprint, microfilm, or other means without permission from the publisher.
© Éditions Baobab Noah Dépôt légal : Janvier 2019
Diffusé par Challenges Littéraires Éditions ISBN : 978-2-490-41403-1
TAB L E D ES M ATI ÈR ES
Préface Introduction 1.Un retour dramatique à Bangang 2. L’épopée de Toenny 3. Le calvaire 4. Survivre au creux du désespoir 5. Le père des mariées 6. Foumbot, nouvelle terre d’accueil 7. Réussite et amour scolaire 8. Litige et injustice 9. Le silence tue l’amour mieux que la distance 10. Tagny et Yoseph : les antithétiques Avis au public
à Monsieur MELI Jean, mon héros.
P R ÉF ACE
Le roman reste à jamais le lieu par excellence pour tout Romancier de se substituer au Dieu Créateur du monde. C’est à cela que l’Auteur, de cet ouvrage intituléLes Anges de la Terre Sacrée, fait preuve de beaucoup de créativités pour faire revivre une tranche de sa vie.
Les anges de la Terre Sacréeest un Roman bercé par la Poésie. Preuve de la polyvalence de son Auteur et, surtout de son envie à vouloir raconter son histoire dans la perfection ou exactement à l’image de ce qu’il a vécu. Et, c’est un atout permettant à l’étudiant de s’approprier, simultanément, l’art ro manesque et l’art poétique.
Il recrée ici un univers purement camerounéen* qui fait étalage de l’enfance du jeune Gamchara dans de lieux géographiques différents au Cameroun. D’une enfance subitement prise en étau dans une famille en pleine crise foncière (où l’autorité traditionnelle et le respect des valeurs ancestrale s sont bafoués, aux agissements usurpateurs et tyranniques au village Bangang ; Gam chara suivra l’une de ses sœurs jumelles en mariage à Foumbot. Parti d’une vie de m isère et de maltraitance auprès de son oncle, Gamchara obtient son salut auprès de l’i nconnu et beau-frère Gamchara qui veille sur son éducation jusqu’à l’université et lu i donne une vie prospère). Les défis de la vie tels que l’amour et ses incompréhensions, l’ avidité de certains religieux et les incongruités du quotidien sont autant de points qui jalonnent la narration de cet ouvrage.
Ce roman montre combien il est important de rester uni, malgré les problèmes dans la famille, de faire preuve de responsabilité. Mais au ssi, en reconsidérant la condition des mères célibataires ou divorcées.
L’Editeur
I NTR O D UCTI O N
Il y a une loi coutumière, non écrite nulle part, q ui stipule que les garçons sont les seuls à hériter des biens de leurs ancêtres. Cette même loi stipule aussi qu’une fille ne peut être intronisée à la place de son défunt père, et également, un garçon ne peut être intronisé sur le siège de sa défunte mère. Le plus rigide de cette loi coutumière est de laisser croire qu’aucun premier-né d’aucun homme ne peut être son successeur. Alors, lorsque le premier-né est un garçon, tout le monde sait automatiquement que ce dernier ne sera jamais le successeur. Dès le bas âg e, les enfants peuvent savoir eux-mêmes qui sera l’intronisé ou pas. Et, qui dit succ esseur dit également l’administrateur des biens ancestraux et de tout le patrimoine famil ial.
Cependant, certains parents, ayant plus de discerne ment que leurs aïeux, ont commencé à apporter de la nouveauté et quelques dér ogations dans la coutume. On peut désormais voir des filles intronisées à la pla ce de leurs pères ; ou un garçon succédé à sa mère. C’est-à-dire, les enfants voyous , malhonnêtes ou faisant objet d’une immoralité en société sont déshérités par leu rs parents. Ceux-ci observent leurs enfants sur plusieurs plans avant de leur confier d es responsabilités et la succession. Cette violation de la loi ancestrale permet de mett re entre de bonnes mains le patrimoine familial.
La déception embrase souvent certains fils cadets l orsqu’ils se trouvent déshérités, au profit des frères aînés, lors de la lecture du test ament. Plus poignant pour le cadet lorsque le successeur est le premier-né de la famil le. Comme pour dire au monde que le cadet est indigne. Tel fut le cas des frères Yos eph et Tagny.
Puisqu’on ne peut prendre une telle décision sans f rustrer le fils indigne, les conflits naissent toujours. Dans un cas comme dans l’autre, la famille se trouvera en conflit ; parce que le fils indigne sera toujours une entrave à la gestion du patrimoine. Sans oublier qu’il n’acceptera pas qu’il est indigne.
Triste est de savoir que de tels conflits naissent parfois des situations déplorables.
UN R ETO UR D R AM ATI Q UE À B ANG ANG
Ln climat hospitalier. Plusa localité du Mungo où je naquis est connue pour so précisément dans l’Arrondissement de Melong où mon père était respecté du milieu pour ses multiples travaux champêtres et le service loyal rendu à toute la communauté du Moungo et ses environs. Nous nous plaisions à vi vre dans cette partie du pays qui n’était pas notre village. D’ailleurs notre village , me disait-on, était Bangang ; une contrée des pays Bamiléké, dans les Bamboutos. Les habitants de Melong, des autochtones, ne faisaient pas de discrimination ent re nous et eux ; surtout que la zone était cosmopolite. Quoi qu’il en soit de cette comm unauté cosmopolite, le travail champêtre et l’élevage étaient les seuls moyens d’i ntégration.
