Harper & Hicks
123 pages
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Description

Après les terribles événements qui les avaient conduits à enquêter ensemble sur une série de meurtres à Philadelphie, David Harper et Morgan Hicks semblent vivre le parfait amour. Pourtant, les choses ne sont pas si simples pour les deux hommes. Leur relation se heurte à un obstacle de taille qu’ils doivent apprendre à surmonter.


Alors que leur métier respectif les contraint à une séparation de plusieurs semaines, la guerre en Syrie vient se mêler à leur destin. Les nouvelles épreuves les rendront-elles plus forts ou les sépareront-elles à jamais ?


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Informations

Publié par
Nombre de lectures 51
EAN13 9782364754317
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cyriane Delanghe HARPER& HICKS-2 : LESLARMESDE ZÉNOBIE
RÉSUMÉ Après les terribles événements qui les avaient cond uits à enquêter ensemble sur une série de meurtres à Philadelphie, David Har per et Morgan Hicks semblent vivre le parfait amour. Pourtant, les choses ne sont pas si simples pour le s deux hommes. Leur relation se heurte à un obstacle de taille qu’ils doivent apprendre à surmonter. Alors que leur métier respectif les contraint à une séparation de plusieurs semaines, la guerre en Syrie vient se mêler à leur destin. Les nouvelles épreuves les rendront-elles plus forts ou les sépareront-elles à jamais ? © Éditions Voy’el 2018 Nous nous engageons à vous proposer des livres sans DRM, en échange, merci de ne pas diffuser cet epub sans autorisation de l’auteur ou de l’éditeur. Le piratage est un fléau pour les éditeurs, surtout les petits, car le numérique permet bien souvent des rentrées d’argent dont nous ne pouvons nous passer. En vous engageant à acheter nos livres légalement, vous nous aidez à vous faire découvrir de nouveaux talents, de nouveaux univers.
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AVERTISSEMENTS Lorsque j’ai commencé à écrire ce livre, voici plus de deux ans, je voulais raconter une romance qui puisse coller un maximum à l’actualité. Choquée par les destructions de la cité de Palmyre, je me suis dit que ça serait une bonne idée de placer mon roman dans le contexte de la guerre e n Syrie pour faire connaître cet endroit à mes lecteurs. La tâche s’est avérée toutefois plus compliquée que prévu, ce qui explique en partie que ce tome 2 ait mis tant de temps à s’écrire. En effet, le conflit en Syrie étant toujours en cours, il est très difficile d’avoir des informations précises sur la situation dans cette région. J’ai juste réussi à piocher ici ou là des articles sur la prise de Palmyre et s ur les forces en présence, mais pas assez de détails pour fournir un récit aussi précis que je l’aurais voulu. Ce n’est pas le seul obstacle auquel je me suis heu rté. La tâche s’est avérée vraiment complexe et à la fin, je me suis retrouvé avec un choix à faire. Donc j’ai décidé de prendre certaines libertés avec la réalité. Il faudra sans doute des années avant qu’on ait les véritables ten ants et aboutissants du conflit syrien et, je le crains, avant que les conséquences de ce qui se passe au Moyen-Orient nous soient entièrement connues. Or, j’écris avant tout une fiction et non un docume ntaire sur cette guerre. Mon objectif est d'abord de vous distraire. J’espère y parvenir avec ce deuxième (et dernier) volet des aventures deHarper & Hicks. Je tenais aussi à vous remercier d’avoir acheté ce livre. Grâce à ce soutien et à celui de tous les lecteurs qui font cet effort po ur les auteurs et les (petits) éditeurs, ces derniers peuvent continuer de publier de nouveaux titres. Voy’el aura dix ans l’an prochain et sans vous, la maison d’édition n’aurait pas pu aller aussi loin. Alors merci du fond du cœur pour votre geste, qui est aussi une reconnaissance de ces deux années de travail, et bonne lecture.
