Deadly Rose
198 pages
Français

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Deadly Rose , livre ebook

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Description

Dark Romance - 420 pages -




Dans une déferlante de désastres, l’emprise du ghetto assombrit un peu plus chaque jour la vie de Rosabella qui joue avec le feu... Et nul ne peut défier impunément les règles instaurées sur le territoire des dangereux Young Bones qui dominent Brownsville.




Ezra, redoutable membre de ce gang, n’a d’autre choix que d’éliminer la menace que représente cette jeune femme. Mais face à elle, tout va basculer et les entraîner tous deux en plein cauchemar, dans une folie meurtrière.







« Elle est l’infime espoir qui fait battre mon cœur dans cette cruelle existence... »









« Il est le diable incarné qui brûle mon âme et m’entraîne en enfer... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 février 2024
Nombre de lectures 17
EAN13 9782379611209
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Deadly Rose


L.S. Ange
Charlie Genet
L.S. Ange
Charlie Genet



Mentions légales
Éditions Élixyria
  http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-120-9
Correction : Nord Correction
Couverture : Didier de Vaujany
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Parce que vous méritez
les émotions les plus intenses !
CHAPITRE 1



Rosabella

Je n’ai pas toujours fait les bons choix dans ma vie, mais tout ce que j’ai fait, c’était par amour. Aujourd’hui ne fait pas exception.
La toux rauque, cri de la mort, résonne, ricoche sur les murs décrépis, pour s’abattre sur moi, comme un décompte morbide. Chaque quinte est un pas vers la tombe, je le sais.
Le studio familial est vide. Nous avons presque tout vendu, il ne reste que l’essentiel : une table en plastique dans la cuisine, un réchaud à gaz et un vieux four électrique. La pièce de vie est à l’image du reste, à part un fauteuil éventré, recouvert d’un plaid multicolore, et une commode qui nous sert d’armoire, il n’y a plus rien à vendre. Sur le meuble de rangement trône le dernier objet de confort : une télévision à tube cathodique. Personne ne veut acheter cette machine d’un autre temps, rescapée de ma grand-mère.
Une quinte de toux, encore… suivie du grincement du fauteuil. Mon cœur se fissure.
— Rosabella ?
La voix de ma mère y colle un pansement éphémère. Elle tire le rideau qui sépare la pièce en deux, créant une chambre avec un semblant d’intimité dans notre studio. Cette femme courageuse nous a élevés seule, bravant toutes les difficultés d’une vie de sans-le-sou, travaillant sans relâche pour que nous mangions à notre faim avec mon frère et ma sœur. Elle est un exemple de volonté et de force, dont je vais m’inspirer. Aujourd’hui, il ne reste que moi pour prendre soin d’elle. Un frisson glacé me traverse. Je ne dois rien lâcher… pour elle…
— Tu sors, ma chérie ? s’étonne-t-elle.
Je jette un œil dans le miroir piqué de rouille, et lui souris. Je n’aime pas lui mentir.
— J’ai un entretien pour un travail.
— Tu en as déjà un, tu vas t’épuiser, s’indigne-t-elle.
— Deux jobs, ce n’est rien, maman. Tu devrais aller dormir, tu as besoin de forces.
Pour les habitants de Brownsville, le cumul de petits boulots est commun. Ma mère en a eu jusque quatre en même temps, et ce, pendant des années. Aujourd’hui, elle n’arrive plus à aller de la cuisine à la chambre sans manquer d’air, elle lutte contre la maladie qui la ronge aussi sûrement que de l’acide.
Ma mère me fixe, le regard sombre. Elle n’approuve pas que je sorte la nuit.
— Maman, murmuré-je, nous avons besoin d’argent pour manger et pour te soigner…
— Ce que tu ramènes de ton travail au supermarché suffit à nous nourrir.
Le maigre salaire gagné dans la supérette locale nous permet tout juste de payer le loyer du taudis qui nous sert de logement. Le gérant me laisse emporter les denrées périmées – du beurre dans les épinards en somme.
