Ardeurs fragiles
152 pages
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Ardeurs fragiles , livre ebook

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Description

Constitué de lettres à l’homme aimé, perdu, gardé en soi comme témoin secret d’une existence qui continue après lui, sans lui, le texte de Tiziana Bonzon est avant tout roman des métamorphoses du sentiment amoureux, oscillant entre humilité et besoin impérieux de l’autre. Une œuvre de l’intime, sur ce que ça fait que d’aimer, que d’attendre l’autre, que d’espérer ses mains et son corps, de le voir glisser, constamment, entre ses doigts… Un récit situé en ce lieu fragile où narration et poésie s'entrecroisent, qui explore les saisons patientes, fébriles, désenchantées, sensuelles, d’un émoi conservé malgré les fossés. Réfractaire à toute classification, ces « Ardeurs fragiles » revêtent une esthétique en adéquation avec le sentiment amoureux, en ce sens que celui-ci s’empare de nous, nous déconnecte de nous-mêmes, nous enivre, nous rend aériens et légers, nous morcelle et ne cesse de redessiner nos contours intérieurs… Conteuse poétesse, nous entraînant dans les courants indolents et caressants, tourbillonnants ou résignés d’une âme féminine frappée de fascination, Tiziana Bonzon se fait ici le chantre de l’enthousiasme amoureux.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 17
EAN13 9782748350258
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0068€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Ardeurs fragiles Tiziana Q. Bonzon










Ardeurs fragiles






















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IDDN.FR.010.0114234.000.R.P.2009.030.40000




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009


Qu’est-ce qui compte, dans une vie, sinon le peu
d’amour qui vient soudain l’enflammer ?

Jean D’Ormesson



Note au lecteur



Ce manuscrit, à l’allure fragmentée, se présente au
lecteur sous une forme de narration un peu hybride, loin
certes des règles traditionnelles. Un genre entre le journal
et l’épistolaire. Avec, comme seule intention, celle de faire
plonger le lecteur au plein cœur d’une passion, vécue,
rêvée, imaginée, soupçonnée, souhaitée. Avec comme seul
but, celui d’identifier et de faire ressortir les moments qui
ont compté, qui ont su faire la différence. Des fragments
de vie, ceux qui sortent de la routine et du quotidien, ou
qui dans toute leur banalité ont fait avancer le temps, par
étapes, chacune d’entre elles touchée par une émotion, un
événement, un souvenir, une chanson, un objet. Des
fragments qui aboutissent à une fin probablement trop
romanesque, mais inhabituelle dans son architecture,
offrant assez de matière pour écrire peut-être un autre
roman. Une histoire cependant ordinaire qui espère se
vêtir d’extraordinaire sous la plume de celle qui écrit,
traversant les fantaisies de ses pensées…

9














Janvier
11


Couvrir



J’ai rêvé de toi, cette nuit. Ou plutôt ce matin, très tôt.
C’est là que l’on se souvient le mieux. Les détails, les
couleurs, les émotions… tout était si fort, si réel. Mon cœur
battait à cent à l’heure au réveil. J’étais si sûre de me
trouver entre tes bras. Quelle déception… Je nous revois
encore, tous les deux, dans ta voiture. Une voiture rouge
qui me rappelle celle que mon père avait dans sa jeunesse.
Tu me regardais droit dans les yeux, tu me prenais la
main. Tu me disais que tu étais persuadé que je ne voulais
plus entendre parler de toi et que pour cela, tu t’étais
réfugié dans ton silence. Un silence si impénétrable. Un mur
de glace. Je pouvais te voir à travers. Je te criais de revenir
dans ma vie. Mais tu ne m’entendais pas. Alors cette
lettre… Une vraie déclaration d’amour. Sans honte, sans
peur. Directe, sans ambiguïté.
« Je suis amoureuse de toi. Follement amoureuse de
toi ». Et tu as réagi. Tu as osé rompre ton silence. Cette
indifférence que je ne comprenais pas. Si soudaine, si
inexplicable. J’avais tout pris sur moi. Mes mots avaient
dû te faire peur, tu m’avais sûrement prise pour une
paranoïaque, une folle incapable de contrôler ses émotions. Ou
encore pour une femme facile. Parce qu’il est vrai qu’il ne
t’a pas fallu de gros efforts pour me conquérir… Je ne
connais même pas l’odeur de ta peau, ni le goût de tes
baisers, ni le toucher de tes caresses. Le seul contact que
nous avons eu, a été ce court instant où tu m’as embrassée
sur la joue pour me dire bonjour. Tu ne pouvais pas faire
autrement. Nous nous sommes croisés. M’éviter aurait été
un manque de politesse. Et là, j’ai senti. J’ai senti tes
13joues, si douces, fraîchement rasées. Ta peau encore toute
froide de la température extérieure. Cela a eu sur moi le
même effet que de boire un sirop à la fraise, avec plein de
glaçons dedans. Un rafraîchissement comme de ceux que
l’on désire en plein été, sous la canicule. De trop courte
durée, malheureusement.