Non loin des rails sur lesquels le train passait de ux fois seulement par jour, notre maison, semblable aux autres, n’était pas en poto-p oto comme celles des villages Bamiléké d’où mon père était originaire. Plutôt, no us habitions dans une maison en planche avec le sol coulé de ciment. Mon père était le héros de la modeste maison, car tout ce que nous possédions était de lui ou de ses initiatives. Il était le premier à se réveiller et à quitter la maison ; et aussi le dern ier à nous rejoindre chaque soir. Généralement, nous ne le voyons pas quitter la mais on pour ses champs. C’était à nous de nous occuper des animaux domestiques avant d’aller soit à l’école, soit le rejoindre aux champs ; en fonction du jour de la se maine ou du week-end.
Notre mère le soutenait très souvent dans ses milli ers d’activités. Son travail était connu de tous : ménagère. Mais, je la connaissais p lutôt comme cuisinière de la maisonnée. Ce n’était qu’en période des récoltes qu ’elle s’efforçait à abandonner certaines de ses obligations ménagères pour sortir au même moment que mon père pour les champs ; puisque le temps des récoltes éta it pressant et stressant. Il fallait toujours récolter rapidement de peur que tout ne po urrisse dans les champs et, cela aurait été une peine perdue et surtout un manque à gagner annuel pour notre famille.
J’étais trop petit pour accompagner mes deux grande s sœurs jumelles, Mélataguia et Matchinda, lorsqu’elles allaient vendre certains de nos produits vivriers au poste de contrôle routier. Maïs chaud bien préparé, Carottes bien lavées, Prunes cuites ou non, des ignames, des aubergines, les bâtons de manioc, etc. Pour les grosses ventes aux marchés de la région, mon père se déplaçait personn ellement ; parfois, il se faisait accompagner par ma mère ou par l’une de nos sœurs a înées. Nous ne manquions de rien. La preuve, j’étais toujours bien portant et b ien nourri comme tous les autres habitants de la maison. Excepté que j’étais le tout « petit gros ». Mon cousin Goula, qui vivait avec nous, était un peu plus gros que moi. C elui-ci était mon compagnon de tous
les jours et, jamais un pas sans lui pour me défend re des autres gamins du quartier.
Quand tout le monde partait au travail ou au marché , mon cousin Goula et moi étions les gardiens de la maison. Bien qu’il était un enfa nt comme moi, papa lui faisait entièrement confiance ; à tel point que Goula sembl ait être mon tuteur. Parfois notre mère nous commissionnait pour des petits services a daptés à notre âge. C’était une façon pour elle de nous initier au travail, et, nou s apprendre à éviter l’oisiveté. Quoi qu’il en soit, nous ne nous prélassions jamais. Des jeux à n’en plus finir. Goula et moi étions « les meilleurs footballeurs de la planète » .
Notre père ne manquait pas de lui acheter un nouvea u ballon chaque fois qu’il allait au marché. Puisqu’il n’avait pas besoin d’être magicie n pour savoir que le précédent ballon n’existait que le temps de quelques expérien ces chirurgicales que je faisais, très souvent sur ses balles de couleurs vives. Chaque fo is, l’ingénu enfant gâté que j’étais voulait à tout prix voir le côté interne de chaque ballon. Tout cela, longtemps avant que je comprenne que le jeu était plus intéressant que les découvertes.
Par ailleurs, Goula inventait toujours un autre jeu : course des chevaux grâce aux tabourets de la maison, le bus avec lui comme chauf feur d’un bâton ou d’une longue chaise que nous transformions en voiture ; et, touj ours moi comme son unique passager. Goula était mon seul et unique compagnon, mon grand-frère, celui sans qui mes journées n’avaient aucun sens, ni couleur. Non, rien ne pouvait me faire croire qu’un jour mon tuteur Goula sera ailleurs et que je me retrouverai tout seul. C’était mon frère et je le suivais partout comme son ombre. Je pense que, comme moi, il ne savait pas que nous avions des parents différents. Parce q ue le jour où je suis venu au monde, il était déjà là. Avant moi, Goula était le bébé de la maison. Sa mère Tewani, la petite sœur de ma mère, et, ma tante l’avait confié chez mon père lorsqu’il n’était qu’un nourrisson. Mes parents l’avaient élevé avec beauco up d’amour. Sa mère biologique ne venait presque jamais nous voir car elle poursui vait toujours ses études au Lycée de Mbouda. Quant à son père biologique, personne ne le connaissait, personne ne l’avait jamais vu. Pour tout dire, lui et moi étion s des ignorants de notre propre histoire. Si oui, nous n’avions qu’une histoire à notre conna issance : manger, jouer, dormir et grandir. Comme des rois, le monde était à nous. C’e st le moins qu’on pouvait dire de nous.
