Préliminaires difficiles

François Faltz

Description

Marie et Franz ont fait connaissance sur la Toile, par l’intermédiaire d’un ami commun, et quand madame invite enfin monsieur à partager un week-end, l’avenir se présente sous les meilleurs auspices. "Se présenterait" plutôt, si Marie était au rendez-vous… Car il y a les histoires d’amour qui finissent mal et puis d’autres qui débutent bizarrement, par un échange épistolaire sur Internet, et qui ne tardent pas à se transformer en road-movie sentimental peuplé de créatures aussi fantasques qu’attachantes! Vous aimez les romans d’amour? Vous préférez les récits d’aventures? Vous ne jurez que par les comédies? Vous appréciez une pincée de suspens? Vous craquez pour les histoires originales et bien rythmées? Ne cherchez plus, "Préliminaires difficiles", roman "tout en un" est fait pour vous. Mais aussi pour votre voisin qui, lui, se damnerait pour des personnages au caractère bien trempé et une belle plume pleine de vivacité…

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 96
• EAN13: 9782748370546
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Préliminaires difficiles

Francis Faltz Préliminaires difficiles

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116690.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Marie Qu’elle était de sexe féminin, qu’elle avait entre trente et cinquante ans et qu’elle habitait Marlenheim, près de Strasbourg, le cachet de la poste faisant foi, c’était pratiquement tout ce que je savais de Marie. Et pourtant, par Internet, je lui envoyais quotidiennement des messages intenses et enflammés. Ce n’étaient pas des lettres d’amour qui émaneraient d’un amoureux transi en mal de sensations fortes, pas du tout, je lui écrivais ce qui me passait par la tête, tout simplement, ce que je faisais, mes impressions sur la vie et sur les autres et elle répondait en me racontant ce qui lui passait par sa tête à elle, quand elle en avait le temps. C’était une sorte de saine émulation entre nous, fraîche et roborative, qui durait depuis près d’un an. J’avais eu son adresse sur la toile par un ami qui m’avait raconté que Marie travaillait à la télé, à Strasbourg et, qu’éventuellement, elle serait disposée à correspondre avec n’importe qui, prêt lui-même à écrire n’importe quoi sur n’importe quel sujet, à la condition que ce ne fût ni vulgaire, ni déprimant. Est-ce que Marie était directrice de chaîne ou technicienne de surface, je n’aurais su le dire, mais cela n’avait aucune importance et, même au bout d’un an, je ne voulais pas lui donner l’impression qu’il était dans mes intentions de commencer à la harceler de questions indiscrètes. Ces échanges épistolaires d’un genre nouveau me convenaient parfaitement. Impunément, je pouvais me montrer gai et spirituel ou, selon mon humeur, sombre et profond, en conversant avec une personne du beau sexe

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que j’imaginais belle, subtile, et prête à sombrer dans mes bras virtuels, sans l’ombre d’une hésitation répulsive. J’étais libre de tricher comme je voulais, de jouer les surdoués, même, alors qu’en mon for intérieur je savais parfaitement ce qu’il en était ; bref, je pouvais lui faire avaler n’importe quoi. À condition que ce ne fût ni vulgaire, ni déprimant. Du moins, je pouvais essayer. C’était le moment ou jamais. Évidemment, je n’étais pas sûr qu’elle lisait ce que je lui écrivais étant donné que, de son côté, elle ne me donnait qu’un aperçu fragmentaire de ses impressions relatives à un sujet de son choix. J’étais seul, divorcé depuis dix ans, sans travail, mais pas désespéré pour si peu. J’avais cinquante ans, et tout mon temps pour jouer les amoureux désintéressés au- dessus de tout soupçon. À l’époque, j’habitais un petit appartement du centre- ville de Sarreguemines, petite ville du bord de la Sarre au charme congestionné et froid. La zone débarbouillée et fleurie. Depuis dix ans, je vivais presque exclusivement de conserves, d’œufs sur le plat, de pizzas, de pâtes, de chips et de bière fraîche. Plus jamais les salades qu’Annie, mon ex-femme, accommodait si bien. Financièrement, ça allait. Sans exagération. Le matin ou l’après-midi, en allumant mon ordinateur, lorsque je trouvais un message de Marie, charmant et drôle, sans queue ni tête mais toujours tendre, bien écrit, et généralement assez long, j’étais heureux. Je ne la connaissais pas, pourtant elle était devenue mon amie la plus proche. Un message d’elle me procurait infiniment plus de plaisir que toutes les conversations que je pouvais avoir au courant de mes journées. L’espace d’un instant, je me sentais exister, et j’avais du mal à concevoir ma vie sans cet échange qui durait depuis presque un an. Bien entendu, l’écriture cachait plus qu’elle ne révélait, ne laissant voir que la face présentable et contrôlée de nous- mêmes. J’étais parfaitement conscient que notre relation

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