Gare-au-loup.net
416 pages
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Description

Vénitia, divorcée, est mère de deux jeunes enfants commence à souffrir du manque de compagnie masculine, et entame une recherche de l’âme sœur via Internet et les sites de rencontres. Vont alors s’enchaîner des discussions endiablées, des traits d’esprit rafraîchissants, des jeux amoureux et sensuels à distance entre les prétendants de cette belle soie froissée. Tout à la fois ingénieuse et réaliste, cette description d’une relation virtuelle, dans laquelle les médias contemporains jouent le rôle d’entremetteur, permet de mieux apprécier la teneur et les variations des sentiments dans une passion à distance. Fine et délicate, la prose de Véronique Blondeau-Gourdon garantit une harmonie et un cachet d’exception pour cet ouvrage qui ne l’est pas moins.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 29
EAN13 9782748355826
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0098€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Gare-au-loup.net


Du même auteur




Viens, mon ange,
Pléiade, Éditions de la voûte, 2003.

Éclats de voie,
Pléiade, Éditions de la voûte, 1996. Véronique Blondeau










Gare-au-loup.net

L’histoire réelle d’une incroyable rencontre virtuelle


















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IDDN.FR.010.0115115.000.R.P.2010.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010



« Pour ébranler irrémédiablement un cœur,
le destin n’a pas toujours besoin
de prendre un grand élan… »

Stefan Zweig



Chapitre 1



Lui : vous êtes là ? de si bonne heure ?
Elle : oui, vous aussi apparemment… de si bonheur ?
Lui : c’est un bonheur, oui, de vous parler de bon
matin ! insomnie ?
Elle : non, un sommaire !
Lui : ?
Elle : je relis les titres des mails que nous avons échangés.
Lui : et cela présage d’une belle histoire ?
Elle : un conte de fée… mais je cherche qui est le dragon !
Lui : vous, en tout cas, vous êtes la princesse !
Elle : pas sûr !
Lui : vous m’embrouillez !
Elle : « ce qui vient au monde pour ne rien troubler
ne mérite ni égard, ni patience » René Char
Lui : vous me troublez !
Elle : vil séducteur !
Lui : non, je veux juste vous dire que vous avez tous
mes égards et toute ma patience !
Elle : vous êtes si attentionné et si poli ! trop poli même
pour être honnête !
Lui : on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! :)
Elle : certes et le miel précède parfois le fiel…
Lui : allons, vous n’allez pas la jouer suspicieuse ?
Elle : non, mais votre pseudonyme « loupnatic »
m’interroge beaucoup… et quand vous souriez, j’ai déjà
peur de voir vos crocs…
Lui : laissez-vous aller ! laissez-vous hâler au soleil de
mon désir ! la femme sauvage en vous ne peut pas
avoir peur du loup tout de même ! nous sommes de la
9 même famille ! en vous je sens la femme libre, belle et
re-belle ! j’ai envie de votre clarté comme vous
cherchez mon ombre. vous serez mon étoile, je me ferai
nuit profonde pour révéler votre éclat !
Elle : je dois filer, je suis en retard, pardon…
Lui : étoile filante, donc ! filez, filez, je vous
retrouverai… plus tard.