Alors, pourquoi ? Pourquoi suis-je si éprise de toi ? Qui
es-tu dans ma vie ? Tu n’es rien. Sauf des mots. Des mots
magiques, pleins de poésie, d’images fantastiques, de
délires sensuels, d’évasion dans d’autres dimensions. De
simples mots. Comme « petite », ou « bisous » ou encore
« accélération », « épaule », « rigolo », « plume ». Chacun
d’eux n’aura plus jamais la même signification pour moi.
Chacun d’eux a aujourd’hui une âme. Une âme qu’il ne
faudra pas blesser, ni offenser, ni salir. « Petite » par
exemple. Petite comme une étoile, petite comme une fleur,
petite comme une enfant, petite comme ma main dans la
tienne, petite comme ma voix quand je te parle.

Et des verbes. Tu es cela aussi. C’est beau les verbes.
L’action, le mouvement. On danse avec les verbes. Et les
tiens m’ont bercée, cajolée, protégée, soutenue,
encouragée, déshabillée, touchée, aimée… J’aime les répéter dans
ma tête. À tout moment de la journée et de la nuit.
« Lire », « écrire », « penser », « caresser », «
manquer », « couvrir ». Surtout « couvrir ». « Je te couvre de
bisous » quelqu’un m’a écrit une fois. Une couverture de
bisous… Est-ce que tu te l’imagines ? Moi, je l’associe à
une couverture faite de pétales de roses. De toutes les
couleurs. Si légère, qu’elle ne peut presque pas toucher mon
corps. Endormi. Je suis si bien en dessous. Une chaleur
merveilleuse enveloppe tout mon être, sans m’étouffer,
accompagnant le rythme de ma respiration. Je n’ose pas la
toucher, de peur qu’elle s’évanouisse. C’est triste. Ces
mots ne peuvent pas trouver d’objets dans lesquels
14s’incarner. Parce qu’une couverture de bisous, ça n’existe
pas. On ne peut pas la fabriquer, ni la commander. Si
c’était possible, ça ferait longtemps qu’elle aurait été
brevetée. Et elle serait rentrée à faire partie de nos objets les
plus communs, les plus essentiels. « Elle est où ma
couverture de bisous, maman ? Je suis triste, j’en ai besoin
maintenant… ». « Chérie ? As-tu vu ma couverture de
bisous ? J’aimerais la prendre avec moi en voyage. J’ai
peur de me sentir seul, dans cette chambre d’hôtel, loin de
toi… ». « Je dois me faire opérer… Docteur, j’exige une
couverture de bisous, autrement je ne tiendrais pas le
coup ! »… Ça serait le produit le plus vendu au monde. Et
il ne coûterait pas cher. Parce que la matière première ne
l’est pas. Des bisous, ce n’est pas coûteux. Il peut y en
avoir partout. Autant qu’on veut. Quand on veut. Il suffit
juste d’un peu d’amour. Et l’amour, c’est infini. Infini
comme l’univers, comme les nombres, comme le temps.
L’amour ne prend pas de place, tout en étant grand,
immense, puissant, fort… Avec juste un peu d’amour, on
pourrait fabriquer des quantités infinies de couvertures de
bisous, faciles à ranger, faciles à transporter, faciles à
envoyer. Faciles à offrir, elles ne coûteraient presque rien.
Presque… Malheureusement, c’est le « presque » qui est si
o

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