PROLOGUE Le sentait emporté loin,e visage enfoui dans les cheveux de son amant, il s toujours plus loin.Alors que tout ce que je veux, c’est le retenir. Il serra contre lui le corps chaud devenu le centre de son univers. Le goûter, le respirer, entendre ses soupirs, leurs râles mêlés… Pourquoi cela lui fendait-il le cœur ? Il ne le perdait pas. Il le laissait juste s ’envoler. Il lui rendait sa liberté. Le sentiment de perte persistait pourtant, donnant à leurs étreintes un goût amer. Un mois. Un mois entier sans le tenir contre lui. Un an. Un an auparavant, il ne connaissait pas cet homme, ignorait même qu’il aimait les hommes. Pour tout dire, il ne les aimait pas. Il l’aimait lui. Il aimait ce regard taquin qui l’accueillait tous l es matins, qui le dévorait le temps qu’il descende l’escalier jusqu’au rez-de-cha ussée, ce regard brûlant de désir quand venait la nuit. Il aimait ce sourire, celui qu’il ne réservait qu’à lui toutes les fois où ils se retrouvaient, qui l’accueillait à la fin de la jour née, qui lui faisait oublier les épreuves traversées. Il aimait cette voix quand elle prononçait son nom, quand elle lui susurrait des mots indécents à l’oreille, quand elle criait de plaisir. Sans doute ne le lui disait-il pas souvent. Et il m anquerait bientôt d’occasions avant longtemps. Un mois. Fais comme si ça ne t’importait pas devant les autres, mais à lui au moins, fais-lui comprendre. Embrasse-le, caresse-le, chéris-le. La brûlure dans son bas-ventre devient presque inso utenable. Il cherchait à se fondre, à se lier, à creuser sa place pour qu’une fois parti, le vide ainsi créé soit aussi intolérable pour eux deux Le punir ? Non, le récompenser pour cette année déj à offerte et formuler le vœu qu’une autre puisse reprendre après la parenthè se qu’ils s’accordaient.Nos métiers sont si exigeants. Cette séparation annonce-t-elle le début de la fin ? Y en aura-t-il d’autres, plus longues encore ? Ou le quo tidien finira-t-il par avoir en traître ? Sans parler de cette autre menace qui planait sur l eur relation. Ce soir, arriverait-il à vaincre ses peurs, à franchir cet u ltime obstacle ? À faire qu’ils deviennent enfin un ? Sous lui, le corps tant désiré se positionna, volon taire, avide, impatient. Il regarda ce territoire qu’il avait continué de considérer comme interdit. Depuis cette nuit affreuse où leur destin avait été scellé, jamais il n’avait osé aller aussi loin. Pour lui, à chaque fois, un rire pervers, des soupirs lubriques venaient lui ôter tout désir. Et si ce soir, enfin, la malédiction était rompue ? Et si… ? Son prénom murmuré l’arracha à cette contemplation. Sa main tremblante se tendit vers la table de nuit, le lubrifiant et le préservatif. Et y resta posée. Non… Non… Je n’y arriverai pas. C’est pas vrai !
