Cavaliers de l'apocalypse

Rhys Ford, Delphine Desusclade

Description

Kismet Andreas vit dans la peur des ombres.

Pour le jeune tatoueur, les ombres retiennent plus que l’obscurité.

Il est certain de sa folie parce que l’obscurité retient les créatures et les choses rampantes que lui seul peut voir - des monstres qui chassent les faibles pour manger leurs esprits et leurs âmes, ne laissant derrière eux que des coques vides et le désespoir.

Et s’il y a une chose que Kismet craint plus que d’être traqué, c’est la folie qui reste dans son sillage.

Le voile d’ombre est la maison de Mal. En tant que Pestilence, il est le plus jeune - et le plus inexpérimenté - des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, des manifestations immortelles ressuscitées pour servir et réformer l’humanité. Invisibles à tous sauf aux morts et aux fous, les Quatre existent entre le Voile et le monde mortel, liés à leur destin presque éternel. Craint par d’autres immortels, les Cavaliers vivent dans la quasi-solitude mais Mal aspire à en savoir plus que la Mort, la Guerre et la Famine.

Mal aspire à être... plus humain. Pour interagir avec quelqu’un d’autre que les fous ou le défunt.

Quand Kismet sauve Mal d’une attaque ténébreuse, Pestilence est soudainement poussée dans une guerre vicieuse - où l’humanité est le prix, et le seul qui croit en Mal est l’humain que les autres Cavaliers pensent destiné à mourir.

Sujets

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Informations

• Publié par: MxM Bookmark
• Date de parution: 24 octobre 2018
• Nombre de lectures: 21
• EAN13: 9782375746448
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Rhys Ford
Cavaliers de l'apocalypse
(Cavaliers de l'apocalypse - T.1)

Traduit de l'anglais par Delphine Desusclade
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Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Ink and Shadows
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Traduction © Delphine Desusclade
Suivi éditorial © Margaux Villa

Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture © Anne Cain
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375746448
Existe aussi en format papier
Les Quatre sont dédiés à… les Cinq, Z.A. Maxfield et LE Franks.
Pour les Cinq parce qu’ils sont la base de tout ce que j’ai jamais écrit.
Pour ZAM, qui est convaincue de m’aimer.
Et pour LE parce qu’apparemment, elle a léché les pixels et les a déclarés siens.
 
