Toronto (érotique gay)
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Description

Toronto

Bravery


Gay pulp historique de 290 000 caractères en 3 parties.

"En entrouvrant la porte d’entrée de si bonne heure, je fus bien étonné de surprendre mon voisin, en robe de chambre, sur son palier, lui aussi affairé à ramasser le journal. C’était un jeune homme, devant approcher la trentaine, assez discret et bien comme il faut, qui vivait en célibataire, à deux appartements du nôtre. L’image qu’il offrit alors en peignoir contrastait fortement avec celle du jeune carriériste, immanquablement vêtu de son costume-cravate, qui ne rentrait que tard le soir, les bras chargés de dossiers et le portable tenu en bandoulière sur l’épaule. Ses cheveux châtains et encore mouillés tombaient sur son front, en mèches désordonnées et lui donnaient un air dégagé, presque indiscipliné." L'amour peut vivre en face de chez soi. Mais ce voisin partira-t-il pour Toronto où une mission d'expatrié bénéfique pour sa carrière l'attend ?

Autres titres de Bravery : La confusion des sens, La Randonnée, Le Biker, Le Nageur et Naïm.



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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2012
Nombre de lectures 33
EAN13 9782363072399
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Toronto (290 000 caractères) Bravery
À Julien, à ses passions et ses silences
Chapitre I Les yeux encore ivres de sommeil, je ne prêtai pas beaucoup d’attentions aux gestes matinaux que j’exécutais machinalement et je ne m’aperçus pas tout de suite que le café débordait déjà de ma tasse. N’étant jamais particulièrement bien luné, si tôt le matin, je n’eus besoin, ce jour-là, d’aucun prétexte pour laisser libre cours à mon humeur massacrante. Pour ma défense, il fallait tout de même préciser que je n’avais pas non plus l’habitude de me lever à une heure où l’appartement était encore plongé dans une obscurité nocturne. Mais en ce début de semaine, mon chef, un homme particulièrement soucieux du bien-être de ses employés m’avait prestement prié de terminer l’installation des nouveaux logiciels au service des achats, afin que mes collègues pussent dès aujourd’hui profiter des derniers progrès de la technique. Sa prévenance bien calculée signifiait surtout pour moi deux heures de sommeil en moins et une journée entière, occupé à répondre aux questions abrutissantes d’une demi-douzaine de salariés désemparés et agacés. En bref, cette journée ne semblait pas m’offrir de perspectives bien réjouissantes. Après avoir épongé la table de la cuisine, je m’allumai une première cigarette et tirai savoureusement de longues bouffées, afin de calmer mes nerfs excités, tandis que mes papilles se régalaient du goût amer de mon café noir bien serré. En toute honnêteté, je n’avais jamais bien compris pourquoi mes habitudes matinales pouvaient inspirer de la répugnance à tant de monde. Pour ma part, je n’avais plus qu’à aller chercher mon quotidien pour être un homme comblé et pour la première depuis mon abonnement, j’appréciai que le journal fût livré si tôt le matin. Mais en entrouvrant la porte d’entrée de si bonne heure, je fus bien étonné de surprendre mon voisin, en robe de chambre, sur son palier, lui aussi affairé à ramasser le journal. C’était un jeune homme, devant approcher la trentaine, assez discret et bien comme il faut, qui vivait en célibataire, à deux appartements du nôtre. L’image qu’il offrit alors en peignoir contrastait fortement avec celle du jeune carriériste, immanquablement vêtu de son costume-cravate, qui ne rentrait que tard le soir, les bras chargés de dossiers et le portable tenu en bandoulière sur l’épaule. Ses cheveux châtains et encore mouillés tombaient sur son front, en mèches désordonnées et lui donnaient un air dégagé, presque indiscipliné. Son visage fraîchement rasé, aux traits masculins et réguliers, avait un teint étonnement hâlé pour la saison, tandis que sa mâchoire assez large lui conférait une certaine contenance virile. Ses grands yeux clairs recelaient une profondeur un peu mystérieuse que ses épais sourcils sombres ne faisaient qu’accentuer. Le vêtement légèrement ouvert sur son torse