Et à la fin...
161 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Kathleen n'a jamais eu une existence facile. Petite, elle a dû se battre contre la vie, quitte à parfois prendre des risques. Au grand dam de son entourage, « cette tête brûlée » entend bien mener à terme l'objectif qu'elle s'est fixée avant de mourir.


Même si revenir en arrière peut s'avérer décevant, « Kate » le sait : « Les batailles de la vie sont menées par ceux qui n'abandonnent jamais »


De plus, elle veut que cet homme connu jadis, tienne sa promesse.


Lui, le seul qui fait battre son cœur depuis ses cinq ans.



Et à la fin, peut-on aimer malgré la fatalité ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2022
Nombre de lectures 37
EAN13 9791034809561
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Et à la fin…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Stéphanie Jean-Louis
 
 
Et à la fin…
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Lorsque le papillon s’est réveillé ce matin, il ne s’est pas demandé s’il était beau, si les autres l’aimaient ou s’il pouvait réussir, il a tout simplement ouvert ses ailes et s’est envolé.
Source anonyme.
 
 
 
 
 
 
1
La lettre
 
 
 
— Kate ! Tu as fini ma puce ?
J’ouvre la porte de la salle de bains, déjà essoufflée. Le moindre effort devient de plus en plus difficile. Munie de ma béquille, j’avance vers le salon, pour faire face à ma mère : Abigaëlle. Brillante avocate, elle a mis sa vie entre parenthèses à ma naissance. Alors depuis vingt ans, elle s’occupe de sa fille chérie.
Sa fille chérie mourante, plus précisément.
— Me voilà. J’ai mis cinq minutes de moins que d’habitude ce matin. Youhou !
Abigaëlle fronce les sourcils et me tend mon verre de jus d’orange. Je cale ma béquille sur le bord du plan de travail et attrape les médicaments entreposés dessus. Il y en a de toutes les couleurs et de toutes les formes. Petite, cela m’amusait de les comparer à des bonbons.
— Personne ne te demande d’être plus rapide chaque jour, sermonne Abigaëlle.
Quand j’ai eu l’âge de raison, j’ai cessé de l’appeler maman. Ce terme affectueux ne m’était pas destiné. Comme toute mère, elle m’a appris à l’appeler ainsi. Mais dès que j’ai su son prénom, j’ai mis une certaine distance entre elle et moi. Inutile de se prendre la tête avec ce mot. Finalement, on sait comment l’histoire se finit. Alors pas d’attache. Jamais. Avec personne.
Au bout de dix minutes, les médicaments sont ingurgités. C’est le rituel du matin.
— Comment te sens-tu ?
Je récupère ma béquille et fixe Abigaëlle dans les yeux.
— Toujours comme quelqu’un qui va crever. Et toi ?
Elle soupire, alors j’enchaîne :
— À ton avis ? Tu penses que ma réponse va changer ? Hier et avant-hier et depuis ma naissance, c’est pareil. Alors, arrête de…
— Pardon, me coupe-t-elle. Tu as raison, mon bébé, je…
Sans la laisser terminer sa phrase, je traverse le salon en vitesse et sors sous le porche. Essoufflée, je reprends ma respiration. Inspiration, expiration. Lentement. Le soleil est au rendez-vous et ses rayons caressent ma peau hâlée. L’été est ma saison préférée. Même si la chaleur me fatigue davantage, les jours sont à rallonge et les gens de bonne humeur.
La porte d’entrée claque et je me tourne vers Abigaëlle.
— Excuse-moi, lui dis-je. Je n’aurais pas dû te parler de la sorte.
— C’est bon. Je t’ai pris de l’eau et une casquette. Si on veut tenir une demi-heure, autant s’en donner les moyens.
Je pose une main sur son bras. Quand elle croise mon regard, je répète :
— Excuse-moi. Je n’aurais pas dû te parler de la sorte.
Elle déglutit et un sourire illumine son visage.
— Bien. Allons-y.
Je fronce les sourcils et observe les trois marches du perron à descendre. Je souffle un bon coup et me lance. Une fois en bas, ma mère me rejoint et nous commençons à marcher le long du trottoir. Au début, lorsque j’étais enfant, j’arpentais la rue tête baissée. Le regard inquisiteur des voisins me gênait.
À huit ans, j’ai fait mon premier doigt d’honneur à madame Clarks. La mégère qui habite un peu plus loin. M’examiner comme si j’étais un paria devenait très dur de sa part. Jamais un mot gentil, simplement un regard appuyé et des messes basses dès que je passais devant chez elle.
Cancaner avec ses copines reste son passe-temps favori. En tout cas, depuis ce jour-là, son visage s’illumine et un bonjour sort de sa bouche lorsqu’elle me croise.
Malheureusement, chaque fois que je mets le nez dehors, les rideaux des maisons voisines s’ouvrent. Quelques-uns sortent même de leurs baraques pour admirer la bête de foire qui se déplace.