— Tu as besoin de ton traitement, soufflé-je.
Un pâle sourire apparaît sur ses lèvres. Elle s’assied sur le matelas deux places. Je l’observe. D’elle, je tiens mes cheveux bruns et lisses, ma peau hâlée, mes pommettes hautes. Notre ressemblance au même âge est flagrante, à l’exception de mes yeux bleus pailletés de vert, un cadeau de mon paternel. Il a foutu le camp juste après ma conception. Construire une famille n’était pas dans le programme de cet enfoiré.
La génétique m’a plus gâtée que la vie. Ça fait de moi une beauté convoitée, ce qui est loin d’être un atout dans ce quartier pourri, mais ce soir, je compte bien l’utiliser.
Mon frère et ma sœur ont eu un autre géniteur, il est resté avec nous quelques années, nous donnant un semblant de famille ; puis il a trouvé que vivre dans un des faubourgs les plus malfamés de New York était trop difficile, il s’est noyé jusqu’à la mort dans l’alcool.
Aujourd’hui, Annélia Santa, la femme qui m’a portée, n’est plus la beauté de ses jeunes années. Son teint blafard, ses joues creusées, ses lèvres pâles trahissent une vie de désillusions et de labeurs qui ont participé à lui filer cette merde de cancer. Les jours de ma mère sont comptés, c’est inéluctable !
— Ces médicaments ne me sauveront pas, ma chérie.
La boule dans ma gorge enfle. Il sera bien temps de pleurer plus tard.
— Ils t’aident. Sans eux, tu souffres.
— Mais te tuer à la tâche ne prolongera ma vie que de quelques mois. Je préfère te savoir en sécurité, le soir, près de moi, plutôt que je ne sais où.
— C’est pour être serveuse dans un bar, expliqué-je.
L’inquiétude assombrit son regard.
— Ça paye bien, et c’est un établissement calme, du côté d’Ocean Hill, près de Broadway, une adresse appréciée. 
J’ai l’impression d’avoir du gravier dans la trachée, conséquence directe de mes mensonges. Pourtant, pour sa tranquillité, c’est mieux que la vérité.
— Tu pourrais peut-être rencontrer un homme, là-bas, pense-t-elle à voix haute. Il t’emmènerait loin d’ici.
Malgré les lâches, les mâles violents qui ont jonché sa vie, elle a toujours cru aux contes de fées, nous en racontant chaque soir pour nous endormir. Seulement, le prince charmant ne vit pas à New York.
Je promène mon regard dans notre appart : des murs couverts de moisissures, en partie responsables de l’inflammation des poumons de ma mère ; des fils électriques qui pendent hors de leur gaine, des fenêtres en simple vitrage qui ne protègent que de la pluie, pas du froid. Certains chiens ont des niches plus confortables, à Manhattan. Quitterai-je un jour ce taudis ? Oui, certainement, mais pour une des trois destinations habituelles des jeunes du quartier. Ici, si à vingt-cinq ans tu n’es pas mort, tu es en prison ou dans un gang. Le happy end, ce n’est pas pour nous !
— Peut-être, qui sait ? la rassuré-je.
— J’aimerais tellement que tu sois heureuse.
Je m’assieds près d’elle, la prends dans mes bras. Je donnerais tout pour elle, même si cela doit me traîner dans la crasse de cette ville. Nous restons enlacées quelques minutes, savourons ce moment, avant que je ne me redresse.
— Je dois me préparer, dis-je.
— Je vais m’occuper de tes cheveux. Il faut que tu sois belle et efficace, ils ne doivent pas te gêner.
Si elle savait à quel point elle a raison. Belle et efficace…
Je lui tends une brosse et, comme elle l’a fait tant de fois dans mon enfance, elle démêle ma longue chevelure. Je ne l’ai jamais coupée, enfin, jamais plus d’un ou deux centimètres. Aujourd’hui, lorsque je suis debout, les pointes caressent la chute de mes reins. Rapidement, elle me les remonte en une queue-de-cheval haute qu’elle tresse pour la contenir. Elle m’observe dans le miroir avec un sourire satisfait.
— Tu peux faire craquer n’importe quel homme avec ce visage d’ange. Choisis le bon.
Nouveau frisson… suivi d’une vague de nausées.
Ma mère quitte l’espace chambre après avoir refermé le rideau.
Un coup d’œil par la fenêtre, la nuit tombe, il est temps…