laissait deviner une partie de ses pectoraux bombés et massifs. Jusqu’à présent, son imposante stature n’était certes jamais passée inaperçue, mais son costume avait toujours su dissimuler son impressionnante musculature. En se penchant pour ramasser le journal, sa robe de chambre s’échancra sur ses jambes aux courbes puissantes et élancées. Couvertes de poils fins et soyeux, elles s’épaississaient considérablement à la hauteur de ses cuisses, mais son entrejambes resta à l’abri de son peignoir, si bien que je ne pus discerner s’il portait un caleçon. Sans même me remarquer, il ferma ensuite la porte de son appartement derrière lui. Bien que nous n’eussions pas même échangé un regard, la vue de ce corps si attrayant suffit à me plonger dans mes pensées et tout en feuilletant le journal, je réfléchis à ce que je savais finalement de lui. Tout bien considéré, nous n’avions jamais été dérangés par le bruit d’une stéréo trop forte, ou par une soirée trop bruyante entre amis. À vrai dire, je ne pouvais même pas me rappeler l’avoir déjà vu recevoir des invités. D’un autre côté, il était vrai que l’étage de ce bâtiment, construit dans les années soixante, était d’autant plus tranquille qu’un certain nombre de propriétaires préféraient voir leur appartement vide, plutôt que d’être confrontés à des locataires qui ne payaient pas leur loyer. De plus, notre beau voisin semblait ne pas être souvent chez lui, et je devais avouer, je ne l’avais, jusqu’à présent, jamais vraiment remarqué. Du moins, je compris maintenant pourquoi il ne m’arrivait jamais de le croiser quand je partais au boulot, le matin.
Tandis que je survolais Libération, sans vraiment m’intéresser au continu des articles de ce lundi matin, j’entendis la poignée de la porte s’abaisser. Je levai alors les yeux et découvris dans l’embrasure mon cher et tendre qui venait, une fois de plus de découcher. Avec sa barbe naissante et ses yeux creusés, il ne faisait pas vraiment bonne mine. — C’est à cette heure-ci qu’on rentre ? demandai-je sur un ton faussement moralisateur. — J’suis trop crevé pour entendre tes remontrances… se contenta-t-il de répondre, tout en se dirigeant vers la salle de bains. Il ôta son manteau et disparut dans les toilettes, d’où j’entendis couler l’eau de l’évier. — Désolé, mais on a continué la soirée chez Yannick, et j’avais tellement bu que je me suis endormi chez lui. J’ai dû pioncer une heure ou deux, puis je me suis réveillé et j’ai pris le tramway jusqu’ici. Je suis mort. — Qu’est-ce que vous avez fait ? questionnai-je, plus par politesse que par intérêt. — Après le resto, on est allé dans un café, et à la fermeture, on a filé chez lui. En cinq ans de relation, ce n’aurait pas été les premiers mensonges qu’il m’aurait racontés, mais il était inutile de téléphoner à Yannick, car son meilleur ami ne l’aurait trahi pour rien au monde. Et ce, indépendamment du fait qu’il ne m’ait jamais particulièrement apprécié, ce qui d’ailleurs reposait sur une certaine réciprocité. Mais par amour, j’étais prêt à me montrer conciliant et je m’étais déjà fait à l’idée que mon mec ne se débarrasserait jamais de son pote égocentrique et mythomane. Même si je m’efforçais sincèrement de lui faire confiance, je ne résistai pas à la tentation de fouiller les poches de son manteau, pendant qu’il se brossait les dents sans se douter de rien. La jalousie a quelque chose d’avilissant, certes, mais elle ne vient pas de nulle part. Lorsque je trouvai un billet de cinéma, je m’empressai d’en regarder la date : c’était celle d’hier soir. — Et vous n’avez pas changé vos plans ? ajoutai-je, comme pour lui donner une seconde chance. — Non. Tu sais, le dimanche soir, il n’y a pas grand-chose d’ouvert… Quand il vint me retrouver dans la cuisine, je sus parfaitement dissimuler ma contrariété et fis semblant de lire mon journal. Il s’assit face à moi et bus une gorgée de ma tasse. Je m’appliquai alors à scruter chaque expression de son visage, cherchant à y lire un signe de culpabilité, mais Sébastien me regarda droit dans les yeux, un sourire candide aux lèvres. — Tu rentres à quelle heure ? — Vers sept heures. — Je tombe de sommeil, je vais aller me pieuter tout de suite. T’as pas