Douleur d enfant : Roman
172 pages
Français

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Douleur d'enfant : Roman , livre ebook

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Description

«Deux personnes venaient de mourir par la main d’un jeune homme de 17 ans. Par la main de leur enfant. Ils avaient “sarcastiquement parlant” conçu leur propre mort. Et ce gars-là, je l’aimais. Je l’aimais d’Amour. On n’arrête pas d’aimer une personne du jour au lendemain. Même après un tel geste. On ne comprend pas. On ne l’explique pas. On n’approuve pas. Mais on aime encore.»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782897337100
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2014 Aline Viens
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Katherine Lacombe, Catherine Vallée-Dumas
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Productions Chaumont
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89733-708-7
ISBN PDF numérique 978-2-89733-709-4
ISBN ePub 978-2-89733-710-0
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Imprimé au Canada



Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Viens, Aline, 1982-
Douleur d’enfant
ISBN 978-2-89733-708-7
1. Viens, Aline, 1982- - Romans, nouvelles, etc. I. Titre.

PS8643.I348D68 2014 C843’.6 C2013-942635-3
PS9643.I348D68 2014
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Je dédie ce livre à tous ceux qui ont été, de près ou de loin, touchés par les événements de mars 2000, ainsi qu’à E. D., qui m’a donné sans le savoir un enseignement à travers sa douleur.
Je tiens également à remercier ma mère de m’avoir appris l’humanité, mon père de m’avoir transmis son affection des mots, et mon amoureux et complice, Pascal, de m’avoir offert son amour et son soutien, sans lesquels je n’aurais jamais entrepris de livrer cette histoire qui dormait dans mon cœur.
En terminant, je dédie bien sûr ce livre à J. et G., avec tout mon respect.
Que votre âme repose en paix malgré cette fin tragique qui fut la vôtre.
AVERTISSEMENT
Cette histoire est inspirée de faits vécus.
Afin de respecter la confidentialité des personnes concernées, l’auteure a toutefois modifié les noms de chacun desdits individus dans le but de ne pas révéler leur réelle identité, ainsi que les lieux et les dates des événements.
L’auteure tient également à s’excuser auprès des personnes qu’elle pourrait involontairement blesser ou choquer par ses propos.
Prologue
J e n’ai jamais connu exactement tous les détails de ce qui s’est passé le soir du 23 mars 2000.
Tout ce que j’ai pu apprendre à propos de cette soirée, je l’ai appris pendant le procès, quelques mois plus tard. Des détails dont je me serais parfois passée…
Mais peu importe les faits, on ne change pas la réalité.
Par contre, je me souviens très bien de ce jour-là.
Il faisait un temps superbe, une magnifique journée en ce début du premier printemps du XXI e siècle. Vous savez, quand on sent que l’hiver nous a enfin quittés pour de bon ? C’était merveilleux.
Le soleil était ardent comme rarement il l’était à un autre temps de l’année. L’eau coulait le long des rues ; les voitures qui passaient dans la ville éclaboussaient involontairement les passants. Les gens enlevaient leurs vêtements d’hiver avec empressement, et il y avait une fébrilité absolument unique dans l’air.
Pour ma part, je portais un pantalon de velours côtelé bleu marine, avec une blouse noire ajustée agrémentée de losanges tracés en jaune pâle.
Ça fait partie des souvenirs qui sont gravés à vie dans ma mémoire. Il y en a plusieurs, mais j’avoue que beaucoup sont reliés à ces événements.
Le plus étonnant, c’est vraiment que, à aucun instant de cette journée fatidique, je n’aurais pensé qu’elle devien-drait une page importante de l’album de ma vie, qu’elle y aurait une place particulière.
Qu’elle serait entourée à chaque mois de mars qui reviendrait sur mes calendriers, comme un rappel.
Mais même sans le rappel sur mon calendrier, j’y pense chaque année.
Le 23 mars 2000, Émile s’est rendu chez ses parents.
J’ignore quelle heure il était, mais je crois qu’il devait être environ 12 h, peut-être 13 h.
Rico, mon ex, m’avait dit dans l’après-midi qu’Émile était parti là-bas. J’étais déçue.
J’avais pris l’habitude d’aller le voir presque tous les soirs depuis mon départ de l’appartement. On fumait des joints, on discutait de tout et de rien.
Je me cherchais un autre logement depuis quelques semaines, et j’étais depuis ce temps retournée vivre temporairement chez mes parents. Cependant, j’avais eu beau visiter plusieurs appartements à louer dans le coin, je n’arrivais pas à trouver un autre endroit où vivre. J’étais assurément encore « accrochée » à ce premier logis, à mes colocs. À Émile.