Il est huit heures, Vénitia attrape en toute hâte le
cartable de son fils, son sac à main et une enveloppe
urgente à poster. Pendant que Théo, comme chaque matin,
éteint la télévision au dernier moment, elle ferme la baie
vitrée de la cuisine, enfile déjà la clé dans la porte d’entrée
pour être sûre de ne pas oublier de la fermer, et s’efforce
d’exhorter calmement l’enfant à se presser vers la voiture.
Ils vont encore arriver à l’école à 8 h 24 précises et Théo
lui fera remarquer une fois de plus, qu’avec son père, il a
au moins le temps de faire un foot avant d’entrer en classe.
Vénitia déteste ces départs en urgence, ces arrivées à
l’école le cœur froissé d’avoir eu à gronder son petit
garçon qu’elle ne voit déjà qu’une semaine sur deux. Elle
a beau connaître le scénario sur le bout des doigts, elle ne
parvient pas à y apporter la moindre modification.
La mère et l’enfant se dirigent vers le véhicule garé
sous les pins.
— Ta voiture est toute fientée ! dit Théo.
— Non, ce sont des taches de résine. Il faudra quand
même penser à faire construire un abri, répond Vénitia
tout en vérifiant discrètement en passant devant la
chambre de Sébastien, son aîné, s’il est parti pour le lycée.
— Sébastien a oublié de se réveiller ? s’enquiert Théo
qui n’aime pas beaucoup l’idée que son frère subisse
encore des remontrances.
— Non, apparemment il est allé en cours.
10 N’a-t-elle pas été exagérément optimiste lorsqu’elle a
décidé, l’année dernière, d’aménager dans le garage un
espace indépendant pour cet adolescent encore immature ?
Il entre et sort à sa guise sans qu’elle puisse rien en voir,
invite qui il veut… Bref, il a la belle vie !
Les mains encombrées, Vénitia se réjouit d’avoir acheté
cette Micra dont les portières s’ouvrent en pressant un
simple bouton sur la poignée. La voiture démarre aussi en
reconnaissant la clé restée enfouie dans le sac à main.
Lorsque le vendeur chez Nissan lui avait vanté cette
nouveauté, elle avait failli dire qu’elle préférait un bon
système classique de clé avec ouverture centralisée des
portes mais elle avait ravalé sa réflexion. N’est-ce pas à ce
genre de propos qu’on commence à repérer qu’on a
vieilli ?
Ces derniers temps, Vénitia scrute dans le miroir
l’apparition des rides, les premiers signes du temps sur la
fermeté de son ventre ou de ses seins. Elle se rend bien
compte qu’il lui sera difficile d’entrer sereinement dans
l’expérience de toutes ces pertes. Pour elle
particulièrement parce qu’elle a toujours pu sans risque
miser sur son apparence. Elle aime plaire et elle a toujours
plu. Un jour sans doute « plu » s’écrira avec un « s ». Elle
se demande à quel âge il conviendra de renoncer à
entendre un ouvrier siffler du haut de son échafaudage
lorsqu’elle passera à sa hauteur, avec une petite robe d’été
flottant dans l’air encore frais du matin. Y a-t-il un temps
où cesse le jeu de séduction aux carrefours lorsque le feu
est au rouge ? L’attente y est rarement pénible car c’est
souvent l’occasion d’un sourire échangé, d’un regard un
peu appuyé la rassurant sur sa beauté. Cela cesse-t-il d’un
coup, du jour au lendemain ? Un matin d’hiver, on se
réveille un peu plus fatigué que d’ordinaire. On ouvre les
volets et là, stupeur, tout est blanc… Sans même en être
très consciente, Vénitia relève la tête pour se regarder dans
11 le rétroviseur et vérifier, à ses tempes, l’avancée de
quelques cheveux blancs.
Toute à ses pensées, elle n’a pas entendu son portable
sonner. C’est Théo qui le lui signale. Elle éteint la radio,
plonge en direction de son sac posé au sol côté passager,
enfonce une main agile dans la poche extérieure de la
besace, en extirpe le téléphone. Un bref coup d’œil sur
l’écran pour vérifier si le numéro est connu et elle
décroche en toute hâte avant qu’il ne soit trop tard. Il n’y a
rien de plus irritant que toute cette gymnastique au volant,
ce risque de se faire repérer par un policier, pour
finalement constater l’affichage d’un « appel en absence »
d’une insolence insupportable.
— Allô, oui, dit-elle sur un ton parfaitement neutre,
sachant que tous ses patients ont aussi ce numéro
personnel pour pouvoir la joindre en cas d’urgence.
Il est important, croi

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