oublié que je pars demain soir ? — Oui, oui, je sais. Tu vas à Bordeaux… — Non, à Toulouse. Toi et la géographie… c’est un séminaire d’une dizaine de jour. On se prend la soirée pour nous, ce soir ? — Okay. Son flegmatisme si caractéristique avait l’art de me désarmer en toutes situations, et lorsque je l’embrassai avant de partir au boulot, j’éprouvai une certaine honte à avoir sournoisement fouillé son manteau. Cependant, le trouble de ce début de journée ne fit que s’accroître lorsque je me retrouvai dans l’ascenseur. Alors que les portes allaient se refermer, mon beau voisin entra d’un bond dans la cabine et prit place à mes côtés. Il me gratifia aimablement d’un bonjour à peine audible, auquel je répondis avec la même maladresse. L’odeur de son parfum boisé et sensuel vint rapidement chatouiller mes narines, tandis que mon regard se posait timidement sur le dos de ses larges mains aux veines saillantes qui tenaient une lourde sacoche en cuir. Il était de nouveau vêtu d’un costume à la coupe irréprochable, assorti aux couleurs de sa cravate. Par-dessus, il portait un manteau trois-quarts, gris foncé, légèrement cintré à la taille et dont la coûteuse étoffe reflétait la noblesse qui émanait de lui. Lorsqu’il quitta la cabine, j’osai de nouveau le regarder en face. Ses cheveux fins et dorés étaient sagement peignés de
côté, tandis que son visage aux lignes parfaites exhalait une placidité intimidante. J’aurais alors voulu savoir quels sentiments se cachaient derrière ce masque froid et imperturbable.
Chapitre II La journée se déroula à peu près comme je l’avais prévu. On frappa à ma porte si souvent que j’en vins même à regretter les heures matinales pendant lesquelles j’avais au moins pu travailler tranquillement. En tant qu’administrateur de réseau, mon travail se limitait officiellement au bon fonctionnement du réseau, à sa gestion et à la sauvegarde quotidienne des données sur le serveur. Officieusement, j’accomplissais toutes les tâches liées de près ou de loin à l’informatique. Et en règle générale, je passais la moitié de mes journées à résoudre les petits problèmes de chacun, puisque l’ensemble des employés de ma boîte n’avait pas mis longtemps à comprendre que ma serviabilité et mes connaissances leur faisaient gagner beaucoup de temps. Je ne comprends pas, hier tout fonctionnait parfaitement, était vraisemblablement la phrase qui rythmait mes journées. La plupart du temps, les problèmes n’étaient pas tant liés à des erreurs du réseau ou au mauvais fonctionnement des logiciels, mais bien plus à l’incompétence des utilisateurs, puisque notre chef ne jugeait pas nécessaire d’investir dans la formation continue de ses salariés, vu que je m’en chargeais très bien tout seul. Même si mon lieu de travail, une pièce sans fenêtres au fin fond du bâtiment, ressemblait davantage à un cimetière pour PC ayant rendu l’âme qu’à un bureau digne de ce nom, je jouissais tout de même de certains avantages. Car qui sait se rendre indispensable, peut également se permettre quelques entorses au règlement. Alors que l’ensemble des employés se devait de porter la cravate, mon supérieur n’avait jamais fait la moindre remarque sur mes Adidas bleues, mes pantalons trop larges qui m’arrivaient au milieu des hanches, ou mes sweat-shirts XXL. Je n’avais certes pas encore acquis le droit de fumer dans mon bureau, mais j’y travaillais activement, et entre-temps, je me contentais du toit en terrasse. Et le seul passe-droit qui me fut octroyé ce jour-là fut celui de pouvoir rentrer plus tôt. Je m’empressai alors de téléphoner à Yann, afin de lui donner rendez-vous dans un petit bistro du Bouffay. Je connaissais Yann depuis le collège, et bien qu’il se fût toujours refusé à se convertir aux amours masculins (et c’était bien là son seul défaut), il restait la seule personne à qui je pouvais tout confier et en qui j’avais le plus confiance. Après des études de biologie, il avait trouvé une place dans une entreprise spécialisée dans les questions d’environnement. Je ne savais certes pas vraiment ce qu’il y faisait, mais cela était réciproque si bien que je n’avais pas mauvaise conscience. Dix ans plus tard, nous continuions à nous voir