Dans la tête de Marie-jo
210 pages
Français

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Dans la tête de Marie-jo , livre ebook

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Description


Alain et Marie-Jo sont divorcés depuis 10 ans. Ils se retrouvent un soir, par hasard, à la même pendaison de crémaillère. Cette soirée suffit à ce que leur amour renaisse de ses cendres!



À presque 50 ans, ils vont revivre ensemble, partager leur quotidien, leurs vacances et devront affronter deuils et coups du sort.



Leur amour arrivera-t-il à faire face à l’ironie du destin et aux secrets de famille dévoilés?






Une histoire contemporaine qui pourrait totalement s’inscrire dans la réalité!



On est emporté dans la vie de Marie-Jo, dans son quotidien. On affronte avec elle les terribles épreuves qui se mettent sur son chemin. On se demande comment on réagirait à sa place... Et on relativise nos propres petits soucis!



Bref, un livre qui donne envie de vivre à 200% chaque minute de sa vie!


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782356770219
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dans la tête de Marie-Jo


© Éditions du Saule, 2019
Tous droits réservés – Reproduction interdite
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
Dépôt légal : Octobre 2019
ISBN 978-2-35677-021-9


Dans la tête de Marie-Jo
Sylvie MARIE
Éditions du Saule


à Scarlett,
sans qui je n’aurais jamais osé franchir le pas.


Prologue
15 septembre
La pluie enfin annoncée en cette fin d’été se met à tomber à l’instant précis où elle sort de chez le coiffeur ! Comme un fait exprès ! Il n’est pas tombé une goutte depuis des semaines, et justement le week-end où le beau temps aurait été un plus, la météo joue les trouble-fêtes. On se demande parfois pourquoi les dieux se liguent contre nous… Et si on lui envoyait un signe, depuis l’au-delà ?
Marie-Jo s’est réfugiée sous une porte cochère, à quelques mètres du salon de coiffure. Réfléchissons… Pas de panique, surtout.
Sa main droite est de toute façon encombrée par cette satanée béquille. Il y a des jours où l’accessoire peut rester discrètement abandonné dans le placard de l’entrée et d’autres où son aide est indispensable à tout déplacement. Aujourd’hui, il lui est impossible de s’en passer ! Et demain ? Quelle poisse que cette raideur soit de retour !
Donc, main droite mobilisée par la canne : reste la gauche.
Marie-Jo cherche fébrilement son parapluie pliant de secours, toujours embarqué dans son énorme sac à main : sa besace. C’est la moitié de sa maison, qu’elle promène toujours avec elle.
Jusque-là, tout va bien : pépin extirpé —  non sans mal — du contenant fourre-tout… Elle confie sa canne au montant de la porte cochère, commence à se battre avec ce p... de truc qui reste bloqué et refuse de s’ouvrir, quand une voix familière passe par-dessus le brouhaha parisien :
—   Maman ! Je suis là, j’arrive !
Oh, Camille ! Camille est là, quelle heureuse coïncidence !
—  Non, maman, ce n’est pas le fruit du hasard, explique Camille. Quand j’ai compris qu’il allait pleuvoir, je suis venue te chercher au salon, pour t’aider à rentrer à la maison. Tu vas me foutre en l’air ce pébroque « has been »  ! On va t’en racheter un. Accroche-toi à mon bras. Moi, au moins, j’ai un véritable parapluie anglais, de chez Ombrella, direct from London ! Le mien pourrait abriter une famille nombreuse.
Marie-Jo enveloppe sa fille d’un tendre regard. Son Bébé a anticipé sa galère, a deviné qu’elle se trouverait en difficulté… Camille est la fille rêvée que toute mère aimerait avoir. Quelle jolie jeune femme, quelle belle âme !
Camille replace la canne dans la main droite de sa mère :
—  Prête pour affronter les éléments ? Il faut qu’on se grouille, l’orage n’est pas loin. Pfff ! Ta coupe, franchement… Ils auraient pu faire mieux ! Je t’avais conseillé « ma coiffeuse »  : tu aurais dû me faire confiance ! Il ne manquerait plus que tu te prennes une saucée par-dessus et demain, ça ressemblera à de la choucroute ! En route, mauvaise troupe !
Et elle part d’un grand éclat de rire. C’est tout Camille, ça ! Toujours positive, toujours de bonne humeur, et ce, depuis toute petite déjà. C’est bien simple, elle n’a même pas eu de crise d’adolescence… ou si peu !
Pas comme Babou  !
*
Une vision l’obsède depuis plusieurs mois. Depuis qu’elle a cédé, depuis qu’elle a répondu « Oui ».
Elle revit sa descente des marches du palais de Justice, en larmes : le divorce vient d’être officiellement prononcé… Elle doit récupérer les gamines en garde chez une voisine : ne pas abuser de la gentillesse de l’entourage. C’est tout un pan de sa vie qui s’effondre. La belle histoire d’Amour. La rencontre de deux étudiants en Lettres. L’union, les enfants, l’avenir commun, la promesse de bien vieillir ensemble… Tout cela vole en éclats et ça fait mal ! C’est violent. L’avenir est gris, le cœur est vide.
Mais pourquoi donc a-t-elle accepté cette nouvelle demande en mariage ? Marie-Jo s’était juré, pourtant : plus jamais ! Plus jamais elle ne saurait revivre ce traumatisme. Des mois de détresse absolue, avant, pendant et après - surtout l’après. Des mois traduits en années… Et là, dans quelque temps… Si elle empruntait à nouveau ces marches du malheur ? Avec sa canne ? Ce serait d’un ridicule !
Elle se souvient du moment précis où elle est arrivée chez la voisine. Camille s’était inquiétée, du haut de ses dix ans : « Tu as pleuré ? » Et Babou, cinq ans : « Qu’est-ce qu’on mange ? »


