Ella

Léa Lou

Description

Quand tout bascule en quelques secondes, que le simple fait de respirer vous est devenu insupportable, que vous reste-t-il ?

Ella décide de fuir et de partir s’installer à Londres, afin d’apprendre à survivre. Jusque-là, le seul moyen qu’elle avait trouvé pour se protéger était de ne laisser aucun homme l’approcher, préférant enfouir en elle ses peurs les plus profondes.

Et pourtant, une rencontre inattendue va faire voler en éclats toutes ses certitudes et baisser, une à une, les barrières qu’elle avait érigées autour d’elle depuis tant d’années.

Sera-t-elle prête pour autant à laisser son passé de côté ?

Sujets

• Littérature
• Amour
• Mort
• Fiction
• Désir
• Deuil
• Suspense
• Romance
• Passion
• Suspenso
• Pasión (película de 1982)

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 07 août 2020
• Nombre de lectures: 90
• EAN13: 9782376520818
• Langue: Français

Extrait

Red romance
Léa Lou
Ella



ISBN : 978-2-37652-081-8
Titre de l'édition originale : Ella
Auteur : Léa Lou
Copyright © Butterfly Editions 2018

Couverture © Shutterstock + Mademoiselle-e + Butterfly Editions 2018
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.

Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-081-8
Dépôt Légal : Juin 2018
1106182300

Internet : www.butterfly-editions.com

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À mon Matt...

À Virginie et Stéphanie...
- Prologue -




Je ne peux plus supporter le calme qui règne désormais. Même le sommeil ne me permet pas d’oublier, les cauchemars reviennent sans cesse.
Comment pourrais-je vivre après ça ?
Tout le monde me dit que cela va passer, qu’il faut laisser faire le temps, qu’il faut que je me batte.
Mais j’étouffe, mon cœur est en miettes et je ne suis pas sûre de pouvoir me relever un jour. Comment y arriverais-je après ça ? Comment en être capable ?
Pourtant, je me dois d’essayer pour lui … Je lui ai promis.
Je crois qu’il est temps de partir afin au moins d’apprendre à survivre…

***

L’annonce de mon départ pour Londres a été plus simple que je ne le pensais. Après une longue discussion avec mes parents, ils ont fini par comprendre les raisons qui m’ont poussée à prendre une telle décision.
Dotée d’une licence d’Anglais, la barrière de la langue ne représente pas un problème pour moi. La première chose à faire est de rechercher un logement. Seule dans ma chambre d’adolescente, allongée sur mon lit, j’allume mon ordinateur afin d’attaquer activement ma prospection. La tâche se révèle beaucoup plus difficile que ce que j’avais pu imaginer. Au vu des prix exorbitants des loyers, il faut que je me rende à l’évidence : l’état de mes finances ne me permet pas le luxe de bénéficier de mon appartement à moi. Je n’ai pas d’autre choix que de m’orienter vers une colocation. Cette constatation me terrifie. Je fuis toute vie sociale depuis …
Dans mon état actuel, comment vais-je arriver à cohabiter avec d’autres personnes ? Quelles réponses donnerai-je à leurs questions s’ils devaient m’en poser ? Dépitée, la tête entre mes mains, je souffle bruyamment. Mais, bon sang, même s’il est clair qu’il n’y a pas d’autre moyen, en suis-je seulement capable ? Pourtant, je n’ai vraiment pas d’autres solutions, si je veux partir et espérer pouvoir me reconstruire.
Un instant, je ferme les yeux, son visage souriant et confiant m’apparaît. Il faut que je garde en tête qu’il est la raison pour laquelle je me dois au moins d’essayer et me battre. Alors, sans réfléchir une minute de plus, j’outrepasse mon angoisse et me mets à éplucher toutes les petites annonces. Je commence à désespérer lorsque l’une d’entre elles attire mon attention.
Il s’agit d’un logement meublé qui se situe en plein centre de Londres dans le quartier de Baywaster . Le loyer n’est pas très cher et chaque habitant bénéficie de sa propre chambre. Après plusieurs échanges avec Max et Kate – les deux locataires de l’appartement – et le feeling passant, je me décide à emménager avec eux.
L’appréhension est toujours tapie au fond de moi, néanmoins, je suis fière de ce que j’ai accompli, fière d’avoir avancé, seule. Même si la route reste longue…