pratiquement tous les jours, et si notre emploi du temps ne nous le permettait pas, nous nous téléphonions et nous chattions au bureau. Si j’avais autrefois passé tant de temps à vouloir convaincre Yann du plaisir qu’un homme peut en procurer à un autre, c’est bien parce qu’il était beau comme un dieu. De nature sportive, il s’était taillé au fil des années un corps d’athlète qui n’avait d’égal que son visage d’ange. Deux fois par semaine, nous nous retrouvions au parc de Procé pour nettoyer nos poumons de toutes les cigarettes fumées au café. Nous avions certes une vision peu conventionnelle de notre santé, mais personne ne s’était jamais plaint de nos silhouettes sveltes et musculeuses. Lorsque j’entrai dans le petit café peu fréquenté de la rue de la Juiverie, il m’attendait déjà, assis à une petite table, une cigarette à la bouche et le journal dans les mains. Il était vêtu du jean délavé qu’il avait acheté en suivant mes conseils et dont la coupe mettait si bien en valeur ses larges cuisses, ainsi que d’un pull en laine sobre avec un col en V, porté à même le peau. Dès qu’il m’aperçut, il m’adressa un sourire chaleureux et appela le garçon. Nous commandâmes tous deux un café, accompagné d’un verre d’eau. — Quoi de neuf ? Demanda-t-il en premier. — J’ai rencontré un demi-dieu sur le palier de ma porte, ce matin. — Un demi-dieu ? s’exclama-t-il, le sourcil interrogateur. — Mon voisin en robe de chambre… répondis-je pour éclairer sa lanterne. Comme quoi,
l’habit ne fait pas le moine… Je ne l’aurais pas cru aussi canon. — Il est pédé ? enchaîna-t-il aussitôt. — J’en doute, mais même si c’était le cas, ça ne m’avancerait pas beaucoup. — Comment fais-tu pour savoir s’il en est ? — Euh… Je l’emballe à pleine bouche et j’observe sa réaction, rétorquai-je, un sourire sarcastique aux lèvres. — T’es vraiment trop con… Ses yeux pétillants de malice modéraient la virulence de ses mots, mais mon humour à deux balles n’expliquait certainement pas le discret sourire un peu niais qu’il ne parvenait pas à réprimer depuis mon arrivée. — Toi, t’as tiré ton coup… soupçonnai-je à voix haute. — Comment le sais-tu ? s'écria-t-il, sans chercher à dissimuler son étonnement. — Je le sais, c’est tout, répondis-je avec une assurance un peu feinte, alors qu’il venait tout juste de me conforter dans mes présomptions. Elle est comment ? — Elle est bonne ! s’empressa-t-il de répondre avec une spontanéité assez révélatrice. — Euh… c’était pas vraiment ma question… me hasardai-je à dire. — Elle a de ces seins… continua-t-il sans prendre mes réticences en considération. Et elle pipe comme déesse ! — Elle pipe ? m’écriai-je à mon tour, sur un ton un peu plus élevé que voulu. — Gueule-le encore plus fort ! Y’en a deux, trois au fond qui n’ont pas encore entendu ! — Elle pipe ? répétai-je plus discrètement et un peu embarrassé. — Oui, et c’est la peine de me sortir ta théorie selon laquelle seuls les mecs savent s’y prendre en raison de leur anatomie… Il était indéniable que Yann me connaissait parfaitement et mais trop curieux d’apprendre la suite, je m’inclinai et acceptai de faire une concession. — Après tout, il faut bien des exceptions qui confirment la règle… — Et quelle exception ! s’ébahit-il, les yeux brillants de malice. — Tu vas la revoir ? enchaînai-je. — Hier, c’était déjà notre deuxième rendez-vous et ce week-end, je l’emmène à la mer. Mais elle ne le sait pas encore… — Merci de me tenir au courant, ajoutai-je un peu un brin d’amertume dans la voix. Ça ne ressemble pas vraiment à une histoire de cul… — C’est la première nana qui me fait cet effet depuis Vanessa. Elle est simplement… parfaite… répondit-il avec un sourire béat qui traduisait bien mieux que ses mots les sentiments qui semblaient le submerger. — Tu me diras, il était grand temps que tu tombes de nouveau amoureux… commentai-je, un peu amusé par son côté fleur bleue qui resurgissait dès que son cœur se mettait à battre pour une fille. — Je te la présenterais bien, j’aimerais bien savoir ce que tu penses d’elle, mais c’est encore trop tôt. Si je l’introduis dès maintenant auprès de mes amis, elle va me prendre pour un mec qui cherche à se caser et ça pourrait l’effrayer. — Je vois