Il y avait tellement d’histoires rattachées à ce lieu, tellement de premières fois, de fêtes mémorables, de beaux souvenirs.
Et surtout, l’endroit sentait « chez moi ». Mais je n’y étais plus à l’aise, pas après nos histoires. Non.
Je n’avais pas eu le choix de partir.
Je suis donc allée cogner à l’appartement, en ce fameux soir de mars, et Émile n’y était effectivement pas.
En réalité, à cette heure, il était probablement en train de souper avec ses parents.
Il m’a dit plus tard qu’ils avaient mangé, et qu’une dispute avait éclaté.
Je ne sais pas trop ce qui s’est réellement produit, mais son père, Guy, est finalement parti dans son atelier de sculpture, un petit bâtiment qui se situait plus loin sur le terrain, à gauche de la maison.
Une belle petite maison de style campagnard, chaleureuse, jolie. Un peu comme dans les films familiaux typiques. Lassie , par exemple.
N’importe qui aurait de la difficulté à s’imaginer ce lieu comme étant sordide. La rue est paisible ; il y a plusieurs maisons dans le voisinage, mais elles ne sont pas trop près les unes des autres. Les gens se connaissent. On salue chaleureusement son voisin le matin, on prend des nouvelles de la belle-sœur. Vous voyez ?
Enfin bref, après le départ de Guy, la dispute aurait continué de plus belle dans la maison.
Émile aurait perdu la tête.
Et quand je parle de perdre la tête, je veux dire voir noir : un vrai black-out . Le genre de chose qui arrive habituellement quand on a trop bu ; mais dans le cas d’Émile, ça s’est produit d’une autre façon. Complètement à jeun, mais avec aussi peu de souvenirs.
Le cerveau humain est doté de facultés incroyables quand il s’agit d’oublier ce qui pourrait être nuisible à sa propre santé. À sa propre survie. Heureusement pour Émile, je crois, il m’a dit n’avoir gardé que très peu de souvenirs des choses qui se sont produites ce soir-là.
Quelques flashs ici et là, qui lui reviennent sûrement encore aujourd’hui.
La violence laisse des marques partout où elle passe.
Émile a battu sa mère à mort, et l’a achevée d’un coup de fusil de calibre .410. Puis, il a descendu son corps dans le sous-sol de la maison et l’a enroulé dans un drap. Il l’a ensuite dissimulé sous des boîtes de carton qui traînaient sur place.
Son père, quant à lui, a eu le privilège de mourir sous les balles seulement, celles d’une carabine de calibre .303. Moins de souffrance. J’imagine facilement la scène : peu de mots, connaissant Émile, un regard, et vlan ! c’était sûrement fait. Enfin, c’est ce que je vois parfois dans ma tête, quand j’y pense.
Treize ans plus tard, ça m’arrive encore d’y penser. On n’oublie pas aussi facilement un événement de cette ampleur.
On met ça dans un coin de sa tête, et on ouvre le tiroir de temps en temps, pour retrouver son chemin dans des moments de doute, de questionnement.
Quand on a besoin de revoir son parcours pour mieux se comprendre. Ça m’arrive parfois.
J’ai su plus tard que sa mère aurait reçu 32 coups de marteau et d’un autre objet contondant. Enfin, ce sont des éléments que j’ai entendus pendant le procès, mais c’est même confus pour moi. Ce sont des choses qui font inutilement mal à entendre.
Et je ne veux pas nécessairement savoir. Je n’en ai pas besoin.
Je préfère me rappeler la personne qu’il était, et qu’il est resté après les événements.
Un gars charmant, attachant, doux et sensible. Les yeux rieurs, avec un grand sens de l’humour.
Ça fait mal à certaines personnes d’entendre ça, de savoir qu’Émile était un bon gars. Un vrai bon gars.
Je peux comprendre.
Ce qu’on ne comprend pas dans la vie fait toujours mal, et on a beaucoup de difficulté à croire que derrière la violence peut quand même se trouver une vraie bonté, une humanité. C’est contraire à la logique.
Mais la vie est loin d’être logique tout le temps, et loin d’être simple.
Les choses arrivent et c’est tout.
La sœur d’Émile était chez une amie, non loin de là. Ses parents avaient convenu avec elle qu’ils iraient la chercher vers 21 h. Comme ils n’arrivaient pas, Sarah a appelé à la maison, et son frère, dans un état confus, lui a répondu qu’ils avaient gagné à la loterie dans le courant de l’après-midi et qu’une limousine blanche était venue les chercher en soirée.
Elle a donc convaincu les parents de son amie Josianne d’aller la reconduire chez elle.
Je pense qu’elle a dû s’imaginer toutes sortes d’hypothèses alors qu’elle se rendait chez elle.
L’idée d’une blague organisée par son frère a même dû lui effleurer l’esprit.
Je ne sais pas.
Mais, en arrivant sur place, elle a quand même remarqué que toutes les fenêtres de la maison étaient recouvertes de grands draps.
L’image des draps dans les fenêtres, ça m’est resté. Je trouve que c’est un peu à l’image de ce que je percevais d’Émile à l’époque, avant le drame : un gars qui

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