— Dis-moi quand tu auras soif, lance soudain la voix d’Abigaëlle.
Je m’arrête pour reprendre mon souffle.
— Ils n’en ont pas marre de… de toujours faire la même chose ? Ça fait vingt ans que j’arpente ce pâté de maisons, pourtant…
— La plupart sont inquiets, ma puce. Ils t’ont vu grandir.
Je pose ma main sur son bras, pour lui faire comprendre que nous pouvons continuer.
— Dieu seul sait combien tu souffres, reprend-elle en avançant. Mais ceux qui sont autour de toi se questionnent aussi.
Je ne réponds rien. Au bout de deux minutes supplémentaires, je lui demande la bouteille d’eau. En fait, même si j’adore ce temps, il n’est définitivement pas favorable pour mes séances de marche.
— Ma chérie, cela fait dix minutes. C’est déjà bien, nous pouvons rentrer et…
— Une demi-heure. C’est le but fixé. Alors même s’il me faut trois jours, je continue.
Abigaëlle ne répond pas et se contente de m’accompagner jusqu’au bout de la rue. Les passants se font de plus en plus nombreux. Des voitures s’arrêtent quand les conducteurs me reconnaissent.
Toujours les mêmes regards compatissants et tristes.
— Combien de temps avons-nous mis ? demandé-je en m’arrêtant devant la maison qui sert de point de repère à notre arrivée.
— Aucune importance, déclare Abigaëlle.
Le soleil est haut dans le ciel. Il n’est que dix heures, mais la chaleur est écrasante. À ma décharge, je me suis réveillée plus tard que d’habitude.
— Je veux savoir, insisté-je.
Elle me donne la bouteille d’eau que j’attrape pour en boire de grandes gorgées.
— Quarante-cinq minutes, chérie.
Je grimace et fulmine de l’intérieur.
— Eh, merde !
— Kathleen, nous y allons à ton rythme.
— Je sais, j’ai juste… Attends, s’il te plaît, une seconde.
Je reprends mon souffle, et soupire. Mes yeux se tournent sur la gauche où monsieur Walker me regarde, assis sur sa terrasse. Soi-disant, il lit son journal. Je lui adresse un signe de la main et, prenant cela pour une invitation, il se lève et avance vers moi.
— Kate, bonjour ! Alors, ces exercices ?
— On essaie d’avancer, comme vous le voyez. Votre femme va mieux ?
José croise les bras sur son ventre bedonnant. Lizzy et lui sont à la retraite. Néanmoins, elle commence à montrer des signes de fatigue qui nous inquiètent tous.
— Pareil que toi. Elle essaie d’avancer, me sourit le vieil homme. Kate, tu sais que si jamais tu as besoin…
— D’un poumon ou deux ? ironisé-je. Merci, monsieur Walker, mais je préfère vous laisser tout ça.
Bien sûr, ce n’est pas ce qu’il allait proposer et je le sais. J’essaie juste de détendre un peu l’atmosphère. Il déglutit, puis fourre les mains dans les poches de son pantalon en lin blanc.
— Ne soyez pas gêné, dis-je à nouveau. Bon, une longue distance m’attend pour repartir, alors…
Il sourit, adresse un regard compatissant à ma mère puis déclare :
— Bon courage. À demain, d’accord, Kate ?
Une lueur d’espoir apparaît dans son regard à chaque fois qu’il prononce cette phrase. Effectivement, dans mon état qui se dégrade, on ne peut être certain que demain arrivera.
— À demain, monsieur Walker.
Je tends ma béquille à Abigaëlle. Elle ouvre de grands yeux, surprise, mais j’interviens :
— Tu veux bien me laisser essayer de marcher normalement ?
Elle m’observe comme si j’avais dit la plus grosse bêtise de tous les temps, puis finit par acquiescer d’un signe de tête. J’inspire, puis avance. Sous les yeux de tout le quartier résidentiel évidemment.
Le pied droit, puis le gauche. Encore. Je continue, à la même cadence. Après quelques minutes, mon souffle commence à diminuer. Je secoue la tête et m’arrête pour reprendre mes esprits. On m’observe. Montrer le meilleur de moi-même a toujours été ma devise.
À nouveau, je recommence. Un pas après l’autre. Encore. Avancer. Toujours.
Au loin, j’aperçois le facteur glisser le courrier dans notre boîte aux lettres.
— Bonjour, Kate ! crie-t-il. Une lettre de Simon est arrivée !
Stupéfaite, je m’arrête net. Quoi ? Sans blague ? Alors, il est rentré chez lui ? Enfin ! À la fois heureuse et curieuse, je tente de marcher à toute vitesse. Mais je me rends compte bien vite de mon idée stupide, quand je m’écroule à quelques mètres de l’arbre qui borde notre maison.
 
 
 
 
2
Le choc
 
 
 
— Kate, tu vas bien ? me demande Abigaëlle, une note d’appréhension dans la voix.
Éric, le facteur, s’est aussi précipité vers moi.
— Mademoiselle Carter ! Doucement !
— Tout va bien, dis-je en me relevant.
Je récupère ma béquille et fronce les sourcils. Honteuse de m’être étalée de la sorte, je souhaite une bonne journée à Éric et rentre rapi

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