Le jour de mon départ arrivant à grands pas, je me mets enfin à faire mes valises en me contentant de le remplir avec le strict minimum. J’y fourre quelques vêtements. Cela fera amplement l’affaire.
Sans oublier ma boîte…
Mes parents ont absolument tenu à m’accompagner à l’aéroport. Je sais que cela va être très difficile. Même s’ils m’ont toujours soutenue et qu’ils comprennent le bienfondé de ma démarche, il n’en reste pas moins que ma mère n’est pas prête à me laisser partir. Elle demeure trop inquiète de voir sa fille unique s’en aller pour essayer de se reconstruire. Complètement terrifiée à l’idée que je ne m’en sorte pas et que je puisse sombrer un peu plus. Je tente, cependant, de la rassurer comme je le peux parce que, moi-même, je n’ai aucune certitude que cette fuite portera ses fruits.
Au moment d’embarquer, cette dernière me serre très fort dans ses bras.
— Promets-moi de prendre soin de toi, ma puce.
— Oui, maman.
Tout comme elle, un sanglot m’échappe.
— Si tout ne se passe pas comme prévu, la porte de la maison te sera toujours ouverte. Et appelle-moi à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit. Et…
Mon père la coupe.
— Je crois qu’elle le sait. Allez, il faut que tu y ailles, Ella.
Dans un geste empli de tendresse et de tout l’amour qu’il me porte, il me serre à son tour dans ses bras et me souffle à l’oreille :
— J’ai confiance en toi. N’aie crainte, tout ira bien. Je t’aime.
Mes larmes coulent, sans que je ne puisse les arrêter. Je sais que dans le fond il est tout aussi inquiet que ma mère. Il prend sur lui, pour nous. Il reste fort à toute épreuve. Il est notre pilier. Mon père essaie toujours de voir du positif, même dans les pires circonstances.
— Moi aussi, je vous aime.
Je me dégage de son étreinte et prends la main de ma mère.
— Ce départ, j’en ai besoin, maman.
— Je sais, ma puce, mais tu vas tellement me manquer, me murmure-t-elle en m’essuyant les joues.
— File, n’oublie pas que l’on sera toujours là pour toi. Quoi qu’il se passe, me dit mon paternel en me déposant un baiser sur le front.

Je ne pensais pas que ces adieux seraient autant déchirants. D’un revers de main, je sèche mes larmes. Je leur adresse un dernier signe et pars rejoindre les autres voyageurs.
Une fois dans la file d’attente, je ferme les yeux en me concentrant sur ma respiration. J’inspire, expire lentement pour essayer de chasser l’angoisse qui commence à s’emparer de moi. Je fais de mon mieux pour ne pas la laisser s’infiltrer dans chaque parcelle de mon être. Je me dois de rester forte. Les souvenirs de ces derniers mois défilent dans ma tête comme afin de me rappeler les raisons de mon départ. Dans un dernier souffle, j’ouvre les yeux et reprends mes esprits.
Plus sûre que jamais, je pénètre dans l’avion.
Je ne peux continuer ainsi.
Rester ici signifie mourir à petit feu.
Chaque jour, un peu plus…
- 1 -


Ella

Trois ans.
Trois ans que j’ai tout perdu.
Trois ans que j’ai tout quitté pour venir m’installer à Londres.
Je m’en rappelle comme si c’était hier…
Assise sur la banquette du pub où j’attends patiemment mes amis, je me replonge dans mes souvenirs. Je revis mes premiers instants avec ces derniers. Ceux sans qui je n’en serais pas là, aujourd’hui.

Ne connaissant absolument pas la ville et l’aéroport se situant à une quarantaine de kilomètres, mes colocataires avaient proposé de venir me chercher. Quand je suis arrivée, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. J’avais énormément maigri et mon visage cerné faisait peur à voir. Je restais, le plus clair de mon temps, enfermée dans ma chambre à pleurer...
Cette fuite devait m’aider à respirer de nouveau. Mais, malheureusement, je sombrais un peu plus chaque heure, chaque jour qui passait… Je peinais à trouver un boulot. Encore fallait-il que j’en cherche un… Je refusais toute sortie que Kate et Max me soumettaient. Au fil du temps, je me repliais un peu plus sur moi-même.
Si au départ, ces derniers s’en étaient accommodés, cela n’avait pas duré éternellement. Je me souviendrai toujours du jour où Max a tapé du poing sur la table. Un bon matin, au petit déjeuner. J’étais plongée, une fois de plus, dans mes pensées quand il a explosé. Les paroles qu’il avait alors prononcées resteront