Chapitre un


Mort sélectionna une orange mûre dans la coupe à fruits, se penchant davantage sur le comptoir de la cuisine et sentant le marbre froid sous lui, même à travers l’épaisseur du pantalon taille basse en coton qu’il avait enfilé après sa session de sport.
Les soudains hurlements d’une musique distante avaient brisé le silence de leur penthouse, mais Mort ne s’en offusqua pas. Il était plaisant d’avoir Mal à proximité, et il était prêt à faire quelques concessions pour leur jeune recrue. En tant que leur nouveau Pestilence, Mal apportait un regain de jeunesse aux Quatre, qui manquait depuis longtemps, bien que les deux autres ne vissent pas cela de façon aussi positive que Mort. Au moins, cette fois, le volume n’était pas assez fort pour faire cliqueter les vitres. Ils avaient récemment remplacé un miroir brisé, victime de la musique de Mal.
Lorsque le plus vieux des Cavaliers se pencha, ses cheveux noirs comme de l’encre ondulèrent le long de sa mâchoire puissante, cachant presque les angles secs de ses pommettes. Derrière lui, la ville luisait sous le soleil couchant, empêchant la nuit de San Diego de s’insinuer à l’horizon.
Glissant l’ongle de son pouce dans la peau alvéolée de l’orange, Mort inhala l’intense essence d’agrume de l’écorce percée. Tournant doucement son ongle autour du bord du fruit, il poussa délicatement pour briser la surface, à peine. L’orange était toujours cachée sous son écorce vive, semblant immunisée aux doigts de l’immortel. Une porte s’ouvrit sur la gauche de la cuisine. Puis Ari entra dans l’espace commun, sortant d’une douche revigorante.
La peau de sa cage thoracique était plus épaisse à un endroit, une cicatrice s’épanouissant sur un morceau de peau mate. Le soleil jouant sur le bord de la serviette attira l’attention de Mort, l’écartant de son orange et du problème qui lui était tombé dessus. La cicatrice de Guerre lui était aussi familière que la sienne, mais beaucoup plus intrigante, des lignes plus fines tourbillonnant depuis une unique gerbe, et elle titillait toujours son imagination. Il accordait bien moins d’intérêt à la fine balafre qui lui barrait l’arête de l’œil gauche et descendait le long de son nez.
Mort se demandait si leurs cicatrices venaient de leurs morts ; c’était une des rares fois où il se permettait de s’interroger sur l’origine des Cavaliers, mais la réponse, comme tant d’autres, était hors de sa portée. Pestilence, le plus récent des Quatre, n’avait aucune cicatrice sur lui. Mort s’amusa de l’ironie que ce serait si Pestilence était mort de maladie. Le ventre plat de Min, lui, était creusé d’un arc en forme de demi-lune entre ses hanches, la peau malmenée mesurant environ la largeur d’un petit doigt.
— Ah, on est seuls. Bon, peut-être pas totalement seuls, mais à moins que le Morveux ne sorte de son antre, on est suffisamment seuls. Tu veux qu’on se bécote et plus si affinités ?
Les dents blanches d’Ari mordillèrent l’oreille de Mort, effleurant à peine la chair douce avant que celui-ci ne s’écarte et ne lui jette ce regard désapprobateur qu’il connaissait bien. Ses yeux s’inclinant légèrement vers le haut, Mort s’assura qu’il lui lançait une menace appuyée. Ari était trop près.
— Arrête.
Son regard se baissa, sa voix devenant un doux chuchotement, une protestation réticente faite d’habitude. Observant le fruit récalcitrant, Mort se soucia à nouveau de l’écorce, écrasant la pulpe à l’intérieur.
— Je réfléchis.
— Tu réfléchis trop, parfois. Et donne-moi ça. Je vais te l’ouvrir.
La voix rude stoppa net l’étude que Mort faisait du fruit. Dégoûté par l’état de l’orange, Ari tendit la main, tirant le fruit jusqu’à ce que son vis-à-vis le lâche.
Mort finit par céder à contrecœur, ses longs doigts s’ouvrant sous la pression des mains calleuses de son pair. Ari croisa le regard contemplatif de l’autre immortel avec une expression stoïque, refusant de céder à son entêtement. Baissant les yeux, Mort évita le regard franc de l’autre homme, fixant plutôt la serviette nouée autour de sa taille.
Le ventre plat d’Ari était imberbe, à l’exception d’un léger sillon de poils blonds autour de son nombril, qui s’assombrissait par taches humides, se frayant un chemin sous la serviette. Avançant vers lui, Ari coinça les genoux de Mort entre ses jambes épaisses et puissantes tout en arrachant sauvagement l’orange de sa peau.
Debout l’un contre l’autre dans la cuisine, ils se touchèrent nonchalamment, même si Mort restait prudent, sachant qu’Ari prendrait la plus petite indication à l’intimité pour argent comptant. Ari avait fait siège plus d’une fois autour de l’immortel aux cheveux bruns, se repliant toujours et léchant ses blessures tout en promettant de ne plus jamais l’approcher, puis en jurant dans sa barbe lorsqu’il réitérait la poursuite. Maintenant, ils traversaient une rare période de paix, Ari rôdant autour de lui et cherchant une ouverture tandis que Mort faisait semblant de ne pas le remarquer.
Les vieilles disputes planaient entre eux, des tensions houleuses éclatant plus de fois qu’ils n’auraient pu en compter et tempérées par les passions de l’homme blond, qui parfois allait trop loin. Mort était à l’opposé des jeux d’Ari, juste assez permissif pour aiguiser les appétits de l’homme.
L’écorce du fruit se sépara entre les pouces puissants, l’arrachant à sa chair avec un flot de jus.
Suçant la membrane blanche restée sur son pouce, Ari lui rendit le fruit, souriant largement au nez plissé de Mort devant les morceaux abîmés.
— Tu l’as tuée.
Séparant la sphère juteuse en deux, Mort émit une grimace devant les cellules brisées, éclatées par la poigne agressive de son ami.
— Tu es trop doux avec les choses.
Ari renifla, tirant sur sa serviette pour la refermer à l’endroit où elle menaçait de tomber de ses hanches. La majorité de son corps était toujours mouillée, ses longs cheveux blond paille commençant tout juste à sécher aux pointes. Se penchant sur le comptoir de marbre, le bout de ses doigts s’attardant sur le rebord extérieur du genou de Mort, Ari leva un sourcil vers l’immortel.
— Parfois, il suffit de déchiqueter certaines choses. On aurait dit que tu voulais faire du jus à l’intérieur de cette peau.
— Parfois il faut les amadouer, répondit Mort, tentant de décoller un morceau d’orange.
— J’ai essayé, le charme. Ça ne marche pas aussi bien que la destruction, rétorqua Ari.
Se retournant, il baissa les yeux sur la ville en contrebas, la longue étendue de fenêtres du penthouse donnant sur le centre-ville et jusqu’à la baie.
— On a une belle vue de la ville, ce soir. Le brouillard devrait apparaître tôt.
— Devrait, oui, acquiesça Mort.
Un spectre frémissant zigzagua devant la fenêtre, puis se plaqua contre la vitre, faisant sursauter les deux Cavaliers.
Son faciès reptilien était déformé en une moue, ses yeux tombant sur un visage long tandis qu’il hurlait sans bruit à leur adresse. B