Les merveilles de la peinture
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Les merveilles de la peinture , livre ebook

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Description

Extrait : "Des trois arts du dessin, que la voix unanime des nations a salués par excellence du nom de beaux-arts, la peinture est le dernier, historiquement et par les dates. Peut-être a-t-elle repris le premier rang par l'estime et l'admiration qu'elle inspire..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Publié par
Nombre de lectures 30
EAN13 9782335076080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335076080

 
©Ligaran 2015

Meurtre de saint Pierre, martyr. (Venise, église Saint-Jean et Saint-Paul)
Préface
Lorsque je reçus la bienveillante invitation d’écrire les Merveilles de la peinture , cet ouvrage, presque en son entier, se trouvait déjà fait, mais sous une autre forme. Il était dispersé par fragments dans des ouvrages antérieurs, notamment dans les cinq volumes des Musées d’Europe . Il ne fallait plus qu’extraire ces fragments, les rapprocher, les fondre dans un ordre nouveau, faire enfin de toutes ces parties disjointes un ensemble régulier. Qu’un exemple me fasse comprendre : Je prends Raphaël. Ses œuvres, comme un héritage sacré, se sont réparties entre toutes les nations. Il est peu de galeries publiques qui ne montrent avec orgueil son nom glorieux sur leurs catalogues. Raphaël est donc, en détail, presque dans chaque chapitre des Musées . Ici, tout à l’inverse, ses œuvres, de quelque part qu’elles viennent, seront concentrées dans un chapitre unique. Des pages isolées deviendront, en s’unifiant, une monographie ; des traits épars, une figure. Il en sera de même des autres dieux et demi-dieux de l’art de peindre.
Je conviens sans peine qu’un livre ainsi fait n’est guère qu’une compilation. Mais qu’importe au lecteur ? que gagnerait-il à quelques changements dans la forme des phrases, dans l’arrangement des mots ? Si les volumes des Musées d’Europe restent plus commodes pour les voyageurs qui, n’oubliant pas la visite des grandes collections d’art, cherchent l’assistance d’un guide, j’ai la confiance que le présent ouvrage sera d’une utilité bien plus manifeste pour ceux qui veulent s’instruire avant de se déplacer ou qui ne peuvent se déplacer pour s’instruire. J’espère leur offrir une histoire sommaire de la peinture, où se rangeront à leur place tout maître éminent et toute œuvre marquante de tous les temps et de tous les pays. Ce sera satisfaire, suivant mes forces, à ce qu’impose le titre du livre dont la rédaction m’est confiée.
Un mot encore pour finir : Quoique l’on m’ait concédé deux volumes au lieu d’un, vu l’immensité du sujet, il a fallu faire d’incessants sacrifices aux proportions arrêtées d’avance, et tandis qu’il arrive si souvent d’avoir besoin de s’excuser d’une prolixité superflue, je dois prier qu’on me pardonne l’excès d’une impérieuse brièveté.
CHAPITRE PREMIER La peinture dans l’antiquité
Des trois arts du dessin, que la voix unanime des nations a salués par excellence du nom de beaux-arts, la peinture est le dernier, historiquement et par les dates. Peut-être a-t-elle repris le premier rang par l’estime et l’admiration qu’elle inspire. Mais on ne saurait le nier : comme la musique ne fut d’abord que la servante de la poésie, l’art de peindre ne fut que le serviteur des deux autres arts, leur accessoire, leur complément.
L’architecture parut la première dans le monde. Il en devait être ainsi : c’est elle qui élevait des demeures aux hommes, des palais aux princes, des temples aux dieux. La sculpture lui vint en aide, et, faisant usage des mêmes matériaux – le bois, la pierre, le marbre – lui fournit ses premiers ornements. En joignant aux lignes de l’architecture et aux formes de la sculpture l’assistance et le charme de la couleur, la peinture compléta l’ornementation des édifices.
