Amours d expats
142 pages
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Amours d'expats , livre ebook

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Description


Elsa a quitté Paris pour aller vivre à Fribourg, dans le sud de l’Allemagne, et surtout rejoindre Stefan, celui qu’elle croit être l’homme de sa vie. Malheureusement, cet amour ne résiste pas à la réalité de la vie à deux, et malgré l’attitude ambiguë de Stefan qui n’accepte pas la rupture, il est déjà trop tard pour repartir à Paris, car Elsa est tombée amoureuse de Fribourg et de son art de vivre.


Une nouvelle existence commence alors en ce début d’été, pleine de rencontres, d’amour et d’amitié, mais aussi de quiproquos et de malentendus.


*


Après une série de catastrophes amoureuses, Maria arrive à Paris pour l’ethical fashion week, fermement décidée à éviter la gent masculine. C’est sans compter sur la magie de la capitale ! Les défilés, les soirées, les créateurs, les mannequins, voilà de quoi faire tourner la tête de la jeune idéaliste qui ne tarde pas à s’enflammer. Hélas, entre le charme exotique du bouillonnant Paco et les merveilleuses idées du tendre Alexandre, son cœur balance. Séduite par l’un, courtisée par l’autre, il lui faudra démêler les nœuds de ses propres sentiments et être capable d’analyser à sa juste valeur la sincérité de l’un et de l’autre.