que t’as tout de même pas perdu ton sens pratique… ajoutai-je avec une once d’ironie dans le timbre de ma voix. Nous interrompîmes un instant notre conversation pendant que le garçon vida le cendrier à notre table. Yann but une petite gorgée de sa tasse et attendit que le serveur s’éloignât suffisamment de nous pour me demander si Sébastien allait bien. — Il est rentré ce matin, vers six heures… — Il t’a encore fait cocu ? demanda-t-il sur un ton un peu blasé. — J’en sais rien, avouai-je. J’ai retrouvé un billet de cinéma dans ses poches, mais il prétend avoir passé la soirée au café avec son pote. — Tu fais ses poches maintenant ? Dit-il, tout me dévisageant d’un air mi choqué, mi
désabusé. — C’est bon ! J’en suis pas fier non plus, répondis-je avec le sentiment de devoir me justifier. — J’ai connu un Théo qui autrefois ne se prenait pas autant la tête pour une relation, rétorqua Yann dans le but de me provoquer. — N’exagère pas, m’écriai-je un peu énervé. Et puis, on ne balance pas 5 ans de vie commune pour une histoire de cul avec un mec qu’il ne reverra jamais de sa vie… — UNE histoire de cul ? — Okay, il y en a eu plusieurs… — Plusieurs ?... poursuivit-il implacablement. — Attends, c’est pas non plus une éponge à sperme. Il y a eu cinq ou six histoires pas très catholiques en cinq ans de relation. On sort seul, on a un peu bu. Y’a un mec canon qui n’arrête pas de te draguer, et tu ne penses pas aux conséquences. C’est que du cul, ça n’a rien à voir avec les sentiments qu’il a pour moi… — Bien sûr, Théo… commenta-t-il, avec désinvolture. Ça n’a rien à voir avec toi… et Sébastien est un petit saint qui ne veut que ton bien… — Non, je sais qu’il n’est pas un saint. Mais si j’étais un plus attentionné, ça n’arriverait vraisemblablement pas. Je ne suis pas tout blanc non plus… — Eh ! m’interrompit-il. Ne commence pas à lui chercher des excuses. Il est majeur et vacciné, il sait ce qu’il fait. Après un bref silence, Yann enchaîna sur un ton un peu emporté : — Tu devrais vraiment te le taper, ton voisin. D’abord, il serait grand temps que Sébastien apprenne ce que ça fait que de se faire trompé. Et toi, tu découvrirais enfin que Sébastien n’est pas le seul mec canon de la planète. Je ne comprends pas pourquoi tu t’accroches à lui après ce qu’il t’a fait subir. — Mais c’est quelque chose que tu ne comprendras jamais ! rétorquai-je avec emportement. Vous êtes tous aveuglés par cette morale chrétienne qui prône la fidélité quoiqu’il en coûte. Y’a aussi d’autres schémas possibles ! — Et toi, à force de libéralisme, tu en viens à accepter des trucs qui te font mal. Car, je sais très bien à quel point il te fait mal quand il va coucher ailleurs. Yann n’avait certainement pas tort, même si je ne voulais pas encore le reconnaître. Sébastien n’avait pas été mon premier mec, mais mon premier amour. Cinq années, c’est beaucoup quand on a 25 ans. Je m’étais tellement investi dans cette relation que l’idée d’une séparation égalait celle d’un échec. Il n’était pas non plus évident de reconnaître ce qui liait deux personnes entre elles après tant de temps : l’amour, la force de l’habitude, ou la peur de devoir reconstruire une nouvelle vie. En toute honnêteté, je ne savais pas moi-même pourquoi je voulais rester auprès de Sébastien. Peut-être était-ce dû à son sourire charmeur, ses yeux malicieux ou sa soif inapaisable de sexe. Son corps continuait à m’envoûter, tandis que la complexité de son être restait une énigme inviolée qui me fascinait tout autant. Et puis, dans ses bras, je me sentais aimé et désiré. Les regards amoureux qu’il me lançait si fréquemment ne pouvaient pas mentir. — Qu’est-ce que tu vas faire ? finit-il par demander. — J’en sais rien… même s’il avait voulu me tromper, un cinéma n’est certainement pas un lieu de rencontre idéal. S’il avait voulu tirer son coup, il serait allé ailleurs. Il doit y avoir une autre explication… Lorsque je quittai Yann, la nuit était déjà tombée et un vent froid soufflait sur la place du Commerce. Je remontai le col de mon manteau et tandis que j’attendais impatiemment mon tram, mes pensées se mirent à vagabonder, j’essayais de m’imaginer à quoi pouvait ressembler un "après-Sébastien".