Mais l’architecture s’était bornée à prendre ses imitations, ainsi que ses matériaux, dans la nature inorganique. La colonne était un tronc d’arbre en marbre blanc, comme les frontons, les métopes et les triglyphes du Parthénon étaient la toiture d’une cabane primitive, s’abritant de la pluie et des orages. Seulement l’art avait perfectionné, embelli, transfiguré la simple industrie, et le beau s’était ajouté à l’utile. Quand il fallut orner les palais et les temples, la sculpture naquit d’un retour de l’homme sur lui-même. Il essaya non plus seulement d’imiter les choses, mais d’imiter sa propre image. « Après avoir admiré l’univers, dit M. Charles Blanc, l’homme en vient à se contempler lui-même. Il reconnaît que la forme humaine est celle qui correspond à l’esprit… que, réglée par la proportion et la symétrie, libre par le mouvement, supérieure par la beauté, la forme humaine est, de toutes les formes vivantes, la seule capable de manifester pleinement l’idée. Alors il imite le corps humain… alors naît la sculpture… »
Mais quand la peinture naît ensuite à son tour, elle ouvre à l’homme un bien plus vaste horizon, un bien plus vaste domaine. Elle embrasse toute la nature ; elle la lui livre tout entière. La terre et le ciel, la lumière et les ombres, les êtres vivants et les choses inanimées, tout ce qui est visible enfin, et, au-delà même du réel et du connu, tous les enfantements de l’imagination, pourront se produire par son aide magique au regard de l’homme étonné et ravi. « L’univers va passer devant nos yeux, dit encore M. Ch. Blanc, et dans les spectacles de l’art, le principal personnage du drame, l’homme, va paraître, accompagné de la nature entière, qui, semblable au chœur de la tragédie antique, répondra par ses harmonies aux sentiments qu’il exprime, répétera ou traduira ses pensées, lui prêtera le prestige de sa lumière, le langage de ses couleurs, et formera pour ainsi dire un écho prolongé à tous les accents de l’âme humaine. Ce prodige, c’est la peinture qui l’accomplira. »
Bien qu’appelée à de si hautes destinées, la peinture ne fut d’abord qu’une simple coloration, soit des lignes et des reliefs dans les œuvres de l’architecture, soit des vêtements du corps dans les œuvres de la statuaire ; et, de même que les œuvres mêmes des deux arts antérieurs, cette coloration, qui ajoutait plus de clarté avec plus de charme aux objets qu’en revêtait un art plus complexe, était encore plutôt un symbole qu’une imitation. Lorsque l’Océan se figurait par un dieu colérique armé du trident, et la tempête par les joues enflées d’École, la peinture ne faisait qu’ajouter le contingent de la couleur à la forme pour symboliser les forces et les harmonies de la nature. Tous les anciens vestiges de peinture, ou plutôt de coloration, venus jusqu’à nous, soit du grand continent de l’Inde, qu’on nomme le berceau du genre humain, et qui l’est réellement des races aryennes et sémites, soit des primitives civilisations de la vieille Égypte et de la vieille Assyrie, ne sont rien de plus que des ornements symboliques ajoutés au symbolisme des formes, dans les ouvrages de l’architecture et de la statuaire.
Il faut s’avancer longtemps dans la lente voie de progrès qu’a parcourue l’esprit humain, pour trouver enfin la peinture, dégagée de ses liens de vassalité, s’exerçant à part et librement, pour trouver, après les édifices et les statues, ce que nous nommons un tableau. Comme rien dans le monde ne se fait violemment, subitement et sans transition ; comme il n’est point d’enfant sans mère ( proles sine maire creata ), il était naturel et nécessaire que, pour se transformer d’une simple ornementation en un art, et le plus complexe des arts, la peinture traversât des phases diverses et passât par des états intermédiaires. Ainsi, avant de s’émanciper jusqu’à sortir du temple et paraître au grand jour, on la voit peu à peu ajouter aux anciens symboles certaines représentations plus exactes de la vie réelle, et tracer sur les murailles plates et vides que lui offraient pour cadres les édifices publics, des sujets, des scènes, des drames, pris aux mœurs nationales ou aux évènements de l’histoire. C’est ainsi, par exemple, que la peinture se montre à nous dans l’Égypte de la troisième époque, après l’invasion et l’expulsion des pasteurs, sous les grands règnes de Mœris, de Ramsès, d’Aménophis, de Sésostris et de la dynastie saïte. Les hypogées de Thèbes, de Karnak, de Samoun nous ont conservé plusieurs spécimens de cet art adolescent, passant de l’esclavage à l’indépendance, d’une modeste fonction de serviteur à la dignité du commandement, de la coloration à la peinture. Nous avons quelques-uns de ces précieux vestiges à Paris même, dans celui des divers musées rassemblés au Louvre qui porte le nom d’Égyptien.
Ce sont d’abord les cercueils des momies, espèces de bo

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