Une comédie romantique en plein cœur de Paris, décidément la ville des amoureux !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782374536316
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Amours d'expats
Eva MORGAN
Les Éditions du 38
1 - Elsa
Résumé
Elsa a quitté Paris pour aller vivre à Fribourg, dans le sud de l’Allemagne, et surtout rejoindre Stefan, celui qu’elle croit être l’homme de sa vie. Malheureusement, cet amour ne résiste pas à la réalité de la vie à deux, et malgré l’attitude ambiguë de Stefan qui n’accepte pas la rupture, il est déjà trop tard pour repartir à Paris, car Elsa est tombée amoureuse de Fribourg et de son art de vivre.
Une nouvelle existence commence alors en ce début d’été, pleine de rencontres, d’amour et d’amitié, mais aussi de quiproquos et de malentendus.
Chapitre 1
— Non, non, non et non ! cria Dorothea, hystérique. Tu ne peux pas mettre ton paquet de beurre de mon côté du frigo. Tu ne peux pas faire un effort ? C’est vraiment trop compliqué pour toi de respecter une limite ?
— J’en ai ras le bol de toutes tes règles, répondit Elsa à bout de nerfs, tu comprends : ras-le-bol ! Si tu ne peux pas supporter un paquet de beurre, oui de vrai beurre fait avec du lait de vache…
— Tais-toi !
— … fait avec du bon lait de vache, bien crémeux, continua Elsa sans pitié pour sa colocataire végétalienne. Si tu ne peux pas supporter qu’il dépasse ta limite débile de quelques millimètres, c’est que tu es complètement névrosée, ma pauvre. Va te faire soigner !
Elsa quitta la cuisine et gagna sa chambre avec toute la douceur dont elle était capable à ce moment-là. Autant dire aucune. La porte claqua, faisant vibrer tout l’appartement. Tant pis pour l’adorable vieille dame du dessous qui risquait la crise cardiaque. Il faudrait qu’elle pense à lui apporter des fleurs en guise d’excuse.
L’épais malaise qui s’était créé entre les deux jeunes femmes rendait l’air irrespirable dans cet appartement. Un malaise fait de petits riens, de désaccords insignifiants, de disputes idiotes. Une de plus… soupira Elsa. Cette colocation n’avait vraiment plus d’avenir. Soit Dorothea déménageait, soit elle devrait elle-même faire ses valises. Pourtant Dieu sait qu’elle n’avait aucune envie de quitter cet appartement. Après tous les problèmes qu’elle avait surmontés depuis son arrivée outre-Rhin voilà presque deux ans, elle avait enfin trouvé un port d’attache où elle se sentait bien. Elle avait pu y construire un petit univers douillet. Et elle se sentait chez elle. Enfin, jusqu’à ce que la situation avec Dorothea se dégrade à ce point.
Après plusieurs mois de galère, elle avait emménagé avec la jeune Allemande et tout avait changé. Sa vie avait suivi un cours nouveau qui lui plaisait bien. À vrai dire, elle ne s’était jamais sentie aussi clairement elle-même qu’ici et maintenant. C’était bien pourquoi elle avait supporté aussi longtemps les petites manies de sa colocataire dont beaucoup l’horripilaient. Inimaginable de lâcher tout ça pour une simple dispute de plus. À propos d’un paquet de beurre. On atteignait les sommets du ridicule.
D’autant que leurs différences ne dataient pas d’hier. Lorsque Stefan lui avait gentiment présenté sa collègue de bureau, Elsa avait su immédiatement qu’elles ne deviendraient pas de vraies amies. Dorothea était trop écolo à son goût, une vraie passionnée des problèmes d’environnement. Étonnant qu’elle travaille avec Stefan dans la publicité, même comme comptable. Mais Elsa cherchait une chambre et la jeune Allemande venait de perdre sa colocataire précédente, partie travailler à Hambourg. Alors elle avait dit oui.
Elle se souvenait bien du jour où elle avait emménagé. En ouvrant le frigo pour y ranger ses courses, elle avait découvert tous les produits de sa colocataire étiquetés et rangés avec soin. En essayant de faire un peu de place, elle avait poussé ce qu’elle croyait être une bouteille de lait. Déséquilibrée, une pile de yaourts au soja lui était alors tombée dessus, l’obligeant à jongler avec les petits pots pour éviter la catastrophe. En y regardant de plus près, elle s’était aperçue que tous les produits laitiers n’en étaient pas. Le frigo regorgeait de substituts végétaux de toutes sortes, mais point de lait ni d’œufs ni de beurre. Elsa n’avait bien sûr rien contre une certaine éthique écologiste, mais Dorothea prenait la chose bien trop sérieusement. Elle faisait rapidement la morale à quiconque se permettait de déguster un morceau de volaille ou de jeter un bout de papier dans la poubelle réservée aux épluchures. La végétalienne avait en outre, et ce dès les premiers jours, essayé de convertir Elsa aux vertus de son système alimentaire. Peine perdue. La Française détestait le prosélytisme de sa compagne et n’avait jamais eu l’intention de se laisser convaincre. Abandonner le beurre sur les petits pains frais du week-end et le lait bien crémeux dans son café ? Hors de question ! Et ne parlons pas des goûts vestimentaires de Dorothea… Pulls tricotés main et grosses chaussettes. Une caricature sortie tout droit des années soixante-dix, un style vraiment impossible pour l’ex-Parisienne et, en étant honnête, en voie de disparition même à Fribourg, pourtant fer de lance écologique de la République allemande. La grande et mince Dorothea, trop belle en sous-vêtements, se transformait en une chose informe une fois habillée. Mais bon, chacun ses goûts, s’était dit Elsa.
