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Description
Les amants du jeudi
La fin d'une liaison
Une fessée
Informations
Publié par | 12-21 Editions |
Date de parution | 31 octobre 2012 |
Nombre de lectures | 53 |
EAN13 | 9782823800654 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les amants du jeudi
Elle venait de fêter ses quarante ans. Elle aimait sa vie, son fils et son mari. Tout allait bien. Sauf qu’elle avait eu quarante ans.
Dans le miroir, elle se trouvait plus jolie qu’avant, plus ronde. Oh, presque rien. Juste ce qu’il fallait pour que les hommes la regardent. Et c’était bien agréable.
Que gardait-il d’elle ? Combien de temps son image restait-elle dans leur esprit ? Faisaient-ils l’amour, ces hommes qu’elle avait croisés, en pensant à elle ? La convoquaient-ils dans leurs fantasmes d’une Asie érotique – car elle était d’origine vietnamienne ?
Avec le temps, son mari s’était oublié. Un jour il arrêterait la bière, reprendrait le sport et une vie saine. Un jour… Demain.
Il lui plaisait toujours. Même comme ça. Seulement… Elle avait eu quarante ans. Et elle se disait… que peut-être… une rencontre furtive… Comme une caresse sous les draps… Ça n’était rien. Un bol d’air. La greffe d’un rein. Un battement de cœur.
Mais comment faire ?
Une amie lui avait parlé du site www.entregensmaries.com. Rencontrer un homme sur Internet ? Ça lui sembla plus facile d’en trouver un dans un bar que d’effacer l’historique de l’ordinateur familial…
Ses jeudis après-midi étaient libres. Elle trouva un bar, occupa un tabouret, commanda à boire. Sa tenue ne disait rien. Son impassible visage non plus. Mais une femme qui commande un gin tonic en milieu d’après-midi, c’est un aveu, non ?
Apparemment non. Elle rentra chez elle et attendit la semaine suivante.
Elle portait des talons cette fois. Des chaussures au pouvoir magique qui aimantaient les hommes. Aucun n’y fut sensible.
Il fallait créer une habitude ; un rendez-vous. Elle aimait s’y préparer, passer sa plus jolie culotte, en acheter d’autres pour les jeudis suivants. Et elle se regardait dans le miroir de la salle de bains, prenant ses seins entre ses mains, en caressant l’extrémité des pouces.
Ça devint un rituel, cette préparation. Elle rasait son sexe désormais, lui donnant une forme de ticket de métro. Elle aimait le froid contact de la lame, la mousse légère, légère et toutes les crèmes qu’elle se passait ensuite, les jambes écartées, face à son reflet.
Elle se caressait aussi souvent, coinçant ses lèvres entre deux doigts, se pénétrant avec le manche oblong de sa broche à cheveux. Mais sans jamais se faire jouir, se tenant toujours prête pour l’homme du bar.
Le personnel conjecturait. Était-ce une prostituée ? Une originale ? Car ils se laissaient abuser par son visage impassible et sa tenue classique. S’ils avaient su le feu qui l’habitait ! La rouge complexité de ses dessous, la troublante lubrification de son intimité…
Un homme enfin l’aborda. Grand, mûr, courtois : c’était un professeur d’université qui profitait de son temps libre pour traîner dans les bars. Ils parlèrent de ses recherches, de la revue confidentielle dont il était le Directeur et, alors qu’elle imaginait ses longs doigts dans sa chatte, il déclara qu’il devait retrouver sa femme qui lui avait fixé rendez-vous à deux rues d’ici et lui souhaita une agréable fin de journée.
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