Dieulefit
274 pages
Français

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Description

Le traité d’Utrecht et le Canada: 1713-2013
Jeune paysan du Poitou, Sébastien Dieulefit débarque à l’âge de 15 ans en Nouvelle-France avec les troupes de la Marine en 1693. Le récit s’ouvre en 1712, au moment où la guerre de Succession d’Espagne est sur le point de se clore à la faveur du traité d’Utrecht (1713) qui, selon les premières informations, va dépecer les possessions françaises d’Amérique au profit de l’Angleterre. L’avenir est incertain et tout indique que cette paix sera brève. Boston et New York fourbissent déjà leurs armes afin de relancer au plus tôt la conquête du Saint-Laurent. On fait la paix… mais on prépare la guerre !
Sur cette toile de fond. Dieulefit, comme bien d’autres Français du Canada, se questionne sur son avenir. Est-il Canadien ou Français, doit-il rester ou partir, poursuivre sa carrière militaire ou fonder un foyer auprès de Françoise, l’aubergiste veuve.
Les réponses à ces questionnements seront soufflées à notre héros au cours d’une enquête personnelle officieuse entourant l’incendie dévastateur du palais de l’intendant à Québec. Bientôt « l’affaire » recoupera de bien mystérieuse façon la piste d’étrangers clandestins entrés au pays par bateau, d’une cinquième colonne anglo-protestante composée de prisonniers de guerre. Des secrets militaires importants quitteront la colonie. Mais qui est la cheville ouvrière de cette organisation d’espions qui peut compter sur autant de complicités ?
Dieulefit ira de surprise en surprise dans cette investigation où il en viendra même à soupçonner son entourage immédiat, voire ses amis.

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9782897260965
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0172€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Sévigny, P.-André (Paul-André), 1944-
Dieulefit : la nouvelle-France en sursis : roman historique
(Collection La Mandragore)
ISBN 978-2-89726-041-5
1. Canada - Histoire - 1713-1763 (nouvelle-France) - romans, nouvelles, etc. i. Titre.
ii. Collection : Collection La Mandragore.
PS8637.E94d53 2013 C843’.6 C2012-942743-8
PS9637.E94d53 2013

Pour l’aide à la réalisation de son programme éditorial, l’éditeur remercie la Société de développement des Entreprises Culturelles (SOdEC), le Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – gestion SOdEC ainsi que le Conseil des Arts du Canada. L’éditeur remercie également le gouvernement du Canada pour son aide par l’entremise du Fonds du livre du Canada.



Marcel Broquet éditeur
351, chemin du Lac Millette, Saint-Sauveur, Qc J0r 1r6
Téléphone : 450 744-1236
marcel@marcelbroquet.com • www.marcelbroquet.com
illustration, conception graphique et mise en page : Olivier Lasser
révision : Christine St-Laurent

Dépôt légal : 1er trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales Canada
Bibliothèque nationale de France
© Marcel Broquet éditeur, 2013
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteur.

À Louise, pour tout et bien plus encore...
À mon père, qui aurait eu cent ans le jour précis
où je mis le point final à mon manuscrit.

Liste des personnages
Sébastien Dieulefit, dit La Plume : sergent des troupes, secrétaire du commandant D’Aloigny
Françoise granger, dite Fanchon, aubergiste, veuve du sergent Bertrand Genest
Julien Genest, dit Papou, fils de Françoise granger et de Bertrand Genest Charles-Henri D’Aloigny, marquis de la Groye, commandant des troupes de la MarineGeneviève Macard, femme de Charles-Henri D’Aloigny
Madeleine Gilbert, apprentie servante chez Charles-Henri D’Aloigny
Guillaume Chasteigner, chanoine retraité, oncle de D’Aloigny, précepteur de Dieulefit
Vincent Marquet, marchand
Paul Dupuy, sieur de Lisloye, lieutenant général de la Prévôté de Québec Jean-Paul Dupuy, marchand-navigateur, fils de Paul
Louise-Madeleine Dupuy (Mère de la nativité), religieuse hospitalière, fille de Paul Jacques de Sanzelles, chevalier de Saint-Ustre, lieutenant des troupes
Françoise Zachée, veuve de Lotbinière
Paul-Augustin Juchereau de Maure, seigneur, préposé à la recette des castors Louis Prat, armateur et capitaine du port de Québec
Martin Kellogg, colon de la nouvelle-Angleterre
Philippe de rigaud, marquis de Vaudreuil, gouverneur général de la nouvelle-France
Michel Bégon de la Picardière, intendant de la nouvelle-France
Charles Seurat, secrétaire de Bégon
Gédéon nicolas, sieur de voutron, capitaine de L’Afriquain
Abel Morineau, capitaine de La Bonne Aventure
Jean durant, capitaine du Saint-Jérôme
Clément Chapelle, dit Languedoc, ancien soldat des troupes
Agnès Maufay, veuve Lefebvre, aubergiste
Charlotte Campion, veuve Fauconnier, aubergiste
Louis Chambalon, notaire
Jourdain Lajus, chirurgien
Pierre Lefebvre, interprète en langue abénaquise
René Hubert, concierge des prisons
Marie-Anne de Laporte, geôlière et épouse Hubert
… et, bien sûr, Québec, la belle des belles.