Elle avait choisi d’ignorer le côté missionnaire énervant de sa compagne, car l’appart était vraiment parfait, en plein centre-ville et tout de même au calme, dans les petites rues piétonnes au pied du Schloßberg – un vrai coup de cœur – et il ne s’agissait à l’époque que de ça : quitter Stefan, s’installer ailleurs, dans un appart agréable et pas trop cher avec une chambre chacune, une cuisine ensoleillée et une salle de bains minuscule à partager. Non, elle n’avait pas envie de chercher un autre logement. Mais comment convaincre Dorothea de déménager ? Peut-être en lui trouvant une petite communauté de végétaliens convaincus à Vauban, LE quartier écolo de la ville ? Cette pensée la fit sourire et sa colère s’envola. Elle ouvrit à demi la porte de sa chambre et passa prudemment le nez à travers l’entrebâillement.
— Thea ?
Un grognement énervé lui répondit. Elsa décida d’ignorer le reste de mauvaise humeur de sa colocataire et pénétra dans la cuisine.
— Thea, tu veux que je nous fasse un thé ?
— Mmh… menthe, acquiesça la jeune femme assise sur le banc de bois clair, les deux genoux remontés sous le nez, son pull informe recouvrant le tout.
Elsa mit de l’eau à chauffer avant de saisir les petits ciseaux suspendus au-dessus de l’évier et de prélever délicatement quelques feuilles de menthe fraîche dans les pots qui s’entassaient sur le rebord de la fenêtre. Rapidement l’odeur délicieuse du thé vert et de la menthe marocaine ébouillantée envahit la pièce. Elle attendit quelques minutes puis remplit deux grandes tasses, versa généreusement du sucre dans la sienne et vint s’asseoir en face de Dorothea. Les deux jeunes femmes restèrent un long moment silencieuses, les mains fermées sur leur tasse, attendant que le thé tiédisse pour le boire. Alors qu’Elsa réfléchissait fiévreusement à ce qu’elle pourrait dire, ce fut sa compagne qui prit la parole.
— Ça ne peut plus continuer comme ça. Je ne peux pas vivre avec quelqu’un comme toi. C’est trop fatigant.
Piquée – c’était Dorothea qui était fatigante, énervante, maniaque ! Mais elle ? – Elsa voulut protester, mais elle n’en eut pas le temps, car sa colocataire se lança dans une liste de doléances déjà maintes fois remâchée :
— Tu ne respectes pas les limites du frigo ! C’est bien la peine que je prenne le temps de tout étiqueter. Tes produits animaux me dégoûtent. Et puis tu laisses toujours tes sachets de thé dans les tasses, tu sais que ça laisse des traces. Ce n’est quand même pas difficile de les mettre à tremper tout de suite. Et ta manie de faire la vaisselle à grande eau ! Je ne parle même pas du tri des déchets. Malgré tous mes efforts, tu n’es toujours pas capable de faire la différence entre les plastiques recyclables du sac jaune et ceux consignés à rapporter au magasin. Tu te rends compte de l’impact des plastiques non recyclés sur l’environnement ?
Soucieuse d’endiguer le flot de remontrances et sentant grandir à la fois son exaspération et sa mauvaise conscience – car Dorothea finissait toujours par vous convaincre de votre odieuse culpabilité, Elsa préféra reconnaître ses torts.
— Je suis désolée. Je sais bien que tu as raison pour le tri. Mais pour le reste, tu ne trouves pas que tu exagères un peu ? J’ai déjà tellement réduit ma consommation de viande, que je ne sais même plus quel goût a un bon steak grillé !
Une grimace de dégoût déforma le visage pourtant beau de la jeune femme blonde, mais elle se reprit, résignée à en finir :
— Écoute, Elsa, tu es comme tu es et je suis comme je suis. On ne se changera ni l’une ni l’autre. Mais il est temps de nous séparer avant qu’on finisse par vraiment se détester.
— Tu vois ça comment ? demanda Elsa, résolue à ne pas se laisser déloger.
— C’est mon appartement, annonça Dorothea un brin provocante. En toute logique, tu devrais…
— Non, la coupa Elsa, tu ne peux pas me faire ça.
— Si, justement, je peux, j’habitais ici bien avant toi.
— Peut-être, mais tu ne peux pas me jeter dehors. Nous avons le même contrat. Et… je préfère continuer à me disputer avec toi s’il le faut. Je ne veux pas déménager. Pas si tôt. Il y a déjà eu trop de changements dans ma vie depuis deux ans.
— C’est un fait, admit Dorothea. Tu n’as pas eu de chance avec Stefan.
Percevant un début de pitié dans la voix de sa compagne, Elsa décida de jouer la corde sensible :
— S’il te plaît Thea, laisse-moi rester. Sans relation, je n’arriverai jamais à retrouver un appartement pareil. Les loyers sont trop chers dans le quartier.
— C’est vrai qu’avec la pénurie chronique d’apparts à louer, ce n’est pas très facile, acquiesça Dorothea. Que veux-tu, Fribourg est la ville étudiante la plus ensoleillée d’Allemagne. Tout le monde veut y vivre.
— Oui, mais toi, tu connais plein de gens. Tu pourrais trouver un

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