Chapitre III
En entrant dans l’appartement, je découvris Sébastien, torse nu, affairé au fourneau. Il se tourna vers moi et m’adressa un sourire complice, tandis qu’il remplissait un plat d’un mélange odorant, composé de viande hachée, de tomates coupées en dés et de basilics. Comme à son habitude, il avait mis la musique un peu trop forte et je reconnus le second volume de Buddha Bar. L’éclairage tamisé de la cuisine embellissait sa peau en lui donnant une teinte plus ambrée et soulignait par un jeu d’ombres et de lumières les reliefs vertigineux et sensuels de son buste musclé. Se tenant de biais, ses épaules me parurent encore plus larges, tandis que les courbes arquées et sinueuses de ses biceps s’harmonisaient parfaitement à l’imposant calibre de ses triceps parfaisant l’épaisseur compacte et athlétique de ses muscles, ses avant-bras aux veines saillantes frappaient par leur taille, avant de s’affiner au niveau des poignets. À chaque mouvement qu’il faisait, les muscles à l’extérieur de ses avant-bras se délinéaient sous sa peau en sillons distincts. Sous ses pectoraux massifs aux contours habilement sculptés se dessinaient les six petites briques pleines et fermes de ses abdominaux bien entretenus. Son bas-ventre était délimité de chaque côté par les courbes de son aine, et se couvrait progressivement des fins poils pubiens que la taille très basse de son jean laissait deviner.
— Ce soir, c’est lasagnes. Je n’ai plus qu’à mettre le plat au four et dans une demi-heure, on peut manger ! dit-il, un sourire espiègle aux lèvres.
Pendant qu’il terminait sa spécialité italienne, je me débarrassai de mon manteau et par la même occasion, de mon pull tant la pièce était surchauffée par les multiples maniements de la gazinière. Après s’être lavé les mains, il s’approcha de moi d’une démarche lascive et féline, tandis que son regard enflammé trahissait aussi bien son désir que ses intentions. Instinctivement, je fis quelques pas en arrière et me retrouvai rapidement dos au mur. Sébastien s'avança alors jusqu’à ce que je sentisse son souffle chaud effleurer mes lèvres.
— On a une demie heure à tuer, prononça-t-il d’une voix torride, on ne va tout de même pas parler de la pluie et du beau temps…
À peine avait-il terminé sa phrase que je sentais déjà sa main friponne se faufiler dans mon caleçon, à la recherche de mon sexe encore flasque.
— Sébastien, qu’est-ce que tu fais ? demandai-je, avec un soupçon d'hésitation dans la voix.
— Je pars pour dix jours, tu ne pensais tout de même pas que j’allais te laisser tranquille ce soir… Répondit-il en chuchotant.
Sans que son regard ne quittât le mien, il défit adroitement les boutons de mon pantalon et put enfin saisir mon membre dans le creux de sa large main. Ses doigts chauds et habiles commencèrent alors à malaxer délicatement ma queue qui ne tarda pas à se réjouir d’être pétrie de la sorte. Avant même qu’elle se gonflât, je sentis les premiers frissons de plaisir parcourir ma verge. Sébastien n’attendit pas qu’elle atteignît ses pleines mensurations, il s’agenouilla servilement à mes pieds, baissa prestement jean et caleçon sur mes cuisses et engouffra avec avidité mon manche dans sa bouche gourmande. Profitant de sa modeste
taille, il l’avala jusqu’à ce que ses lèvres vinssent se coller à mes poils pubiens et se mit à le faire rouler sous sa langue perverse. La bouche saliveuse, il commença à effectuer de véritables mouvements de succion, sans interrompre les caresses houleuses de sa langue. Sans relâche, il continua à me pomper le dard avec une ardente persévérance jusqu’à ce que je sentisse le sang affluer en pressions répétées le long de mon membre choyé. Les délices prodigués par la chaleur de sa bouche étaient si enivrants que sa cavité buccale ne tarda pas à se révéler trop étroite pour accueillir les généreuses dimensions de mon sexe. Lorsqu’il le recracha enfin, mon membre avait considérablement forci et ce ne fut qu’avec peine qu’il put l’engloutir de nouveau jusqu’à la garde.
