Je sais que tu m attends
55 pages
Français

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Je sais que tu m'attends , livre ebook

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Français

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Description

Les années quatre-vingts arrivent à grands pas, et avec elles, le visage politique de la France, ainsi que l’émergence des radios libres, de nouveaux sons musicaux, et, pour moi, ma plus belle histoire d’amour. Nous ne sommes jamais vraiment préparés à dire adieu à l’amour de sa vie. Malheureusement, l’univers a décidé à notre place notre destinée. Qui était-il, lui, pour briser ainsi notre avenir ?


J’en ai traversé des tempêtes depuis ton départ sans retour. Qu’aurait pu être notre existence, si la tienne n’avait pas été engloutie par un ruisseau devenu torrent en cette nuit de février glaciale ? Au fil de ce roman où je tenais à te rendre hommage, j’imagine notre vie en Aquitaine, proche de l’océan que tu adorais, voire que tu idolâtrais.


Aujourd’hui, les années aidant, je suis apaisée, prête un jour, à te rejoindre au paradis.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 26
EAN13 9791034807048
Langue Français

Extrait

Je sais que tu m’attends
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crystal Cossey
 
 
 
Je sais que tu m’attends
 
 
 
Couverture : Maïka
 
 
 
Publié dans la Collection Vénus Rose
Dirigée par Elsa C.
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018
 
 
 
 
 
 
 
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« Tu m’avais donc oublié ?
— Oublié, non… mais tu dormais dans mon cœur et je n’osais te réveiller »
Henry de Montherlant
 
 
 
 
« La vie a une fin, le chagrin n’en a pas »
CHARLES BAUDELAIRE
 
 
 
 
À CHRISTIAN
 
 
 
 
 
 
 