Un après-midi, alors que nous venions de nous révei ller de notre sieste journalière, Goula me demanda de placer les goals pour que nous jouons au «tire-tire » dont chacun de nous était le gardien de ses goals. Tout se passait bien, avec les mêmes éclats de rire, nos manquements et jubilations habi tuelles…jusqu’à ce que le ballon traversa de l’autre côté des rails. Sachant ma lenteur, Goula alla chercher le ballon une première fois et le jeu continua. Nous savions pert inemment que le jeu allait se poursuivre jusqu’à 20 buts à 0, car les buts marqué s d’un camp comme de l’autre étaient célébrés ensemble, sans aucune distinction.
Ce jour-là, le climat était favorable au jeu et san s aucune pluie, même pas un nuage à l’horizon, le ciel était limpide. Soudain, le ballo n traversa les rails une seconde fois. Dans le fou-rire du dernier geste, Goula, mon tuteu r, mon frère, mon cousin, mon compagnon de toujours, courant chercher notre ballo n de l’autre côté des rails, sans prêter attention, sans que ni lui ni moi n’entendio ns le moindre bruit du train, …sans
qu’il n’ait le temps de prendre notre ballon, le train l’écrasa.
De toute la ville qui était venue voir ou compatir pour ce drame, de tous ceux qui pleuraient pour je ne sais quoi, car j’attendais to ujours et j’attendrai pour l’éternité que mon tuteur revienne avec notre ballon ; de tous ceu x qui pleuraient et se lamentaient, je ne remarquai qu’une seule personne : mon père. E ffondré n’est pas le mot juste. Il était perdu. Ce fut la première fois que je voyais mon père pleurer. Pour le moins qu’on puisse dire, je ne savais pas que les papas pouvaie nt pleurer. Par ailleurs, les cris, les interrogations de la police, les excuses des employ és du transport ferroviaire et toutes les lamentations ne ramenèrent pas mon frère à la v ie. Personne n’a jamais su ce qui était advenu à notre ballon. Puisque le lendemain, nous étions partis pour le deuil au village Bangang.
Perdu au sommet de l’une des mille collines de la r égion de l’ouest-Cameroun, le Bangang natal de mon père nous accueillait avec un climat hostile. Je n’ai jamais eu autant froid de ma vie. Je n’ai jamais été emmené a ussi loin de notre cher Melong paisible aux souvenirs joyeux et dramatiques. Tout le long du voyage, je fondais, je me ramollissais et je devenais pâle sous les yeux inqu iets de ma mère. Elle qui me portait sur ses pieds, essayant vainement de me nourrir, el le était anxieuse. Mais, elle continuait de me proposer n’importe qu’elle friandi se. J’étais devenu muet depuis la disparition brutale de mon compagnon de tous les jo urs. Plus on s’enfonçait dans les Bamboutos, très mal à l’aise je me sentais. Seuleme nt, je ne disais rien à personne à aucun moment. L’air que l’on respirait n’était pas frais, il était vraiment glacé. On aurait dit une région à l’intérieur d’un frigidaire. Puisq ue le froid était très brûlant. Cependant, ma mère nous avait tous parés avec des vêtements in habituels anti-froids.
Après l’enterrement de mon cousin Goula, je commenç ais à être sidéré pas un fait vraiment inimaginable pour moi. C’était le premier matin que nous nous réveillons dans cette région au froid hostile. Dans la petite cour de papa Yoseph, le frère cadet à mon papa, une grande réunion se tenait entre adultes : des oncles, des tantes, des vieux du village et aussi tante Tewani. Entre les pieds de m on père, je les regardais parler. Oui, chaque moment de silence était un manque à gagner p our moi. Ce qu’ils disaient avait très peu d’importance pour moi. Toutefois, je me pl aisais à voir la fumée sortir de la bouche de chacune et de chacun à chaque parole pron oncée. Je trouvais tout cela hallucinant et magique.
Tellement l’air était froid que la vapeur accompagn ait chaque mot prononcé. Petit enfant comme je l’étais, je ne comprenais absolumen t rien du phénomène, jusqu’à ce que Mélataguia, l’une de mes grandes sœurs jumelles , vienne me prendre quelques instants pour me forcer à boire un peu de bouillie à l’intérieur de laquelle on avait soigneusement mis des petits morceaux de pain. A pe ine j’avais avalé quelques morceaux que je n’en avais plus envie. Puisque mon ami Goula avec qui j’avais l’habitude de faire la course du« gros gourmand »plus là. Le souvenir des n’était circonstances de sa mort me hantait. Alors, je reto urnais dans la cour afin de contempler les « bouches qui fumaient ». J’aurais a imé que mon ami Goula soit là pour voir tout ça. Malheureusement, il était enterré non loin de la maison où nous étions. Malheureusement pour moi, je retournais aux pieds d e mon père lorsque le soleil s’était levé. Et, la vapeur que je pensais être de la fumée avait disparu. Seulement, le
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