Il lutta contre son corps soudain récalcitrant, mais il se sentait tétanisé. Vaincu, il se laissa aller en arrière sur le lit. « Et merde ! se maudit-il en cachant son visage sou s son bras. Je… je suis désolé. » Il sentit son amant bouger sur le lit pour venir ca resser son érection qui retombait doucement. « Je comprends. Tout va bien. Ne t’inquiète pas. On a dit qu’on ne forcerait pas les choses. » Cela ne suffit pas à calmer sa colère. Leur dernière nuit avant des semaines et il gâchait tout. Il pensait pourtant y arriver. Des baisers sur sa poitrine tentèrent encore de le rasséréner. On n’est pas vraiment un couple,amer. songea-t-il, Juste deux gars qui se pelotent et rien d’autre. Il se leva brusquement et se dirigea vers la salle de bains. À son retour, il trouva son compagnon assis au milieu du lit, l’air inquiet. « Tu veux qu’on en parle ? » Il battit en retraite. « Je ne préfère pas, non, répondit-il en cherchant son caleçon. {1} — Ce n’est pas à toi que tu dois en vouloir. Mais à Myles . Pour ce qu’il nous a fait. » Ce psychopathe avait pourri leur relation dès le début. C’était même un miracle qu’ils soient finalement ensemble, vu ce qu’il leur avait fait subir. Qu’ils se soient trouvés tous les deux, qu’ils aient choisi de s’aimer malgré… malgré le fait que ni l’un, ni l’autre n’avait jamais été avec un homme a uparavant, malgré les horreurs vécues pendant cette enquête, malgré leurs univers a priori si incompatibles… Il n’arrivait toujours pas à comprendre sa chance. Et il était sans doute en train de tout gâcher. « Ne rumine pas ça tout seul. — C’est plus fort que moi. — On est deux dans cette histoire, OK ? Et si c’était insupportable pour moi, je te le dirais. — Promis ? demanda-t-il plein d’espoir. — Promis. Viens-là. » Il ne résista pas aux bras tendus vers lui et serra son amant contre lui. Cette intimité avec un autre homme continuait de le troub ler. Les femmes ne lui avaient jamais apporté une sensation comparable. La manière dont ils s’enlaçaient n’avait rien à voir. Cela ne manquait pas de tendresse pour autant. « À quoi tu penses ? » Il préféra mentir. « Je vais en avoir de la place dans le lit demain s oir. » Le ton sonna faux. « Tu vas te perdre. » C’est toi que je vais perdre. Oh ! ce pressentiment qu’il n’arrivait pas à faire taire et qu’il gardait pourtant pour lui. Il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiét er, bien qu’il connaisse parfaitement les risques qu’ils couraient tous les deux dans leurs professions respectives. Mais cette mission qui s’apprêtait à les séparer avait un caractère particulier à ses yeux. Lui confier ses craintes, toutefois, reviendrait à mettre leur relation en danger. Cette peur le bouffait littéralement de l’intérieur.
« Tu sais à quel point c’est important pour moi. » Il ne put qu’opiner. Cette opportunité avait suscité un tel enthousiasme, il ne pouvait pas l’ignorer. Il avait tâché de faire bonn e figure, de se convaincre que ses appréhensions étaient infondées. Mais plus la d ate approchait, plus son angoisse augmentait. À présent, il se trouvait au pied du mur. Reste. Les mots n’arrivaient pas à franchir la barrière de ses lèvres. Il caressa le menton où la barbe naissante commençait à se faire sentir. Des yeux emplis de questionnement lui sourirent. « Tu vas vraiment me manquer », murmura-t-il. Les autres mots qu’il aurait souhaité prononcer lui venaient plus difficilement. Pour tout dire, il ne les avait dits que deux ou tr ois fois depuis qu’ils se connaissaient. « Pareil pour moi. Mais tu sais, un mois, ça passe vite. » Que tu dis. « Là où tu vas… ce n’est pas l’endroit le plus tranquille de la planète. — On en a déjà discuté. » Son compagnon s’appuya sur ses coudes pour mieux le regarder. « Ça fait partie de mon job. Ma place est là-bas. J e peux apporter un soutien précieux. — Je sais tout ça. Et je ne te demanderai jamais de renoncer à cette vocation. Je te demande juste d’être prudent. Quand je ne suis pas là, tu as le chic pour te fourrer dans les ennuis.  — La réciproque est vraie », lui rappela une voix moqueuse, alors qu’ils basculaient tous les deux sur le matelas. Ils restè rent ainsi, enlacés, tandis que, les yeux fixés sur le plafond, il ne pouvait s’empê cher de ressasser ce nouvel échec et de contempler ce gouffre qui s’ouvrait dev ant lui avec la séparation qui s’annonçait. Au moment des adieux, il se montra inhabituellement démonstratif. Lorsqu’ils étaient en public, ils évitaient d’ordinaire de s’a fficher. Certes, ils s’asseyaient côte à côte, ils s’autorisaient aussi une main sur l’épaule, un regard ou un sourire complice – le lien qu’ils partageaient l’étonnait q uelquefois. En revanche, ils s’interdisaient tous gestes équivoques, plus… intim es. De temps à autre, il lui arrivait de surprendre chez son compagnon une expre ssion pleine de regrets, si d’aventure ils croisaient un autre couple. Il se ra pprochait alors imperceptiblement, juste pour lui rappeler qu’il se tenait à ses côtés. Mais ça ne suffisait pas. Il s’en rendait bien compte. Aujourd’hui, sans doute avait-il tenté de rompre ce tabou. Pris d’une impulsion soudaine, alors qu’ils marchaient au milieu des voy ageurs, il attrapa son compagnon par la taille. Un regard interloqué lui r épondit. Puis quelque chose d’autre y brilla. Il voulut y voir une invitation e t s’enhardit. Sa main s’attarda dans le bas du dos. Mais cela restait insuffisant. Ils s e rapprochaient du moment où ils devraient se séparer, où son compagnon disparaîtrait derrière les portes vitrées. Le besoin impérieux de l’embrasser le saisit. Le se ntit-il ? Leurs bouches se rencontrèrent avec un synchronisme inattendu. Leurs souffles se mêlèrent. Cette brusque faim les confondit tous les deux. Une annon ce au micro les obligea à s’écarter, haletants. « Bon sang, ça c’est un baiser. »
Front contre front, ils essayaient de reprendre contact avec la réalité. « Tu ne me facilites pas les choses. — Désolé. — Non, pas grave. Merci. — De quoi ? — De me laisser partir, alors que je sens bien à quel point ça te coûte. — Je ne peux pas te mettre en cage. — Il y a bien une paire de menottes à l’appartement... — Oh… je n’y avais pas pensé. — Garde ça en tête, alors… pour mon retour. » La flambée de désir menaça de le submerger. Quand c esserait-il de vouloir cet homme à ce point ?Jamais, j’espère. Nouveau baiser. Plus serein, celui-là. Plus triste aussi. Il s’agrippa malgré lui à la veste en jean, vola quelques secondes, avant de se résoudre à le laisser s’en aller. Chaque pas qui l’éloignait lui arrachait un soupir. Tu ne vas tout de même pas te mettre à pleurer comme un gosse. Mais c’était à ce point. Il devait se faire une raison. Il était raide dingue de ce type. Qu’il ait pu prendre une telle importance dans sa vie le sidérait. Un mois, ça serait beaucoup trop long. Au boulot, on essaya de lui remonter le moral. Du m oins les quelques personnes qui avaient connaissance de cette relatio n. Bien qu’une vidéo volée de leurs ébats – datant néanmoins d’une époque où ils n’étaient pas ensemble – ait circulé sur les réseaux sociaux, le secret avait finalement été bien gardé. Pour des raisons qui les engageaient tous les deux, ils ne pouvaient pas se permettre d’exposer leur couple au grand jour. Et puis, ils tenaient à leur intimité. Pour les voisins, ils étaient colocataires. Pour les collègu es, cette vidéo appartenait à un complot visant à les discréditer tous les deux. Seu ls leurs amis comprenaient à quel point cette séparation les affligeait. Livré à lui-même, toutefois, il se demandait si les raisons qu’il avait avancées étaient les bonnes. Quand la vidéo avait fait le bu zz, il l’avait très mal vécu, surtout qu’elle montrait non pas un acte d’amour, m ais un rapport contraint, exécutée peser sur leurla menace comme une sentence qui continuait d  sous couple. L’idée qu’il avait laissé son compagnon par tir sans même avoir réussi à surmonter cet insupportable obstacle, lui noua l’es tomac. Les attentions de ses amis se multiplièrent tout au long de la journée, dès qu’on le surprenait à guetter un message sur son té léphone. Ça avait tout du complot, pour tout dire, à croire qu’ils s’étaient tous passés le mot pour lui sauter dessus s’il avait le malheur de se pencher vers son écran. En milieu d’après-midi, premier SMS : «Suisbien arrivé. Tu me manques. » Soulagement indescriptible. Leur dernier voyage en avion ne s’était pas déroulé pour le mieux. «Hôtel sympa. On se réunit avec l’équipe. Suis crevé. Si seulement je pouvais m’endormir dans tes bras.» Un sourire amusé étira ses lèvres. Il ne pensait pa s trouver un jour ce genre de messages aussi touchants. Il ne se sentait pas r omantique. Un défaut, sans doute, qui l’avait peut-être condamné à la solitude . Pendant longtemps, les
