Aventures coquines sous le sapin

Fleur Deschamps

Description

Après nous avoir régalés de ses histoires coquines au bord de la mer, Fleur Deschamps nous propose les confidences sous le sapin, toutes plus croustillantes les unes que les autres, de cinq amies réunies traditionnellement pour l’occasion. Oui, car c’est bien d’une tradition annuelle qu’il s’agit. Attention, cadeau pour adultes uniquement !

Sujets

• Érotisme
• Novella

Informations

• Publié par: Collection Paulette
• Nombre de lectures: 189
• EAN13: 9782374530918
• Langue: Français

Extrait

Aventures coquines sous le sapin
FLEUR DESCHAMPS
Collection Corail
Manon arrive la dernière, comme d’habitude. Pestant contre le froid glacial et les trottoirs gelés, elle envoie valser ses grandes bottes fourrées dans un coin de l’entrée, jette sa doudoune matelassée et sa longue écharpe sur le dernier cintre libre du portemanteau, enlève enfin un gros pull qu’elle roule en boule sur un joli guéridon. Une fois débarrassée des couches de vêtements chauds qu’elle superpose sans compter de novembre à mars, sous prétexte qu’elle vient du sud et ne supporte pas le climat strasbourgeois, l’ex-Toulousaine pénètre dans le salon douillet où l’attendent ses copines pour leur rituelle soirée du 26 décembre. Comme tous les ans, depuis bientôt cinq ans, les cinq jeunes femmes se donnent rendez-vous le lendemain de Noël, bienheureux jour férié en Alsace, pour célébrer ensemble un rituel bien singulier. Toutes célibataires à l’exception d’Aurélie qui a épousé son Alexandre l’été précédent, elles se donnent pour mission de vivre une aventure croustillante à Noël qu’elles puissent partager lors de leur petite réunion.
— Bonne dernière en vraie Toulousaine, se moque Emma en tendant une coupe à Manon.
— Je croyais qu’on disait le quart d’heure parisien, s’étonne Charlotte.
— Plus tu descends dans le sud et plus le quart d’heure s’allonge, grince Emma.
La retardataire fait une grimace qui se veut être une excuse et accepte la coupe où pétille un liquide doré. Elle se dépêche de rejoindre les autres près de la cheminée, sur l’épais tapis sur lequel elles aiment s’allonger, parmi les coussins et les poufs qu’affectionne leur hôtesse, la blonde Pauline, la seule véritable Strasbourgeoise de leur petit groupe. Devenues une bande de copines inséparables durant leurs études dans la capitale alsacienne, elles viennent de toute la France et même d’ailleurs. La brune Manon n’a pas perdu l’accent chantant de la ville rose et les bords du Rhin n’ont pas pu la débarrasser d’une certaine nostalgie des berges de la Garonne. Avec de longs cheveux châtains dont les boucles folles entourent un visage toujours joyeux, Aurélie vient de Lyon et assume avec courage son nouveau statut d’épouse qui ne la libère pas de son serment de Noël. Native d’Écosse, Emma est une grande rousse sportive dont les remarques tranchantes et l’ironie corrosive ne sont pas toujours appréciées de ses compagnes. Enfin vient Charlotte, Berlinoise d’origine et aussi blonde que Pauline.
— Désolée, à pied par ce temps de chien, j’ai mis une plombe depuis l’arrêt du bus ! Quand je pense qu’à Toulouse ils ont du soleil…
— Eh oui, c’est l’hiver, dingue, non ? se moque encore Emma, toujours énervée par le besoin persistant de son amie de faire référence à sa ville d’origine. Et tu n’imagines pas le temps qu’il fait à Édimbourg en ce moment !
— Merci, je préfère ne pas y penser, râle Manon, désolée de ne pas venir du Grand Nord !
— T’inquiète, il n’est pas si tard et puis on a toute la nuit devant nous, la rassure Pauline en déposant plusieurs assiettes de petits fours salés et autres trucs apéritifs à grignoter sur un grand plateau en cuivre près de la cheminée.
Chacune se fourre un délicieux petit four dans la bouche. On n’entend plus que des mmmh… extasiés pendant la minute suivante, puis elles lèvent leurs coupes et renouvellent leur serment de Noël :
Cette année encore et à jamais, nous jurons de satisfaire une envie coquine et de partager cette aventure toutes ensemble sous le sapin !
Les coupes tintent et elles boivent le crémant rosé avec un soupir de plaisir. Moelleux à souhait comme toujours. Pauline sait le choisir ! Cette dernière, en bonne maîtresse de cérémonie, sort un petit sac en satin rose d’un tiroir et invite ses amies à tirer un des petits papiers qu’elle y a glissés.
— J’ai le 3 ! Qui a le numéro 1 ? demande Charlotte en glissant sans attendre un second petit four dans sa bouche ronde de gourmande.
— Je crois que c’est moi qui dois ouvrir le bal cette année, sourit la rousse Emma en se calant dans les coussins. Et bien voilà…

***

Emma a horreur de Noël, elle a toujours détesté cette date idiote, les réunions en famille à Édimbourg, le repas interminable, les ronflements de grandpa George avant même la fin du repas, les discours assommants de la vieille tante Élisabeth et les pince-fesses de ce vieux dégoûtant d’Albert qui tentait toujours de coincer une de ses jeunes cousines dans les longs couloirs sombres. Il n’y a guère qu’Harry et ses histoires de fantôme, entre deux baisers mouillés, cachés dans le grenier, qu’elle regrette un peu. Lui les mains baladeuses dans son chemisier, caressant des rondeurs naissantes, et elle les doigts agiles sur la fermeture de son pantalon, attentive au durcissement fascinant de son sexe. Ils avaient exploré les possibles pour s’évader de leur quotidien sinistre. D’année en année, ils avaient poussé leurs recherches plus loin, pour finir par faire un tour complet des travaux pratiques. Mais en grandissant, Harry était devenu trop dominant et ses désirs orientaient trop leurs jeux. Finalement elle n’avait pas été fâchée de rompre leur rituel. Et puis, un cousin germain, franchement, ce n’était pas raisonnable.