Amour(s)
239 pages
Français

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Description

La toujours flamboyante Lulu de Pigalle. Julius, le vieux prêtre amoureux de Rachid. Un autre Julius, écrivain cynique en fin de vie. Raphaël, son jeune homme de compagnie. Paul, l'adolescent exalté des années 20.
Six personnages en quête d'amour !
Michel Bellin écrit sans répit depuis une dizaine d'années. Que ce soit dans des monologues introspectifs ou dans des dialogues percutants, l'écriture est toujours précise et d'une grande poésie.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 avril 2010
Nombre de lectures 288
EAN13 9782296695542
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Amour(s)
© L’Harmattan, 2010,
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11355-8
EAN : 9782296113558

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Michel Bellin


Amour(s)


Le duo des ténèbres
Raphaël ou le dernier été
Don Quichotte de Montclairgeau


L’Harmattan
Du même auteur
J. l’apostat , Golias, (épuisé), 1996.
Come out , Gap, 1998.
Communions privées , H&O, 2002.
Charme et splendeur des plantes d’intérieur
H&O, (épuisé), 2003.
Gap, (nouvelle édition revue et augmentée), 2008.
Le premier festin , H&O, 2003.
Le messager , H&O, 2003.
Le duo des ténèbres , Alna, (épuisé) 2005.
Raphaël ou le dernier été , Alna, (épuisé) 2005.
Don Quichotte de Mont clairgeau, (épuisé) Alna, 2006.
Vous reprendrez bien un p’tit aphoricube ? Gap, 2006.
Ieschoua mon amour , Gap, 2007.
Impotens deus, de l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane Alna, 2006 ; L’Harmattan, 2008.
Cet été plein de fleurs , L’Harmattan, 2009.
J’ai aimé. Souvenirs d’un curé savoyard, Gap, 2009.
Émois émois émois, L’Harmattan, 2010.
AVERTISSEMENT
AMOUR(S) constitue la seconde édition intégrale d’une trilogie théâtrale précédemment parue en trois livrets séparés aux Editions Alna.
En aucun cas, il ne s’agit d’un simple rhabillage. Le duo des ténèbres (surtout le rôle de Lulu de Pigalle) a été retravaillé à l’occasion d’un projet de création à Marseille et d’extraits réécrits pour le site du Monde (« Mes hommes », décembre 2009). Don Quichotte de Montclairgeau a été revu au moment de la parution chez L’Harmattan (février 2009) de Cet été plein de fleurs , vrai-faux journal romanesque dont l’auteur avait tiré une adaptation scénique et musicale. Quant à Raphaël ou le dernier été , outre le fait que le personnage d’Alicia a été supprimé (réécriture de la première scène et de quelques dialogues), l’auteur entend revenir à la version originale de sa pièce dont plusieurs répliques voire une scène entière (scène 11) n’avaient pas été retenues, jugées politiquement incorrectes.
En plus de ces améliorations, la nouvelle édition a l’avantage de présenter ces œuvres en un seul volume. C’est d’autant plus important que ce triptyque dramatique a une vraie cohérence. Du coup, harmoniques et passerelles en sont facilitées pour le lecteur.
Pour ces raisons, tant pour la forme que pour le fond, Michel Bellin considère cette belle édition comme exhaustive, définitive, enfin idéale. Il tient d’ailleurs à remercier ici son éditeur Daniel Cohen qui d’emblée a accueilli son projet « afin qu’à titre exceptionnel, cette œuvre précise et subtile , qui ne ressortit pas au roman , trouve sa place dans la collection "Écritures". »
LE DUO DES TÉNÈBRES
d’après la nouvelle de Michel Bellin
L’Envol
Prix VEDRARIAS 2002
Le premier festin
Éditions H&O (2003)
À la mémoire de Marcelle-Jeanne Bretonnière.