Lorsque je sors de l’appartement, ma mère somnole devant une émission sans intérêt, ses lunettes à oxygène dans le nez. Elle devrait les garder toute la journée, cela fatiguerait moins son cœur, mais nous n’en avons pas les moyens, enfin, pas encore. Je vais y remédier dès ce soir.
Je dévale les escaliers, sept étages, jusqu’à la sortie. Mes bottes à talons claquent sur le béton des marches. Devant l’immeuble de briques rouges, un groupe de mecs avec casquettes et baggys discutent. J’ignore leurs sifflements sur mon passage, garde les yeux baissés pour ne pas provoquer un intérêt démesuré. Ils sont pour la plupart des voisins agréables, mais, à la nuit tombée, ils deviennent des prédateurs sans scrupules. Si l’envie leur en prenait, je pourrais me retrouver enfermée dans une cave, obligée de payer de mon corps le droit de vivre ici. Depuis que Lazio n’est plus là, j’évite les escapades nocturnes. Il était plus jeune que moi mais, avec son flingue à sa ceinture, il dissuadait les pervers d’approcher les femmes de sa famille. À moins que ça ne soit le tatouage du gang sur sa jugulaire. Hélas, il existe des requins bien plus dangereux que les petites frappes de cette ville. Lazio n’a pas pu protéger Joye, et n’est plus là pour me sauver.
À partir d’aujourd’hui, je sortirai tous les soirs, sans aucune protection.
— Eh, Rosie ! m’interpelle l’un d’entre eux.
Je l’ignore consciemment. Je déteste ce surnom autant que celui qui l’utilise.
— Rosie Santa, où tu vas ? crache-t-il.
Je m’arrête. Il fallait qu’il soit là, ce con.
— Ça ne te regarde pas, Ben, lancé-je en pivotant vers lui.
Un grand black dégingandé lève son cul des marches du perron. Le baggy lui tombe bas, dévoilant son caleçon de marque qu’il a dû payer le prix d’une semaine de provisions pour nous.
— On ne se barre pas comme ça de mon immeuble, annonce-t-il.
— Je ne savais pas que tu avais acheté les murs.
Les hommes qui l’entourent rient. Je devrais me taire, mais cet enfoiré me sort par les yeux depuis toujours. Il a fréquenté quelque temps ma petite sœur, j’ai pu évaluer son taux de connerie.
Il s’approche en me fixant, le sourire mauvais.
— Je suis le protecteur des habitants du 103.
— Autoproclamé ?
Là, je pousse le bouchon, je dois me ressaisir. J’ai un timing, ma place va être prise.
Il s’arrête à quelques centimètres de moi. Son haleine pue l’alcool et le tabac froid. Ses yeux sont injectés de sang, il est défoncé.
— Tu ne me parles pas comme ça ! gronde-t-il.
J’ai envie de lui répondre, de l’envoyer chier, mais je n’ai pas le temps pour ça et pas le physique pour lui mettre une raclée.
— Qu’est-ce que tu veux ?
Il me déshabille du regard, mon manteau long cache ma tenue de travail. J’en resserre les pans pour dissimuler ma peau peu couverte.
— Que tu payes le droit de passage.
— Tu plaisantes ? Tu ne peux pas me demander de la tune pour sortir de chez moi.
— J’peux t’empêcher de rentrer.
Je fulmine. Ce con va me faire perdre mon emplacement. Je n’ai vraiment pas le temps pour toutes ses conneries

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