Prologue
Il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un enfant.
Alexandre dumas
V ers la fin du dix-huitième siècle, le comte de Mirabeau, l’une des têtes d’affiche de la révolution française, a écrit que la guerre était l’industrie première de la Prusse de Frédéric le grand. Avec d’autres mots et des nuances, les historiens ont souvent dit la même chose de la France de Louis Xiv. En 55 années de règne personnel, l’absolu monarque n’en avait-il pas sacrifié 32 à des conflits armés majeurs afin d’accomplir sa politique de prestige et de conquête ?
La nouvelle-France, comme toute colonie, fut automati quement enrôlée dans ces guerres de la mère patrie. De plus, elle avait dû livrer ses propres batailles en terre d’Amérique, soit quel ques décennies d’affrontements furieux contre l’iroquois des bois, d’abord dans un contexte de traite de fourrure puis dans le cadre d’une alliance militaire avec l’Anglais d’Albany et de Boston. En tout et partout, jusqu’en 1713, les Canadiens pour raient avoir passé plus de temps à faire le coup de feu, ou à s’en prémunir, qu’à manier la charrue.
1713 ! Justement l’année où s’ouvre notre récit. Les 18 000 habitants de la nouvelle-France viennent de vivre 22 des 25 dernières années dans des conditions de guerre. Leurs ennemis : les colonies américaines, soit 350 000 personnes, déjà, qui occu pent la plaine côtière atlantique avec le sentiment de plus en plus vif d’être corsetés par la longue barrière des Appalaches. Or, les voies d’accès vers l’intérieur du continent sont situées au nord, du côté des grands Lacs, ces Pays d’en Haut qui sont à la source même du Saint-Laurent. Depuis plus de cinquante ans, ce terri toire français est occupé par quelques centaines de Blancs seule ment, alliés, toutefois, commercialement et politiquement, avec les nom breuses nations autochtones de cette vaste contrée. D’autre part, les colonies néo-anglaises ont un atout en main.
Les iroquois, leurs alliés fidèles, habitent un pays stratégiquement localisé au sud du fleuve et du lac Ontario, un véritable coin qui s’enfonce dans le flanc mou de l’empire français, entre Canada et Pays d’en Haut. Depuis le lac Champlain jusqu’à niagara, à la pointe ouest du lac érié, ils sont en mesure de faire irruption à tout moment dans ce pays sauvage, aux communications difficiles, longues et non protégées. La stratégie est donc simple pour les belligérants de France et d’Angleterre : à travers leurs représentants coloniaux, soulever et entraîner leurs alliés autochtones respectifs dans des actions guerrières contre l’adversaire. Les premiers, afin de contenir les colons anglais dans leur territoire ; les seconds, pour déloger les Français des grands Lacs et ouvrir les routes terrestres et maritimes vers l’ hinterland américain. évoquer la guerre, c’est, bien sûr, rappeler des affrontements armés. Des tentatives d’invasion à grande échelle : William Phipps devant Québec en 1690, la flotte de Hovenden Walker en 1711. Mais aussi de nombreux raids tous azimuts menés par des Blancs, des indiens ou, le plus souvent, de concert : les iroquois à Lachine (1689), François Hertel et robineau de Portneuf à Corlaer, Salmon Falls et Casco (1690), Peter Schuyler à Laprairie (1691), Le Moyne d’iberville et ses frères en Acadie, à Terre-neuve et à la baie d’Hudson (1694-1696), Le neuf de Beaubassin à Wells (1703), Hertel de rouville à deerfield (1704), Francis nicholson à Port-royal (1710), et l’on pourrait poursuivre.
Pour le peuple du Saint-Laurent, vingt-deux années de conflit presque ininterrompu ont généré bien d’autres situations difficiles au plan de la vie quotidienne. Pensons, particulièrement, aux subsides de l’état, dont la générosité est inversement proportionnelle à la hausse des charges de la guerre, au logement des soldats, à l’incor poration obligatoire dans les milices et au temps dévolu à celles-ci, aux corvées reliées, par exemple, à la construction et à l’entretien de fortifications, et autres ouvrages défensifs, aux difficultés d’approvisionnement outre-Atlantique et à l’inflation souvent galopante qui s’ensuit. Comment ne pas songer, par ailleurs, aux travaux de la terre qui doivent attendre, à l’absence d’espèces numé raires dans la colonie, y compris le salaire des nombreux fonctionnaires, lorsque les navires du roi sont inter ceptés par l’ennemi, aux lettres de change qui attendent d’être remboursées, au manque d’engagés à la ville comme à la campagne, au report de travaux personnels de construction à cause de l’accaparement des ouvriers spécialisés par les ouvrages prioritaires de la colonie. Enfin, si l’on désirait pousser plus loin la liste des désagréments de temps de guerre, il serait même loisible d’aborder le soin des âmes. L’évêque de Québec, monseigneur de Saint-vallier, étant prisonnier des Anglais (il ne revient au pays qu’au bout de treize ans), les fidèles de la nouvelle-France sont privés de la confirmation pen dant tout ce temps et, surtout, des nombreux prêtres qui auraient dû être ordonnés et dont les paroisses de la colonie ont bien besoin 1 . Pour ces croyants pratiquants, la contrariété est de taille. « de la famine, de la peste, de la guerre, délivrez-nous, Seigneur ! » 2

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