La comédienne créa
le rôle de Lulu de Pigalle
le 20 décembre 2004 au Théâtre de La Huchette
et le 17 mai 2004 à l’Espace Falguière de Paris
en compagnie de Denis Daniel
et dans une mise en lecture de Claude Darvy.
Nous ne savons pas aimer, nous ne savons
que nous enfoncer bouche contre bouche
dans la nuit redoublée.
Luc Dietrich
PERSONNAGES
La Femme en noir
L’Homme en noir
Un décor minimaliste. Le plateau est séparé en deux zones pouvant être éclairées alternativement (douche). Evocation d’une lucarne.
Accessoires :
Une cage à oiseau (réelle ou symbolisée).
Un téléphone portable que la comédienne manipule nerveusement (tout en fumant).
Quelques bougies (non allumées au début de la pièce.)
Musique :
Si l’air religieux du début et la chanson conclusive (Nina Simone) font partie intégrante de la scénographiele metteur en scène – outre « la valse de Lulu » – pourra prévoir des respirations musicales orientales pour suggérer l’univers de Rachid.
Costumes :
Les deux comédiens sont vêtus de noir. Un genre de déshabillé pour elle, avec pour seul accessoire une broche en métal doré (une rose). Pour lui , un clergyman approximatif avec une croix argentée sur le polo défraîchi.
Une musique s’élève dans l’obscurité.
L’hymne des Vêpres de Noël chanté par une maîtrise d’enfants à la voix très pure.
Hodie Christus natus est :
Hodie Salvator apparuit :
Hodie in terra canunt Angeli,
laetantur Archangeli
Hodie exsultant justi, dicentes :
Gloria in excelsis Deo,
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Alleluia !
Aujourd’hui le Christ est né
Aujourd’hui le Sauveur est apparu
Aujourd’hui sur la Terre chantent les Anges,
les Archanges se réjouissent ,
Aujourd’hui les justes exultent en disant :
Gloire à Dieu au plus haut des deux
et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté
Alléluia !
La scène s’éclaire peu à peu durant les dernières
mesures du morceau.
INTRODUCTION
(Voix off)
U n soir de Noël. Quelque part dans Paris. Une femme seule. Un homme seul. À vol d’oiseau, ils sont très proches l’un de l’autre. Mais ils ne se connaissent pas, ils ne se rencontreront jamais, ils n’auront jamais l’occasion de se parler.
Rien de commun entre ces deux êtres. Si, pourtant, trois choses les relient. Deux choses anecdotiques et un point plus essentiel.
D’abord leur âge, la soixantaine – si tant est que l’âge soit secondaire ! Elle aura 65 ans le mois prochain, il vient de les avoir en juillet dernier.
Ensuite une couleur commune : le noir. Elle, par passion et coquetterie. Lui, par vocation et par habitude (ça va avec tout). Le noir leur va bien : il sied aux cheveux blancs ou violemment colorés. Bref, Lucienne et Julius sont voués au noir.
Enfin, plus que l’âge et le plumage, l’essentiel qui les unit, les réunit ce soir, c’est leur secret. Un secret écorché. Un secret ébréché. Un secret presque désespéré. Ce secret est leur connivence. Dans le mystère de la Nativité. Dans la nuit dédoublée…
(Ad libitum reprise de quelques mesures
du chant de Noël.)
L’HOMME
T rès concentré , il rédige une lettre. Tout l’art du comédien sera de se distancier ici ou là, en déterminant d’abord soigneusement ce qui relève du texte en train de s’écrire et ce qui appartient au commentaire.
Il se fait tard, tendre inconnu, quand je commence ce courrier – jamais deux sans trois – perché dans ma minuscule et glaciale chambre de bonne. Depuis l’automne, je suis parisien une semaine par mois, pour « recyclage théologique » (histoire d’y croire encore un peu ou de donner le change). J’aurais pu loger à St Sulpice, gratuitement bien sûr. J’ai préféré me noyer dans la masse, pécheur parmi les pécheurs… Mais de là à moisir à Pigalle, dans ce meublé mal famé, au milieu des blattes et des grues ! Qu’importe, petit, mon confort est ailleurs. C’est à l’aube que je ressuscite : sitôt émergé du métro, je retrouve le clocher abbatial, l’endroit magique où l’émotion palpite encore… même si notre rencontre n’a pas eu lieu.
Ce matin de juin, en vain je t’avais guetté, plus d’une heure, accroupi sur la marche de l’église à Saint-Germain-des-Prés. J’étais si impatient, si ardent devrais-je écrire, que je ne ressentais ni l’inconfort ni l’étrangeté de cette posture bien peu respectable. Je tenais mon regard obstinément fixé sur le pavé, non par honte au milieu de toute cette foule mais par bonheur anticipé, pour mitonner la surprise, savourer à l’avance la détonante surprise de ces deux jambes d’homme qui allaient s’approcher, soudain s’immobiliser… Il m’aurait suffi alors de lever peu à peu les yeux. Ne te fâche pas, ce ne sera jamais un reproche, pas même un regret, juste une tendre nostalgie. Oui, je tenais à te l’écrire : ce lieu ô combien touristique, combien "littéraire", ne sera plus jamais pour moi banal et impersonnel, mais la trace tangible de l’enfant ébloui, à la fois signature, stigmate, sceau d’une promesse.
Tu seras sans doute surpris, peut-être fort agacé, par ce nouveau courrier. La sèche vestale de ton éditeur pontifiant à l’accueil t’a-t-elle bien fait suivr

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