La crémaillère
Deux ans plus tôt
Les filles partent en « camp » pour deux semaines, grâce au Comité d’Entreprise de la société qui emploie leur père. Super projet : participer à des fouilles archéologiques en Dordogne. Confort spartiate, main-d’œuvre gratuite, mais d’après Alain, cette aventure en mode off  sera très enrichissante sur le plan personnel.
Marie-Jo a fini par céder devant l’enthousiasme des filles lors des retours de week-end de « chez papa » et les arguments du géniteur reçus par échanges de SMS, e-mails. En principe, ce genre de chantier s’étale sur un mois. Ce séjour raccourci sera vite passé (elle tente de se rassurer comme elle peut.)
*
Au bureau, Valérie fait du forcing, depuis des semaines. Elle est gentille, Val. La trentaine, mariée, amoureuse… Le couple vient d’acheter un pavillon en banlieue, un nid pour leurs enfants à venir.
Ç a fait six ans qu’elles travaillent ensemble, à la comptabilité. Elles déjeunent en dehors de l’entreprise, régulièrement. Et se font des soirées, aussi, de temps à autre, entre nanas. Elles sont un petit groupe, tous services et générations confondus, à s’entendre comme larrons en foire. De bons rapports de confiance, de confidences, aussi parfois. Elles s’apprécient beaucoup.
Valérie insiste lourdement : ce vendredi, c’est la pendaison de crémaillère de leur maison ! Et sa « collègue préférée » se doit d’être de la fête. Elles argumentent, chacune à leur tour. Marie-Jo regrette :
— Non, ce soir-là, justement, les filles partent pour leur camp à la noix, en Dordogne… sans vilain jeu de mots ! Désolée, mais ça tombe mal…
Valérie rétorque :
— Attends ! Les filles embarquent dans leur car à dix-huit heures trente. Tu ne vas pas me la jouer à l’envers ! Ça te laisse largement le temps de nous rejoindre à Nogent. Un coup de RER, et zou ! Te voilà à la maison. Quitte un peu l’air vicié de Paris ! Et puis, tu t’encroûtes, ma vieille ! Eh ! Tu vas sortir, un peu ? Rencontrer des gens ? De toute façon, si on t’écoute, ça tombe toujours mal. Tous les meilleurs collègues seront présents. OK, ça fait peu… Je te l’accorde ! Y en aura même du service achats, de la logistique… Je n’ai invité que les sympas ! Pas question que tu n’en sois pas ! Et tu peux rester dormir chez nous. Tu repartirais samedi dans la journée, tranquillou. Pour le coup, tu ne m’auras pas non plus avec le climat d’insécurité qui règne dans les transports en commun passé une certaine heure  : j’ai tout prévu ! On a largement de la place. T’as rien à dire : qu’à te laisser faire ! Sinon, Aïcha et Françoise doivent arriver plus tard aussi, en voiture. Vois si l’une d’elles peut t’emmener et te ramener. Enfin… “ Demerden Sie sich”, mais ta présence est obligatoire ! Je t’ai prévenue depuis des semaines et des semaines !
Marie-Jo soupire :
— Val, tu me fatigues. On verra.
Et l’autre d’avoir toujours le dernier mot :
—  C’est tout vu, ma vieille !
*
La pendaison de la crémaillère, pour fêter l’installation dans un nouveau logis, est un rituel hérité du passé, mais qui perdure. À la fin de la construction d’une maison, il était de coutume d’inviter toutes les personnes ayant contribué aux travaux à venir faire la fête.
Au Moyen Âge, la cuisson des repas familiaux se faisait dans une marmite dans l’âtre de la cheminée. Afin de maîtriser la cuisson de la nourriture, on utilisait une crémaillère, qui permettait de pendre la marmite plus ou moins près du feu. La crémaillère était la dernière chose installée dans une maison et marquait la fin de l’emménagement, et le début du repas de remerciements. La pendaison de crémaillère était donc une façon de dire aux amis et à la famille : « La maison est finie : nous pouvons festoyer ensemble. »
Cédric et Valérie se font une joie de cette soirée ! Un heureux présage pour entamer leur nouvelle vie, entourés de leur famille, leurs amis, leurs collègues… Le chantier est terminé. Quelques travaux pour conférer à ce pavillon de banlieue des années soixante-dix un look un petit peu plus contemporain : une cuisine aménagée, quelques cloisons abattues pour redonner un sens aux volumes, et surtout la distribution des chambres, à l’étage, dans l’espace non exploité.
Le chef de chantier est également convié —   le maître d’œuvre, comme il est d’usage de le nommer. Sans ses précieux conseils et son œil averti, l’aventure eût été périlleuse ! Sa femme a promis d’apporter des acras de morue faits maison, de la recette originelle tenue de sa propre mère (ennemis du piment, s’abstenir !).
Les amis proches et la famille vont se rassembler autour d’un buffet proposé par un charcutier-traiteur de Nogent qui a pignon sur rue. Valérie a invité une quinzaine de collègues, une dizaine devrait être présente. Son mari a convié se

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