Ne parvenant bientôt plus à fourrer en lui toute la longueur de ma hampe, il serra de sa main ma queue à sa base, et se délecta avec une satisfaction flagrante tantôt de mon gland dont il léchait toutes les rondeurs, tantôt de sa couronne que ses lèvres pinçaient amoureusement. Sans se lasser des effluves exaltants qui émanaient de mon sexe, il goûta si gloutonnement aux plaisirs de la fellation dont il me gratifiait, que des filets de salive s’échappèrent bientôt de sa bouche et ruisselèrent le long de mon manche. Ses étreintes buccales, tout comme l’ardeur dont il faisait preuve en me pipant, m’arrachèrent rapidement de légers gémissements, d’abord à peine audibles. Sans fausse pudeur, je ne dissimulais aucunement le plaisir que je prenais à le regarder me sucer. Et Sébastien semblait même prendre un plaisir particulier à soutenir mon regard, pendant que ma queue s’enfonçait à intervalles réguliers dans sa gueule.
Lorsque je sentis que ma queue ne gagnerait ni plus en taille ni plus en rigidité, je la saisis de sa bouche et m’amusai à la faire rebondir sur la langue perverse qu’il me tendait avec dévotion, tout en cherchant à croiser son regard insolent. Ce dernier ne se défia aucunement et continua à me fixer impudemment, et ce ne fut que lorsque je me mis à lui flageller les pommettes de ma verge qu’il consentit à fermer les yeux, tandis qu’un sourire satisfait s’affichait sur ses lèvres. Mais loin de s’avouer vaincu, il glissa ensuite son visage sous mon pieu et se mit à gober mes couilles qu’il excita expertement de sa langue vicieuse. Sachant pertinemment qu’il touchait là un point sensible, il s’appliqua avec une parfaite maîtrise de sa langue à me brouter les burnes jusqu’à ce qu’un sentiment irrépressible de jouissance m’envahît et m’obligeât à fermer les yeux. Je n’avais plus qu’à masser langoureusement mon manche pour que l’ivresse dont je fus saisi, atteignît de divins sommets.
Sébastien que ma queue ne laissait nullement de marbre, plongea sa main dans l’intimité dans son propre slip et commença également à se tripoter pendant que sa langue infatigable continuait son œuvre. Aux amples va-et-vient de son bras, je devinai rapidement qu’il devait déjà avoir une gaule phénoménale, ce qu’il ne tarda pas à me montrer. Lorsqu’il ne put résister plus longtemps au désir de sentir mon membre viril prendre possession de lui, il se releva et se débarrassa promptement de son jean ainsi que de son slip dont les tâches humides au devant témoignaient de son excitation. Entièrement dévêtu, il aurait difficilement pu me cacher son immense érection, mais à l’évidence, il ne montra pas le moindre intérêt à m’exhiber sa large queue. Au contraire, sans prendre la peine de déguiser ses envies, il se courba en avant, les avant-bras posés sur la table de la cuisine, et il me tendit sa croupe dont les lobes musclés et charnus semblaient languir ardemment après ma queue.
Sans même enlever mon jean qui me ligotait maintenant les pieds, je m’agenouillai entre ses puissantes jambes arquées. Un genou au sol, l’autre replié vers moi, je posai mes mains sur ses fesses offertes, afin de mieux pouvoir écarter ses deux rondelles. Ses couilles pleines de foutre pendaient à son entrejambes, alors que sa queue, dans l’ombre de son ventre, ne semblait aucunement vouloir débander. Sans perdre un instant, j’écrasai ma langue vorace
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