femmes s’étaient succédé dans son lit sans parvenir à y rester assez pour cela. Une seule avait dérogé à cette règle. Mais ça s’éta it mal terminé. Depuis qu’il aimaitcetil s’était bien surpris à avoir quelques at  homme, tentions, dans la mesure de leur secret, mais rien d’aussi gamin, d’aussi tendre que maintenant. Ils échangèrent encore quelques SMS durant les heures qui suivirent. Ceux de son compagnon volontiers lyriques sur les lieux qu’il traversait pour se rendre à sa destination finale. Le lendemain, le travail le rattrapa et il ne put c onsulter son portable avant le début de la soirée, quand celui-ci vibra. Il s’atte ndit à des reproches pour ne pas avoir appelé. Il s’imaginait déjà lire ou entendre un message faussement outré. Mais son monde s’écroula lorsqu’une voix lui annonç a la catastrophe en trois phrases lapidaires : «égorgés. L’équipe a étéconvoi a été attaqué. Les chauffeurs ont été  Leur enlevée. » Le sentiment d’impuissance qui accompagnait la conf irmation de son pressentiment était indescriptible. Il renonça à se montrer plus brave et s’effondra un e fois dans la voiture. Les sanglots le secouèrent durant de longues minutes. Les jours suivants se confondirent au final dans un amalgame de peur et d’attente. Les nouvelles arrivaient au compte-gouttes. Apparemment, il y avait eu dénonciation. Une taupe. Payée par les kidnappeurs pour connaître le moment idéal pour procéder. L’efficacité redoutable donnai t à penser qu’il s’agissait de professionnels aguerris. Cela laissait-il pour auta nt un espoir de le retrouver vivant ? Les autorités ne semblaient pour l’instant écarter aucune piste. Des renforts avaient rapidement rejoint la première équ ipe de recherche. On avait déployé des moyens impressionnants. L’enjeu était d e taille, pour le moins. Mais cette méthode montra vite ses limites. Pendant ce temps, il tournait comme un lion en cage , réduit à l’impuissance par la distance qui le séparait de son amour. La piste refroidissait et il ne pouvait rien faire. Les esprits se résignaient et ça le rendait dingue. Manque de moyens – manque de motivation, surtout –, finit-on par leur asséner. Il fallait se montrer patient, attendre que les ravisseurs se manifestent. Ils auraient forcément des exigences, on pourrait alors concevoir un plan pour récupérer les otages. Des suppositions, toujours des suppositions, rien de concret. Il passait son temps à lire et relire les messages sur son portable. Des messages enthousiastes, des messages pleins d’amour . Rien qui reflétait une quelconque crainte, rien qui laissait penser qu’une tragédie se préparait. À présent, que devait-il faire ? Se résigner ? Jamais ! JAMAIS ! Ses poings frappaient l’oreiller dans le noir, sa g orge brûlait de larmes qui refusaient de sortir. Son désespoir le plongeait da ns des abysses insondables. Il ne remontait pas la pente. Bien au contraire, heure après heure, il sombrait. Au début, leurs amis avaient essayé de le retenir par des paroles de réconfort. Mais devant son mutisme, sa rage sourde, ses regards noi rs, ils avaient fini par renoncer et avaient déserté les uns après les autre s. Plus rien ne lui importait. Seule comptait l’angoisse. L’affreuse angoisse. Dev enue sa compagne par défaut, elle le suivait pas à pas, dans tous les li eux où il se rendait, tous ces endroits qu’ils avaient fréquentés, où s’accrochaie nt encore des souvenirs heureux. Il y passait des heures, guettant dans un mouvement, une lumière, une forme, un quelconque espoir.
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