 
Certaines destinées sont vouées à l’échec, alors qu’elles avaient commencé tel un conte de fées. Notre courte existence ensemble, la tienne plus précisément a été fauchée bien avant tes trente ans, fut une des plus belles aventures qui me soit arrivée dans ma vie. Une partie de moi est partie avec toi au paradis. J’ai tenté de me battre contre ce foutu destin, car c’est, entre autres, ce que tu m’avais inculqué avec toute la sagesse qui te caractérisait, ne jamais baisser les bras face à l’adversité. Là-haut, tu ressens le sublime, alors que moi, ici bas, je ne vois que le beau lorsque la souffrance me laisse un peu de répit, que je retrouve pour quelques instants la sérénité. Ces essences divines que tu m’envoies depuis ton nuage immaculé, lorsque tu viens me rendre visite dans mes songes, les soirs de pleine lune, me relèvent enfin. Dès que mon existence devient de plus en difficile à porter, tu m’enveloppes de ton aura sublimissime, je retrouve ainsi pour quelque temps une certaine accalmie. La douleur et la mélancolie reprennent vite leur place dans ma vie. J’essaie d’imaginer l’existence qui aurait pu être la nôtre, si le destin n’en avait pas décidé autrement pour nous deux. Il était qui, lui, pour venir briser cet amour qui devait se concrétiser devant Dieu et les hommes ? Nous lui avions fait quoi à lui, pour nous priver ainsi d’une destinée merveilleuse ? Qu’avions-nous fait de si mal pour que l’univers nous sépare et nous punisse d’une manière si violente, d’un machiavélisme destructeur, jusqu’à nous anéantir jusqu’au plus profond de nos êtres ? Qui avions-nous dérangé autant pour je sois à ce point annihilée, désœuvrée, inerte, amorphe, jusqu’à m’écrouler, terrassée de chagrin ? Difficile de vivre après, sans toi à mes côtés. Je ne t’effacerai jamais de ma mémoire, de toute façon, je n’en aurai pas le courage. Tous ces projets avortés, à l’état d’embryon, pourquoi n’ont-ils pas pu voir le jour ? Tant de question, aucune réponse.
Nos caractères sauvageons traduisaient si bien notre sensibilité, notre franchise, notre empathie envers nos prochains. Nous avions su garder nos âmes d’enfants.
Aujourd’hui m’apparaît auréolé de lumière céleste. J’implore le vent Éole de faire monter jusqu’à toi mon espoir de te revoir un jour au paradis, tu m’accueilleras, tu me prendras la main, tu nous guideras en direction de notre prochaine vie ensemble.
Tu occupes toujours mes pensées, à tel point que mon amour exacerbé pour toi me fait oublier mon existence ici-bas.
J’en ai traversé des tempêtes depuis ton départ. Des personnes mal intentionnées m’ont mise en marge de la société, en me bafouant, en m’isolant complètement. Pour autant, les années passant, je leur ai tenu tête contre vents et marées. Je pense régulièrement à toi dans la journée. Une image, presque toujours la même remonte à ma mémoire. Je nous vois marcher main dans la main, dans ce village périgourdin qui t’a vu naître, rendant visite à tes grands-parents. Nous sommes assis dans des fauteuils de velours qui n’ont plus d’âge, devant la vaste cheminée en pierres, qui semblent avoir été déposées là depuis des siècles. Le feu orange qui crépite à l’intérieur se reflète dans nos yeux, les flammes dansent dans un joyeux tintamarre, alors que le bois de hêtre se meurt petit à petit. Les chats allongés sur le vieux tapis ronronnent de plaisir, tout en interdisant aux chiens de s’approcher de l’âtre. Le grand tableau posé au-dessus, représentant un village sous la neige, nous invite au voyage dans les Pyrénées. À l’époque, nous partagions de grands moments de plénitude, de bonheur, tout comme si le temps s’était alors arrêté. Les rêves récurrents que je fais depuis toutes ces années, habitent l’intérieur de mon corps, assiègent ma mémoire défunte.
Pourtant, j’aime à me rappeler toutes ces choses agréables qui constituaient notre bonheur naissant. Les photos de notre prime jeunesse, que je triture entre mes doigts tremblants font couler des torrents de larmes le long de mes joues, que le temps a creusées à mon insu.
En ce qui te concerne, tu es resté un jeune homme pour l’éternité. Je ne veux garder de toi, que nos plus beaux souvenirs, effacer tous ces regrets qui envahissent ponctuellement mes pensées.
Dans la pénombre de mon bureau, seulement éclairé par des lampes de sel disposées aux quatre coins de la pièce, ces dernières diffusent une clarté spirituelle, mon esprit rejoint le tien par-delà les frontières de l’irréel.
La tristesse qui s’est emparée de tout mon être s’est abattue tel un brouillard londonien, me laissant anéantie, désœuvrée à tout jamais. Le chagrin n’a pas de fin, c’est le début d’une vie à vivre différemment. Ta voix féerique brise tous les murs d’incompréhension pour le commun des mortels, arrive jusqu’à ma pensée, la transperce, pour mieux prendre possession de mon cerveau.
Personne d’autre que toi ne peut comprendre l’homéostasie qui s’empare à ce moment-là de mon âme, ne faisant qu’une avec la tienne qui descend ponctuellement de là-haut.
Ma vie à tes côtés était tellement quiète, que je me sentais protégée pour l’éternité, blottie bien au chaud dans tes bras.
Mon existence auprès de toi a débuté par un beau matin de juin ensoleillé. C’était le jour de mon anniversaire, mon frère et toi m’attendiez à la sortie du lycée. Nous avons échangé quelques mots très basiques, de convenance. Déjà, sans vraiment bien nous en rendre compte, nos destins se sont scellés à cette aurore-là.
La fin de l’année scolaire arrive à grands pas. J’aime les vendredis soirs où tu viens me chercher, afin que nous allions danser dans les bals de campagne, que tu affectionnais tout particulièrement, ou dans des discothèques qui fleurissent autour de nous.
J’ai un job d’été dans une usine pharmaceutique à la sortie de ma ville. À cette époque-là, même si tu n’étais pas majeur, tu trouvais un emploi facilement. Les années quatre-vingt arrivent à grands pas, avec son florilège de changement, de bouleversements, que nos parents ne comprennent absolument pas, s’élevant face à tant de liberté qui s’offre à nous. Nous, leurs enfants, réclamons plus d’indépendance, alors qu’eux refusent nos velléités. Nos exutoires à nous étaient d’aller se déhancher sur une piste de danse. Ces fins de semaine sous la clarté d’un stroboscope, lumière psychédélique.
Nous avions l’indécence de l’espoir de nous aimer longtemps, d’un amour permanent, chaque jour un peu plus.
Nous nous disions que nous avions l’éternité devant nous. Nous sommes très sages, n’échangeant que des baisers brûlants, passionnés. Petit à petit, je sors à grands pas de l’adolescence. Les drames qui s’abattent sur ma famille me font devenir adulte plus vite, plus fort, plus loin.
Nous ne le savions pas encore, mais la fin de notre osmose amoureuse arrivait à grands pas pour quelque temps, que je n’arrivais pas à gérer. Une partie de mon être t’appartenait, malgré les bourrasques qui allaient bientôt nous malmener.
Après l’obtention de mon diplôme, je suis allée

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